Des mets et des vins à Blienschwiller : le Double Rendez-Vous des Saveurs 2018

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En ce 8 mai 2018, Blienschwiller organise pour la 7ème année consécutive cette manifestation vino-gastronomique dont je n’ai raté que 2 éditions : la 1ère en 2012 par ignorance et la 4ème en 2015 pour cause de périple sudiste.

Comme d’habitude, ce circuit gourmand va nous faire visiter une dizaine de domaines qui ont invité un chef cuisinier pour réaliser des accords mets-vins originaux autour des crus de Blienschwiller.

Il fait très beau, mes papilles sont sur le qui-vive et je commence à avoir faim…voilà une journée qui s’annonce bien !
Hoppla, c’est parti !

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Première étape sur la place centrale de Blienschwiller pour récupérer le programme des festivités et le verre à dégustation.


1 Les crémants de Blienschwiller

La première halte nous permet d’aviner notre verre et de réveiller notre palais avec une « bulle alsacienne » choisie parmi une sélection de crémants de Blienschwiller…et pour ce qui me concerne ce sera un Crémant Brut du Domaine Jean-Marie Straub : nez frais et assez classique, notes de beurre frais et de fruits blancs avec une légère touche fumée, bouche très « consensuelle » avec une bulle fine, un dosage mesuré mais sensible et une finale propre et appétante.

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Conçu pour plaire à un large public, ce crémant s’exprime avec une simplicité et une franchise qui le rendent vraiment irrésistible.
Voilà une très belle façon de commencer une promenade gourmande…vivement la suite !

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Les vignerons à l’accueil et au service du crémant



2. Domaine du Racème : Gentil Le Point G 2017

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Réalisée à partir d’un assemblage de jus de 3 cépages vinifiés séparément (40% riesling + 40% pinot gris + 20% gewurztraminer), cette cuvée de « Gentil » se livre avec une belle spontanéité : le nez est flatteur, la bouche souple et légère et la finale délicatement fumée est relevée par une délicate amertume.

Pastilla de canard confit au foie gras maison réalisée par Tatiane Henius« Auberge du Hungerplatz » à Barr.

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Réalisée avec des épices très douces, cette pastilla aux saveurs suaves et complexes n’a eu aucune difficulté à s’entendre avec ce vin qu’on attendait moins « solide » face au caractère très expressif de cette bouchée dont il arrive à stimuler les arômes épicés en finale.



3. Domaine Hubert Meyer : Riesling 2017

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Ce riesling mis en bouteille il y a peu de temps (3 semaines) révèle un joli nez, vif et délicatement mentholé avant de déployer une matière longiligne en bouche. L’équilibre est très droit et la finale laisse persister un beau sillage sur les herbes aromatique et la pierre chaude.

Saumon Gravlax avec sa julienne de légumes dans un bouillon thaï réalisé par Philippe Gervasi « Auberge du Neuland » à Colmar.

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Le chef prêt à l’action…
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…et sa préparation originale au saumon.

Face à un bouillon thaï pas trop relevé et un saumon à la texture très moelleuse, le riesling a imposé la force de son acidité pour réaliser un accord assez contrasté mais somme toute très efficace…on mange, on boit une gorgée de vin et on a immédiatement envie de reprendre une bouchée !

Servi en « bonus » par le maître des lieux, le Pinot gris « nature » 2017 a trouvé une très belle harmonie aromatique avec la douceur du plat…avant de se faire littéralement écraser en finale.
Voilà une dégustation qui confirme que le choix du riesling était pertinent mais qui laisse à penser que la « vérité » se situait entre ces deux vins.

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« L’inévitable » Laurent Bessot au travail dans la cour du domaine Meyer



4. Domaine Jérôme Meyer : Pinot gris Les Pucelles de César 2014

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Après le « Point G » du domaine Hubert Meyer voici « Les Pucelles de César » de Jérôme Meyer…c’est très « chaud » à Blienschwiller en ce 8 mai 2018 !

Passé ces premières constatations – un peu tendancieuses certes…mais on ne se refait pas ! – je tombe immédiatement sous l’emprise de cette cuvée particulièrement envoûtante de pinot gris qui développe de très beaux arômes de citron confit sur un fond boisé raffiné et légèrement grillé. La bouche séduit par son côté généreux mais bien équilibre et par sa très belle présence saline en finale…un pinot gris riche et sapide comme j’aime !

