Le Praelatenberg selon Hubert Laugner

LE PRAELATENBERG…

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Lorsque je considère mon rythme actuel de production d’articles sur les Grands Crus alsaciens – à peine un par an ! – je suis bien obligé d’admettre que si je continue à cette vitesse il est peu probable que j’arrive au bout de ma quête…même en étant très optimiste sur ma longévité !
Voilà pourquoi j’ai décidé de ne plus choisir mes destinations en faisant le yoyo entre les deux départements alsaciens : comme je doute de pouvoir terminer l’étude des 51 Grands Crus d’Alsace, je vais déjà finir celle des 14 terroirs classés bas-rhinois en consacrant cette étude au Praelatenberg, le Grand Cru le plus méridional de ce département.
Le choix du vigneron qui va m’aider dans ce travail n’a pas été facile puisque comme nous le rappelle Serge Dubs : il n’y a que peu de vignerons qui produisent du Praelatenberg « mais tous sont d’excellents vinificateurs ».
J’ai donc fait un petit tour de reconnaissance entre Kintzheim et Orschwiller – c’est dans ce village qu’on trouve la plupart des vignerons qui travaillent ce Grand Cru – et j’ai frappé à la porte du domaine Allimant-Laugner où j’ai rencontré Nicolas Laugner qui a immédiatement accepté de m’aider à réaliser cette nouvelle étude.
Hoppla, c’est reparti !

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La fontaine du Praelatenberg

Bien des choses ont déjà été écrites sur ces terroirs et un angle d’approche original et intéressant est à priori difficile à définir…mais je vais quand même essayer de relever le défi.
Je vous propose de me suivre dans mes ballades personnelles avec un peu de théorie (le socle nécessaire à une bonne compréhension), des documents photographiques et surtout des rencontres avec les vignerons qui travaillent dans ces parcelles classées.
Bon, ça je l’avais déjà dit…mais c’est pour les nouveaux.

 

Le Grand Cru Praelatenberg se trouve sur le ban communal de Kintzheim, une commune de 1603 habitants (recensement de 2014) situé sur la route des vins entre Châtenois au nord et Orschwiller au sud.

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L’entrée sud de Kintzheim…

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…et une vue à partir d’un coteau viticole qui domine le village avec la ville de Sélestat au loin.

Ce village pittoresque construit au pied du massif vosgien est dominé par 2 châteaux remarquables : le château de Kintzheim et le Haut Koenigsbourg.

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Les deux châteaux qui dominent Kientzheim vus de loin…

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…et d’un peu plus près.

L’origine du toponyme « Kintzheim » est encore incertaine aujourd’hui : les hypothèses ne manquent pas mais aucune d’entre elles ne peut se targuer d’être la plus crédible.
La plus évidente fait référence à l’histoire royale du village qui nous dit que Charlemagne aurait eu un palais sur les coteaux de Kintzheim où il se rendait très souvent pour chasser : un texte de 774 cite le nom « Quningisheim » qui s’est transformé en « Chuniggesheim » en 881 avant d’être germanisé pour devenir « Kunigisheim » en 1220. Issu du vieil haut allemand « Kunig » est devenu « Koenig » et se traduit simplement par « roi ».
Mais Koenig est aussi un patronyme assez répandu en Alsace, ce qui laisse aussi la place à une seconde hypothèse qui affirme que ce toponyme découle directement du nom d’une ancienne famille qui a eu la mainmise sur ce village.
La troisième théorie nous fait remonter au VI° siècle et évoque la possibilité d’un suffixe dérivé du nom de Cuno d’Alemanie, le père d’Etichon-Alaric d’Alsace – et le grand-père de Sainte Odile – à l’origine de la dynastie des Etichonides qui a exercé un pouvoir important en Alsace à partir du VII° siècle.

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Une mosaïque dans la crypte du Mont Saint Odile représentant Alaric-Etichon d’Alsace.

Même si les historiens pensent que le site de Kintzheim était occupé dès le néolithique – une meule à grain datant probablement de cette époque a été découverte en 2003 – les premières traces avérées datent de l’époque gallo-romaine : devant l’église du village on peut voir deux stèles funéraires du I° et du II° siècle, mises à jour en 1952/53 lors de travaux de réfection du monument aux morts.

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Les stèles funéraires de Kintzheim

La première mention écrite de Kintzheim date du VIII° siècle : à cette époque ce village était le siège d’un vaste domaine royal mérovingien qui s’étendait du Val de Villé aux prairies de la vallée du Rhin et englobait de nombreuses communes voisines (Scherwiller, Châtenois, Orschwiller, Saint Hippolythe…).
Dès 774, Charlemagne a octroyé une partie des terres et des revenus du village au prieuré de Liepvre, dirigé par l’abbé Fulrad qui a transmis ses biens à l’abbaye de Saint Denis à son décès (en 784).
En 781, la superficie du domaine de Kintzheim s’agrandit encore grâce à Charlemagne qui lui rajoute des terres supplémentaires dont de grandes étendues de forêts.
En 843, Lothaire I°, le petit-fils de Charlemagne, accorde ce domaine à Erchanger, comte de Nordgau d’Alsace. Ce dernier cède ses biens à sa fille Richarde qui épousera Charles le Gros en 862 et se fera répudier pour devenir l’abbesse d’Andlau.

