Dégustation club AOC - Vins rouges de la Ribera del Duero

Pour sa séance de reprise après les agapes de fin d’année notre club a choisi deux thèmes de circonstance : l’un pour prolonger la fête avec quelques bulles et l’autre pour essayer de trouver un peu de soleil et de chaleur du côté de l’Espagne.

L’année A.O.C. 2017 commence par :
- une découverte des vins rouges de la Ribera del Duero
- une dégustation de quelques champagnes de vignerons

La série de vins ibères a été conçue par François et Stefan et c’est Cyril, notre sommelier spécialisé en bulles alsaciennes, qui a collecté la plupart des quilles champenoises et qui va animer cette dégustation festive.

Les rouges jeunes ont été débouchés une heure avant leur dégustation et servis  2 par 2 étiquettes découvertes.
Les champagnes ont été débouchés au moment du service et goûtés 2 par 2 étiquettes découvertes.
Verres Spiegelau Authentis 01

Soirée Club AOC du 6 janvier 2017 à La Wantzenau


En guise de mise en bouche :

Côtes Roannaises Les Vieilles Vignes du Château 2015 – Domaine de la Rochette à Villemontais : nez ouvert et charmeur, palette florale et délicatement épicée, matière légère et très suave, fruité expressif et fines touches végétales, trame tannique souple, finale fraîche et aérienne.

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Cette bouteille de Côtes Roannaises proposée à l’aveugle a fait une très belle impression ce soir : le gamay a été identifié assez facilement mais personne n’a pu situer l’aire de production…mais bon, il faut bien reconnaître que ce n’était pas facile !
J’ai entendu parler de cette appellation grâce à un compte-rendu de Cyril l’ardèchois et cette et j’ai vraiment bien aimé la suavité et la gourmandise de ce vin. MIAM !

 

Thème 1
Pour commencer l’année au chaud…direction la Ribera del Duero !


Pago de los Capellanes Joven 2015 – Bodega Pago de los Capellanes à Pedrosa de Duero : olfaction très agréable, fruité mûr et fines notes boisées lactées, belle rondeur en bouche, toucher très soyeux, finale fraîche, sillage boisé, vanillé, longueur moyenne.
(100% tempranillo)

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Altos de Tamaron Joven 2014 – Bodega Pagos del Rey à Olmedillo de Roa : nez flatteur sur les fruits rouges frais avec une touche végétale et une petite pointe fumée, bouche légère, finale fraiche et sapide mais persistance très limitée.
(100% tempranillo)

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Ces deux premières bouteilles nous emmènent immédiatement dans l’ambiance chaleureuse et festive de la Castille : vendu aux environs de 5 euros dans une supérette allemande le Ribera 2014 est un vin simple et modeste qui se laisse boire avec un réel plaisir, alors que Ribera 2015 révèle une personnalité un peu plus profonde tout en gardant un côté accessible et gourmand très réjouissant. MIAM !


Tomas Postigo-Tinto 2014 – Postigo Vergel S.L. à Valladolid : olfaction discrète mais très complexe avec une palette sombre sur les fruits noirs, la réglisse et la fumée, matière ample, structure profonde et grain tannique soyeux, présence minérale sensible, finale longue, sillage épicé et réglissé.
(88% tempranillo + 7% cabernet-sauvignon + 4% merlot + 1% malbec)

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Celeste Crianza 2012 – Torres S.L. à Fompedraza : nez expressif et charmeur, notes de fruits rouges confiturés, matière ronde et généreuse, expression aromatique très suave, texture lisse et finale bien glissante qui laisse cependant une petite sensation de chaleur alcooleuse.
(100% tempranillo)

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Les deux vins suivants nous révèlent un style comparable à celui des deux premiers mais ils montrent davantage de concentration et un supplément de profondeur structurelle. Le Crianza 2012 est diablement séduisant mais souffre d’un petit excès de chaleur en finale…c’est une bouteille qu’il faudra oublier un peu en cave.
Les Ribera de 2014 qui est la seule cuvée de la soirée issue d’un assemblage de 4 cépages, montre une personnalité complexe et racée…c’est un très beau vin taillé pour la garde mais qu’on peut savourer dès à présent. MIAM !


