Mon voyage dans les vignobles du sud est prévu dans quelques jours mais notre programme A.O.C. suit son cours avec la tenue de notre réunion d’avril qui va nous emmener dans le Beaujolais et en Savoie… mon tas de notes à remettre au propre va encore grandir et je ne suis pas sûr d’arriver à le faire diminuer dans les prochaines semaines !
Nous allons donc goûter :
- 9 crus du Beaujolais avec un petit duel entre Morgon et Moulin à Vent
- 9 vins blancs savoyards
Les vins de Savoie ont été collectés par François et la série de crus du Beaujolais a été constituée par mes soins en prélevant la plupart des bouteilles dans ma réserve personnelle et en complétant la série par deux bouteilles offertes par Thierry Meyer.
Les rouges ont été débouchés deux heures avant leur dégustation et servis à l’aveugle : 2 bouteilles de 2015 en introduction, 3 paires Morgon/Moulin à Vent et 1 bouteille pour conclure.
Les blancs ont été débouchés au moment du service et goûtés un par un ou 2 par 2, étiquettes découvertes.
Verres Spiegelau Authentis 01
Soirée Club AOC du 7 avril 2017 à La Wantzenau
Thème 2
Les blancs de Savoie nous emmèneront-ils vers les sommets ?
AOC Savoie-Ayse Mont Blanc-Brut Zéro 2012 – Domaine Belluard à Ayse : nez ouvert avec des notes de compote de pommes sur un fond floral assez discret, bouche vive et désaltérante, bulle très fine, finale un peu amère, sillage sur les zestes d’agrumes et le pamplemousse.
(100% gringuet – terroir : éboulis calcaires)
Réalisée à partir d’un cépage endémique de la Savoie, cette cuvée effervescente a bénéficié d’un élevage de 4 ans sur lattes avant d’être bouchée sans dosage.
C’est une « bulle » tonique et appétante qui peut sembler un peu austère en bouche mais qui trouvera facilement sa place à table.
AOC Savoie-Apremont 2015 – G. Pin à Apremont : nez frais et finement musqué, matière élancée, finale longue et délicatement citronnée.
(100% jacquère – terroir : éboulis calcaires).
AOC Savoie-Apremont 2015 – Domaine Giachino à Chapareillan : nez plus mûr avec une belle complexité, notes de miel, de caramel, de fleur de sureau, bouche ample avec un joli gras, finale étirée, sillage aromatique sur le tabac « amsterdamer ».
(100% jacquère – terroir : éboulis calcaires).
Ces deux vins du même millésime et de la même appellation s’expriment de façon très différente – le premier ciselé et plein de vitalité et le second tout en opulence et en suavité – mais révèlent un niveau qualitatif tout à fait inattendu.
Je n’ai jamais goûté des Apremont aussi bien faits…quelle superbe doublette !
AOC Roussette de Savoie 2014 – Domaine Saint Germain à Saint Pierre d’Albigny : nez complexe et flatteur, notes de fleurs (acacia), de miel, de vanille…, matière sphérique en bouche, structure ample, gras sensible, finale longue et miellée, rafraîchie par une belle minéralité.
(100% altesse – terroir : éboulis calcaire)
AOC Roussette de Savoie Grandes Jorasses 2013 – Domaine Belluard à Ayse : nez fin et raffiné, notes d’agrumes mûrs et de fleurs printanières, matière assez consistante en bouche mais équilibre bien frais, finale glissante avec une salinité qui commence à se révéler.
(100% altesse – terroir : strates argilo-calcaires)
AOC Roussette de Savoie Marestel 2012 – Domaine Dupasqueir à Jongieux : aromatique ouverte et complexe, notes de céréales et de fleurs, matière riche et concentrée en bouche, finale puissante avec une belle présence minérale et un sillage délicatement brioché.
