Ces DiVINes alsaciennes qui continuent de nous régaler !

La 3° édition de « DiVINes et Sens » qui se fera pour la première fois aux Haras de Strasbourg reste dans la ligne des précédentes en nous proposant un programme particulièrement alléchant destiné à « réveiller nos papilles au féminin ».
Malgré un agenda vinique déjà bien chargé en ce début de printemps, je n’ai pas hésité un instant à répondre à l’invitation de ces dames du vin qui se sont mobilisées pour nous offrir un petit festival papillaire.
Hoppla, c’est parti !

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L’entrée du restaurant des Haras de Strasbourg

 

Fidèles à leurs bonnes habitudes, 30 DiVINes et 3 femmes de la gastronomie se sont concertées pour organiser une promenade gourmande autour de 56 vins d’Alsace dans l’espace « Biocluster » des Haras de Strasbourg.
Cette année la manifestation a démarré un peu plus tôt en réservant les premières heures aux professionnels avant d’ouvrir grand les portes de ce salon au grand public.

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Début d’après-midi assez calme mais affluence considérable après l’ouverture au public.

 

C’est parti pour un parcours de 7 ateliers où nous attendent de jolis vins, de belles expériences gustatives et le sourire de nos charmantes vigneronnes.

 

Atelier 1 : le bar à bulles.

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Comme je suis venu à vélo, l’atelier « bulles » tombe à point nommé pour me permettre une réhydratation salvatrice.

Crémant blanc – Victor Hertz à Herrlisheim : riche, gourmand, moelleux très sensible.
Des bulles pour amateurs de friandise.
Crémant Millésimé 2008 – Dom. Schoenheitz à Wihr-au-Val : complexe et charmeur au nez, ample et généreux en bouche, amers salivants en finale.
Des bulles très gastronomiques.
Crémant Blanc de Noirs-Extra Brut – Dom. F. Schmitt à Orschwihr : discret et raffiné au nez, ample, vineux et parfaitement digeste en bouche.
Des bulles comme je les aime…coup de cœur !!!
Crémant Grand Millésime 2012 – Dom. Muré à Rouffach : expression assez austère, grande concentration et minéralité très marquée en bouche.
Des bulles de garde...pour connaisseurs patients.

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Atelier 2 : l’Alsace voit rouge

...et la dégustation qui suit nous prouve que l'Alsace à bien raison !

Pinot noir Letzenberg 2014 – Dom. V. Fleith à Ingersheim : fruité pur, équilibre frais et gourmand.
Pinot noir Réserve 2015 – Dom. Meyer-Fonné à Katzenthal : fruité discret, notes d’élevage, belle densité en bouche, sillage aromatique sur le fruit et les épices.
Pinot noir Réserve Bergheim 2015 – Dom. Spielmann à Bergheim : nez discret, jus pur et plein d’énergie, mâche tannique soyeuse.
Pinot noir Hinterburg-Barriques 2015 – Dom. Bernhard à Katzenthal : fruité franc et flatteur, belle notes de griotte avec une fine touche vanillée, équilibre parfait en bouche, grande sapidité et élevage déjà très bien intégré, retour aromatique floral très flatteur.

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Voilà 4 vins qui montrent que les pinots noirs alsaciens vont être capables de rivaliser avec les crus bourguignons…à très court terme !
Coup de cœur absolu pour la cuvée proposée par Frédéric Bernhard : un vin qui séduit dès la première gorgée tout en révélant une complexité et une profondeur qui nous promettent de belles perspectives d’évolution. MIAM !


Pinot noir 2015 – Dom. M. Griss à Ammerschwihr : notes de fruits rouges et de torréfaction au nez, bouche puissante, matière généreuse, finale fraîche.
Pinot noir F 2015 – Dom. Beck-Hartweg à Dambach : fruité discret au nez, bouche dense, tanins présents mais bien mûrs, finale minérale.
Pinot noir Bollenberg 2015 – Dom. C. Braun à Orschwihr : notes lactées à l’ouverture, chair juteuse en bouche, belle densité.
Pinot noir 2011 – Dom. Stentz-Buecher à Wettolsheim : olfaction peu avenante (réduction ?), bouche élégante, matière suave, équilibre très digeste.

