Visite au domaine Schlumberger à Guebwiller

Lorsque je me remémore mes débuts d’amateur de vins d’Alsace – c’était dans les années 80 – je me rends compte que le Kitterlé a été le premier grand terroir alsacien qui m’a fait rêver : ce coteau abrupt qui domine l’entrée de la vallée de Guebwiller se reconnaît de loin grâce à sa forme particulière due aux terrasses viticoles qui sculptent sa silhouette.

C’est donc tout naturellement que mes premières grandes bouteilles dégustées provenaient du domaine Schlumberger avec un riesling du Kitterlé et un gewurztraminer Cuvée Christine. Comme je ne prenais pas encore de notes à cette époque, je ne me souviens ni des millésimes de ces vénérables flacons ni des sensations laissées par leur dégustation mais il me reste toujours l’émotion laissée par cette première rencontre avec de grands vins d’Alsace.

Autant dire que lorsque l’ami Stéphane m’a proposé de rencontrer Séverine Schlumberger pour faire une visite des vignes et des caves de ce grand domaine alsacien, je n’ai pas hésité un seul instant.
Hoppla, c’est parti !

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L’entrée du nouveau caveau du domaine Schlumberger

Il est 16 heures, nous arrivons devant le nouveau caveau du domaine Schlumberger où Séverine Schlumberger nous accueille pour nous présenter le programme de cette fin d’après-midi en sa compagnie : nous commencerons par une promenade en 4/4 dans le vignoble de Guebwiller puis nous reviendrons au domaine pour découvrir les installations professionnelles avant de passer à l’étape « gourmande » de notre visite avec la dégustation de quelques cuvées sélectionnées par notre guide du jour.

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Accueil et présentation du domaine Schlumberger par Séverine.

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Le « royaume » Schlumberger en photo…

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…et sur plan.

Avec 130 hectares de vignes en culture, le domaine Schlumberger est le plus grand domaine viticole familial d’Alsace. Ce patrimoine incroyable a été constitué par Ernest Schlumberger, l’arrière grand père de Séverine Schlumberger qui, au lendemain de la première guerre mondiale, a commencé à acheter des parcelles de vignes autour de Guebwiller : « animé par le souci de préserver ce vignoble délaissé par les vignerons locaux, mon aïeul a racheté 2500 parcelles de vignes au cours des années 20 ».

Après la deuxième guerre mondiale, le domaine a connu des années difficiles et les vignes furent laissées plus ou moins à l’abandon par le grand-père de Séverine.
En 1971, c’est le père de Séverine qui a repris les rênes de cette grande entreprise viticole pour la remettre sur les rails « mais ce fut un vrai défi car il redémarrait pratiquement de zéro »
Aujourd’hui ce domaine impressionne toujours par sa dimension et par la richesse de son patrimoine viticole, jugez-en par vous-même :
- 130 hectares dont 70 en Grand Cru sur le Kitterlé, le Kessler, le Saering et le Spiegel, soit une centaine d’hectares sur des coteaux autour de Guebwiller et 30 hectares sur le Bollenberg d’Orschwihr
- 800 kilomètres de rangs de vignes et 50 kilomètres de murs en pierre de grès,
- 56 personnes travaillent à temps plein au domaine avec notamment 35 employés qui s’occupent exclusivement des vignes et 2 maçons chargés de l’entretien des murs,
- une production annuelle de 650 000 cols dont 150 000 estampillées Grand Cru.
- 14 actionnaires familiaux qui investissent dans cette entreprise « surtout pour honorer la mémoire de leur ancêtre et poursuivre son action de préservation de ce beau patrimoine » car malgré sa taille cette entreprise n’est pas très rentable mais « avec mon frère Thomas et mon oncle Alain nous travaillons dur pour faire prospérer notre domaine et arriver à dégager des profits »

Allez, il est temps d’embarquer pour faire notre promenade dans les vignes !

C’est parti pour une grimpette sur le Schimberg pour nous retrouver au milieu du Grand Cru Kitterlé…accrochez-vous, ça monte et ça secoue !

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Séverine au volant…

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…sur les chemins étroits du Schimberg…même pas peur !

