Visite au domaine Ansen à Westhoffen

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Cette nouvelle sortie avec l’ami François va nous faire rencontrer un jeune vigneron de la « Couronne d’Or » que j’ai découvert à l’occasion du salon des Vins de Molsheim et dont j’avais pu goûter un très beau pinot noir « nature ».

Etabli depuis quelques années dans le domaine familial à Westhoffen, Daniel Ansen produit une belle série de vins dont on commence à parler dans les sphères œnophiles…plus de temps à perdre, il faut aller rendre visite à ce vigneron très prometteur.
Hoppla, c’est parti !

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Westhoffen…un très joli village de la Couronne d’Or !

Ingénieur-œnologue formé à Bordeaux, Daniel Ansen a parcouru le monde pour découvrir la viticulture américaine et australienne avant de revenir en Alsace.
Après avoir travaillé pour des vignerons alsaciens – notamment Seppi Landmann – Daniel Ansen décide de reprendre les vignes familiales en 2010.
Connaissant la valeur et la diversité des terroirs de Westhoffen – « ce sont des sols où on trouve des argiles, des marnes du Keuper, des grès, du calcaire du Muschelkalk, du gypse… » – ce jeune vigneron décide de faire des « vins de lieux-dits » et en 2012, il produit ses première bouteilles labellisées BIO.

Aujourd’hui, Daniel Ansen exploite 8,5 hectares de vignes répartis sur une quarantaine d’îlots « ce sont de petites parcelles, les plus importantes ne font qu’une soixantaine d’ares ».

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Le domaine Ansen est installé dans une maison « historique » de Westhoffen

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Discussion sous le soleil avec François, Daniel Ansen et Jun Takase

Le vignoble de Westhoffen est situé dans une cuvette où on trouve beaucoup de terroirs et d’expositions différentes et une grande diversité végétale. Dans cet environnement riche et diversifié, Daniel Ansen dispose d’un « terrain de jeu » unique pour créer une belle série de vins de terroir.
Avec des parents qui livraient leurs raisins à la coopérative – « il n’y avait pas de tradition familiale de vente de vin en bouteilles » – Daniel Ansen est donc parti dans cette aventure vigneronne avec une « feuille blanche » qui lui a laissé une « grande liberté d’action ».
Sa gamme comprend 4 types de vins – effervescents, rouges, blancs secs et blancs moelleux – étagée sur deux niveaux : des vins régionaux et des viens de lieux-dits nés sur des « terroirs plus intéressants ». Il propose aussi 3 cuvées « zéro sulfite » : un crémant, un pinot noir et un sylvaner de macération.
Influencé par son expérience en Australie, Daniel Ansen a choisi de boucher toutes ses bouteilles avec une capsule Stelvin « pour garantir une bonne conservation sans trop de sulfites »

Pour l’heure le domaine Ansen est orienté vers le marché export « surtout vers des pays anglophones (USA, Grande Bretagne) et le Mexique ».

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La gamme actuelle du domaine Ansen

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Jun et François en plein travail…

Riesling Lerchensand 2016 : nez vif, notes de citron frais et de groseille blanche, bouche élancée avec une acidité fine et structurante, finale bien saline.
(terroir : marnes du Keuper)
Riesling Geierstein 2014 : nez plus mûr, notes de miel de sapin sur un fond légèrement grillé, matière svelte et élégante tenue par une acidité longue et tranchante qui trace droit vers la finale, sillage sur les agrumes et la craie.
(terroir : calcaire)

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Voilà deux beaux rieslings dont l’expression aromatique et la structure acide portent bien la signature de leurs terroirs respectifs…et qui se goûtent déjà remarquablement bien à l’heure actuelle.


Crémant Struch-Brut Nature 2015 : nez floral très agréable, matière étirée, équilibre frais, mousse vive et stimulante, amers salivants et belle salinité en finale.
(100% auxerrois – non dosé, non sulfité – dégorgement 1°juin 2018)
Crémant Rosé-Brut 2016 : nez très avenant, notes de fraise et de bonbon anglais, dense et bien vineux en bouche, finale appétante avec de beaux amers.
(100% pinot noir)

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Né sur un coteau calcaire exposé au sud, ce crémant blanc « nature » est une très belle réussite dont la qualité n’a pas échappé à la presse œnophile. Le lieu-dit « Struch » est un terroir qualitatif qui donne de très beaux raisins : « des fruits bien mûrs (de 12 à 12,5°) qui n’ont pas besoin d’ajouts pour générer une belle cuvée effervescente ».
La bulle rosée est gourmande à souhait tout en révélant une certaine profondeur dans la structure. Voilà une cuvée idéale pour arroser un évènement festif…et pourquoi pas la victoire de la France en coupe du monde !


Pinot Noir Rosé 2017 : nez expressif avec des notes de fruits rouges frais, matière longiligne, équilibre frais, finale sapide et gourmande.

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Réalisé à partir de pinots noirs vendangés à maturité optimale sur 4 parcelles différentes – « il y a eu presque un mois d’intervalle entre la vendange de la parcelle la plus précoce et celle de la parcelle la plus tardive » – ce rosé séduit par son jus pur et fruité qui se laisse boire avec une facilité déconcertante. MIAM !


