Dégustation club AOC - Vins blancs du Valais

La première séance AOC de l’année nous propose de déguster des vins produits dans des régions viticoles très rarement visitées par notre club œnophile puisque nous allons partir du côté du vignoble valaisan pour découvrir quelques belles cuvées de blancs avant de nous rendre en Touraine pour profiter d’une petite verticale de Saint Nicolas de Bourgueil.

Thème 1 : le Valais et ses grands vins blancs.

Thème 2 : les Saint Nicolas de Bourgueil du Domaine des Vinqueur de 2018 à 2002

La série de vins du Valais a été constituée grâce à des bouteilles achetées sur place et chez des cavistes locaux (« Le Millésime » à Vendenheim et la « Vinotecca Maxima » à Kehl).
La verticale de Saint Nicolas de Bourgueil a été proposée par David qui a réussi à mettre la main sur cette série de bouteilles produites par un petit domaine du vignoble tourangeau.

Les bouteilles de blancs ont été débouchées une heure avant la dégustation et servies seules ou deux par deux, étiquettes découvertes.
Les bouteilles de Saint Nicolas de Bourgueil ont été débouchées deux heures avant la dégustation et servies une par une ou deux par deux, étiquettes découvertes.

Verres Royal Glass 400ml

Soirée Club AOC du 10 janvier 2020 à La Wantzenau


Mise en bouche :

Riesling Grand Cru Sommerberg-Z 2017 – Domaine de l’Oriel à Niedermorschwihr : nez superbe d’expressivité et de complexité, notes d’ananas frais, de pamplemousse, de citron vert, de basilic et de zestes d’agrumes, matière ample et concentrée, acidité aiguisée et filante, finale longue et sapide avec de beaux amers minéraux.

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Cette cuvée dégustée il y a peu lors d’une visite au domaine de l’Oriel, a fait l’unanimité : présenté à l’aveugle à l’ensemble des dégustateurs présents ce soir, le riesling Z 2017 du grand Claude a séduit l’assemblée par sa personnalité pleine d’énergie et de gourmandise. MIAM !!!


Thème 1 : voyons ce que valent vraiment les vins du Valais ?
(c’est une belle allitération…non !)


Valais Fendant-L’or de la terre 2018 – S.A. Dumoulin à Uvrier : nez séduisant avec de belles notes florales, matière assez généreuse qui enrobe une acidité souple, finale gouleyante mais un peu courte marquée par une fine amertume.
(100% chasselas – élevage : cuve)

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Valais Fendant-Classique 2018 – Domaine des Muses à Sierre : nez agréable sur le citron mûr et la fleur de tilleul, bouche un peu « fatigante » avec un gras sensible et un équilibre assez lourd, finale durcie par une amertume
persistante.
(100% chasselas – élevage : cuve)

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La série valaisane commence par deux cuvées de Fendant qui se laissent déguster avec une certaine facilité sans pour autant soulever l’enthousiasme : le premier vin libère un bouquet bien agréable mais reste un peu trop léger en bouche alors que le second qui séduit par sa belle expression aromatique manque cruellement de finesse et de buvabilité.


Valais Fendant 2017 – G. Dorsaz à Fully : nez discret mais très charmeur avec de belles notes de fleur d’acacia et d’amande fraîche, bouche agréable, matière longiligne tonifiée par une acidité qualitative et une légère pointe de CO2, finale fraîche et légère.
(100% chasselas – élevage : cuve)

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Valais Fendant-Les Vignes dans le Ciel 2004 – Domaine de Beudon à Fully : nez évolué, notes d’amande, d’herbes à tisane et de cire d’abeille, bouche très souple, équilibre assez lourd avec un gras sensible, finale un peu amère avec de fines touches mentholées.
(100% chasselas – élevage : cuve)

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Produites par des vignerons réputés, les deux bouteilles suivantes nous font un peu grimper dans l’échelle qualitative sans pour autant nous faire vibrer : le fendant de Gérard Dorsaz est agréable sans plus – mais c’est déjà pas mal ! – et celui du domaine de Beudon semble vraiment un peu fatigué...mais on pouvait difficilement parler du vignoble valaisan sans visiter « Les vignes dans le ciel ».