Le premier arrêt sur le coteau du Kitterlé nous permet de profiter d’un panorama unique sur la plaine d’Alsace et la vallée de Guebwiller…et de parler un peu des pratiques culturales mises en œuvre dans les vignes du domaine.
La famille Schlumberger exploite 90% de la superficie de ce Grand Cru – mais aussi 90% du Kessler et du Saering – sur des parcelles facilement reconnaissables puisque toutes les vignes du domaine sont plantées en rangs horizontaux : « grâce à ce mode de culture beaucoup de nos parcelles sont mécanisables grâce à des chenillettes fabriquées en Suisse ».

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Vue sur Guebwiller à partir du haut du Kitterlé avec le Grand Ballon au loin…

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…et Séverine qui parle terroir et viticulture dans les vignes du Kitterlé.

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Les terrasses et les rangs de vigne à l’horizontale du domaine Schlumberger.

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Un des abreuvoirs à chevaux qu’on trouve sur les pentes du Kitterlé : les travaux à la vigne se font encore avec traction animale sur certaines parcelles non mécanisable.

Le Kitterlé est un coteau très pentu avec un sol « constitué de grès et de roches volcaniques ».C’est un terroir chaud et particulièrement venté sur lequel la vigne résiste bien aux maladies mais où les rendements sont naturellement très faibles « le rendement moyen sur nos Grands Crus est de 35 hl/ha, sur le Kitterlé nous ne dépassons que rarement les 25 hl/ha ».
Les parcelles situées entre 250 et 360 mètres d’altitude bénéficient d’une exposition relativement large « on passe d’une exposition sud-ouest du côté du Schimberg vers une exposition sud-est du côté du Kessler ».
Cette particularité permet de bien gérer les plantations en fonction des caractéristiques des cépages : « les gewurztraminers qui aiment le soleil du matin sont plantés principalement sur des versants est, les pinots gris qui préfèrent le soleil du soir sont plantés principalement sur des versants ouest et les rieslings qui ont besoin de plus de fraîcheur occupent les parcelles situées en altitude ou à proximité d’une forêt ».

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Des rangs de rieslings du domaine situés dans le secteur haut du Kitterlé...

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…et une autre parcelle de rieslings bien entourée par des arbres.

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Le versant est du Kitterlé avec (probablement) des rangs de gewurztraminers.

Après un passage bien « tape-cul » sur le sentier qui traverse la forêt dans la partie sommitale du Kitterlé nous nous retrouvons au point de jonction entre Kitterlé et Kessler d’où nous profitons d’une belle vue sur le versant est du vignoble de Guebwiller et sur le Grand Cru Saering.

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Le Saering

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Le cimetière de Guebwiller dont la forme évoque une bouteille de vin d’Alsace.

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La ferme du domaine Schlumberger : le lieu de rendez-vous du personnel qui travaille à la vigne avec les hangars pour matériel agricole et des écuries pour les chevaux.

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La « Wanne » du Grand Cru Kessler.

Sur le terroir de sable gréseux du Kessler, le domaine cultive des parcelles de riesling, de pinot gris et de gewurztraminer…comme sur le Kitterlé. Le coteau marno-calcaro-gréseux du Saering est dédié exclusivement au riesling et le coteau marno-gréseux du Spiegel est dédié exclusivement au pinot gris.
Les vignes sont travaillées avec le souci de préserver l’environnement « nous tendons vers la viticulture bio mais avec notre surface et nos pentes c’est difficile car nous ne trouvons pas les outils adéquats ».
L’utilisation des traitements de contact pulvérisés par hélicoptère étant interdits, le domaine procède à des essais avec des drones…affaire à suivre.

Les raisins qui entrent dans les cuvées Grand Cru proviennent de vignes de plus de 15 ans, les vignes plus jeunes (de 4 à 15 ans) sont utilisées pour produire les vins de la gamme « Princes Abbés ».
Ceci dit, si la qualité finale d’une cuvée de Grand Cru est jugée insuffisante, l’ensemble est déclassé : « pouvoir décider de ne pas faire un millésime en Grand Cru quand la qualité n’est pas celle que nous attendons est un vrai luxe pour un vigneron ».
Les exemples les plus récents de déclassement datent de 2016 où le domaine n’a pas produit de rieslings Grand Cru pour cause de maturité insuffisante des raisins et de 2003 où la capacité de vieillissement des vins était jugée insuffisante.

