Portes Ouvertes au domaine Barmès-Buecher - Edition 2015

Avec l’arrivée du printemps dans le vignoble alsacien, on peut voir s’ouvrir les premières fleurs mais aussi les portes de certains domaines viticoles qui offrent à leurs clients la possibilité de découvrir leur nouvelle gamme de vins.

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Une vigne fraîchement labourée au pied du grand cru Hengst…


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…et quelques fleurs printanières qui commencent à se montrer.

Depuis quelques années, mon premier rendez-vous sélectionné parmi cette longue série de manifestations viniques a lieu à Wettolsheim, au domaine Barmès-Buecher. J’aime beaucoup ce sympathique trio familial qui mobilise une énergie considérable pour organiser cette belle journée de rencontre avec leur clientèle en les invitant à déguster leurs vins accompagnés de quelques délicatesses charcutières ou fromagères.
Hoppla, c’est parti !

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Le domaine Barmès-Buecher sous un beau ciel bleu de mars.

En ce début d’après-midi, la grande cave du domaine est moins fréquentée que d’habitude…c’est un « temps calme » après le rush de fin de matinée et avant celui de la fin de journée. Je vais pouvoir profiter en toute tranquillité des ateliers de dégustation mis en place par la famille Barmès.

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Les 4 ateliers thématiques dans la cave du domaine Barmès-Buecher.
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Pour gagner un peu de place dans la cave, les tables des gourmandises ont été installées dans la cour du domaine et nous permettent de déguster quelques bouchées de terrines, quelques lamelles de jambon ibérique ou quelques tranches de fromages affinés sous les premiers rayons de soleil de mars…un pur bonheur !

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Serrano et pain de campagne…miam !


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Plateau de fromages affinés.


Pour réveiller les papilles :

Crémant Brut 2012 : nez vif et discrètement fruité, matière vineuse, équilibre tonique avec une bulle très fine, finale qui fait saliver en développant de fins amers.

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Réalisé à partir d’un assemblage dominé par le pinot gris (45%) ce crémant non dosé séduit par sa fraîcheur et sa vinosité.
Idéal à l’apéritif, ce vin effervescent saura aussi se tenir à table même face à une choucroute royale.


La première table nous propose de goûter à « L’éclat et le croquant des vins secs » avec 3 cuvées de riesling et un pinot gris :

Riesling Leimental 2011 : nez discret et pur, arômes délicats d’agrumes, attaque souple mais matière qui prend de l’ampleur en bouche, acidité mûre et légère tannicité, finale sur le pamplemousse, les épices et quelques amers nobles.
Riesling Grand Cru Steingrubler 2009 : nez délicat avec un léger fumé et une jolie touche zestée, matière élancée en bouche, fines notes minérales, sillage aromatique de longueur moyenne mais qui laisse une belle impression de fraîcheur.
Riesling Grand Cru Hengst 2009 : nez très épanoui sur les agrumes mûrs, matière concentrée, équilibre droit, grande profondeur et longue persistance aromatique et saline en finale.
Pinot Gris Rosenberg 2011 : nez très charmeur sur les fruits jaunes frais, matière généreuse mais belle arête acide qui équilibre la structure, finale assez tonique avec un léger fumé et une belle salinité.

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Issus de deux millésimes assez chauds, ces 4 vins présentent de beaux équilibres frais et digestes qui témoignent d’un travail en cave efficace et précis.
Pour tempérer l’ardeur des 2011, Maxime a choisi de prolonger les élevages jusqu’à 16 mois pour le riesling et jusqu’à 24 mois (10 mois en demi-muids et 14 mois en foudres) pour le pinot gris...pari gagnant car ces deux vins se distinguent par la qualité de leur présence en bouche. Bravo !
Sur les rieslings 2009, on sent que les matières commencent à se patiner et que les marques des terroirs deviennent de plus en plus manifestes : malgré un abord plutôt avenant, on, sent beaucoup de fougue dans l’expression du Hengst alors que le Steingrubler reste sur le registre du charme et de la distinction.


A la seconde table nous sommes invités à découvrir « La fougue de l’étalon » à travers deux millésimes de pinot noir du domaine :

Pinot Noir Vieilles Vignes 2012 : nez marqué par l’élevage (notes lactées assez intenses) et un fruité bien mûr, bouche très gourmande, arômes magnifiques de cerise burlat, trame tannique fine et soyeuse, finale propre, fraîche et digeste.
Pinot Noir Vieilles Vignes  2011 : nez charmeur et très élégant, fruité pur et gourmand, boisé bien fondu dans la palette aromatique, matière ronde, tannins un peu plus présents mais toucher de bouche velouté, finale qui serre encore un peu mais sillage aromatique très noble, notes minérales et léger fumé.