(100% altesse – terroir : éboulis calcaires)
Je connaissais un peu la Roussette de Savoie grâce aux vins de Joël Dupasquier que je déguste régulièrement depuis plus de dix ans mais je sais bien qu’il ne suffit pas d’un seul nom pour se faire une idée de la production d’une région…autant dire que ces deux trouvailles de l’ami François tombaient à point nommé pour compléter ma culture vinique.
Le Marestel se livre avec franchise et élégance tout en promettant de belles perspectives d’évolution dans le temps...bref, une édition 2012 conforme à la réputation de cette cuvée. Les deux vins qui l’ont accompagné ce soir ont aisément soutenu la comparaison : des expressions aromatiques séduisantes, des matières amples et de belles trames acides/salines…tout ce qu’il faut pour nous régaler.
Triple MIAM !
AOC Savoie-Chignin Bergeron Cuvée Raimpoumpou 2014 – Domaine du Cellier des Cray à Chignin : expressif et séduisant, notes de fruits blancs, de vanille et de pain grillé, matière ample, équilibre généreux, texture soyeuse, belle minéralité en finale.
(100% roussanne – terroir : argilo-calcaire)
AOC Savoie-Chignin Bergeron Le Grand Blanc 2011 – Château de Mérande à Arbin : nez tonique et stimulant, notes de fougère et d’herbe fraîche, matière longiligne avec un équilibre très droit, fruité bien présent, finale salivante, sillage long sur la mirabelle et le citron
(100% roussanne – terroir : sols fins et graveleux)
Ces deux dernières cuvées nous offrent une conclusion digne de la belle qualité d’ensemble de cette série de blancs savoyards : le 2014 joue l’opulence et la gourmandise alors que le 2011 nous charme par sa fraîcheur et sa belle complexité aromatique.
Voilà encore des bouteilles qui méritent amplement une petite place dans ma cave. Double MIAM !
AOC Bugey Cerdon 2015 – Domaine Renardat-Fache à Mérignat : notes fermentaires assez intenses (pâte à pain fraîchement levée) qui dominent encore un fruité bien gourmand (fraise des bois, framboise), jus très gourmand ; équilibre moelleux, bulle très fine mais mousse persistante, finale digeste.
(gamay + poulsard)
En guise de « dessert » nous avons fait sauter le bouchon de ce « pet’nat » du Bugey et nous nous sommes laissé entraîner sans résister dans un univers vinique très original…un peu régressif mais diablement séduisant !
On en oublierait presque que ce Cerdon a été élaboré par une famille vigneronne qui fait du vin depuis 8 générations et qui travaille toutes ses vignes en biodynamie. Respect !
Après une série ce crus du Beaujolais qui n’a pas trop convaincu, cette sélection de blancs montagnards a rattrapé brillamment cette soirée qui ne partait pas trop bien…mille mercis à François d’avoir réussi à nous procurer ces jolies bouteilles.
Hormis le crémant d’Ayse que j’ai eu un peu de mal à apprécier, j’ai été conquis par la personnalité originale mais attachante de ces vins montagnards.
Dans ces terroirs d’éboulis situés sur les versants de l’arc alpin, il y a des vignerons exemplaires qui travaillent leurs vignes avec conviction et dans le respect le plus profond de la nature environnante : presque tous les vins dégustés ce soir sont réalisés en respectant les normes de la viticulture biologique ou biodynamiques…remarquable !
Je n’ai pas encore de projets bien arrêtés pour mes prochaines vacances mais après avoir dégusté cette série de très belles quilles, j’ai l’impression que je vais aller me promener du côté du massif alpin l’été prochain, d’autant plus que je viens d’en prendre plein les yeux lors du récent festival « Montagnes en scène » à Strasbourg…Savoie ou Haute Savoie, j’arrive !!!
Dans cette sélection de bouteilles de très bon niveau, j’ai envie d’attribuer un coup de cœur enthousiaste pour cette belle région et pour tous ces vignerons qui nous régalent avec des vins qui méritent une place de choix dans chaque cave d’amateur éclairé.
Ajouter un commentaire