Notre visite se poursuit avec un retour au domaine Schlumberger pour découvrir les espaces professionnels restructurés en 2005.

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L’entrée de la cave…

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La salle de réception de vendange avec 4 pressoirs

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Le cuvage pour le débourbage…

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...et la vinification de certaines cuvées...notamment le pinot noir.

Lors des vendanges les 4 pressoirs tournent à plein régime « les raisins doivent être pressés le plus tôt possible après avoir été coupés ».
Après débourbage, la plupart des vins sont vinifiés et élevés sur lies dans des foudres dont certains sont largement centenaires : « la durée d’élevage varie de 6 à 8 mois selon les cuvées ».

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Bienvenue dans la cave à foudres du domaine Schlumberger

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Quelques pièces impressionnantes qui contiennent les jus de 2018…

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...mais il y en a beaucoup d’autres !

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Un foudre de 1903

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Seule concession à la modernité : les foudres sont thermorégulés.

Après un élevage en foudres les différentes cuvées sont mises en masse dans des cuves inox « 18 mois pour les Grands Crus et un an pour les autres cuvées ».

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Le cuvage inox qui date de l’année 2000…

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…et l’inventaire des vins de 2018 qui attendent leur mise en bouteilles.

La mise en bouteilles des 2018 se fera après les vendanges 2019 pour les cuvées « Prince Abbés » et au cours du printemps 2020 pour les Grands Crus.
Pour gérer au mieux cette phase importante le domaine s’est doté d’une unité d’embouteillage moderne et performante : « c’est notre Rolls ».

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La nouvelle chaîne de mise en bouteilles…un investissement de 500 000 euros !

Après la mise, les vins sont stockés durant plusieurs années avant leur commercialisation : 2 ans pour les « Princes Abbés » et 3 ans pour le Grands Crus, ce qui oblige le domaine à entreposer un stock d’environ un million de bouteilles.:« Une politique qui donne régulièrement des sueurs froides à nos comptables ».

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Une partie du stock bouteilles du domaine Schlumberger

Le domaine exporte 65% de sa production « vers une soixantaine de pays »
Pour rester fidèle à des engagements pris il y a longtemps par les générations précédentes, la famille Schlumberger continue de travailler avec 2 partenaires historiques :
- le groupe Delhaize en Belgique « deux frères épiciers qui ont commencé à vendre nos vins dans leur magasin il y a 77 ans » mais qui sont aujourd’hui à la tête d’une chaîne de près de 500 magasins de grande distribution.
- le groupe Nicolas qui commercialise chaque année un millésime complet d’une cuvée…en ce moment c’est le Riesling Kitterlé 2013.

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Dernière étape de notre visite de cave : l’espace pour la préparation des commandes avec la chaîne d’étiquetage…

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…et les palettes préparées pour l’expédition.


La séance de dégustation se déroule dans le caveau situé dans la propriété familiale – « La propriété d’origine de Nicolas Schlumberger ». et aménagé dans une cave voûtée où se trouve l’œnothèque du domaine.

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La propriété familiale…

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Le caveau de dégustation avec sa grande table réalisée avec le bois d’un chêne de 249 ans abattu en 1988.

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Un trousseau de clés plutôt imposant !!!

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La réserve de vieux flacons du domaine Schlumberger

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Notre espace de travail a été préparé avec soin…la dégustation peut commencer !


Pinot Blanc Les Princes Abbés 2015 : nez ouvert et séduisant, notes de fruits jaunes et de fleur d’acacia, bouche assez riche mais équilibre parfaitement digeste, finale précise et d’une longueur étonnante.

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En appliquant mon fameux « théorème de la cuvée d’entrée de gamme » – celui qui dit que pour évaluer la qualité du travail d’un vigneron il faut goûter ses vins les moins chers – ce superbe pinot blanc réalisé à partir d’un assemblage de pinot auxerrois et de pinot blanc me laisse envisager la suite de la dégustation avec confiance…on va se régaler !

