Journée dégustation au domaine de l'Oriel à Niedermorschwihr
Pour mettre à jour les fiches techniques des vins qui composent actuellement la gamme du domaine de l’Oriel, Claude et Sandrine Weinzorn m’ont invité à une séance de dégustation dans leur maison au pied du Sommerberg.
Le soleil brille, je suis en vacances et j’ai vraiment envie de faire une nouvelle petite virée dans le vignoble alsacien…direction Niedermorschwihr pour une belle journée studieuse et gourmande
Hoppla, c’est parti !
Malgré un début de dégustation très matinal, je n’ai pas eu le temps de tout goûter…la faute à une série bien trop conséquente pour un simple amateur et à une pause déjeuner prolongée à La Taverne Alsacienne d’Ingersheim.
Ceci dit on a quand même goûté et analysé une bonne partie des cuvées figurant sur le tarif 2019 du domaine de l’Oriel.
Voici le report de quelques notes personnelles sur les 13 bouteilles dégustées durant cette journée :
Edelzwicker : nez discret mais très pur, notes d’amande fraiche et de fruits blancs, jus vif et salin en bouche, finale assez courte mais avec une belle sapidité.
(12°5 – SR : 4,45 g/l – AT : 3,6 g/l)
Réalisé à partir d’un assemblage largement dominé par les pinots blancs et auxerrois associés à une petite proportion de cépages nobles, ce vin qui se déguste avec plaisir et facilité est proposé en bouteille d’un litre.
C’est un vin qui devrait couler à flots dans toutes les winstubs alsaciennes !
Pinot Blanc 2015 : fruité riche et séduisant au nez, notes de mirabelle et d’amande fraîche, bouche généreuse et puissante, finale appétente avec un beau retour aromatique sur les fruits jaunes.
(13°5 – SR : 2,3 g/l – AT : 3,07 g/l)
issu de vignes plantées sur les coteaux granitiques autour de Niedermorschwihr et d’une parcelle plus argileuse située au bas du village, ce pinot blanc à la fois suave et consistant est le compagnon de table idéal : parfait pour un apéritif bien gourmand, il sera aussi à l’aise face à un plateau de charcuteries, une quiche ou une tarte flambée.
Sylvaner 2017 : nez frais et engageant, notes citronnées et finement vanillées, bouche longiligne, très élégante, équilibre vif, finale bien saline et légèrement réglissée.
(13° – SR : 2,3 g/l – AT : 2,91 g/l)
Issue de vignes plantées sur les coteaux granitiques autour de Niedermorschwihr cette cuvée de sylvaner qui a été vinifiée et élevée en barriques, nous propose une interprétation inhabituelle mais très raffinée de ce cépage.
Ce vin très facile à boire pourra cependant tenir tête à des préparations gastronomiques assez relevées come des escargots ou des cuisses de grenouille préparées avec une sauce aillée.
Riesling 2016 : nez franc et bien ouvert, notes de citron vert et d’ananas frais sur un fond épicé et minéral, jus fruité tenu par une acidité ciselée, finale sur les zestes d’agrumes, le poivre blanc et la pierre chaude.
(13°5 – SR : 1,3 g/l – AT : 4,5 g/l)
Cette cuvée générique provient des jeunes vignes du Sommerberg et séduit immédiatement par sa belle expression aromatique et par l’énergie qui se dégage de sa présence en bouche.
On pourra servi cette petite pépite en compagnie d’un filet de sandre ou d’une noix de Saint Jacques juste snackée. MIAM !
Riesling G.C. Sommerberg 2014 : nez complexe et fringant, palette exotique proche de celle du riesling précédent avec une touche pierreuse et terpénique plus présente, matière ample et généreuse, finale puissante, salinité intense et sillage aromatique sur le citron et les plantes aromatiques.
(14° – SR : 6,8 g/l – AT : 5,6 g/l)
Avec son jus fruité très gourmand et sa belle structure minérale ce Sommerberg archétypique se goûte remarquablement bien dès aujourd’hui et peut être dégusté en compagnie de poissons nobles et de crustacés mais est également capable de faire très bonne impression face à une cuisine exotique pas trop épicée.