Finca el Peruco 2010 – Goyo Garcia Viadero à Gumile del Mercado : robe très trouble, nez un peu « nature » à l’ouverture (notes de pomme) mais qui évolue favorablement après oxygénation en délivrant de jolis arômes de pêche de vigne et de fleurs, matière dense et épaisse en bouche, équilibre frais mais structure un peu ondulante, finale dominée par une acidité volatile assez intense.
(85% tempranillo + 15% albillo)

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La bouteille un peu polémique de la série nous vient d’une vigne complantée avec des raisins rouges (tempranillo) et blancs (albillo) située à 1000 mètres d’altitude.
Grand admirateur de Pierre Overnoy, Goyo Garcia a choisi de travailler ses vins avec un minimum d’interventions et cette cuvée s’exprime dans une ligne esthétique assez « nature »…je suis impressionné mais pas séduit !


Malleolus de Sanchomartin 2007 – Bodega E. Moro à Pesquera de Duero : nez bien frais avec de belles notes d’eucalyptus mais quelques nuances moins élégantes en fond (notes de poussière, de carton humide) matière svelte très élégante, expression aromatique plus avenante (fruits noirs et épices), finale qui se resserre et se durcit un peu mais belle persistance.
(100% tempranillo)

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Gran Reserva 1995 – Bodega Matarromera à Valbuena de Duero : olfaction agréable, palette mature avec des notes d’amande fraîche et d’épices douces (clou de girofle), matière pleine et charnue tenue par une puissante acidité et des tannins assez saillants, finale un peu rude mais retour aromatique long et frais.
(100% tempranillo)

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Encensé par l’ami Bob (96 points quand même !) Malleolus de Sanchomartin 2007, m’a semblé déjà bien marqué par son âge alors que la Grand Reserva de Matarromera 1995 – présentée par Decanter comme le meilleur vin de la région en 2015 – a montré un profil déroutant avec une aromatique assez évoluée et une présence en bouche encore très agressive.
En tous cas, malgré leurs prix très élevés (pas loin de 100 euros la quille !), les deux « vedettes » de cette série espagnole n’ont pas vraiment écrasé la concurrence ce soir…

Pour conclure :

Situé dans la province de Castille et Leon sur les coteaux de la haute vallée du Douro, le vignoble de Ribera del Duero qui a obtenu la reconnaissance D.O. en 1982, produit aujourd’hui quelques-uns des vins les plus recherchés d’Espagne.
Le tempranillo – aussi appelé « tinta del pais » – est le cépage dominant dans les vins rouges : il doit composer au moins 75% des cuvées d’assemblage (autres cépages autorisés : cabernet-sauvignon, merlot, malbec et albillo) mais de nombreuses cuvées sont mono-cépage avec 100% de tempranillo.

La sélection de 7 bouteilles proposée par François et Stefan ont fait belle impression ce soir avec les entrées de gammes offrant un très bon rapport prix/plaisir, une gamme intermédiaire (vendue entre 15 et 35 euros) où on peut trouver de très grandes bouteilles et des vins haut de gamme qui ont fait preuve d’une bonne aptitude au vieillissement sans pour autant justifier leur prix très élevé.
Déjà très agréable à boire mais plein de belles promesses, le Ribera del Duero 2014 de Tomas Postigo est pour moi l’incontestable coup de cœur de cette série.

Cette dégustation a confirmé que c’est avec les vins d’Espagne que mon chauvinisme oenophile est le plus souvent mis à mal : c’est bien simple, le jour où je serai fatigué d’arpenter les vignobles de mon pays – mais je crains que ce ne soit pas demain la veille ! – c’est au-delà des Pyrénées que j’irai chercher de quoi remplir ma cave.

- Mille mercis à François et Stefan de continuer à élargir nos horizons viniques.

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