Tataki de thon rouge, avocat et gomasio réalisé par Régis Gutapfel – « Perles de Saveur » à Strasbourg.

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Régis Gutapfel dans sa cuisine de campagne…

Cette bouchée suave et extrêmement raffinée s’est accordée sans aucune difficulté avec ce vin issu d’une jeune vigne de pinot gris qui a bénéficié d’un élevage de 12 mois en demi-muids : le vin s’est littéralement « régalé » en compagnie d’un plat taillé sur mesure pour le mettre en valeur…Joli moment de gastronomie !



5. Domaine Spitz et fils : Riesling Cuvée R 2015

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M. Spitz au service et M. Wasser à la dégustation…sourire de rigueur pour un joli moment de gourmandise.

Réalisé à partir d’un assemblage de rieslings nés sur des terroirs granitiques et sur des sols plus profonds, ce vin s’exprime avec une certaine discrétion en proposant une palette sur les agrumes confits et les herbes aromatiques. En bouche, son jus riche et sapide flatte les papilles en laissant persister un sillage fruité de belle longueur

Royal Burger au bœuf et à la choucroute crue réalisé par Roeckel frères « La Couronne » à Scherwiller et « Les 3 Roses » à Epfig.

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Ce burger original avec un pain type bretzel et hachis de bœuf relevé par le piquant d’une choucroute crue, répond de façon étonnante à ce riesling très suave : les goûts très différents coexistent de façon très pacifique en bouche mais le vin profite de cette association pour gagner en texture et en mâche.
J’ai comme l’impression que c’est la présence de la choucroute qui a rendu possible cet accord à priori improbable !



6. Domaine Jean Marie et Hervé Sohler : Pinot gris 2017

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Ce vin prélevé sur foudre n’a été ni sulfité ni filtré et se présente à nous avec une robe claire et brillante et une olfaction très pure sur les fruits blancs et la pierre. La bouche séduit par son jus bien tramé, son équilibre droit et sa finale très saline.

La fondue du Stall et ses crudités réalisé par Stéphane Kuhn « Le Huhnerstall » à Dieffenbach au Val.

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Face à cette préparation culinaire assez simple, ce pinot gris très prometteur n’a eu aucune difficulté à trouver un terrain d’entente gourmand…mais je pense que cette belle cuvée aurait mérité un plat un peu plus recherché.
Le mariage est réussi mais il aurait pu être bien plus festif !

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Affluence maximale dans la cour du domaine Sohler.



7. Domaine Jean-Marie Straub : Muscat 2016

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Ce joli muscat développe une belle palette florale sur un fond de raisin croquant avant de déployer un jus léger et délicat en bouche. La finale très appétante est stimulée par une légère amertume.

Samoussa de crevette et acra de crabe sur une salade tomate et mangue à la coriandre réalisés par Luc Kirstetter « Au raisin » à Maisongoutte.

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Ce muscat frais et aromatique que j’aurais bien siroté comme apéritif ou en compagnie d’une platée d’asperges alsaciennes, a eu quelques difficultés à résister aux saveurs intenses de ces deux belles bouchées marines : le samousa de crevette a assez bien fonctionné avec le vin – surtout lorsqu’on l’accompagnait de la petite salade fraîche – mais l’acra de crabe vraiment trop fort en goût l’a littéralement écrasé…pour tout dire, j’aurais bien essayé le pinot gris du domaine Sohler sur cette préparation.

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C’est toujours agréable de prendre le frais dans la cave du domaine Straub…

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…et de se retouver sous les voûtes…

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…pour goûter quelques vins supplémentaires comme ce très beau pinot noir élevé en barriques qui flatte les sens par son jus souple et gourmand.



8. Domaine Hubert Metz : Pinot noir Vieilles Vignes 2015

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Ce pinot noir vinifié par Céline Metz est un vin ouvert et charmeur qui révèle une aromatique discrète et raffinée sur les fruits rouges frais et les herbes aromatiques avant de déployer une matière longiligne et suave en bouche. Les tanins sont mûrs et bien souples et la finale très digeste laisse persister de belles notes fruitées et pierreuses.

L’œuf meurette moderne réalisé par Joël Philipps – « Le Cerf » à Marlenheim.

