C'est le Noooord...!

Ce n’est pas facile chez nous dans le sud Ardèche d’aller vers des vins autres que ceux faits au sud de Lyon avec des cépages comme le viognier, la syrah, le grenache etc…Les cavistes n’ont pour la plupart quasi rien à offrir, les caves des particuliers pas beaucoup plus et je ne parle pas des restaurants… Les seuls vins du « Nord » que je connaissais bien et qui étaient présents en nombre dans ma cave étaient les vins du centre Loire et du beaujolais grâce à des amis qui m’ont permis de les découvrir assez jeune. Pour le reste… Grâce à internet et ses forums sur le vin, j’ai pu faire de belles rencontres, humaines mais parfois seulement virtuelles, de passionnés de vins qui m’ont ouvert les yeux sur d’autres régions et depuis, j’apprends à élargir mes horizons viniques. J’ai donc eu envie cet été de faire un tour de ma cave, encore très limitée, des vins du Nooord !
Allez, on enfile une doudoune, peau de souris et chaussettes et on serre les dents !...

Muscadet Goulaine 2009 Clos le Royaume - Domaine Petiteau et Goubert : un très joli jaune doré pour ce vin qui sent le caillou avec une pointe citronnée. Caillou que l’on retrouve en bouche avec un vin d’un équilibre sec, non dénué d’ampleur, avec une finale salivante.
L’image du Muscadet n’est pas très bonne et pourtant, sur les conseils d’amis, j’ai souvent bu des vins très corrects. A découvrir…

Alsace Auxerrois 2013 Entre chien et loup - Domaine Riestch : un résidu gazeux important masque le vin. Il faut un « poignettage » important pour qu’il s’exprime sur les agrumes avec un petit peu de pomme chaude qui trahit à mon sens un poil d’oxydation que je retrouve, de façon très discrète en bouche. L’attaque est assez franche, saline, l’aération le rendra un peu plus sphérique. Un vin très changeant qui peine à me séduire.
Jean Pierre Riestch est un vigneron que j’aime beaucoup mais ce n’est pas toujours évident de le suivre…et pour ce vin j’ai eu du mal.

Anjou Blanc 2012 - Thibaut Boudignon : tout de suite très expressif, alors que les chenins m’avaient habitué à plus de discrétion à l’ouverture. Fruits blancs, poire, épices marquées, le vin est puissant avec il me semble, un pet’ de sucre résiduel. L’acidité sous jacente lui donne du ressort et le porte mais l’alcool a tendance à remonter en finale. Je lui trouve un manque d’équilibre général.
Je me régale souvent avec des comptes rendus de dégustation de chenins notamment d’un certain p’tit Philou qui m’ont donné envie de découvrir ce cépage et les vins de ces contrées. Mais, hormis avec un vin de Richard Leroy et un de Stéphane Cossais, je n’ai jamais eu de grandes révélations !

Pouilly Fuissé 2012 Alliance-Vieilles Vignes - Domaine Barraud : d’emblée sur le minéral, la poire avec une note épicée. L’élevage est en train de se fondre, le vin est très structuré, encore un peu austère mais très salivant. Dans 2/3 ans, on sera sur une très belle bouteille.
Ce domaine fait des vins pas toujours évidents d’accès auxquels il faut laisser du temps.

Barraud

Côtes du Jura Fleur de Savagnin en Chalasse 2012 - Domaine Labet : passé un peu de réduction, le vin s’ouvre sur les épices, le citron confit, le minéral. On ressent beaucoup d’énergie. Ce vin est vibrant, et au fur et à mesure qu’il reste dans le verre, il évolue vers plus de tension avec un équilibre majeur. C’est très bon !
Mon coup de cœur du salon de la Cugnette 2015 se confirme et me donne envie de Jura et d’une visite chez M. Labet !

Labet

Côte Roannaise 2015 Cuvée Domaine - Domaine des Pothiers : j’ai déjà eu l’occasion de parler de ce domaine et cette cuvée s’avère une réussite, mélant avec gourmandise fruité et floral avec une pointe d’épices. On pourrait vraiment à l’aveugle mettre une pièce sur un Crozes de bonne facture. C’est bien un gamay et une côte Roannaise !
J’aime ces vins sans fioritures, agréables avec tous et tout le temps.

Mercurey 2013 Cuvée Framboisière - Domaine de la Framboisière Faiveley : tout de suite j’ai senti que ce vin n’allait pas me plaire. Boisé à l’excès, l’aération va tendre un peu à le ramener à la vie avec un soupçon de fruit, de cerise mais la bouche est sèche, sans âme, avec une amertume désagréable.
Une de mes dernières expériences avec ce domaine que j’avais aimé il y a longtemps, quand leur vin était servi dans un restaurant d’Issirac près de chez moi. (la famille Faiveley avait une propriété dans ce village si je me souviens bien) Il me reste un magnum de Rully blanc…il sera peut être moins dur, avec un semblant de vie.

Arbin Mondeuse 2013 Terres Brunes - Domaine André et Michel Quénard : je suis un des seuls à la maison à aimer la Mondeuse. Je retrouve pleinement la typicité du cépage, poivré, avec un peu de fruit et de floral. Une bouche de demi corps, très fraiche, réglissée qui me donne du plaisir mais je suis encore le seul.
Je reconnais bien volontiers que ce cépage n’est pas le plus facile. J’aime !

Pommard 2009 Croix Blanche - Domaine Vaudoisey Creusefond : il pète la cerise, la liqueur de cerise avec cette évidence que j’ai si souvent retrouvé dans les vins de ce domaine. Il semble léger, alors que c’est un pommard puissant, persistant mais en nuance et en délicatesse plus qu’en muscle. Le contraire du vin maquillé. Unanimité autour de la tablée !
Je retrouve ce domaine que j’ai tant goûté à une époque. Haaa, une envie de retourner un jour là bas… ?

Vaudoisey

Bourgueil 2014 Les Caillottes - Famille Amirault Grosbois : acheté près de chez moi au Super U, donc sans conviction si ce n’est un a priori favorable ayant aimé des vins de Nicolas Grosbois. Très expressif, de la gelée de mûre en pot ! C’est très frais, un peu croquant mais bien mûr, seul une note végétale marque un peu et me gène mais le tout est très agréable !
Là encore, à la maison le cabernet franc est banni mais j’avoue que j’aimerais bien me pencher un peu plus sur les vins de Chinon et Bourgueil.

Poiré Granit Grand Cru 2014 - Eric Bordelet : ok nous ne sommes plus sur du vin mais comment ne pas parler des cidres et poirés de ce « fou » qui apporte autant de soin à ses fruits que le meilleur des vignerons peut le faire avec ses raisins. C’est frais, parfaitement équilibré en sucre, désaltérant avec peu d’alcool. Délicieux !!!
Cette cuvée haut de gamme est un peu plus complexe et vient souligner le travail remarquable d’éric Bordelet !

Bordelet

 

C’est une toute petite série mais entre rien et un peu…Notre culture, notre cuisine nous incitent peu à aller vers ces vins. Mais comme j’aime découvrir d’autres contrées, j’essaie d’avoir en cave des vins faits que j’appelle du Nord car pour nous en fait, tout ce qui est au dessus de Valence, c’est le Noord !!! Je pense, et c’est le cas pour le chenin et le cabernet franc, il faut être initié pour pouvoir mieux les appréhender. Je ne demande qu’à apprendre.
Bon , en attendant, on va se remettre aux choses sérieuses avec un tour sur les vin du Roussillon !


Cyril Amelin - Août 2016

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