Dégustation club AOC - Le muscat alsacien dans tous ses états

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Pour cette avant-dernière séance de l’année 2022 nous retrouvons une fois encore notre format classique avec deux thèmes bien distincts qui nous permettront de découvrir différentes interprétations du gamay dans le vignoble français et différentes interprétations du muscat dans le vignoble alsacien.

La soirée va être animée par David qui a crée la série de gamays avec des bouteilles prélevées dans sa cave et des bouteilles achetées chez le caviste et par moi-même avec quelques bouteilles sorties de ma cave et quelques bouteilles récoltées chez des vignerons locaux.

Tous les vins ont été servis étiquette découverte, par paire ou tout seul selon le cas.

Verres Spiegelau-Cremona 460ml

Soirée Club AOC du 25 novembre 2022 à La Wantzenau


Mise en bouche :

Muscat Grand Cru Altenberg de Bergbieten 1990 – Domaine Mochel à Bergbieten : nez superbe avec de belles notes de chlorophylle, bouche assez riche avec une belle sapidité, finale fraîche avec des amers nobles et un long sillage mentholé.

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Malgré un niveau de vin assez bas dans la bouteille, ce muscat Grand Cru s’est remarquablement bien goûté ce soir.
Après plus de 3 décennies de garde, ce vin d’une jeunesse insolente a fait merveille auprès des dégustateurs du soir…quel plaisir, quelle émotion !

 

Thème 2 : le muscat d’Alsace dans tous ses états


AOC Alsace Musc’à Bulles 2020 – Domaine Mochel à Traenheim : nez ouvert avec des notes de raisin frais sur un fond floral délicat, jus très suave en bouche stimulé, voire même « énervé » par une bulle très virulente, finale droite avec des amers salivants.
(100% muscat ottonel)

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Elaborée selon une méthode traditionnelle (comme un crémant), ce muscat effervescent a fait son apparition dans la gamme Mochel avec ce millésime.
Le jus est riche et aromatique mais la mousse est un poil trop agressive à mon goût…une cuvée intéressante mais qui peut encore gagner un peu en finesse.


AOC Alsace Muscat 2020 – Domaine de l’Oriel à Niedermorschwihr : nez expressif sur le raisin frais et la fleur de sureau, bouche svelte avec un équilibre bien droit, finale légère et salivante.
(muscat ottonel + muscat d’Alsace)
AOC Alsace Muscat-Court Métrage 2021 – Domaine Leipp-Leininger à Barr : nez discret avec une palette florale et végétale, chair consistante en bouche avec un léger grip tannique, finale digeste avec une amertume un peu marquée.
(80% muscat ottonel + 20% muscat d’Alsace blanc et rose)

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La première doublette nous propose une version classique de muscat sec avec la cuvée élaborée par l’ami Claude Weinzorn et une cuvée plus moderne vinifiée après une courte macération pelliculaire (6 jours).
A côté du muscat du domaine de l’Oriel qui se livre avec une belle spontanéité, le muscat du domaine Leipp-Leininger n’a pas vraiment convaincu à l’ouverture mais a fait une bien meilleure impression lorsque je l’ai regoûté le lendemain…le vigneron m’avait conseillé de le servir après un passage en carafe, je ne l’ai pas fait…désolé !


AOC Alsace Muscat Rose 2020 – Domaine Bohn à Reichsfeld : nez fortement perturbé par une volatile intense et tenace, bouche fraîche et bien droite avec une salinité marquée, finale très sèche étirée par une acidité très (trop) intense.
(100% muscat d’Alsace rose)
AOC Alsace Grand Cru Muscat Bruderthal 2018 – Domaine Neumeyer à Molsheim : nez complexe avec des notes de fleurs de sureau et d’agrumes frais, bouche tonique et assez consistante, équilibre très droit avec une présence tannique sensible, finale salivante avec des amers persistants et un sillage fruité sur le pamplemousse.
(50% muscat ottonel + 50% muscat d’Alsace)

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On poursuit la série avec deux cuvées de macération que j’avais bien dégustées lors de mes visites au domaine Bohn ou au domaine Neumeyer mais qui n’ont pas réussi à convaincre l’assemblée du soir.
Si le muscat rose (macéré durant 3 semaines) était marqué par une acidité vraiment dérangeante, le muscat du Bruderthal (macéré durant 2 semaines) a révélé une complexité aromatique et une texture vraiment intéressantes, que j’ai appréciées à titre personnel…par contre, les autres dégustateurs ont été dérangés par le côté atypique et le caractère assez rugueux de ce vin. Dommage !