Durant le moyen-âge, le village fut une propriété des empereurs germaniques, ce qui nous explique pourquoi le blason du village est frappé de l’aigle du Reich allemand


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Les armoiries de Kintzheim : un aigle noir sur fond blanc avec des griffes et une langue rouges

A partir du XIII° siècle ces puissants souverains confièrent la gestion de ce village à diverses familles nobles comme les Kagen, les Andlau ou les Rathsamhausen.
En 1262 la famille des Rathsamhausen et des Kagen entrent en possession du château de Kintzheim, construit un siècle plus tôt.

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Le château de Kintzheim trônant sur le coteau du Schlossberg

Le château sera détruit une première fois en 1298 par les forces armées de l’Evêque de Strasbourg opposées à Albert de Habsbourg mais les Rathsamhausen et les Kagen le firent reconstruire au début du XIV° siècle.
En 1341, le village et son château sont vendus à la ville de Sélestat qui exercera son pouvoir durant plusieurs siècles.
Le château de Kintzheim sera détruit une seconde fois en 1633 pendant la guerre de trente ans. En 1649, le château est vendu à J.C. Gollen, ancien bourgmestre de la ville devenu ministre plénipotentiaire de l’empereur Frédéric III de Habsbourg. J.C. Gollen et ses descendants vont assurer la restauration et l’entretien de ce château jusqu’à la Révolution.
En 1834 Sélestat abandonne ses droits sur Kintzheim après un procès qui aura duré plus de 40 ans.
Témoin de cette histoire riche et mouvementée le château, classé monument historique en 1965, a conservé son donjon, une grande partie de son mur d’enceinte et surtout une belle chapelle castrale. Depuis 1968, cet édifice abrite une volerie des aigles où on peut assister à un spectacle de rapaces en vol libre.

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Le donjon et une partie du mur d’enceinte du château de Kientzheim.

En considérant sa situation sur la voie romaine qui traversait l’Alsace du nord au sud, on peut affirmer avec certitude que Kintzheim a une histoire viticole qui remonte à la période gallo-romaine.
L’historien Médard Barth (Der Rebbau des Elsass - 1958) affirme que dès le VIII° siècle Kintzheim et Orschwiller (qui faisait partie du domaine de Kintzheim) étaient cités comme des villages viticoles réputés en Alsace. Il nous apprend également qu’au IX° siècle le célèbre comte Erchanger possédait des vignes dans ce secteur et principalement à Kintzheim.
Par la suite et jusqu’à la Révolution, la gestion et l’exploitation de la majeure partie du vignoble a été assurée par les abbayes (notamment Ebersmunster) et les évêchés (Strasbourg, Bâle, Chur, Speyer et Toul).
La vocation viticole de Kintzheim a perduré et la viticulture est restée l’activité principale de ce village jusqu’à aujourd’hui.

S’il ne quitte pas l’enceinte du village, le touriste amateur de bâtiments historiques risque de rester sur sa faim mais il pourra quand même y admirer de très belles maisons à colombages, des fontaines monumentales datant des XVIII° et XIX° siècles et quelques édifices remarquables comme l’Eglise Saint Martin, la chapelle Notre Dame du Bon Secours ou la Mairie de style baroque.

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Quelques belles maisons à colombages dans la rue principale de Kintzheim.
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L’une des 4 fontaines du village.

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L’église Saint Martin reconstruite au milieu du XIX° siècle...

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…la nef et l’orgue (réalisé par J. Rinckenbach en 1926).
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La modeste chapelle Notre Dame du Bon Secours construite en 1852 à l’initiative des sœurs Jenny, habitantes de Kintzheim.

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La mairie de style baroque avec une belle façade en grès des Vosges.


En quittant le village, le touriste féru d’histoire pourra visiter le magnifique château du Haut Koenigsbourg ou s’asseoir sur le célèbre banc Joséphine qui borde la route entre Kintzheim et Orschwiller.

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Le château du Haut Koenigsbourg, lieu touristique majeur en Alsace

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Le banc-reposoir au bord de la route qui traverse le vignoble de Kintzheim.

Le touriste plus sportif pourra se faire plaisir sur de nombreux chemins de randonnée balisés près du village (il y a actuellement 8 parcours tracés, de 2H30 à 3H30) et l’amateur de bonnes choses trouvera quelques belles tables et un grand nombre de domaines viticoles avec des caveaux de dégustation particulièrement accueillants.