Riesling Les Princes Abbés 2015 : nez expressif et complexe, notes de zestes d’agrumes et de fleurs sur un fond légèrement fumé, bouche charnue mais structure étirée, équilibre bien droit, finale longue et fraîche avec des amers qui évoquent le pamplemousse.
Riesling Grand Cru Saering 2015 : olfaction racée et profondément minérale, notes de pierre frottée et de résine sur un fond fumé/anisé, bouche ample avec un joli gras, acidité large et centrée, finale salivante avec de beaux amers minéraux et une longue rémanence épicée et minérale.
Riesling Grand Cru Kessler 2014 : nez discret mais très pur, notes de citron frais et de zestes d’agrumes complétées par de fines touches fumées, bouche longiligne, acidité fine et vive, présence saline très intense, finale longue sur le pamplemousse et la pierre.

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Ce beau trio de rieslings nous offre 3 interprétations bien typées de ce cépage avec une cuvée Princes Abbés 2015 très expressif et d’une parfaite gourmandise, un Saering 2015 impressionnant de densité et de minéralité et un Kessler 2014 magnifique d’élégance…triple MIAM !

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Trio magique de rieslings avec de gauche à droite, Princes Abbés, Saering et Kessler

Pinot Gris Princes Abbés 2018 : nez ouvert et flatteur, notes de fraise tagada et de boule coco sur un fond bien minéral (pierre chaude, fumé), matière généreuse mais équilibre droit, finale saline avec un beau sillage fruité et mentholé.
Pinot Gris Grand Cru Spiegel 2017 : nez frais et complexe avec de belles notes florales sur un fond un peu levuré (mousse de bière), matière opulente, équilibre assez riche, acidité rayonnante bien intégrée dans la structure, finale très longue avec une présence minérale pure et vibrante.
Pinot Gris Grand Cru Kitterlé 2010 : nez évolué sur les fruits jaunes cuits avec de légères nuances oxydatives, jus concentré, équilibre moelleux, finale longue et riche qui encombre un peu le palais.

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A côté d’un Kitterlé 2010 un peu fatigué – probablement un bouchage défectueux – les deux autres pinots gris du domaine réalisent une prestation de toute beauté avec un Prince Abbés 2016 qui développe une aromatique délicieusement « régressive » tout en étonnant par la plénitude de son expression en bouche et un Spiegel 2017 qui m’a subjugué par sa classe et sa force minérale vraiment exceptionnelles. WAOUH !

Gewurztraminer Princes Abbés 2016 : nez discret mais séduisant, palette fruitée complexe, notes de litchi, d’abricot, de banane…, bouche riche et très gourmande, finale suave et appétente.
Gewurztraminer Grand Cru Kessler 2015 : nez discret avec une belle palette florale sur un fond fumé/épicé délicat, matière généreuse, équilibre bien digeste, finale longue et salivante.
Gewurztraminer Grand Cru Kitterlé 2012 : nez dominé par une belle expression minérale, notes de pierre à feu et de fumé, jus concentré en bouche avec un fruit qui se manifeste progressivement en développant de beaux arômes d’abricots et de pêche bien mûre, finale très sapide avec une présence saline intense et un beau sillage poivré.

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Voilà 3 superbes flacons qui prouvent que les terroirs gréseux conviennent très bien au gewurztraminer : le Prince Abbés 2016 est irrésistible de gourmandise, le Kessler 2015 tout en opulence commence à faire sentir sa belle trame minérale et le Kitterlé 2012 sublime de complexité et de profondeur semble arriver sur son plateau de maturité optimale qu’il tiendra probablement durant quelques décennies. MIAM !

Riesling Cuvée Eric V.T. 2015 : nez loquace et très complexe, notes d’ananas frais et d’épices sur un fond floral délicat, matière concentrée, équilibre bien frais avec une acidité fondue mais très longue, belle sapidité en finale.
Gewurztraminer Cuvée Christine V.T. 2015 : nez complexe et racé qui s’ouvre sur des notes fumées avant de libérer de beaux arômes d’abricot confit et de fruits exotiques, chair consistante en bouche, équilibre très riche, finale puissante et longuement aromatique.

