Soirée fromages et vins chez Martial - octobre 2019

 

Il faut croire que l’automne suscite des envies d’accords vins-fromages chez les gastronomes, puisque quelques jours après la soirée organisée par Nicolas Jaegert, c’est notre ami Martial – le trésorier du club AOC – qui nous invite pour une nouvelle expérience gustative sur ce même thème.

Notre hôte nous propose de goûter 8 fromages associés à 1 ou 2 vins…voilà un joli programme pour un samedi !

2 107
La table est mise pour les 8  convives du soir.

Bon, je n’avais pas prévu de « travailler » ce soir mais je vais quand même reporter quelques notes sur un bout de papier et prendre deux ou trois photos avec mon téléphone (elles vont être encore plus moches que d’habitude !) pour partager mes impressions gustatives avec vous.

La mise en bouche :

Pinot Noir V 2016 – Domaine Muré à Rouffach : nez sur les fruits rouges frais et acidulés (griotte, groseille), bouche longiligne, texture caressante, finale fraiche et digeste.
Pinot Noir Cœur de Bollenberg 2015 – Domaine F. Schmitt à Orschwihr : nez ouvert et intense, notes de fruits rouges avec une touche de volatile, bouche concentrée, structure acide tannique très ferme, finale un peu dure.

1 126

Ces deux vins que je connais bien ont été servis avec du velouté de petits pois à la menthe, du velouté de potiron et du jambon de Parme.
Le pinot noir des Muré était au niveau attendu avec le fruité et la classe qu’on a l’habitude de trouver sur cette superbe cuvée née sur le Grand Cru Vorbourg alors que le « Cœur de Bollenberg » de Fred Schmitt a eu besoin d’une association avec quelques lamelles de jambon de Parme pour calmer sa fougue…mais j’ai quand même l’impression qu’il ne faudra pas toucher ces pinots noirs 2015 de sitôt.


Le plat de résistance :

3 115
Les fromages du soir avec de gauche à droite : Fougerus, Sainte-Maure, Charolais, Délice de Pommard, Munster, César Régalis, Comté, Mimolette Extra Vieille.

1 Avec un Fougerus
Champagne Brut – Laurent Perrier : nez sur l’amande fraiche et le beurre, équilibre frais, bulle d’une grande finesse, finale très suave.

4 110
Esprit AOC oblige, tous les vins sont servis à l’aveugle

Le fort pourcentage de chardonnay dans son assemblage marque bien l’aromatique de ce champagne classique mais très agréable à siroter.
L’accord avec ce fromage de la famille des « Brie » était attendu et la rencontre s’est assez bien passée même si le fromage a fait ressortir quelques amers trop prononcés en finale…ça commence fort !

2 Avec un Sainte-Maure
Pouilly Fumé Tradition Cullus 2014 – Domaine Masso-Blondelet : nez vif et tonique sur la groseille à maquereaux et la feuille de cassis, bouche volumineuse avec un jus bien concentré et une acidité centrée, finale salivante avec de beaux amers minéraux.
Cette très jolie cuvée de sauvignon ligérien a réalisé un très bel accord avec cette bûche de fromage de chèvre : une opposition équilibrée entre la vivacité du vin et le gras du fromage qui a donné beaucoup de relief à l’expression minérale du vin.

3 Avec un Charolais
Meursault 1°Cru Les Cras 2012 – Domaine Buisson-Charles : fruité discret et nuances grillées/fumées, bouche ample et puissante avec une acidité parfaitement intégrée et un gras « bourguignon » de très belle facture, finale tendue avec une présence saline intense.
Face à ce « Tessons » magnifique avec une puissance et une minéralité très « pulignesque » – je pensais avoir reconnu un « Perrières » de chez Carillon – ce second fromage de chèvre plus fort en goût et plus salé a crée un accord incroyable qui a sublimé les saveurs des deux éléments. MIAM !!!

