Le 11 on boit du 7

Le 11 janvier, c’est l’occasion d’ouvrir des 2007, anniversaire de Titi oblige. C’est intéressant de voir comment le millésime évolue un peu partout en France. Cette année, je voulais voir surtout comment les sauvignons du centre se comportaient.

Cava 2007 Rabetllat i Vidal-Reserve de la Finca : seule bouteille non française, une première pour moi, je n’avais jamais osé…Sur les conseils d’un caviste, j’ai donc pris cette bouteille. La prise de mousse est très abondante mais une fois dissipée, la bulle est fine, assez vineux avec un fruité agréable même si l’alcool a tendance à remonter en finale.
Pas si mal mais trop cher (20€) quand je pense aux superbes crémants d’Alsace que j’ai pu boire ces dernières années.

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Menetou Salon 2007 Morogues - Domaine Henri Pellé : très brillant, un nez d’abord un peu pâtissier, melon,  puis le vin se transforme et va vers du minéral et du floral. Très sec, avec un poil d’amertume, un peu citronné,  il manque un peu de volume mais fait preuve d’une jolie rétro sur le minéral, le sol Kimméridgien s’imposant nettement sur la finale.
Un vin très agréable.

Sancerre 2007 Cuvée Maxime - Domaine Delaporte : d’une couleur assez soutenue, exotique, très ananas, gras, un peu noix de coco mais malgré cela on sent l’acidité sous jacente du millésime qui rehausse le tout. Dommage d’avoir forcé sur l’élevage car le jus était pas mal du tout.

Sancerre 2007 Monts Damnés - Gérard Boulay : un nez peu disert. On ressent un vin très comprimé (soufre ?) avec une acidité très marquée. L’aération ne change pas grand-chose à l’affaire pour ce vin restant assez monolithique, sans plaisir.

Sancerre 2007 Comtesse - Gérard Boulay : beaucoup plus expressif, presque exotique, bien mûr avec une acidité intégrée. Le vin est assez sphérique avec une pointe de miel, d’orange. Je ressens un poil d’oxydation mais sans excès. Il est presque atypique dans ce millésime à Sancerre mais c’est pour cela qu’il est en parcellaire non ?

Sancerre 2007 Clos de Beaujeu - Gérard Boulay : s'il est assez mutique à l’ouverture, il va vraiment prendre de la complexité et de l’ampleur dans le verre. La bouche est saline, dans la vivacité du millésime mais reste à un parfait équilibre. La finale pousse fort et longtemps, avec des notes de poivre blanc et d’agrumes. C’est très bon.

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VDP du mont Baudile 2007 - La Syrah de Pey Cherres - Domaine Supply Royer : ouch ! un bon coup de volatile pour déboucher les narines pour ce vin noir comme de l’encre ! Il est puissant, glycériné, avec encore les stigmates de son élevage. Mais le jus est superbe, un panier de fruits noirs cueillis en pleine garrigue. 24 h après, si les tanins ont un peu séchés, il garde toutes ses qualités.

Pic St Loup La Grenadière 2007 - Domaine du Mas Bruguière : très ouvert, sur l’olive noire, le lard, la violette, très syrah avec une pointe fumée et un joli support acide. 24h après le vin est superbe, très aromatique, plein de fraîcheur, d’équilibre sur les fruits frais et le menthol. Gardez vos bouteilles, c’est grand ! (et merci à chaton pour le tuyau à l’époque)

Château Beau-Séjour Bécot - Saint Emilion grand crû classé 2007 : pas besoin d’attendre pour le plaisir, le nez s’ouvre sur la mûre, la boite à cigare, le poivre noir. Une bouche caressante, pleine de rondeurs mais avec assez de structure pour étirer la finale qui se clôt sur une touche crémeuse. C’est très bon et me réconcilie avec les vins de Bordeaux !

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Fleurie Vieilles Vignes 2007 - Domaine de la Grand’Cour : j’avais adoré ce vin dès sa naissance et j’en ai bu pas mal. La dernière faisait figure d’enterrement, la robe devenant orangée, le bouquet floral commençant à faner, la bouche à se décharner. Une pensée à Enzo, notre « Mylène Farmer » de la dégustation, qui lui aurait trouvé un ersatz de vie. Amen, on aura vécu de jolis moments ensemble !

Morgon 2007Côte du Py -James - Jean Marc Burgaud : aucune trace d’évolution, jeunesse insolente. Un côté un peu fumé, cerise griottes. La bouche est un peu raide avec des tanins qui serrent. L’aération pendant quelques heures le délie un peu, apparait une touche florale et une finale fraîche et réglissée. C’est bon mais je préfère les Gamay du beaujolais avec un peu moins d’élevage surtout sur des millésimes moyens comme 2007.  

En Sancerrois, Beaujolais, Bordelais, le millésime 2007 a été jugé à sa naissance comme « moyen » Au fil du temps et des bouteilles, je trouve, notamment sur les sauvignons du centre, qu’il peut être un peu plus que cela. Le temps et les bouteilles restantes, surtout les magnums, nous donneront encore bien du plaisir dans les années à venir. C’est presque une certitude dans le sud est, notamment le Languedoc, ou je pense que nous tenons un beau millésime avec quelques très beaux de vins de garde comme ce Mas Bruguière qui continue à monter en puissance.

Cyril Amelin - Janvier 2015

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