Dégustation club AOC - Vins blancs de Chassagne-Montrachet

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Après une réunion « délocalisée » au domaine Rolly-Gassmann au sortir du confinement et une séance de rentrée chez l’ami David, le club AOC reprend enfin ses habitudes dans son local attitré à La Wantzenau et pour célébrer dignement ce retour attendu, rien de moins que deux séries bourguignonnes avec :

- une sélection de rouges de Monthélie

- une sélection de blancs de Chassagne-Montrachet

La série de rouges de Monthélie a été constituée par Martial lors de son séjour estival en Bourgogne.
La série de blanc de Chassagne a été constituée par François qui a fait jouer ses relations pour acquérir quelques belles quilles de cette région.

Les bouteilles de rouges ont été débouchées juste avant la dégustation et servies une par une ou deux par deux, étiquettes cachées.
Les bouteilles de blancs ont été débouchées au moment de la dégustation et carafées avant d’être servies deux par deux à l’aveugle.

Verres Royal Glass 400ml


Soirée Club AOC du 2 octobre 2020 à La Wantzenau


Mise en bouche :

Sylvaner 2018 – Domaine de l’Oriel à Niedermorschwihr : nez discret sur les fruits blancs et le foin avec un léger fond épicé, bouche riche et consistante avec un joli gras, finale un peu pesante marquée par une amertume assez tenace.

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Ce sylvaner né sur des parcelles granitiques autour de Niedermorschwihr et vinifié en barriques, a semé le trouble dans l’assemblée : sa puissance (14°) et ses amers assez sensibles en finale ont emmené la plupart des dégustateurs vers des vignobles du sud mais une fois son identité révélée, ce vin n’a pas réussi à convaincre grand monde…un peu trop atypique peut-être !

 

Thème 2 : 6 bouteilles de chassagne pour faire une petite promenade dans le secteur des grands blancs de la Côte de Beaune


Chassagne Montrachet 2017 – Domaine Bertrand Bachelet à Dezize les Maranges : nez discret mais très agréable avec des notes de fruits blancs sur un fond finement boisé, bouche longiligne, très élégante avec une acidité bien marquée, finale intense avec un beau retour minéral et épicé.
Chassagne Montrachet 2017 – Domaine Benoit Ente à Puligny Montrachet : nez assez fermé avec des notes de fougère des nuances minérales qui m’évoquent un cru de Puligny, bouche droite avec un jus consistant et une salinité impressive, finale longue et tendue par une acidité citronnée.

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La série débute par deux cuvées 2017 qui s’expriment encore avec une certaine retenue mais qui révèlent des présences en bouche pleines de belles promesses avec des trames minérales qui commencent à se faire remarquer.
Même si le vin du domaine Bachelet reste encore un peu sous l’influence de son élevage sous bois et celui de Benoît Ente peut surprendre par sa force minérale, je pense que ces deux bouteilles vraiment un bel avenir devant elles.


Chassagne Montrachet 1° Cru La Boudriotte 2014 – Domaine Bruno Colin à Chassagne Montrachet : nez discret et très complexe, notes de beurre frais, de fleurs blanches et d’amande, matière ample avec un très joli gras, finale longue et sapide avec un retour minéral persistant.
Chassagne Montrachet 1° Cru Les Embrazées 2014 – Domaine Thomas Morey à Chassagne Montrachet : nez ouvert et charmeur, notes de rhubarbe fraiche sur un fond citronné et minéral (pierre chaude, craie), bouche volumineuse, matière consistante mais solidement tendue, finale fraîche et saline.

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Produits par deux grands noms de Chassagne, ces deux 1° crus du millésime 2014, se sont montrés à la hauteur de leur réputation : on a une cuvée des Embrazées qui séduit par son expressivité et une cuvée de la Boudriotte qui révèle un caractère minéral très racé mais cela étant, il est évident que nous sommes là en présence de deux très belles bouteilles qui n’ont probablement pas encore atteint leur apogée.


Chassagne Montrachet 1° Cru Les Caillerets 2012 – Domaine Marc Colin et fils à Saint Aubin : nez discret et raffiné sur le citron, la verveine et la pierre, bouche longiligne avec une ligne acide assez acérée qui structure un jus assez dense, finale pointue et bien salivante.
Chassagne Montrachet 1° Cru Les Macherelles 2012 – Domaine François Carillon à Puligny Montrachet : réduction fugace à l’ouverture puis développement d’une palette très complexe sur les fruits blancs et l’amande fraîche sur un fond minéral bien sensible, bouche volumineuse avec un jus consistant, un gras qualitatif, une acidité large et une fine présence tannique, finale très longue marquée par un beau retour minéral et de légères nuances boisées/vanillées.

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Cette courte série se termine de très belle manière par deux premiers crus bien nés, bien travaillés et qui semblent être entrés dans leur phase de pleine maturité : à côté d’une cuvée des Caillerets virile et minérale, la cuvée des Macherelles a brillé par la beauté de son expression aromatique et par la qualité de sa présence en bouche. MIAM !

Pour conclure :

Après un premier thème qui m’a fait remonter à mes premières escapades viniques en Bourgogne, ce second thème me ramène carrément au début de ma carrière d’œnophile puisque c’est avec une bouteille de Chassagne-Montrachet 1978 (et un Santenay 1°cru La Comme 1976) que j’ai commencé ma collection de vins de Bourgogne.

Cette série plutôt courte mais avec des bouteilles d’une qualité irréprochable, a fait l’unanimité parmi les dégustateurs présents ce soir : à Chassagne-Montrachet il y a de grand terroirs et d’excellents vignerons pour les mettre en valeur…et même si on le savait déjà, ça fait toujours du bien de s’en rendre compte avec un verre à la main.

Malgré des styles parfois différents, ces vins m’ont séduit par leur côté à la fois « classieux » et sociable, que ce soit au niveau aromatique ou au niveau de la présence en bouche…une subtile alliance entre noblesse et gourmandise.
Dans cette série de haut vol mon coup de cœur sera pour la cuvée des Macherelles 2012 élaborée par François Carillon : un vin plein et équilibré qui a enchanté notre assemblée ce soir.

Ma seule réserve concerne le niveau de prix de ces flacons – mais dans le secteur des grands blancs de la Côte de Beaune, le mal est endémique – car il faut quand même lâcher entre 45 à 85 euros pour pouvoir mettre une de ces bouteilles sur sa table ou dans sa cave…

Merci à l’ami François d’avoir collecté ces belles quilles.

Commentaires

  • Christian Bétourné

    1 Christian Bétourné Le 27/10/2020

    Pierre, connais-tu Morey-Coffinet ?
    Si non, hâte-toi ...
    Quant aux prix, ils se foutent de la gueule du monde.
    Mais ils vendent, certains ne manquent pas d'argent en France et ailleurs.
    Le petit amateur ne peut plus lutter.
    pierre_radmacher

    pierre_radmacher Le 27/10/2020

    Normalement je dois y aller avec Stéphane Wasser dans quelques jours...mais je ne suis pas sûr que cela soit possible.

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