Dégustation club AOC - Vins rouges du Liban

Club A.O.C.
Vins du Liban et bulles du monde


Pour bien lancer cette nouvelle année, la rentrée 2015 du club AOC qui sera internationale et pétillante nous proposera deux thèmes complètement inédits en nous emmenant dans des contrées viticoles dont je ne connais pratiquement rien…en avant pour :

- une première découverte des vins du Liban.
- une petite tournée festive parmi les bulles du monde.

La série libanaise a été proposée par Eléonore, soutenue par Stefan qui est également allé « musarder » du côté de la Beeka. La série de bulles, initiée par notre ami anglais Jamie avec trois quilles d’outre Manche, a été complétée par François, notre sommelier international.

Les bouteilles de rouges libanais ont été débouchées 30 mn avant dégustation et servies une par une étiquette découverte.
Les vins effervescents ont été servis deux par deux à l’aveugle.

Let’s go !

Verres Spiegelau Authentis 01

Soirée Club AOC du 9 janvier 2015 à La Wantzenau


Petite mise en bouche pour patienter :

Champagne 1° Cru Hélixe Nature – Domaine de Saint Leu à Bergères les Vertus : nez vif, citronné et minéral (poudre de craie), bouche vineuse, équilibre très droit, bulle virulente, presque agressive, mais très peu persistante, finale fraîche et tonique sur le pamplemousse.

Helixe nature

Dégusté une première fois sans prise de notes lors de notre récente fête de Noël, cette cuvée non dosée n’a pas vraiment convaincu ce soir : peut-être un peu trop « sérieux » pour être apprécié tout seul, ce blanc de blanc trouvera surement sa place en accompagnant un repas.
N’oublions pas que la version classique, légèrement dosée, du même domaine a obtenu un vrai plébiscite lors de la session AOC d’octobre.


Thème 1 : quelques célébrités rouges du Liban pour nous faire voyager vers les terroirs originels du vin.

Château Ksara Réserve du Couvent  2011 – S.A.L. du Château à Ksara : nez ouvert et flatteur, notes de fleurs et de groseille avec une petite touche végétale (herbe fraîche, poivron), attaque souple, structure en demi-corps mais silhouette élégante, finale assez longue, belle intensité mais petite impression de sécheresse et légère amertume.
(20% cabernet sauvignon + 60% syrah + 20% cabernet franc – élevage en barriques neuves pour le cabernet sauvignon et en cuves pour les autres cépages).

Dsc 1948

Fondé en 1857 par des Pères Jésuites, le Château Ksara est le domaine emblématique du Liban, qui a posé les jalons de la renaissance de la viticulture dans la vallée de la Beeka.
Cette cuvée « Réserve du Couvent » possède une aromatique complexe et avenante et séduit par sa présence fort agréable en bouche…dommage que la finale trop sèche et trop resserrée vienne ternir un peu cette bonne impression générale.

Château Kefraya 2008 – S.A.L. du Château à Kefraya : nez expressif et bien mûr sur les fruits rouges, attaque douce et gourmande en bouche, matière juteuse et fruitée, finale digeste, délicatement acidulée mais persistance d’une petite impression serrée.
(cabernet-sauvignon + syrah + carignan)
Château Kefraya 2007 – S.A.L. du Château à Kefraya : nez qui manque un peu de pureté (peut-être un petit « liège »…) mais palette fruitée bien guillerette, équilibre plus sec en bouche, expression aromatique moins fruitée que le 2008, finale longue et virile avec une minéralité présente qui stimule la salivation.
(cabernet-sauvignon + syrah + mourvèdre)
Château Kefraya 2005 – S.A.L. du Château à Kefraya : nez complexe et bien mûr avec des notes de pâte d’amande, de fruits noirs, de vanille et une petite touche lactée, matière puissante, structure sphérique bien pleine, finale longue et très agréable malgré une petite de chaleur.
(cabernet-sauvignon + syrah + mourvèdre)

Dsc 1949

Crée par Michel de Bustros dans les années 50, ce château implanté dans la vallée de la Beeka fait partie des grands noms de la viticulture libanaise et jouit d’une belle renommée internationale.
Cette triplette issue de 3 millésimes différents nous fait découvrir des vins assez charmeurs, exprimant de vraies différences stylistique (les millésimes peut-être…) mais avec de beaux équilibres en bouche, même si les finales m’ont toutes semblées un peu austères.