Pinot Noir 2017 : fruité pur au nez, matière svelte, équilibre vif, finale juteuse et sapide.
(jeunes vignes sur terroir calcaire)
Pinot Noir Steig Vieilles Vignes 2015 : nez complexe, fruits rouges et noirs frais sur un fond légèrement fumé/épicé, matière pure et concentrée en bouche, tanins soyeux, finale fruitée et bien salivante.
(vieilles vignes de plus de 50 ans sur terroir calcaro-gréseux)

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Ces deux rouges vinifiés « nature » étonnent par la précision et la pureté de leurs expressions aromatiques et séduisent par leurs matières charnues et gourmandes.
La cuvée tradition 2017 est une vraie friandise et la cuvée Steig 2015 confirme la belle impression laissée lors du salon des vins de Molsheim. MIAM !


Sylvaner 2017 : nez flatteur, palette florale très agréable, bouche toute en légèreté et en élégance qui laisse se développer une petite sensation de douceur avant de se tendre progressivement pour laisser le palais frais et dispos en finale.
Sylvaner Lerchensand 2017 : nez élégant et complexe, notes de pomme et de fleurs des prés, bouche légère mais très saline avec des amers salivants et une fine présence tannique en finale.
(macération 13 jours – zéro sulfite)

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Conditionné en bouteilles de un litre (à la demande d’un client restaurateur) le sylvaner 2017 du domaine Ansen est une vraie petite « bombinette » de fruit et de gourmandise qui glisse en bouche de façon assez « dangereuse ». MIAM !!!
A côté de cette friandise, la cuvée parcellaire du Lerchensand, vinifiée de façon originale, paraît un peu plus anguleuse mais révèle une minéralité intense qui lui donne un vrai caractère gastronomique.


Sal Weingarten 2016 : nez complexe avec un fruité discret et un fond minéral qui commence à se définir, chair assez épaisse mais équilibre très sec, finale longue avec de beaux amers et une présence saline sensible.
(2/3 pinot auxerrois + 1/3 muscat – terroir gréseux)

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Située sur les balcons exposés plein sud au dessus du village, cette parcelle au nom un peu énigmatique – « Weingarten » je comprends…mais pourquoi « Sal » – est une complantation d’auxerrois et de muscat.
Avec son expression aromatique raffinée mais qui ne laisse absolument pas deviner la présence du muscat et sa matière pleine et charnue qui m’a fait penser à un pinot gris, ce vin est un peu déroutant…mais au bout du compte il se boit avec une réel plaisir et c’est bien là l’essentiel !


Gewurztraminer Lerchensand 2015 : nez très engageant, aromatique mûre et bien complexe, bouche suave avec une matière fruitée opulente tenue par une ligne acide assez vive, finale longue et sapide avec un beau sillage épicé.
(terroir : marnes du Keuper)

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Ce gewurztraminer aromatique et appétant qui « digère » ses 25 grammes de sucres résiduels avec une grande aisance est une caresse pour les papilles…une vraie friandise en bouteille !
 

Riesling Lerchensand S.G.N. 2015 : nez exubérant sur les agrumes confits, bouche puissante avec un jus concentré équilibré par une acidité tranchante, sillage aromatique très long et belle sapidité en finale.

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Cette superbe cuvée qui allie puissance et digestibilité nous prouve une fois encore que le riesling est un cépage magique pour faire de grands liquoreux en Alsace. MIAM !

 

Fort de ses expériences dans d’autres vignobles en France ailleurs et inspiré par le travail des frères Blanck ou Barthelmé, Daniel Ansen s’appuie sur de solides compétences œnologiques et une parfaite connaissance des terroirs de Westhoffen pour réaliser des vins précis et authentiques dont on a pu apprécier la belle tenue aujourd’hui.

Sa viticulture est marquée par le souci de préserver la vie des sols, condition indispensable pour que le terroir s’exprime pleinement.
Secondé au domaine par un salarié, Daniel Ansen produit encore quelques raisins pour le négoce mais son désir de « faire son propre vin » l’a conduit à faire les investissements nécessaires pour se doter d’un outil de travail moderne et efficace qui lui permet de mettre sur le marché une très belle gamme de  dont certaines références commencent vraiment à faire parler d’elles.

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On a encore bien travaillé non !

La dégustation de la gamme Ansen m’a permis de découvrir des vins qui s’exprimaient de façon plutôt classique et d’autres de façon un peu moins conventionnelle mais toutes les cuvées présentées laissaient une belle sensation d’exigence et de maîtrise…du beau travail tout simplement !
Ses cuvées tradition parfaitement équilibrées et très faciles d’accès nous offrent un rapport Q/P tout à fait exceptionnel...avec notamment un « kilo » de sylvaner au charme irrésistible.
Les vins de lieu-dit sont plus denses avec un maille acide/saline typée et un potentiel de garde intéressant même si leur côté sociable très précoce les rend difficiles à oublier en cave…hélas !

Bref voilà un domaine hautement recommandable dirigé par un jeune vigneron compétent et passionné qui propose une série de vins très intéressants à des prix angéliques…à noter d’urgence dans vos carnets d’adresses viniques.

Merci à Daniel Ansen pour son accueil.

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