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La carte de randonnés affichée à l’entrée de l’Office de Tourisme de Kientzheim

Le dynamisme touristique de Kintzheim repose également sur la présence de 3 parcs animaliers remarquables :

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« La Montagne des Singes » où vivent 280 magots en liberté.
(la photo animalière provient du site : www.mon-week-end-en-alsace.com)


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« Cigoland », à la fois  centre de loisirs et centre de repeuplement de cigognes.

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« La Volerie des Aigles » et son spectacle dans l’enceinte du château de Kintzheim…

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…avec des rapaces en liberté qu’on peut aussi apercevoir lorsqu’on se promène sur les sentiers autour du village.

Bref, Kintzheim est un village susceptible d’étonner chaque visiteur, tant par la richesse de son passé historique que par la qualité de son offre touristique actuelle...et peut-être bien aussi par le niveau des vins qui naissent sur ses coteaux !

 

Le Grand Cru Praelatenberg s’étend sur une superficie de 18,70 hectares sur deux coteaux exposés sud/sud-est et séparés par un petit ruisseau.
Ce Grand Cru est délimité sur des pentes parfois assez abruptes à une altitude qui se situe entre 250 et 350 mètres.

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Vue du haut du coteau sud du Praelatenberg

Son nom fait directement référence aux bénédictins d’Ebersmunster, des moines vignerons qui ont repéré et mis en valeur ce terroir il y a plus d’un millénaire.
Pour une fois, la traduction du nom de ce Grand Cru est d’une grande évidence : « Praelatenberg » - « Colline des prélats »…FASTOCHE !

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L’oratoire au bas du Praelatenberg

Même si ses limites de son coteau sud sont très proches des premières maisons d’Orschwiller, le Praelatenberg fait intégralement partie du ban viticole de Kintzheim…ce qui explique probablement pourquoi la plupart des vignerons qui exploitent ce Grand Cru sont établis à Orschwiller.

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Les deux coteaux du Praelatenberg entre Orschwiller et Kintzheim

Dans ce secteur où les failles vosgienne et rhénane se confondent, on ne trouve pas de collines sous-vosgiennes : le vignoble occupe le bas du massif des Vosges et bénéficie ainsi d’un microclimat particulièrement sec avec cette chaine montagneuse qui forme un obstacle efficace pour arrêter ou dévier les masses nuageuses venant de l’ouest.
Avec sa déclivité et son exposition dominante au sud ce coteau bénéficie d’un très bon ensoleillement mais son altitude et la présence proche de la forêt font que le Praelatenberg est considéré comme un terroir relativement tardif.

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Vignes en terrasses sur les pentes du Grand Cru

Sur le plan géologique ce Grand Cru est classé par Serge Dubs (Les Grands Crus d’Alsace - 2002) dans la famille des terroirs granito-gneissiques.
Le sol et le sous-sol sont principalement composés de granite de Thannenkirch (quartz, mica et feldspath) et de gneiss, un granite cuit riche en en éléments ferrugineux.

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Coupes géologiques naturelles au pied d’une terrasse dans la partie haute du Praelatenberg

Au niveau physique, les pentes du Praelatenberg sont recouvertes d’une couche siliceuse peu profonde, riche en cailloutis ferrugineux et en grains de quartz. La roche-mère très compacte est dominante dans les parties hautes des coteaux alors que dans les secteurs du bas le matériel cristallin friable est altéré en limon sablo-argileux avec des cailloux de solifluxion.

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Un pied de vigne dans la partie haute du Grand Cru…

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…et un  pied de vigne dans sa partie basse.

Le sol est pauvre en matière organique mais riche en éléments minéraux : ce substrat friable et caillouteux favorise un enracinement rapide et profond ce qui permet à la vigne d’exprimer très tôt le caractère de ce terroir…dès la cinquième feuille, d’après les vignerons locaux.

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Après une petite pluie le sol du Praelatenberg prend des couleurs grâce à la présence d’éléments ferugineux..

Comme son nom le laissait présager, l’histoire du Praelatenberg est liée à des religieux et dans le cas qui nous intéresse ce sont les moines de l’abbaye d’Ebersmunster.
Même si on suppose que les Romains avaient déjà planté de la vigne sur ces coteaux au début de notre ère – une borne milliaire romaine à l’entrée du village de Kintzheim atteste de leur présence dans cette partie du vignoble – le nom Praelatenberg est évoqué pour la première fois en 823 dans des écrits qui reconnaissent les droits de propriété de l’abbaye d’Ebersmunster sur ce terroir

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Le chemin qui borde le bas du coteau sud du Grand Cru…et l’église d’Orschwiller tout près des vignes.

