Les Jeudis-Vins de la Vinoterie - Séance inaugurale

Comme je vous ai déjà fait part de ma satisfaction de voir s’établir ce jeune caviste dans mon village natal, je ne pouvais pas rater cette séance inaugurale des « Jeudis-Vins » de la Vinoterie, une dégustation organisée et dirigée par Maxime Edel.

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Notre espace de travail du soir.

Pour cette dégustation Maxime Edel a prévu 7 bouteilles – un vin effervescent, 3 vins blancs et 3 vins rouges – accompagnés par des assiettes de fromages de la maison Lorho et des assiettes de charcuterie de la maison Riedinger.

Les vins sont servis et commentés à l’aveugle.

La bulle : olfaction très discrète, notes florales délicates après aération, structure étirée en bouche avec une bulle d’une grande finesse qui persiste longuement dans le verre, finale sapide, salinité impressive avec de beaux amers minéraux.
Avec son aromatique qui pris beaucoup de temps pour se libérer, sa bouche d’une parfaite élégance rafraichie par une bulle très qualitative et sa belle présence minérale, ce vin effervescent a fait une très belle impression ce soir.
Au petit jeu de « devinez qui je suis », j’ai été trompé par la prégnance du caractère minéral de cette cuvée, ce qui m’a fait éliminer les hypothèse du champagne et du crémant d’Alsace…raté car c’était un Crémant Brut Nature 2016 – Domaine Barmès-Buecher à Wettolsheim
(assemblage : 45% pinot gris + 20% riesling + 20% chardonnay + 5% muscat et pinot noir – 24 mois sur lattes, dégorgé en octobre 2018)

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Le blanc 1 : nez intense sur les fruits jaunes frais, boisé très discret, petite touche de volatile, matière large et bien concentrée en bouche, équilibre vif et salinité intense en finale.
Avec sa matière pleine et sa trame minérale bien sensible, ce premier blanc est un très joli vin plein d’énergie et de gourmandise. MIAM !
Au premier abord, j’ai pensé à un chardonnay du Jura – le Grand Curoulet du domaine Ratte que je venais de déboucher à la maison – mais le côté « nature » bien maîtrisé m’a fait revenir en Alsace…peut-être un pinot gris de Jean-Pierre Rietsch ?
Encore perdu car c’est un Côtes du Jura Chardonnay-Les Lumachelles 2016 du Domaine des Cavarodes à Cramans.
(100% chardonnay – élevage : pièces bourguignonnes, sans SO2)

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Le blanc 2 : nez discret, palette complexe et élégante sur la groseille blanche, la résine et les épices douces, bouche bien gourmande, équilibre fin et digeste, finale droite et salivante.
Cet assemblage qui comprend 15% de tressallier, un cépage typique de l’Allier, m’a particulièrement séduit : malgré son caractère un peu atypique, ce vin à la fois complexe, équilibré et facile d’accès mérite largement sa place dans une cave d’amateur éclairé. A bon entendeur…
Avec cette bouteille, notre maître de séance a placé la barre très haut en nous proposant une cuvée née du côté de Saint Pourçain. Bien évidemment je n’ai pas trouvé l’identité de ce vin…et pourtant je connaissais ce domaine pour l’avoir visité en 2002 et 2003 mais c’était bien avant la naissance de mon premier blog.
En tous cas, j’ai été ravi de pouvoir goûter ce très joli VDF Le Quarteron 2016 du Domaine Grosbot-Barbara à Saint Pourçain
(80% chardonnay + 15% tressallier + 5% sauvignon – élevage : fûts de chêne du Troncais)

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Au fait, c’est où déjà Saint Pourçain ?


Le blanc 3 : nez élégant et charmeur, palette florale complexe, matière ample avec une chair assez dodue, toucher velouté, finale digeste avec des amers salivants.
Le dernier blanc de la série nous emmène vers un univers gustatif tout en élégance et en suavité : c’est un vin à l’aromatique épanouie et avec une présence en bouche faite pour flatter les papilles.
Cette dernière bouteille de blanc me semble moins compliquée à reconnaître : le nez est bien marqué par le cépage et l’équilibre en bouche m’envoie vers le vignoble nord-rhodanien…ici pas de mystère c’est bien un Condrieu 2016 du Domaine André Perret à Chavanay
(100% viognier – élevage : 50% cuve + 50% bois)

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Séquence de questions-réponses avant les rouges


Le rouge 1 : nez complexe et agréable, notes de fruits rouges frais (framboise) sur un fond végétal (poivron vert) et légèrement fumé, matière charnue, texture assez épaisse, tanins souples, finale fraîche avec des amers délicats et un beau sillage floral.
Le premier nez m’a immédiatement mis sur la piste du cabernet franc – un cépage que je n’arrive pas à apprécier – et malgré son jus complexe et bien gourmand, je n’ai pas réussi à m’enthousiasmer pour ce vin.
L’hypothèse d’un vin de cabernet ligérien s’est imposée assez naturellement : Chinon, Bourgueil ou Saint Nicolas de Bourgueil ?
Avec mon expérience très limitée dans cette région, je n’ai vraiment pas les moyen d’être plus précis…mais c’est un Bourgueil Diptyque 2016 du Domaine de la Chevalerie à Restigné.
(100% cabernet franc – élevage : cuves béton)

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Le rouge 2 : fruité très agréable au nez, notes de petits fruits rouges mûrs, bouche juteuse et bien concentrée, pointe de CO2 qui se dissipe très rapidement après aération, équilibre digeste, finale légère et sapide
Voilà un rouge comme je les aime : du fruit, de l’énergie, de la fraîcheur et un petit côté « canaille » qui fera merveille sur une tablée de bons vivants…je sens que cette bouteille va participer à la session « vins nature » du club AOC !
Là aussi le cépage m’a semblé assez facile à reconnaître malgré une touche « natureuse » assez sensible (mais pas dérangeante du tout) et l’absence de marque boisée m’a fait partir du côté des vignobles alsacien ou jurassien…une fois encore notre caviste est resté fidèle à ses origines en nous emmenant une seconde fois dans le Jura avec cet Arbois La Pépée 2016 du Domaine des Bottes Rouges à Abergemont le Petit
(100% pinot noir – élevage : foudres – Pas de SO2)

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Le rouge 3 : fruité discret sur un fond boisé/fumé très raffiné, matière longiligne, texture soyeuse, équilibre très fin, finale ciselée et bien sapide, sillage fruité et minéral (notes de pierre à feu).
Après un pinot noir « fun » nous revenons vers des sentiers viniques plus balisés avec ce rouge élevé avec une grande précision et qui nous séduit par sa finesse et son élégance.
Cette dernière bouteille ne laisse que peu de place au doute…on est bien en Bourgogne !
J’ai pensé à un village de Côte de Beaune – Savigny ou Chorey – mais c’est un Hautes Côtes de Nuits 2014 du Domaine Michel Gros à Vosne Romanée
(100% pinot noir – élevage : pièces bourguignonnes)

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Cette première des Jeudis-Vins de la Vinoterie nous a permis de vivre un joli moment de convivialité bachique : une ambiance chaleureuse et détendue, des échanges très intéressants sur quelques jolies bouteilles dégustées et un caviste au petits soins…visiblement ravi de partager sa passion avec ses convives.

Merci pour cette soirée et vivement la prochaine !

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