Les 20 ans de la SICA des Hospices de Strasbourg

Après une première visite en 2009 et deux autres en 2013 – avec les « Divines » et avec les Compagnons – je suis invité une fois de plus sous les voûtes de cette cave magnifique pour célébrer les 20 ans de la SICA « Chais des Hospices de Strasbourg ».
Née en 1996 cette société qui regroupe une trentaine de domaines viticoles a institué un partenariat avec les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg pour sauver cette cave magnifique : les chais ont été restaurés pour pouvoir y élever une sélection de vins d’Alsace qui seront mis sur le marché sous la marque commerciale « Cave historique des Hospices ».


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L’un des foudres magnifiques qu’on peut voir dans la cave des Hospices.

Les festivités seront précédées par une session de dégustation qui va regrouper plus d’une centaine de professionnels du vin et d’oenophiles amateurs pour participer à la sélection des vins de 2016 qui auront le privilège de porter le label des Hospices de Strasbourg.
Hoppla c’est parti !

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La dégustation d’agrément a lieu dans la salle des fêtes de l’hôpital et pour marquer l’évènement à sa juste mesure, les Hospices de Strasbourg ont confié la présidence de ce jury à deux grandes figures de la sommellerie internationale : Serge Dubs, meilleur sommelier du monde en 1989 et Philippe Faure-Brac, meilleur sommelier du monde en 1992…excusez du peu !

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Discours de bienvenue par Christophe Gautier, directeur général des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg

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Philippe Faure-Brac nous parle de sa relation particulière avec les vins d’Alsace

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Serge Dubs nous brosse un portrait du millésime 2016 en Alsace

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Les « maîtres » entourés des élèves sommeliers de l’école hôtelière de Strasbourg

Composé de vignerons, de sommeliers et de non-professionnels amateurs de bon vin, le jury est chargé de sélectionner les cuvées qui seront élevées dans les foudres de cette cave prestigieuse. Patrick Aledo, l’actuel président de la SICA, insiste sur l’importance de cette dégustation : « Vous êtes les garants de la qualité de l’image des Hospices »…on va essayer de se montrer à la hauteur !

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Le jury est installé dans la salle des fêtes de l’hôpital civil.

Les 98 échantillons présentés ce jour ont été tirés sur fûts pour l’occasion et chaque tablée est invitée à statuer sur une douzaine de cuvées présentées dans des bouteilles neutres qui ne comportent que l’indication du cépage.

Notre table est présidée par Philippe Faure-Brac et notre défi du jour consiste à évaluer 12 cuvées pour choisir celles qui entreront dans ce chai historique où ils seront suivis par Pélagie Hertzog (l’œnologue de la cave des hospices) jusqu’à la mise en bouteilles.

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Les flacons qui attendent notre verdict…

Les vins sont servis un par un et dégustés à l’aveugle. Après un tour de table où chacun est invité à exprimer son ressenti, Philippe Faure-Brac propose une synthèse et une note chiffrée et procède à un vote pour savoir si l’échantillon sera gardé ou non.

Voici quelques impressions personnelles notées après la dégustation de ces 12 vins :

Sylvaner N° 2 : nez flatteur, notes amyliques et florales, léger en bouche, finale un peu amère.
Un vin déjà bien en place mais un peu trop fluet à mon goût. (noté 7/10)
Sylvaner N° 3 : expression aromatique plus mûre, fruité bien net, bouche gourmande structurée par une acidité très solide.
Des éléments constitutifs de grande qualité mais l’ensemble n’est pas encore très cohérent…ça sent le beau terroir à sylvaner ! (noté 8/10)
Sylvaner N° 4 : robe trouble, nez fermentaire (un peu mousse de bière), matière riche, encore une peu de sucre, très belle acidité qui commence à se placer.
Assez proche du sylvaner précédent mais visiblement encore en cours de fermentation c’est un vin prometteur qui mérite sa chance. (noté 7,5/10)

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…Phillipe Faure-Brac face au sylvaner N°4.