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Les 4 pinots noirs suivant me semblent un peu moins en place que les précédents et auront probablement besoin de quelques années en cave pour atteindre s’exprimer pleinement : les vins des domaines Griss et Braun sont encore un peu trop marqués par leur élevage et celui de Florian très prometteur se montre déjà plus ouvert que lors de ma précédente dégustation (en décembre 2016 au domaine). Le pinot noir de Stentz-Buecher se trouve dans une phase un peu paradoxale avec une expression aromatique peu avenante et une grande gourmandise en bouche.

 

Atelier 3 : Accords gourmands salés avec Jacqueline Riedinger-Balzer

Un peu pressé par le temps – comme toujours – j’ai choisi de tester 3 accords sur les 5 proposés :

« Confit de joue de bœuf aux pistaches » avec un Pinot Gris Hohrain 2014 – Domaine E. Beyer à Eguisheim.

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Le pinot gris s’exprime de façon très classique (notes de froment et de fruits blancs) et nous séduit par sa fraîcheur et sa gourmandise en bouche.
L’accord parfaitement réussi avec ce plat nous rappelle que les pinots gris secs sont des alternatives originales pour accompagner des plats de viande.


« Cuillère de bœuf Thaï » avec un Sylvaner 2015 – Domaine J. Huttard à Zellenberg et un Voyou de Katz 2015 – Domaine Klur à Katzenthal.

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Le sylvaner révèle une aromatique intense et une présence vive et saline en bouche, l’assemblage (sylvaner + riesling + muscat) du domaine Klur s’exprime de façon plus discrète et complexe  tout en développant un matière plus ample et plus puissante en bouche.
Face à ce plat finalement pas trop épicé, les deux vins n’ont eu aucune difficulté à trouver leur place et à construire une relation très harmonieuse.


« Verrine carotte-chorizo » avec un Pinot Noir 2015 – Domaine M. Pfister à Dahlenheim et un Tout Naturellement 2015 – Domaine Beck-Hartweg à Dambach.

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L’assemblage vinifié « nature » de Florian est plein d’énergie avec une trame saline très impressive et le pinot noir de Mélanie flatte nos sens par son aromatique raffinée (fruité mûr et notes empyreumatiques) et son jus concentrée et sapide.
Ces deux vins fort différents ont pourtant réagi de la même façon face à cette verrine assez forte en goût : une cohabitation aromatique pleine d’harmonie au début puis une franche rupture lorsque le chorizo a développé son sillage pimenté…ni le blanc ni le rouge n’a tenu le choc !

 

Atelier 4 : riesling de terroir du millésime 2012

Cet atelier nous invite à déguster 6 rieslings de terroir issus d’un grand millésime…comment résister !

Riesling Holder – Dom. Schoenheitz à Wihr-au-Val : expression discrète, belle pureté aromatique, vif et ciselé en bouche.
(terroir granitique)
Riesling Grand Cru Schlossberg – Dom. Bott-Geyl à Beblenheim : fin et élégant au nez, structure étirée par une acidité bien droite, finale vive et minérale
(terroir granitique)
Riesling Grand Cru Mandelberg – Dom. J. Becker à Zellenberg : peu causant au nez mais matière dense et texturée en bouche, finale salivante.
(terroir argilo-calcaire)

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Riesling Grand Cru Osterberg – Dom. L. Sipp à Ribeauvillé : citron frais et craie au nez, droit et profondément minéral en bouche.
(terroir marno-calcaire)
Riesling Clos Saint Landelin – Dom. Muré à Rouffach : palette exotique bien expressive au nez (citron vert, ananas frais…), matière puissante, minéralité intense, grande longueur en finale.
(terroir marno-calcaro-gréseux)
Riesling Grand Cru Pfingstberg – Dom. C. Braun à Orschwihr : notes florales très élégantes au nez, structure élancée, équilibre tonique et finale très digeste.
(terroir argilo-gréseux)

