Après quelques rencontres plus ou moins clandestines organisées par l’un ou l’autre membre du club, il a fallu attendre plus de 6 mois avant de reprendre nos sessions de dégustation AOC. Nous avons donc chamboulé un peu le programme prévu en organisant une soirée dédiée :
- aux pinots noirs signés SCHMITT
- aux blancs d’Auxey-Duresses et de Monthélie
La série de rouges a été imaginée par l’ami Martial qui a voulu voir si tous ces vignerons qui partageaient le même patronyme que lui maîtrisaient la vinification du pinot noir.
La série de blancs bourguignons a également été constituée par notre trésorier qui a profité d’un petit séjour en Bourgogne pour trouver quelques belles quilles.
Les bouteilles de rouges ont été débouchées avant la dégustation et servie 3 par 3, à l’aveugle…et dans des flûtes alsaciennes.
Les bouteilles de blancs ont été débouchées au moment de la dégustation et servies deux par deux à l’aveugle.
Verres Royal Glass 400ml
Soirée Club AOC du 21 mai 2021 à La Wantzenau
Mise en bouche :
Riesling Grand Cru Steingrubler 2019 – Domaine Schaffhauser à Wettolsheim : nez discret avec une palette fruitée qui évoque une certaine maturité, jus généreux et bien consistant, finale digeste avec de beaux amers minéraux.
Riesling 2019 – Domaine Mochel à Traenheim : nez discret sur les fruits blancs frais et les zestes, bouche vive et longiligne, finale salivante avec un retour aromatique sur le pamplemousse.
A côté de la droiture d’un riesling signé Mochel (né sur le Grand Cru Altenberg de Bergbieten) qui confirme tout à fait la bonne impression ressentie lors d’une récente dégustation au domaine, la cuvée issue du Steingrubler dévoile un paysage esthétique un plus « cosy » avec un jus suave et une rondeur très confortable…voilà deux bouteilles qui interprètent le riesling de façon différente mais qui se goûtent fort bien !
Thème 2 : des chardonnays d’Auxey-Duresses et de Monthélie pour remplir nos caves sans trop se ruiner.
Auxey-Duresses Les Hautés 2017 – D. et G. Dubuet à Monthélie : nez discret mais très agréable avec des notes de fruits blancs bien frais, bouche longiligne, très élégante, finale légère et digeste avec un retour fruité et grillé très agréable.
Auxey-Duresses 2017 – Domaine M. Prunier et fille à Auxey-Duresses : nez très classique sur le citron frais, la fougère et la poudre de craie, bouche assez consistante avec un joli gras et une acidité mûre et très longue, finale nette et bien sapide.
La série débute par deux cuvées 2017 qui s’expriment de façon assez différente tout en affirmant des niveaux de qualité tout à fait respectables : « Les Hautées » révèlent un profil frais et élancé alors que la cuvée du domaine Prunier développe un volume un peu plus conséquent tout en gardant une belle fraîcheur minérale.
Voilà une jolie entrée en matière !
Auxey-Duresses 1° Cru Les Grands Champs 2017 – D. et G. Dubuet à Monthélie : nez fin et élégant, notes de fleurs blanches sur un fond légèrement amylique, bouche ample et pleine avec un joli gras et un équilibre très digeste, finale tonique avec une belle persistance citronnée.
Auxey-Duresses Vieilles Vignes 2018 – Domaine M. Prunier et fille à Auxey-Duresses : nez intense et complexe, notes de gingembre frais et de menthe verte sur un fond délicatement épicé, bouche puissante, jus concentré structuré par une acidité large, finale tendue avec un beau retour vanillé/épicé.
La doublette suivante nous fait monter d’un cran dans la concentration et la complexité. Le premier cru rarissime (300 bouteilles produites) du domaine Dubuet séduit par sa plénitude et sa structure remarquablement bien construite.
Issue d’une très vieille vigne (près de 90 ans) la superbe cuvée du domaine Prunier a tenu tête sans faiblir à son émule né sur un terroir classé…quel beau vin mes amis !
Monthélie La Goulotte 2018 – D. et G. Dubuet à Monthélie : nez discret sur les fruits blancs frais et l’amande douce, bouche assez légère avec un équilibre très frais, finale digeste avec des beaux amers minéraux.
Monthélie Sous le Cellier 2018 – F. Garaudet à Monthélie : notes boisées lactées à l’ouverture puis développement aromatique sur les agrumes frais, la pêche de vigne et la craie, jus très consistant en bouche avec une texture très grasse, équilibre assez lourd, finale rafraîchie par quelques amers minéraux et une fine touche épicée.
Cette courte série se termine par deux Monthélie de 2018 qui se sont très bien goûtés tout en ne parvenant pas à rivaliser avec la doublette précédente : effets conjugués d’un terroir un peu moins propice au chardonnay et d’un millésime plus généreux, ces vins d’une parfaite gourmandise manquent cependant d’un peu de profondeur.
Pour conclure :
Reconnu par tous pour sa rigueur dans la gestion du budget AOC, notre trésorier a réussi à nous dégotter 6 cuvées de chardonnay de la Côte de Beaune sans trop compromettre l’équilibre financier de notre petit club de dégustateurs. Dans un vignoble où les prix des vins s’envolent depuis quelques années, le défi était de taille mais en nous présentant ces belles bouteilles vendues pour des sommes très raisonnables (entre 15 et 27 euros, je pense qu’il a tout à fait réussi son pari.
Dans cette série où les 4 cuvées d’Auxey-Duresses ont largement dominé les deux blancs de Monthélie, mon coup de cœur sera pour la cuvée « Vieilles Vignes » 2018 du domaine Prunier, un vrai grand vin pour 22 euros, ça ne se refuse pas !
Pour terminer, je relèverai aussi l’excellent rapport Q/P de la cuvée des « Hautés » du domaine Dubuet : 15 euros pour un joli chardonnay bourguignon qui s’exprime avec une grande élégance…qui dit mieux !
Merci à l’ami Martial d’avoir collecté ces belles quilles.
Ajouter un commentaire