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La série se termine par deux cuvées de Vendanges Tardives de 2015 : ce millésime caniculaire a permis l’élaboration de 2 cuvées en surmaturité qui se goûtent remarquablement bien dès aujourd’hui mais qui sont faites pour défier le temps.
Le gewurztraminer est généreux et expressif à souhait alors que le riesling étonne par la puissance de sa trame acide/minérale qui dynamise vraiment son équilibre.

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A la fin de cette longue dégustation « apéritive » nous retournons dans le nouveau caveau du domaine pour terminer notre visite par quelques bouchées gourmandes accompagnées par 3 pépites tirées de la réserve du domaine Schlumberger.

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Retour au caveau du domaine avec vue sur le coteau du Schimberg.

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La mémoire du domaine avec quelques vénérables flacons (vides) exposés au caveau

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Bon appétit !

Les préparations salées sont accompagnées par un Riesling Grand Cru Saering 1996, discret au nez mais plein d’énergie en bouche avec une belle finale sur la menthe et les épices et par un Riesling Grand Cru Kitterlé 1995, aux arômes de sésame grillé et avec une matière ample et assez austère en bouche...deux vins secs et tendus qui malgré leur vingtaine bien frappée ne semblent pas prêts de décliner.

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Les vieux rieslings en bouteilles et dans les verres…des robes qui possèdent encore un bel éclat.

Le plateau de mignardises sucrées est accompagné par un Gewurztraminer Cuvée Christine V.T. 2001 : un nez complexe et raffiné sur les fruits jaunes et les épices douces sur un fond légèrement grillé, une bouche longiligne très élégante, une acidité mûre et persistante et de beaux amers minéraux pour tenir la finale.
Une grande cuvée issue d’un grand millésime pour terminer en beauté cette superbe visite au domaine Schlumberger.

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Une « Christine » dans la force de l’âge.


Pour conclure :

Malgré sa taille impressionnante le domaine Schlumberger est imprégné d’un véritable esprit de famille grâce à une équipe dirigeante soucieuse de perpétuer une tradition de sauvegarde d’un patrimoine viticole unique en Alsace.
Pour Séverine Schlumberger « L’Alsace doit se repositionner en tant que leader mondial sur le vin blanc…car c’est la seule région du monde à offrir une telle diversité de vins blancs ».
Mais il reste encore du chemin à faire pour réaliser cet objectif « Nous avons de nombreux territoires à conquérir ou à reconquérir…surtout en France, en particulier dans notre région ».
Le défi est de taille mais l’énergie et la volonté sont bien là…courage !

Sur ses 130 hectares de vignes, le domaine met en œuvre des pratiques culturales les plus propres possibles pour produire de beaux raisins : « La base du métier de vigneron, c’est la production de fruits…et s’ils sont beaux le vin pourra être bon ». Les installations de cave sont pensées pour que toutes les opérations qui s’y déroulent permettent un travail en douceur du raisin.
Les élevages très longs laissent aux vins le temps de se poser et de trouver leur équilibre…un luxe que tous les domaines ne peuvent pas se permettre mais le résultat final est probant.

Les vins dégustés ont montré un niveau qualitatif très élevé et très homogène. Les cuvées de la gamme « Princes Abbés » sont très expressives et parfaitement équilibrées…et offrent un rapport Q/P vraiment top.
Les Grands Crus sont généralement un peu plus denses et marquées par des trames acides/minérales plus typées et plus impressives...on reste dans la ligne des « Princes Abbés » mais on gravit quelques échelons pour entrer dans l’univers des grands vins.
Les cuvées moelleuses brillent par leur complexité aromatique mais éga
lement par leur côté accessible et leur buvabilité…on oublierait presque que ce sont avant tout des vins de grande garde !

Mille mercis à Séverine pour très beau moment de culture vinique.

N.B.
Le domaine propose l’organisation de visites guidées : vous trouverez les renseignements derrière ce lien
CLIC…n’hésitez pas !!!

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