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Connaissant mon parti pris pour ce cépage et pour ce millésime, personne ne s’étonnera de mon enthousiasme face à cette très belle série de bouteilles : 5 vins absolument splendides et une cuvée exceptionnelle…le Clos Saint Landelin 2012 qui prend là une option sérieuse pour le titre de coup de cœur du jour.

 

Atelier 5 : accords gourmands avec les fromages de Christelle Lorho

La maison Lorho avait sélectionné 6 fromages affinés et les DiVINes leur avaient associé quelques bouteilles de vins alsaciens…mais là je dois avouer que je n’ai pas trouvé de place pour déguster et prendre des notes dans de bonnes conditions.
Je vais quand même relever les accords proposés…pourquoi ne pas les tenter une autrefois dans une ambiance plus calme.

- Comté 34 mois Pinot Gris Grand Cru Rosacker 2014 (Dom. Sipp-Mack)

- Fondant le l’Ile de BeautéAlsace 2013 (Dom. V. Fleith) et Gewurztraminer Grand Cru Goldert (Dom. Zinck)

- Camembert du Pays d’AugeRiesling Vallée Noble 2015 (Dom. J.M. Haag) et Gypse 2014 (Dom. Spielmann)

- Tome au théGewurztraminer Bollenberg 2012 (Dom. F. Schmitt)

- LivarotHarmonie R 2013 (Dom. M. Schoech) et Gewurztraminer Grand Cru Mambourg (Dom. J.M. Bernhard)

- Fourme d’Ambert – Pinot Gris Dorfburg 2014 (Dom. Meyer-Fonné)

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L’atelier vins et fromages…juste pour les yeux !

 

Atelier 6 : les années 90

Après une petite frustration subie à l’atelier précédent – mais ce n’est qu’une conséquence finalement très positive du succès de cette manifestation – j’ai bien envie de me rattraper à cette table où trônent quelques flacons vénérables :

Riesling Grand Cru Engelberg 1991 – Dom. Pfister à Dahlenheim : aromatique un peu évoluée mais agréable, bouche bien en place, équilibre fringant, belle longueur finale.
Riesling Grand Cru Kaefferkopf 1990 – Dom. M. Schoech à Ammerschwihr : nez mûr et suave, notes briochées, balance très bien équilibrée, finale étirée et tonique.
Riesling Grand Cru Kirchberg de Ribeauvillé 1999 – Dom. L. Sipp à Ribeauvillé : nez discret, notes de cire, d’encaustique, de miel, silhouette svelte, finale bien tendue.

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Riesling Grand Cru Steingrubler 1998 – Dom. Stentz-Buecher à Wettolsheim : expression vive et complexe, matière ciselée, finale zestée et tonique.
Muscat Grand Cru Froehn V.T. 1990 – Dom. J. Becker à Zellenberg : aromatique intense et séduisante, notes de menthe fraîche, bouche magnifique d’équilibre et de gourmandise, finale d’une jeunesse éclatante.

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Pinot Gris V.T. 1990 – Dom. M. Freybureger à Ammerschwihr : aromatique très mûre, présence très aimable en bouche, équilibre moelleux, finale souple et gourmande.
Pinot Gris S.G.N. 1999 – Dom. M. Freybureger à Ammerschwihr : olfaction dominée par des notes de champignon blanc, bouche généreuse avec un équilibre très fringant, finale riche et fruitée.
Gewurztraminer Grand Cru Zinnkoepflé V.T. 1998 – Dom. J.M. Haag à Soultzmatt : expression aromatique intense, pêche au sirop et épices douces, matière opulente et bien juteuse, finale longue et particulièrement sapide.