Château Kefraya Comte de M 2006 – S.A.L. du Château à Kefraya : nez discret mais très complexe révélant progressivement une palette très évolutive, notes végétales et fruitées, épices et discrètes évocations minérales (craie, graphite), grande classe en bouche, équilibre parfait, matière puissante et concentrée, finale bien sapide avec un retour aromatique qui prolonge un sillage sur le poivre et la boite de cigare.
(cabernet-sauvignon dominant + syrah – élevage 16 mois en barriques neuves)

Dsc 1952

La cuvée prestige du Château Kefraya affirme sans discussion son statut grand vin : puissant sans être agressif, riche sans être lourd, complexe dans son aromatique et dans sa structure en bouche. MIAM !
Petit bémol, ces bouteilles régulièrement parkérisées avec des notes de grands crus bordelais se vendent  à des prix qui peuvent s’avérer dissuasifs (plus de 50 euros je crois)…mais bon, j’en mettrai bien l’une ou l’autre dans ma cave !

Château Musar Hochar 2009 – S.A.L. du Château à Ghazir : nez charmeur et complexe, notes de fruits noirs bien mûrs, matière longiligne et tonique en bouche, expression fruitée très agréable, tanins très souples, finale fraîche et sapide.
(cabernet-sauvignon + cinsault + carignan + grenache – vinifications en cuves ciment et élevage 9 mois en barriques).
Château Musar 2005 – S.A.L. du Château à Ghazir : nez riche et très flatteur, notes de cerise à l’eau de vie, un peu de cacao, moelleux sensible en bouche, arômes confits et matière bien gourmande, trame tannique veloutée, finale longue, digeste et délicatement acidulée.
(cabernet-sauvignon + cinsault + carignan – vinifications en cuves ciment et élevage 6 mois en barriques).

Dsc 1953

Crée en 1930 par Gaston Hochar père, le Château Musar fait également partie des domaines qui ont réussi à imposer les vins du Liban sur le marché mondial. C’est d’ailleurs le seul vin libanais que j’avais bu jusqu’ici…c’était un 86 et c’était en 2002 !

Musar

En tous cas, ces deux références du Château Musar se sont avérées dignes de leur réputation : issu de vignes plus jeunes, Hochar 09 est un vin moderne, raffiné et séduisant alors que la cuvée classique dégustée dans sa phase de pleine maturité est un vrai bonheur : chair gourmande, équilibre et sapidité…MIAM !


Pour conclure :

Bénéficiant d’un ensoleillement de 240 jours par an en moyenne, le vignoble du Liban est implanté à des altitudes vraiment inhabituelles, entre 900 et 1400 mètres ! Réputées pour produire des raisins de grande qualité, les vignes de la vallée de la Bekaa et du Mont Liban permettent à une quarantaine de domaines viticoles de concevoir des vins qui se distinguent régulièrement sur la scène œnophile mondiale.

Cette visite au pays du cèdre nous a permis d’apprécier des vins alliant le caractère un peu enflammé du sud et celui plus sévère et plus solidement charpenté des crus montagnards.
Généreux mais sans jamais sembler pesants, ces vins rouges me semblent vraiment construits pour la garde.
C’est d »ailleurs, Musar 2005, entré dans sa phase d’épanouissement optimal après plus de 9 années de vieillissement qui sera mon coup de cœur de la série de ce soir…suivi de près par le Kefraya issu du même millésime.

Merci à Eléonore de nous avoir organisé cette petite promenade au Liban.
Vivement la prochaine…en blanc peut-être ?

100 1471
Des vignes dans la vallée de la Bekaa


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