On lève le suspense :
Sylvaner 2 : sylvaner 2016 – Domaine Klipfel à Barr
Sylvaner 3 : sylvaner 2016 – Domaine Wantz à Mittelbergheim
Sylvaner 4 : sylvaner 2016 – Domaine Wantz à Mittelbergheim


Riesling N° 19 : notes mûres et légèrement amyliques sur un fond citronné, matière assez mince, acidité vive, finale bien tendue.
Un riesling classique, très droit mais un peu maigrichon (noté 6,5/10)
Riesling N° 20 : nez mûr et bien ouvert, matière ample, rondeur confortable, structure acide solide, finale sur les agrumes frais.
Le jus est riche, l’acidité est au rendez-vous mais le tout est encore très dissocié…c’est un vin qui peut profiter de quelques mois d’élevage pour s’harmoniser (noté 7/10)
Riesling N° 21 : beaux arômes d’agrumes au nez (pamplemousse), ample et généreux en bouche, acidité en place et salinité très tactile déjà bien sensible.
De beaux éléments constitutifs qui commencent à s’harmoniser…riesling très prometteur (noté 8/10)

On lève le suspense :
Riesling 19 : riesling 2016 – Cave de Beblenheim
Riesling 20 : riesling 2016 – Domaine Giesselbrecht à Dambach
Riesling 21 : riesling 2016 – Domaine Hertzog à Turkheim


Pinot Gris N° 19 : fruité délicat et fines notes fumées au nez, matière riche mais sans lourdeur, finale très sapide.
Un vin opulent mais parfaitement digeste…le pinot gris comme je l’aime (noté 8/10)
Pinot Gris N° 20 : fermé au nez, nuances aromatiques très discrètes mais pures, matière plutôt rondouillarde en bouche, finale assez courte.
Cette cuvée de pinot gris manque de tonus à mon goût mais mes co-dégustateurs on pensé qu’il méritait sa chance…why not ! (noté 7/10)
Pinot Gris N° 21 : nez discret, fruité très frais, matière svelte, acidité vive et incisive, finale bien droite.
Le jus est encore très dissocié en bouche avec une acidité un peu rustique mais on sent la promesse d’un joli pinot gris sec et digeste…mérite de profiter de la cave des Hospices pour s’affiner (noté 7,5/10)

On lève le suspense :
Pinot Gris 19 : pinot gris Stierkopf 2016 – Domaine Backert à Dorlisheim
Pinot Gris 20 : pinot gris 2016 – Cave de Hunawihr
Pinot Gris 21 : pinot gris 2016 – Domaine Muller à Marlenheim


Grand Cru N° 1 : nez très fin, notes citronnées et muscatées, matière dense, acidité bien en place et salinité stimulante en finale.
Le vin est encore en train de se construire mais on sent nettement la belle présence minérale qui signe un grand terroir…une cuvée qui inspire la confiance pour le futur (noté 8/10)
Grand Cru N° 2 : nez discret mais belle complexité, notes de fruits jaunes frais et de baies roses, équilibre confortable, matière fuselée tenue par une acidité bien souple, finale très glissante, sillage fruité et grillé.
L’expression aromatique et la structure en bouche ne nous ont pas donné de piste bien lisible sur le cépage (normal, c’est un assemblage !), mais ce vin nous donne déjà beaucoup de plaisir en montrant un beau potentiel d’évolution (noté 8/10)
Grand Cru N° 3 : nez douteux, bouche très dissociée avec un jus sucré et une acidité très mordante.
L’échantillon proposé semble défectueux (non noté)

On lève le suspense :
Grand Cru 1 : riesling Rangen 2016 – Domaine Schnebelen à Thann
Grand Cru 2 : Kaefferkopf 2016 – Domaine Kuhn à Ammerschwihr
Grand Cru 3 : pinot gris Rangen 2016 – Domaine Schnebelen à Thann

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Verdict final noté par le « maestro »

Bilan : hormis la dernière bouteille, l’ensemble des vins présentés était plus qu’honnête « pas de grands vins mais une bonne qualité générale » dira Philippe Faure-Brac pour résumer cette série ce qui fait que notre table a validé pratiquement tous les échantillons présentés.