Reconnu très tôt pour la qualité de son terroir le Praelatenberg a été longtemps convoité par les seigneuries locales avant d’être cédé aux vignerons de Kintzheim et d’Orschwiller après la Révolution.
Dans son « Ampélographie des vins d’Alsace » publié dans la première moitié du XIX° siècle, Jean-Louis Stoltz (dont j’ai évoqué la mémoire lors de mon travail sur les Grands Crus d’Andlau) reconnaît et confirme les vertus de ce terroir.
A partir de la fin du XIX° siècle, les pentes escarpées du Praelatenberg furent délaissées par les viticulteurs qui se sont tournés vers des parcelles plus faciles à travailler si bien qu’en 1930 ce grand terroir n’est plus qu’une immense friche.
Ce n’est qu’en 1960 qu’une nouvelle génération de vignerons d’Orschwiller recommence à cultiver les parcelles de vignes sur le Praelatenberg en s’investissant avec beaucoup de conviction pour faire reconnaître la valeur de leur terroir : leur ténacité sera récompensée officiellement par le décret du 17 décembre 1992 qui confère au Praelatenberg le statut de Grand Cru.

Au niveau de la viticulture, les vignerons qui travaillent sur les pentes du Praelatenberg se sont accordés pour y privilégier des pratiques culturales qualitatives et respectueuses de l’environnement : enherbement, travail du sol, conduite attentive de la vigne...
Afin de favoriser l’expression de ce terroir dans les vins, la gestion locale du Praelatenberg impose des objectifs plus exigeants que ceux définis par le cahier de charge des Grands Crus : le degré minimum est relevé de 0,5° et toute chaptalisation est strictement interdite.

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L’herbe est très présente sur le Praelatenberg comme ici au bas du coteau nord

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Labour profond sur les terrasses…

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…et griffage plus superficiel sur une parcelle du coteau sud du Grand Cru

Le Praelatenberg est reconnu pour sa capacité à accueillir favorablement de nombreux cépages à condition qu’on laisse le temps à la vigne de s’enraciner profondément dans son sol : il n’y a que les vins issus de vieilles vignes qui portent la signature minérale de ce terroir.
Le caractère tardif de ce Grand Cru en fait évidemment un terroir particulièrement adapté au riesling (43% de la superficie) mais le gewurztraminer (42% de la superficie) peut également y trouver un terrain favorable à son expression, en particulier dans les secteurs où le sol est plus lourd.
Pour le muscat (4% de la superficie) et le pinot gris (11% de la superficie), on estime que les plantations sont encore trop récentes pour que les vins puissent exprimer pleinement les qualités du Praelatenberg…mais le potentiel est là.

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Vue sur Orschwiller à partir du secteur le plus élevé du Praelatenberg

Les vins du Praelatenberg ont la réputation de laisser le cépage s’exprimer avec beaucoup de précision et de finesse.
Les rieslings sont parfois un peu arrogants dans leur jeunesse avec une palette très « féminine » sur les fruits frais (pêche blanche), les fleurs (lilas) et les herbes aromatiques (coriandre et menthe).
Les gewurztraminers affirment leur caractère épicé et exotique avec beaucoup de spontanéité.

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Le village de Kintzheim vu du Praelatenberg

L’acidité puissante et bien centrale répond de façon équilibrée à une matière généralement bien concentrée mais elle peut aussi donner un côté un peu austère aux vins bus trop jeunes.
Avec l’âge, la minéralité cristalline propre à ce terroir gneissique se manifeste dans les vins, quel que soit le cépage et quel que soit le millésime : lorsqu’on les déguste à leur apogée, les crus du Praelatenberg révèlent toujours un équilibre très élégant.

Qu’on les achète pour les consommer jeunes ou pour les faire vieillir en cave, les vins du Praelatenberg semblent nés pour séduire un très large public œnophile…et c’est tant mieux !

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L’école d’Orschwiller au pied du Praelatenberg…histoire d’inspirer très tôt la jeune génération du village.

 

…SELON HUBERT LAUGNER

 

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La rue principale d’Orschwiller en hiver avec le Haut Koenigsbourg à l’horizon.


Le domaine Allimant-Laugner est établi dans une grande maison vigneronne située dans la rue principale d’Orschwiller.
Née de l’union entre deux familles de vignerons – le mariage de Mariette Allimant et René Laugner en 1965 – cette exploitation est dirigée actuellement par Hubert et Nicolas Laugner : le père et le fils qui représentent la 11° et la 12° génération de vignerons présidant aux destinées du domaine Allimant-Laugner.

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L’entrée du domaine Allimant-Laugner en décembre 2017.

Nicolas Laugner ayant été obligé de s’absenter, c’est avec son père Hubert Laugner que je vais avoir le plaisir de terminer cette étude de ce Grand Cru : l’expérience d’un vigneron qui travaille ce terroir depuis plus d’un quart de siècle va parler…direction le caveau de dégustation du domaine pour une petite leçon de Praelatenberg !

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L’entrée du caveau de dégustation…

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…et le caveau vu de l’intérieur…

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…avec la présentation du programme des réjouissances !


