Vendanges au domaine Beck-Hartweg : rieslings et gewurztraminers

Ma troisième journée de vendanges de cette année aura un petit goût particulier puisqu’elle a lieu, jour pour jour, un an après cette foutue intervention chirurgicale qui m’avait gâché le début d’automne 2015 en m’empêchant d’aller perfectionner ma technique de vendangeur chez mes amis vignerons alsaciens.
Aujourd’hui cette péripétie médicale n’est plus qu’un mauvais souvenir mais je sais maintenant qu’il ne faut jamais hésiter à saisir une occasion pour passer du bon temps…et c’est bien pour ça que je vais aller me joindre à la joyeuse équipe du domaine Beck-Hartweg pour participer à leur dernière grande journée de vendanges du millésime 2016.
Hoppla c’est parti !


Le jour se lève à peine et les vendangeurs arrivent au compte-goutte dans la cour de la maison Beck-Hartweg. Lorsque l’équipe est au complet, le matériel est chargé dans les véhicules et tout le monde embarque pour partir en direction de la première parcelle à vendanger.
« C’est notre dernière journée complète et le programme du jour prévoit de récolter des raisins sur 4 parcelles…ça va être assez sportif ».
Les raisins sont à maturité optimale, le temps est au beau fixe mais la météo prévoit l’arrivée d’une petite perturbation pour le lendemain…pas de temps à perdre, il faut se mettre au travail !

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Le sécateur de compétition flambant neuf remis par Florian…il va falloir assurer !

La première parcelle est située au bas du Frankstein sur le lieu-dit Boloch.
Achetée par Yvette – la mère de Florian – pour être replantée, cette vieille vigne de riesling est toujours exploitée : « Les raisins que nous donne cette parcelle nous conviennent parfaitement…pour l’heure il n’y a aucune de raison d’arracher ces vieux ceps ».

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Début de vendanges sur la parcelle du Boloch.

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Le soleil brille, le ciel est bleu mais la tenue des vendangeurs ne trompe personne…il fait frais ce matin à Dambach !

Le sol de cette parcelle de 7,5 ares est composé de limons et de cailloux granitiques.


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Un pied de riesling sur la parcelle du Boloch

L’état sanitaire des grappes est impeccable, les baies de riesling sont bien mûres et les rangs ne sont pas très pentus : voilà une parcelle idéale pour une mise en train toute en douceur.

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Les rieslings du Boloch.

Vers 9 heures le soleil éclaire les coteaux de Dambach, la température devient de plus en plus agréable et la première parcelle est vendangée…c’est l’heure de pause-café.

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Les bottiches sont prêtes pour partir au pressoir.

Comme toujours, c’est Michel, le père de Florian, qui est en cave pour assurer la réception de la vendange et le pressurage.
Les jus issus de cette parcelle vont entrer dans l’assemblage qui constituera le riesling générique du domaine : après avoir goûté les baies – et j’en ai boulotté quelques-unes – on ne peut être que confiant quant à la qualité de cette cuvée d’entrée de gamme.

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Vue sur l’un des coteaux du Frankstein (le deuxième en partant du sud)

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Vers le sud on aperçoit le château d’Ortenbourg sur le Rittersberg et le Haut Koenigsbourg au loin…

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…et de l’autre côté on peut admirer Dambach dans le soleil du matin.

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Café, thé, cake aux pommes et cake aux poires…tout le monde est requinqué pour la suite de la journée.


Pour la deuxième étape de la journée nous grimpons vers le Lanzenberg, un lieu-dit situé sur le coteau sud du Frankstein mais au dessus de la limite supérieure du Grand Cru.

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On attaque la parcelle de rieslings du Lanzenberg.

Cette parcelle de 17 ares possède un sol d’arène granitique très pauvre et les raisins qui y naissent sont destinés à la cuvée Riesling Dambach.

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La roche-mère granitique est bien visible au bas de la parcelle

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Le sol d’arène granitique qui recouvre les coteaux de Dambach.

Malgré la pente – pas trop marquée, il faut le reconnaître – la vendange est facile et agréable : de belles grappes saines et bien aérées arrivées à leur optimum de maturité…un n’a presque pas besoin du sécateur pour les cueillir.

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Le coteau du Lanzenberg qui domine la plaine du Rhin

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De superbes grappes de riesling du Lanzenberg…

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…presqu’aussi belles dans le seau que sur pied !

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En tous cas le patron a l’air content !

Dans les rangs de vigne les bottiches sont convoyées à l’aide d’un quad…voilà un moyen de déplacement qu’on ne s’attend pas forcément à trouver chez Florian !
Et pourtant l’explication est logique : « Avec un poids de 250 kg et un appui réparti sur 4 pneus, cet engin tasse moins les sols qu’un vendangeur à pied »…du coup je me sens un peu gêné avec mon quintal largement dépassé.
Bon, je vais essayer de me faire léger dans le rang…mais ce n’est pas facile !