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Je n’ai pas eu besoin de cette série pour être convaincu que les grands vins d’Alsace savent vieillir avec beaucoup de classe mais je n’ai vraiment pas résisté au plaisir de siroter ces 8 belles cuvées nées au siècle dernier et qui se sont montrés fidèles à leur réputation de longévité. Certes on a bien identifié quelques nuances d’évolution sur quelques palettes aromatiques mais tous ces vins ont brillé par leur dynamisme et leur équilibre en bouche…20 ans ou presque et vraiment loin de décliner !
Mention particulière pour le muscat Froehn V.T. 1990 à qui je dois l’une de mes plus belle émotions gustatives de cette après-midi. MIAM !

 

Atelier 7 : accords gourmands sucrés avec Elisabeth Biscarrat

Le vin ne trouve pas toujours sa place avec des préparations sucrées et pourtant avec la richesse de l’offre vinique alsacienne tout gastronome qui se respecte peut trouver une série d’accords tout à fait intéressants entre dessert et vin.
Pour nous en convaincre les DiVINes ont fait appel à une pâtissière talentueuse qui a crée 4 jolies bouchées à marier avec une sélection parfois surprenante de vins d’Alsace…allez, on laisse nos idées reçues et on se lance !

« Chou vanille, insert crémant » avec un Crémant Blanc 2014 – Domaine Ginglinger-Fix à Voegtlingshoffen et un Crémant Rosé – Domaine J. Huttard à Zellenberg
Le crémant blanc et ses nuances briochées réalise un accord ton sur ton alors que les petites notes de fruits rouges du crémant rosé apportent un joli complément aux arômes vanillés du choux. Les bulles apportent une vivacité très appétante…et nous donnent envie de reprendre immédiatement une seconde bouchée !

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« Chou caramel au beurre salé » avec un Gewurztraminer Grand Cru Sonnenglanz 2010 – Domaine Bott-Geyl à Beblenheim
Ce gewurztraminer qui s’exprime avec finesse et complexité tout en montrant une belle sapidité en bouche forme un couple original mais très harmonieux avec cette bouchée très délicate…une union toute en douceur et en suavité.

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« Macaron coquelicot-pavot » avec un Pinot Noir Doré 2015 – Domaine J.C. Gueth à Gueberschwihr et un Gewurztraminer Breitstein 2015 – Domaine H. Metz à Blienschwiller
Si les arômes de fleurs et d’épices du gewurztraminer réalisent un bel accord classique avec le macaron – du ton sur ton en quelque sorte – c’est ce pinot noir rosé qui a crée la vraie surprise : face à cette pâtisserie sucrée ce vin sec a vu son expression aromatique littéralement galvanisée…miraculeux !

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« Macaron cassis-violette » avec un Kaefferkopf-Trilogie 2015 – Domaine M. Freyburger à Ammerschwihr et un Gewurztraminer Grand Cru Steingrubler 2009 – Domaine Barmès-Buecher à Wettolsheim
Une fois encore nous goûtons un macaron aux parfums raffinés dont ont pense qu’il va écraser les vins mais qui crée des accords tout à fait exceptionnels avec ces deux vins : cette bouchée fruitée et forale est un véritable exhausteur de goût et d’arôme. La violette fleurit dans le verre et se développe en bouche en présence du macaron. MIAM !

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Pour conclure :

Faute d’avoir trouvé mieux pour exprimer mon ressenti du jour, je vais conclure avec une phrase écrite il y a quelques années :
« Il est évident qu’un athée convaincu comme moi n’est pas prêt à reconnaître une « divine essence » (« diVINes et sens » !!!) à quiconque mais bon, je dois quand même avouer qu’une fois de plus ces déesses autoproclamées du vin d’Alsace ont crée un évènement qui m’a laissé entrevoir la possibilité d’un paradis sur terre…rien que ça ! »

Mille mercis les filles pour ces instants diVINs !

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Retour at home à vélo après le salon…elle est belle ma ville la nuit !

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