Comment définiriez-vous ce terroir ?

Contrairement à ce qu’on pourrait penser en considérant son sol à dominante granitique, son exposition et sa pente « le coteau du Praelatenberg est un terroir tardif ».
La géologie de ce Grand Cru est plus complexe que celle de ses proches voisins qui partagent avec lui la même base granitique : « Les sols d’arènes granitiques du Frankstein et du Winzenberg sont plus sableux que ceux du Praelatenberg qui sont plus riches en argiles ».
« La présence de gneiss est également une caractéristique géologique importante de ce terroir » : l’altération de cette roche métamorphique libère notamment des argiles et des éléments ferrugineux…et sur ce sol plus argileux « les vignes ne souffrent jamais de la sécheresse ».

Le terroir du Praelatenberg est assez homogène même si « le coteau près de Kintzheim possède un sol plus chaud avec beaucoup de cailloux et davantage d’éléments ferrugineux ».

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Le sol caillouteux et ferrugineux de la partie nord du Praelatenberg


Quels sont les cépages les mieux adaptés ?

« Le riesling et le gewurztraminer qui occupent la majeure partie du Grand Cru sont les deux cépages les mieux adaptés à ce terroir ».
Il y a quelques jeunes parcelles de muscat et de pinot gris « mais les vins qui y sont produits ne revendiquent pas l’appellation Grand Cru pour le moment ».
Le domaine Allimant-Laugner possède une parcelle de 50 ares de riesling sur le coteau sud « juste derrière l’école » et va bientôt produire un gewurztraminer sur une vigne qui se trouve dans la partie la plus au nord du coteau d’Orschwiller juste à côté du coteau de Kintzheim : « c’est un terroir chaud avec un sol un peu plus profond qui va bien convenir à ce cépage »…à suivre !

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L’école des vignes vue du Praelatenberg

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La partie nord du coteau d’Orschwiller


Quels caractères spécifiques ce terroir transmet-il aux vins ?

Hubert Laugner nous confirme que les vins du Praelatenberg « restent longtemps sur le fruit » et si on veut percevoir l’expression typique de ce terroir il faut patienter quelques années « les 2012 et les 2014 commencent à s’ouvrir mais en règle générale la minéralité du Praelatenberg ne s’exprime qu’après 4 ou 5 ans de garde ».
Comme pour tout grand vin de terroir c’est en bouche qu’on ressent le plus la signature du terroir : l’acidité granitique est droite et centrée mais se montre « un peu plus large » que celle des autres Grand Crus de la même famille et le sol un peu plus riche du Praelatenberg génère des matières toujours « plus charnues et plus corsées que celles provenant des sols d’arènes purs ».
Au niveau aromatique, les marqueurs de ce Grand Cru se révèlent dans le temps avec des nuances minérales prononcées en finale : « les rieslings du Praelatenberg arrivés à maturité développent très souvent des notes de pierre à fusil ».


Y-a-t’il dans votre mémoire de dégustateur des vins qui vous ont aidé à vous faire une image de ce que devait être ce Grand Cru ?

La question spéciale « Thierry Meyer » qui s’adresse plus au dégustateur de vin qu’au concepteur de vin, étonne toujours un peu lorsque je la pose mais au bout du compte elle donne l’occasion au vigneron de nous préciser sa vision du grand vin.

Hubert Laugner revendique son ambition de produire « des vins secs et élégants » avec comme modèles alsaciens « les rieslings secs de Jean Boxler ou de Rémy Gresser » mais il cherche aussi son inspiration en passant le Rhin pour goûter « les grands rieslings du Rheingau ou du Kaiserstuhl ».
En ce qui concerne la France, ce vigneron a du mal à trouver de l’attrait aux blancs de la moitié sud – tiens, je me sens moins seul ! – mais apprécie les chardonnays bourguignons à condition qu’ils ne soient pas trop boisés : « des vins frais et croquants avec une minéralité affirmée…comme on peut en trouver dans le mâconnais ».
Sur le Grand Cru, il recherche des vins avec une maturité optimale mais très peu de sucres résiduels : il ne participe plus à la course aux degrés qui, il n’y a pas si longtemps, motivait une grands partie des producteurs alsaciens « chez nous le pourcentage de sucres résiduels dans les vins est toujours très faible…même pour les rieslings du Praelatenberg qui révèlent des niveaux de sucrosité identiques à celles de nos cuvées génériques ».

Pour l’heure ses deux réussites majeures sur le Praelatenberg sont le riesling 2007 – « le millésime le plus abouti sur ce Grand Cru » – talonné de près par le riesling 2010, deux références qualitatives qui ne demandent qu’à être dépassées…et 2012 est sur les rangs suivi de près par 2014 et peut-être même 2016.
On en reparlera dans quelques années…


Comment voyez-vous l’avenir de ce terroir ?