AOC Alsace Grand Cru Muscat-Altenberg de Bergbieten 1988 – Domaine Mochel à Traenheim : nez un peu étrange avec des notes de croûte de pain assez prégnantes sur un fond mentholé délicat, bouche opulente avec un gras sensible, finale un peu lourde avec une amertume marquée.
(muscat ottonel dominant + muscat d’Alsace)
AOC Alsace Muscat-Moenchreben 1988 – Domaine Rolly-Gassmann à Rorschwihr : nez pur et frais avec de belles notes de citron, de mélisse et de menthe verte, bouche ample et charnue avec un développement fruité très fringant, finale sapide et gourmande.
(muscat ottonel dominant + muscat d’Alsace)

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Grâce à la générosité de 2 vignerons alsaciens nous avons eu le privilège de déguster ces muscats de plus de 30 ans qui ont montré une fois encore combien les belles cuvées issues de ce cépage savaient vieillir avec bonheur.
Certes le Grand Cru 88 du domaine Mochel n’était pas au sommet de sa forme (probable problème de bouchage…) mais le sublime 90 dégusté en guise de mise en bouche a levé tous les doutes sur le potentiel de garde de ces vins
De son côté le Moenchreben 88 de Rolly-Gassmann a mis tout le monde d’accord : c’est vin de très grande classe et d’une jeunesse insolente…la bouteille de la soirée pour moi. MIAM !


AOC Alsace Grand Cru Muscat Goldert 2011 – Domaine Burn à Gueberschwihr : nez complexe et expressif avec des notes de rhubarbe, de miel floral et de menthe fraîche, bouche ronde et bien gourmande, finale digeste avec des amers nobles et un long sillage grillé et mentholé.
(50% muscat ottonel + 50% muscat d’Alsace)
AOC Alsace Grand Cru Muscat Goldert V.T. 2012 – Domaine Gross à Gueberschwihr : nez riche et séduisant avec des notes de raisin confit, de miel et de caramel, bouche opulente et consistante, finale bien sapide avec une belle persistance miellée et épicée.
(muscat d’Alsace blanc et rose)

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On termine ce petit tour d’horizon avec des muscats naturellement plus riches issus de vendanges en surmaturité sur le terroir classé du Goldert de Gueberschwihr.
A côté du muscat VT très riche et très expressif proposé par Vincent Gross, le muscat du domaine Burn a eu un peu de mal à imposer son style un peu plus léger mais au bout du compte, ces deux bouteilles m’ont fait une bien belle impression ce soir.


J’ai toujours aimé le muscat d’Alsace.
Au début pour son côté fringant, charmeur et facile à boire, puis, après avoir pu déguster quelques vieux millésimes, j’ai découvert la nature profonde de ce grand cépage alsacien qui, lorsqu’il est bien né et bien travaillé, peut vieillir avec bonheur et nous procurer de très belles émotions gustatives.

La série de ce soir a été conçue pour présenter les différents types de muscats qu’on peut trouver aujourd’hui dans le vignoble alsacien.
Les vins ont été diversement appréciés par l’assemblée des dégustateurs avec un plébiscite pour les 3 vieux muscats et un accueil très favorable pour la cuvée traditionnelle vinifiée par l’ami Claude Weinzorn et pour les deux cuvées moelleuses.
Les3 cuvées réalisées après une phase de macération ne se sont pas montrées à leur avantage ce soir…un rendez-vous raté avec des vins qui auraient probablement eu besoin d’un carafage pour s’ouvrir davantage.

Mea culpa !

En ce qui concerne les coups de cœur personnels, il n’y aura pas de surprise puisqu’ils seront attribués aux deux muscats vieux : le Grand Cru 1990 du domaine Mochel et le Moenchreben 1988 du domaine Rolly-Gassmann…mille mercis à Guillaume Mochel et à Pierre Gassmann de nous avoir offert ces superbes flacons.

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