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Serge Dubs préside la table où on sélectionne les crémants…

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…et termine la séance de dégustation par le commentaire de la meilleure cuvée effervescente du jour : le crémant du domaine Klipfel.

Notre séance de travail terminée nous nous rendons dans la cave où nous attendent une table richement garnie et une belle sélection de bouteilles des Hospices.

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Une impressionnante série de verrines préparées dans les cuisines de l’hôpital…

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...6 vins tranquilles et 2 cuvées de crémant pour arroser tout ça !

Bien évidemment, on ne vient pas dans la cave historique des Hospices de Strasbourg sans se recueillir devant le fameux vin de 1472 et personne ne dérogera à cette règle aujourd’hui d’autant plus que le plus vieux vin du monde vient d’être transvasé dans un foudre flambant neuf...silence contemplatif.

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L’ancien foudre et le nouveau qui date de 2015…

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…et deux grands connaisseurs méditatifs.

Après une petite contribution fort intéressante de l’historien Claude Muller qui a fait des recherches approfondies sur ce fameux vin et qui partage avec nous ses interrogations sur l’âge exact de ce breuvage mythique, nous sommes invités à déguster les verrines et bouchées confectionnées par les cuisiniers de l’hôpital accompagnées par quelques jolis vins d’Alsace de la gamme actuelle des Hospices de Strasbourg.

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Début des agapes dans la cave des hospices…

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…avec une belle offre vinique pour arroser tout ça !

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A la bonne vôtre !

Comme je l’ai déjà souligné en 2013 : « j’aime bien cette cave située dans le centre de la capitale alsacienne, à quelques pas de la cathédrale…et qui nous rappelle qu’il fut un temps où la viticulture et la médecine combattaient dans le même camp pour le bien-être des hommes ».
Bien évidemment, il faut rendre hommage à tous ceux qui ont œuvré pour sauver cette cave comme Philippe Junger (ancien responsable de la cave), Pierre Sparr et la trentaine de vignerons qui se sont unis pour constituer cette SICA qui fête ses 20 ans aujourd’hui…Chapeau !

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Les vieux foudres de la cave des hospices sont de véritables pièces de collections…magnifiques !

J’ai été très content de pouvoir participer à cette dégustation qui m’a permis de m’initier à cette difficile tâche qui consiste à évaluer des vins très jeunes.
J’ai bien aimé l’attitude de Philippe Faure-Brac qui a été très à l’écoute de l’avis des membres de son jury et j’ai apprécié l’ambiance très studieuse qui régnait autour de notre table et qui nous a permis de sélectionner quelques vins qui me semblaient porter de très belles promesses.

Comme l’a dit Serge Dubs « 2016 est un millésime miraculé » en Alsace et ces quelques vins goûtés en version « brut de décoffrage » ont vraiment confirmé cette impression : les jus sont riches et les grands terroirs ont développé des trames acides/salines de très belle facture…ceux qui comptaient sur une faible qualité du millésime 2016 pour trouver une raison de réduire leur budget vin d’Alsace devront attendre…

Bravo à la SICA des Hospices pour ce magnifique jubilée et merci à tous ceux qui ont œuvré pour permettre la réussite de cette belle après-midi.

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Un magnum de la cuvée des Hospitaliers pour prolonger la célébration « at home »

 

Si vous voulez en savoir plus, notamment sur l'histoire du fameux vin de 1472 je vous recommande d'aller rendre visite à Stéphane : CLIC.

 

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