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Sara chevauchant le quad de Florian.

Pour finir la matinée nous partons en direction du lieu-dit Pflanzer situé au dessus du village dans les limites du Grand Cru Frankstein.

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L’équipe attaque les rangs de la parcelle sur le  Grand Cru.

Sur le Pflanzer, le domaine Beck-Hartweg possède une parcelle de 75 ares d’un seul tenant divisée en 3 secteurs : au sud on trouve des rieslings, dans la partie centrale il y a des gewurztraminers (qui vont être vendangés plus tard) et les rangs le plus au nord sont réservés aux pinots noirs qui sont à l’origine de la célèbre « Cuvée F ».
Le programme du jour prévoit la récolte des rieslings qui vont entrer dans la cuvée Grand Cru : « c’est la dernière parcelle de rieslings du Frankstein que nous rentrons ».
On va s’appliquer !

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Les rangs du Pflanzer au dessus du village.

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Le sol d’arène granitique du Frankstein.

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Les rieslings du Pflanzer…

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…de belles grappes bien aérées et des grains à leur optimum de maturité. MIAM !

Le jus de cette vendange va être assemblé avec celui des raisins du Frauenberg – une parcelle sur le coteau voisin, vendangée quelques jours plus tôt – pour constituer la cuvée de riesling Grand Cru Frankstein du domaine.

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Les vendangeurs arrivent en haut de la parcelle alors que la cloche de l’église de Dambach sonne les 12 coups de midi…c’est l’heure de l’apéro !

Le déjeuner est organisé en plein-air au pied de la parcelle du Pflanzer avec un menu végétarien préparé par Mathilde : riz complet, carottes du jardin, petits pois des vignes et sauce aux épices, le tout accompagné par un riesling Dambach 2014.

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Mathilde prépare le pique-nique.

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Pause de midi en plein air…

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…avec un petit remontant bien sympathique !

Après le plateau de fromage, nous avons droit au gâteau d’anniversaire qu’Yvette a préparé pour un vendangeur qui a choisi de fêter ses 69 printemps dans les vignes.

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Il manque quelques bougies pour faire le compte mais on souffle quand même

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…et pour trinquer, une petite douceur photographiée dans son lieu de naissance

Après une petite heure de pause nous repartons dans les rangs du Pflanzer pour finir la vendange de cette parcelle puis nous quittons le vignoble de Dambach pour nous rendre au Bungertal, un lieu-dit près de Nothalten où Florian possède une vigne de gewurztraminers.

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La parcelle du Bungertal

Le Bungertal doit son nom à l’abbaye de Baumgarten qui se trouve au pied du coteau : « Bungert » étant le nom alsacien cette abbaye.
Cette jolie parcelle orientée au sud possède un terroir vraiment original : un socle gréseux et un sol sableux riche en cailloux d’origine volcanique.
Les gewurztraminers du Bungertal donnent naissance à la fameuse « Cuvée de l’Ours » mais cette année Florian projette la réalisation d’une cuvée spéciale : foulage et légère macération avant le pressurage…une nouvelle expérience au domaine Beck-Hartweg que j’ai vraiment hâte de découvrir !

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Du haut de la parcelle de gewurztraminers du Bungertal, on aperçoit la crête qui domine le Muenchberg…

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…et vers le nord on bénéficie d’une vue imprenable sur l’Abbaye de Baumgarten et sur le Schiefferberg.

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La roche-mère gréseuse affleure sur le sommet du coteau…

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…mais le sol du Bungertal recèle également une belle collection de cailloux d’origine volcanique.

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Les gewurztraminers du Bungertal…

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…et mon dernier seau de la journée.


Florian Beck-Hartweg est un jeune vigneron dont je suis la carrière avec beaucoup d’intérêt depuis près de 10 ans. Suivant le modèle de culture éco-responsable mis en place par ses parents, il met en œuvre des pratiques viticoles exemplaires en respectant les équilibres naturels entre les vignes et leur environnement.

Cette troisième journée de vendanges à Dambach confirme les bonnes impressions ressenties lors des éditions précédentes (deux journées en 2010 : CLIC et CLAC) : la viticulture vertueuse des Beck-Hartweg permet la production de raisins de qualité vraiment exceptionnelle.
Dans ces conditions, le travail de vendangeur est facile et valorisant car les seaux qu’on vide dans les bottiches ont vraiment belle allure…et je salive déjà en pensant aux vins qui vont naître cette année dans la cave de Florian.

Avec une météo idéale, une ambiance conviviale et de très belles parcelles à vendanger, cette journée d’automne au domaine Beck-Hartweg a passé très vite…une fois de plus, j’ai vraiment apprécié de pouvoir couper quelques raisins du côté de  Dambach.

Un grand merci à Florian et à son équipe de m’avoir si bien accueilli.

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Rien de tel que la carte de Mathilde pour bien se repérer

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