Même si les vignerons du Praelatenberg ne revendiquent qu’une partie de sa superficie en Grand Cru – « entre la moitié et les deux tiers de la surface totale » – Hubert Laugner est certain que ce terroir gardera son classement dans le futur.
« Nous sommes assez nombreux pour défendre ce Grand Cru » et l’intérêt croissant de la clientèle pour les vins de terroir permet d’envisager le futur avec optimisme : « actuellement la demande pour le Grand Cru dépasse celle pour les V.T. ou les S.G.N. ».
La Gestion Locale du Praelatenberg fonctionne bien et les membres de la jeune garde vigneronne du village ont pris la bonne habitude de se rencontrer régulièrement pour partager leurs expériences et déguster des vins.
Bref, Hubert et Nicolas Laugner sont très confiants quant aux perspectives d’avenir du Praelatenberg : « Nous revendiquons les vins du Praelatenberg depuis 25 ans et nous les exportons  depuis 15 ans ».
Un autre signe qui ne trompe pas est l’intérêt grandissant des consommateurs étrangers (et notamment américains) pour ce terroir : « ils arrivent chez nous en connaissant déjà le coteau et veulent le voir et le photographier…c'est à la fois valorisant pour notre travail mais également encourageant pour l'avenir du Grand Cru ».


Les vins du domaine : quelle conception ?

Pour élaborer des vins qui correspondent au modèle esthétique d’élégance et de finesse recherché, le domaine Allimant-Laugner met en œuvre une viticulture soignée pour récolter des raisins à juste maturité et pouvoir élaborer des vins avec un minimum d’interventions œnologiques en cave.

Les vignes sont conduites en lutte raisonnée : comme les sols conservent facilement l'humidité facilement tout au long de l'année « l’ensemble des rangs de vignes sont enherbés et aucun désherbage n’est effectué ».
Les Allimant-Laugner privilégient de plus en plus le travail manuel dans les vignes : cette présence régulière dans les parcelles leur permet « d’être au plus proche de la vigne et mieux l'observer ».
Cette meilleure compréhension du fonctionnement des sols et de la vigne offre la possibilité à ces vignerons de travailler avec une grande précision en limitant les interventions mécaniques dans leurs parcelles.

Les vendanges se font à la machine pour la plupart des cuvées génériques : « Nous avons notre propre machine à vendanger depuis 25 ans…cela nous permet d’être souples et réactifs lorsque les raisins doivent être récoltés ».
Les rieslings du Praelatenberg sont généralement rentrés en dernier et sont vendangés à la main « juste au moment où les baies commencent à rosir ».
Pour 2017, année plutôt précoce, la parcelle du Praelatenberg a été vendangée fin septembre.

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Le fils et le père pendant les vendanges (photos publiées avec l’aimable autorisation de J.P. Krebs)

En cave, les raisins sont pressés entiers – «  un pressurage long de 6 à 7 heures sur les rieslings du Grand Cru » – et mis en cuves inox après un débourbage grossier qui va laisser un maximum de lies dans le moût « pour pousser les fermentations à bout sans être obligé de refaire un pied de cuve ».
Les fermentations se font sous l’action de levures indigènes puis les vins sont soutirés fin novembre et élevés sur lies fines en cuves inox jusqu’en mai-juin.

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Le cuvage 100% inox du domaine Allimant-Laugner

Après une filtration sur kieselguhr, les vins sont mis en bouteilles avec un bouchage DIAM : « depuis quelques millésimes nous avons abandonné le liège classique pour ce type de bouchon qui nous garantit notamment une meilleure étanchéité »…et comme le vin est mieux protégé il n’a pas besoin de beaucoup de SO2 à la mise (1g/hl).
« Avec 3 à 4 g/hl sur les jus et 5g/hl après fermentation la valeur de SO2 total dans nos cuvées se trouve dans les normes de la charte des vins bio ».

Sur les 12 hectares de leur domaine, les Allimant-Laugner produisent une quinzaine de références avec 3 crémants, 7 vins de cépage, 1 riesling Grand Cru, 1 cuvée parcellaire de pinot gris, 2 V.T. (pinot gris et gewurztraminer) et une S.G.N. de riesling.

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Affichage à l’ancienne du tarif de la gamme générique.

Leur caveau spacieux et accueillant permet de recevoir des groupes et reste ouvert 6 jours sur 7 durant toute l’année… « et il nous arrive même de servir des clients le dimanche sur rendez-vous ».
Cette disponibilité et bien évidemment la qualité des vins proposés permettent à cette famille vigneronne de fidéliser une belle clientèle particulière : « nous expédions beaucoup de bouteilles vers des clients particuliers qui continuent à commander nos vins après être passés au domaine ».

Pour l’heure, les Allimant-Laugner ne participent à aucun salon des vins mais par contre les 2/3 de la production partent vers l’étranger : en Italie, au Canada et surtout aux Etas Unis « grâce à Nicolas qui a profité de son année aux U.S.A. pour développer le marché outre atlantique ».