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Provenant du coteau classé du Hengst ces deux pinots noirs élevés en barriques neuves (16 mois pour le 2012 et 24 mois pour le 2011) m’emmènent chaque année en direction de la Côte de Nuits, peut-être Chambolle ou Morey.
Certes le 2012 reste encore un peu sou l’emprise de son élevage mais le 2011 qui a très bien digéré son long séjour en barriques montre une personnalité épanouie et racée.
En tous cas, les jus de ces 2 cuvées sont splendides avec des expressions fruitées riches et profondes et des textures remarquables d’élégance. Double MIAM !


La troisième table nous présente une « Verticale de Gewurztraminer Grand Cru Steingrubler » :

2011 : nez encore un peu retenu, palette exotique bien complexe, équilibre légèrement moelleux, expression fruitée généreuse, finale de longueur moyenne mais petite pointe saline prometteuse.
2009 : nez délicat marqué par des arômes floraux très séduisants, belle vivacité à l’attaque, matière assez puissante enroulée autour d’une colonne acide solidement érigée, finale bien longue avec de la fraîcheur et une fine amertume.
2008 : nez un peu fermé et relativement frais, notes d’agrumes et de fruits exotiques, joli développement aromatique en bouche, finale légère et délicatement poivrée (baies roses et sechouan).
2007 VT : nez flatteur et très mûr, palette exotique avec une touche finement grillée, opulent et assez large en bouche, arômes de raisin de Corinthe, finale longue mais un peu trop chaleureuse à mon goût.

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Cette verticale de Steingrubler nous fait découvrir 4 vins au profil assez hétérogène car il me semble qu’on y perçoit davantage l’influence du millésime que la marque du terroir. Ceci dit ces Grands Crus se montrent tous avenants et joliment balancés mais j’avoue que mis à part le 2009, vraiment superbe, aucun d’eux ne m’a fait vibrer. Petite frustration…


A la quatrième table nous attendent 2 « Douceurs pures et gourmandes » :

Gewurztraminer Grand Cru Pfersigberg VT 2007 : nez intense, panier de fruits exotiques, notes de grillé, bouche ample et concentrée, développement aromatique sur les épices douces et l’ananas rôti, finale longue et digeste, nuances minérale et fine amertume.

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Provenant de l’un des 2 Grands Crus d’Eguisheim, ce gewurztraminer s’exprime avec une très belle pureté et pose une matière très voluptueuse en bouche…à réserver pour des moments d’exception avec des amateurs de sensations fortes !

Pinot Gris Rosenberg SGN 2000 : non dégusté…les papilles commencent à fatiguer et j’ai bien envie de déguster quelques vins au caveau du domaine avant de repartir…

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Le caveau du domaine où sont présentés les bouteilles de la gamme Barmès-Buecher.

 

Pour conclure :

Lors de cette journée « Portes Ouvertes » j’ai une nouvelle fois pris du plaisir à découvrir ces ateliers viniques mis en scène par les Barmès-Buecher et leur équipe et j’ai goûté ou regoûté avec grand plaisir une sélection de bouteilles du domaine.

Pour les coups de cœur du jour je choisirai 4 vins :
- le Riesling Hengst 2009 que j’avais déjà cité l’année passée et qui confirme son niveau sans aucune difficulté,
- le Pinot Noir Vieilles Vignes 2011 qui prouve une nouvelle fois que le coteau du Hengst peut engendrer des cuvées de rouge capables de rivaliser avec les plus grands,
- la belle découverte de cette longue série fut la cuvée de Riesling Leimental 2011 pour la pureté et le classicisme de son expression aromatique et la précision de son équilibre en bouche,
- goûté au caveau le Sylvaner Rosenberg 2012, dense, charnu et délicatement minéral rend un hommage appuyé à ce cépage qui, lorsqu’il est bien travaillé comme ici, donne naissance à des cuvées de très haut niveau. MIAM !

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Le coteau du Hengst au pied du massif vosgien au printemps 2015.

Mille mercis pour ce beau moment vinique et bonne chance pour les futurs millésimes…que continuerai de suivre avec le plus grand intérêt.

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