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Joël Philipps en plein effort !

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Si, si…c’est bien un œuf meurette mais revisité façon « Top Chef » par Joël Philipps

Ce plat qui déstructure totalement un grand classique du patrimoine gastronomique bourguignon nous a régalés par la complexité et la finesse de ses saveurs tout en réalisant un accord magistral avec le vin…certes le pinot noir évoluait en terrain conquis mais quand c’est bon pourquoi chercher ailleurs !

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Poursuite de la dégustation dans la belle cave du domaine Metz



9. Domaine Claude Straub : Sylvaner 2015

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Ce sylvaner à l’aromatique classique mais bien mûre (fruits blancs et herbe sèche) impressionne par sa bouche puissante qui révèle une matière solidement structurée et très consistante.

Cuisse de grenouille du « Pauvre » en persillade réalisé par Sylvie Grucker« Le Pressoir de Bacchus » à Blienschwiller.

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Un dernier tour de moulin à poivre par Sylvie Grucker…

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…et nos cuisses de grenouille sont prêtes.

Cette persillade réalisée avec 7 herbes aromatiques différentes avait tout pour effrayer un sommelier à la recherche d’un vin capable de répondre à la puissance et la complexité des saveurs de cette jolie préparation culinaire !
Allié naturel des sauces de caractère, le sylvaner fut un choix classique mais très efficace qui a fonctionné d’autant mieux que le millésime lui avait apporté un supplément de puissance et de richesse.


10. Brasserie L’Alcolyte : Bière Rousse La Notoire

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Un intrus dans le village !

L’invité surprise du jour vient d’une micro-brasserie qui s’est installée dans ce village viticole en 2017. C’est une bière rousse qui fleure bon les céréales et le miel et qui caresse nos papilles avec une matière douce et suave stimulée par une bulle très fine.
La finale est légère et désaltérante sans excès d’amertume…j’adore !

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Jonque de canette sur risotto réalisé par Bruno Faller« Hôtel-Restaurant Emmebuckel-Faller » à Itterswiller.

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Le chef au travail.

 

Voilà l’un des plus beaux accords du jour qui met en relation un plat goûteux et original dont la sauce a été réalisée avec cette bière vraiment très gourmande…une belle émotion gustative pour finir notre parcours.


Pour conclure :

Cette année encore « Le Double Rendez-vous des Saveurs » organisé par les vignerons de  Blienschwiller nous a permis de profiter pleinement de ce jour férié (le 8 mai) en participant à cette jolie balade gourmande dans les rues du village…et comme toujours (ou presque…) le soleil a été de la partie.
Bravo et merci à tous ceux qui ont œuvré pour nous offrir ce joli festival papillaire !

Les vins dégustés ce jour m’ont fait une belle impression générale mais comme en 2017 les cuvées qui se sont particulièrement distinguées ont été celles proposées par le domaine Jérôme Meyer avec un pinot gris 2014 particulièrement dense et salin et par le domaine Hubert Metz avec un pinot noir 2015 classique et raffiné.
Pour compléter ce palmarès personnel, je citerai le pinot gris du domaine Sohler encore en cours d’élevage mais extrêmement prometteur et la jolie petite rousse brassée par les deux jeunes talents de l’Alcolyte…une mousse de très belle facture qui a montré un vrai potentiel gastronomique.

En ce qui concerne les associations gastronomiques, la formule est parfaitement rodée avec des chefs cuisiniers-et des vigneron qui se concertent pour imaginer des accords gustatifs entre un vin choisi et un plat crée pour cette occasion…des mariages classiques ou novateurs qui se sont tous révélés très intéressants en prouvant une fois de plus que le vignoble alsacien est un petit paradis pour tout gastronome éclairé.

Avec ces 9 propositions d’accords très agréables à déguster, je n’ai pas eu envie d’établir un palmarès personnel en citant les associations gastronomiques les plus réussies...ceci dit, s’il fallait retenir un duo qui représente l’esprit de cette journée ce serait celui formé par les cuisses de grenouilles et le sylvaner : un plat à fort caractère face à un « modeste » sylvaner et au bout du compte une complicité gourmande vraiment étonnante…j’ai adoré !!!

Merci Blienschwiller et à ses vignerons pour cette belle journée…et vivement l’édition 2019 !!!

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Blienschwiller le 8 mai 2018

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