Et dans le verre ça donne quoi ?

Pour revenir vers notre sujet d’étude, Hubert Laugner, me propose une petite verticale de rieslings Praelatenberg : on commence par le plus jeune pour aller vers quelques millésimes plus évolués « mais on se gardera l’atypique 2015 pour la fin ».

Riesling Praelatenberg 2016 : nez fin et discret, notes de fruits blancs frais et d’herbes aromatiques (menthe verte, mélisse), attaque franche avec une acidité vive, immédiate et centrée qui file très droit en bouche, matière allongée mais belle densité, texture légèrement tannique, finale pleine d’énergie avec une salinité marquée et quelques amers minéraux.
Ce jeune Praelatenberg révèle d’ores et déjà une expression aromatique joliment définie et une présence en bouche pleine de fouge même si à l’heure actuelle l’ensemble manque encore un peu de cohérence.
Ceci dit, on sent cette belle concentration et cette charpente acide/saline très solide qui nous indiquent que nous sommes en présence d’un grand vin de terroir doté d’un très beau potentiel…ça commence bien !!!

Riesling Praelatenberg 2014 : nez fin et élégant, palette raffinée et engageantes qui développe de belles notes balsamiques (résine, cire) et délicatement mentholées, matière bien posée en bouche, équilibre sec avec une acidité parfaitement intégrée, finale tonique avec des amers minéraux qui stimulent la salivation.
3 ans après sa naissance, ce Grand Cru nous offre un véritable récital sensoriel avec un registre aromatique d’une finesse remarquable et une présence élégante et harmonieuse en bouche.
Même si on reconnait toujours encore les caractères révélés de façon plutôt virulente par le 2016, on se rend compte que cette courte garde a permis à ce riesling de donner une belle cohérence à son expression. MIAM !

Riesling Praelatenberg 2008 : nez suave et délicat, notes de miel de sapin, de résine et d’herbes aromatiques, matière ample avec un joli gras, toucher sensuel mais belle ligne acide qui file droit vers la finale en lui conférant un caractère très cristallin, finale appétante avec une grande longueur aromatique.
Ce riesling qui nous séduit par sa silhouette aux courbes très élégantes et par son message gustatif pur et complexe semble entré dans sa phase de maturité optimale : tous les éléments qui font le grand vin sont là et en bonne place.
Ceci dit, avec l’impression de fraîcheur tout à fait juvénile laissé par ce vin qui entre dans sa dixième année, on peut envisager sa tenue dans le temps avec sérénité : pour moi, il est « comme j’aime » mais l’amateur collectionneur peut encore laisser dormir cette bouteille dans sa cave.

Riesling Praelatenberg 2007 : nez un peu plus discret que le 2008 mais palette d’une grande complexité (résine, cire, menthe fraîche, citronnelle, fenouil…), bouche très puissante, matière concentrée mais équilibre parfaitement sec, texture épaisse, finale longue et marquée par une intense salinité.
J’avoue avoir été un peu surpris par ce vin que je n’attendais pas aussi droit et tendu sur ce millésime…mais l’explication m’est donnée immédiatement par Hubert Laugner « nous avons effectué deux passages dans la parcelle : l’un pour récolter les grappes botrytisées et le lendemain pour couper les raisins qui feront le Grand Cru ».
Au bout du compte, on ne peut être qu’impressionné par ce riesling profond et minéral qui dégage une énergie vitale vraiment stimulante. Grande bouteille !!!

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Un quatuor virtuose sur le Grand Cru.

Riesling Praelatenberg 2015 : nez assez discret, notes florales (fleur d’oranger), balsamiques et grillées, matière ample et charnue, texture épaisse avec un joli gras, équilibre légèrement moelleux, finale puissante et sapide avec un petit grip tannique et un sillage minéral marqué (silex).
Comme prévu ce riesling très généreux (20g de SR) sort nettement de la ligne esthétique qui cerne les 4 cuvées précédentes…la faute à ce millésime solaire qui a concentré le jus dans baies : « il n’y a pas eu trop de surmaturité mais les grains de raisins étaient très petits, presque millerandés ».
Ceci dit, la version 2015 du Praelatenberg possède toutes les qualités pour séduire un large panel d’amateurs : le jouisseur impatient pourra profiter dès aujourd’hui de son opulence gourmande et l’œnophile plus patient pourra laisser reposer ce vin en cave pour lui permettre de s’affiner et mettre en évidence sa belle ossature minérale.

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Un soliste brillant mais atypique

Riesling S.G.N. 2015 : nez suave et charmeur, notes d’agrumes confits et d’épices, matière généreuse, moelleux sensible mais acidité précise et bien en place qui répond parfaitement à la richesse du jus, très belle finale sapide et appétante avec une texture légèrement tannique et un long sillage aromatique.
Malgré ses 80 g de SR cette S.G.N. se distingue par une finesse et une buvabilité exemplaires en nous prouvant  une fois encore ce que les vignerons mosellans ont compris depuis longtemps : le riesling est un le cépage capable de générer de très grands vins moelleux. Magnifique !!!