VDP Suisse Tête et Queue 2016 – Domaine Chèrouche à Ayent : nez peu agréable, limite déviant, dominé par des notes de pot de cornichon (volatile ?), bouche étirée par une acidité très acérée (malique ?), finale rugueuse.
(85% petite arvine + 15% d’amigne – élevage : cuve)

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Bon, on ne va pas se mentir ni s’éterniser, cette cuvée d’assemblage travaillée « nature » a fait l’unanimité contre elle.


Valais Petite Arvine-Martigny 2016 – Domaine Besse à Martigny : nez fin et complexe sur les agrumes et la rhubarbe fraiche, bouche ample et assez opulente avec une belle présence saline qui structure l’ensemble, finale avec des amers nobles et un long sillage aromatique sur le pamplemousse.
(100% petite arvine – élevage : cuve)

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Valais Ma Petite Arvine 2016 – G. Dorsaz à Fully : nez discret sur les agrumes frais, matière dense étirée par une acidité droite et puissante, finale longue marquée par une belle salinité.
(100% petite arvine – élevage : cuve)

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Valais Petite Arvine-Réserve 2016 – Domaine Histoire D’Enfer à  Corin-de-la-Crête : nez raffiné avec des notes de pêche de vigne et de miel de forêt sur un fond bois/résine assez sensible, bouche ample et opulente avec une structure acide/minérale solide, texture soyeuse avec un joli gras, finale longue marquée par un retour des arômes boisés et torréfiés.
(100% petite arvine – élevage : cuves et barriques)

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Après un début de série assez irrégulier – et même un peu décevant – au plan qualitatif, ces 3 cuvées de petite arvine issues du millésime 2016 nous ont redonné le sourire en développant des jus remarquables de complexité et d’élégance.
Le vin du domaine Besse s’exprime de façon classique tout en se montrant très efficace en termes d’aptitude à séduire et celui du domaine « Histoire d’Enfer » recèle un très beau caractère gastronomique mais demandera encore un peu de garde pour exprimer tout son potentiel.
Entre ces deux belles quilles, la cuvée rarissime du domaine Dorsaz (environ 800 bouteilles par millésime) se goûte déjà très bien mais possède les ressources pour tenir quelques belles années en cave.


Valais Grain Hermitage-Président Troillet 2015 – Domaine M.T. Chappaz à Fully : nez agréable et complexe sur les fleurs blanches, le froment et les épices douces, bouche volumineuse, expression aromatique très suave, acidité fondue et fine présence tannique, finale très longue relevée par quelques beaux amers minéraux.
(100% marsanne – fermentation et élevage en barriques)

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Bien évidemment on ne pouvait pas quitter le vignoble valaisan sans avoir dégusté une cuvée de la vigneronne emblématique et comme on ne se refuse rien au club AOC, c’est avec la grande cuvée « Grain Ermitage du Président Troillet » que nous terminons cette série : issu d’une vigne presque centenaire ce vin plein et complexe nous a offert un joli festival gustatif. MIAM !


Pour conclure :

Le vignoble valaisan produit une large gamme de vins sur des coteaux aux pentes parfois effrayantes qui bordent le Rhône en amont du lac Léman.

Cette session nous a permis de découvrir quelques vins blancs produits par des domaines réputés de cette région viticole helvète.
Si on excepte la cuvée du domaine de Chèrouche qui n’a pas convaincu grand monde ce soir, les autres bouteilles proposées se sont laissées boire sans déplaisir mais en ce qui me concerne, je n’ai pas eu de coup de cœur véritable pour l’une ou l’autre d’entre-elles.
Si les cuvées de fendant semblaient toutes manquer de profondeur, celles à base de petite arvine ont été nettement plus convaincantes : ce sont des vins complets et originaux qui possèdent toutes les caractéristiques pour entrer dans la catégorie des grands vins de terroir et de gastronomie, malheureusement leurs prix très élevés peuvent s’avérer dissuasifs…surtout si on les compare à ceux des belles quilles alsaciennes ou bourguignonnes.
La grande cuvée de Marie-Thérèse Chappaz était attendue et n’a pas déçu, puisqu’elle a fait l’unanimité autour de la qualité de son expression aromatique et de sa présence en bouche…mais beaucoup moins autour de son prix (86 euros chez le caviste). Dommage !

Bref, cette série de blancs valaisans ne m’a pas forcément donné envie de créer un espace dédié à ces vins dans ma cave mais une fois encore j’ai apprécié cette dégustation parce qu’elle m’a permis de compléter ma formation œnophile.

 

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