4 Avec un Délice de Pommard
Gevrey-Chambertin 1°Cru Lavaux Saint Jacques 2009 – Domaine Tortochot : nez fin et complexe, fruits noirs, fumée, épices, bouche puissante, structure assez ronde, finale longue et intense mais belle buvabilité.
La classe d’une grande cuvée nuitonne sur un grand millésime a séduit facilement l’ensemble des dégustateurs du soir…même si l’accord recherché avec ce fromage bourguignon n’a pas été inoubliable : ce dôme de fromage de vache frais parsemé de son de graines de moutarde n’a pas résisté à la force de ce premier cru de Gevrey.

5 107

5 Avec un Munster fermier
Gewurztraminer Grand Cru Furstentum V.T. 1994 – Domaine P. Blanck : nez ouvert et complexe, notes de fruits jaunes confits et de sésame grillé, matière généreuse, belle suavité, équilibre digeste, finale très longue avec de beaux amers minéraux.
Ce superbe gewurztraminer arrivé dans la force de l’âge mûr se déguste avec une grande facilité et le mariage régional proposé par l’ami Martial nous a offert un accord gustatif proche de la perfection.
Ceci dit, cette entente entre un fromage qui sent très fort – pour ne pas dire « qui pue » – et un vin tout en délicatesse m’étonnera toujours !

6 Avec un César Régalis
Sauternes 1994 – Domaine de Pouteaux : nez charmeur, notes d’abricot confit, d’épices douces et de cire d’abeille, bouche moelleuse et sapide, finale élégante avec un sillage persistant sur le raisin sec et les épices.
Porto Reserva – Offley : notes de fruits cuits et de chocolat, bouche puissante, jus capiteux avec une aromatique bien complexe, finale très riche mais sans lourdeur.
Ce fromage de brebis persillé, bien plus doux et crémeux qu’un roquefort, a eu droit à deux partenaires viniques pour confirmer une fois encore que ces accords fonctionnent parfaitement bien : relation équilibrée toute en élégance avec le sauternes, rapport nettement plus explosif avec le porto dont les arômes chocolatés ont fini par dominer les saveurs du fromage…j’ai bien aimé les deux mais en terme d’équilibre, c’est le sauternes qui m’a semblé le plus en phase.

7 Avec un Comté vieux
Château Chalon 2005 – Domaine Cabelier : nez fin et assez délicat sur un registre classique avec des arômes de noix, de coing frais, de curcuma…, matière dense qui enrobe une acidité très droite mais pas trop marquée, finale longue et tendue.
Même s’il ne montre pas une puissance extraordinaire, ce vin jaune jurassien a bien résisté à la force aromatique d’un comté affiné durant 28 mois.
Le mariage attendu s’est fait de façon très naturelle avec un fromage qui a stimulé l’expression épicée du vin.

8 Avec une Mimolette extra vieille
Whisky Single Malt Vin Jaune – Michel Couvreur : nez fumé et tourbé sur un fond de fruits secs, vif et puissant en bouche mais sans brûler, finale longue et fumée.
Ce whisky affiné dans un fût de vin jaune (du domaine Tissot) a réalisé l’accord le plus surprenant de la soirée avec cette mimolette aux arômes d’une force incroyable.
Une finale magique pour un dîner parfaitement orchestré !

6 103
Les bouteilles qui ont accompagné les fromages.

Cette superbe soirée préparée par Martial et Christine, nous a permis de constater une fois encore qu’avec un plateau de fromages de belle origine et quelques jolis flacons on pouvait se faire vraiment plaisir.
Certes, l’ami Martial n’a pas laissé de place au hasard en allant chercher ses fromages chez le meilleur fromager de Strasbourg pour les associer à quelques jolies pépites viniques prélevées dans sa cave.
Pour les accords, il a choisi l’option du classicisme absolu mais pourquoi chercher à innover quand c’est bon…et même très bon !

Mille mercis à Martial et Christine pour ce dîner parfaitement orchestré…et vivement la prochaine !

Ajouter un commentaire

Anti-spam