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Une petite symphonie gustative pour finir.


A la fin de cette série très convaincante, Hubert Laugner me confie 2 bouteilles supplémentaires : comme tout bon pédagogue, il termine sa leçon en me donnant des « devoirs » à faire à la maison…bien évidemment, je m’y suis collé dès mon retour à Strasbourg !

Riesling Praelatenberg 2010 : nez fin et complexe, belle palette florale soutenue par des notes zestées et mentholées, attaque vive et franche en bouche, matière longiligne mais concentrée tendue par une acidité puissante, équilibre très droit, petit grip tannique et très belle salinité en finale.
Même si l’acidité du millésime impose sa marque très incisive sur cette cuvée, le caractère charnu propre aux vins du Praelatenberg arrive à adoucir cette lame coupante pour nous laisser une très belle impression d’équilibre et de finesse.
Voilà peut-être le vin de cette série qui montre le plus la force du terroir du Praelatenberg. !

Riesling Praelatenberg 2012 : nez mûr et très ouvert, notes de fleurs et de miel sur un fond balsamique, acidité droite et filante enrobée par une matière riche et juteuse, finale longue avec une présence minérale qui stimule la salivation.
La série se termine par un très beau riesling : bien posé et parfaitement équilibré, il flatte nos sens par son expression aromatique très aboutie qui n’est pas sans rappeler celle qu’on trouve sur certains vins du Frankstein voisin.
En tous cas, voilà encore une bouteille qui confirme que 2012 est un très grand millésime en Alsace !

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Les devoirs maison de maître Hubert.

 

Pour conclure, un petit bilan sur cette nouvelle expérience de visite approfondie d’un terroir Grand Cru (attention je risque de me répéter…) :

- j’ai renforcé ma conviction qu’une bonne compréhension d’un vin passe évidemment par la dégustation mais s’enrichit considérablement si on fait la démarche d’aller sur place, sentir l’énergie des terroirs où il naît et rencontrer les gens qui le conçoivent…je ne boirai plus jamais des Praelatenberg comme avant !
- ce n’est pas faire insulte au Praelatenberg que d’affirmer que ce Grand Cru ne fait pas partie des terroirs alsaciens les plus connus des amateurs de vins mais lorsqu’on commence à y regarder de plus près, on se rend vite compte – comme toujours d’ailleurs – que les vignerons de Kintzheim et d’Orschwiller ne se sont pas trompés quand ils ont choisi de défendre ce terroir pour le faire reconnaître au sommet de la hiérarchie locale.
Avec sa géologie particulière et son implantation dans un site d’une majestueuse beauté, le Praelatenberg est un terroir complet et complexe qui permet aux raisins d’arriver à une maturité sereine et tranquille : il est évident que la vigne se sent bien sur ce coteau !

- Les vins du Praelatenberg expriment à merveille cette complexité et cette sérénité en laissant d’abord parler le cépage avant de révéler cette structure acide/saline particulière qui va répondre à la puissance du jus fruité pour construire un équilibre fin et raffiné.
Après mes études sur le
Winzenberg et le Frankstein, je craignais de m’ennuyer avec cette nouvelle promenade sur un terroir granitique mais dès mes premiers pas sur le coteau du Praelatenberg été rassuré : ce Grand Cru possède une identité forte et mérite amplement sa place parmi l’élite alsacienne !

- Hubert Laugner est un vigneron sincère et pragmatique qui a partagé avec une grande simplicité son expérience et ses connaissances sur ce Grand Cru alsacien.
Il a une vision très précise du style de vin qu’il a envie de produire et travaille avec compétence et conviction pour proposer à ses clients une série de cuvées qualitativement irréprochables.
Du Grand Cru aux cuvées génériques, les vins du domaine Allimant-Laugner se caractérisent par des équilibres droits et des matières denses qui se posent en bouche avec une retenue pleine d’élégance. Ce sont des vins qui n’aiment pas se donner en spectacle dès la première gorgée mais avec un peu de patience tout amateur éclairé pourra se régaler en découvrant les subtilités de leurs personnalités respectives.

- Hourra !!! J’ai terminé mon dernier Grand Cru bas-rhinois…mais comme toujours à la fin d’une étude de terroir en compagnie d’un vigneron passionné, je suis revigoré et plein d’un nouvel élan pour repartir sur notre belle route des vins d’Alsace et continuer ma quête vinique...allez, plus que 27 !

Mille mercis à Hubert Laugner pour cette après-midi passée en sa compagnie.

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Vue hivernale sur le Grand Cru


Première publication de cet article : 2018

 

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