Riesling G.C. Sommerberg-Arnaud 2014 : nez intense et très complexe, notes d’agrumes bien mûrs (orange, pamplemousse) et de fleurs complétées par de fines touches grillées, attaque vivre puis la matière s’arrondit et se pose en bouche avec une certaine volupté, finale qui se tend progressivement grâce à un beau sillage minéral et épicé.
(13°5 – SR : 15,1 g/l – AT : 5,3 g/l)
Né sur les plus vieilles parcelles du domaine sur le coteau granitique du Sommerberg, ce riesling Grand Cru s’exprime avec une vraie gourmandise dès aujourd’hui mais la puissance de sa matière en bouche lui confère un très grand potentiel de garde.
Qu’on choisisse de le déboucher aujourd’hui ou qu’on lui accorde quelques années de vieillissement en cave, ce vin offre de très belles possibilités d’accords gastronomiques : crustacés et poissons nobles, cuisine asiatique, fromages à pâte persillée, foie gras ou dessert aux fruits.
Riesling G.C. Brand 2015 : nez ouvert et séduisant, notes d’acacia, de citronnelle, de mandarine et de pierre chaude, matière opulente tenue par une acidité large et centrée, structure souple mais finale relevée par une belle salinité.
(13°5 – SR : 8,8 g/l – AT : 3,75 g/l)
Né sur une parcelle située dans le secteur originel du Brand, ce riesling est marqué à la fois par la richesse du millésime et par la minéralité douce et profonde, propre à l’expression de ce grand terroir de Turckheim.
Ce vin demandera une cuisine raffinée à base de poissons nobles, de crustacés ou de viandes blanches.
Pinot Gris 2016 : nez fin et discret, notes de fruits jaunes frais sur un fond légèrement fumé, bouche suave et assez glissante avec une acidité structurante mais bien enrobée par un joli jus fruité, finale sapide et délicatement épicée.
(13°6 – SR : 3,5 g/l – AT : 3,5 g/l)
Ce pinot gris travaillé en vin sec est une petite friandise très agréable à boire juste pur le plaisir mais il serait vraiment dommage de ne pas exploiter sa grande polyvalence gastronomique pour tenter quelques beaux accords gustatifs : poissons de rivière, volailles rôties, veau à la crème…et peut-être même certains gibiers.
Pinot Gris G.C. Sommerberg-Les Terrasses 2016 : nez expressif et charmeur, notes de fruits et de fleurs jaunes, nuances minérales sensibles (pierre humide), matière riche et puissante en bouche, équilibre digeste, finale très douce étirée par une très belle présence saline.
(13° – SR : 43,8 g/l – AT : 3,77 g/l)
Les vignes en terrasses sur les granits du Sommerberg produisent régulièrement des raisins en surmaturité qui permettent à Claude Weinzorn d’élaborer ce pinot gris riche et complexe.
C’est un grand vin moelleux qui offre de nombreuses possibilités d’accords gustatifs : foie gras d’oie poêlé ou en terrine, cuisine asiatique, tartes aux fruits (mirabelle, abricot…).
Gewurztraminer 2016 : nez assez intense qui s’ouvre sur de belles notes épicées avant de laisser apparaître une palette fruitée sur les agrumes mûrs, attaque puissante en bouche, jus riche et concentré, finale digeste avec un long sillage poivré.
(14° – SR : 16,3 g/l – AT : 3 g/l)
Même si ce gewurztraminer expressif et charmeur se suffit presque à lui-même pour combler nos sens, il permettra aux esprits ouverts de s’aventurer dans des espaces gastronomiques encore peu fréquentés et de tenter des associations gustatives avec des plats orientaux comme un tajine à l’agneau, un poulet tandori ou un sauté de porc curry/coco.
Gewurztraminer Cuvée Claire 2017 : nez discret et raffiné, palette proche de celle du vin précédent (agrumes mûrs et épices), bouche puissante, matière opulente qui monopolise le palais sans jamais l’encombrer, texture très caressante, sillage aromatique très suave et minéralité bien salivante en finale.
(13° – SR : 32 g/l – AT : 2,51 g/l)
Charmeur et déjà très accessible ce gewurztraminer vendangé en surmaturité est un vrai bonheur liquide en bouteille.
C’est un vin qu’on peut siroter juste pour le plaisir ou qu’on servira pour accompagner des fromages de caractère (munster et bleus) ou des desserts aux fruits.
Crémant Brut : nez élégant et engageant, notes de fruits blancs et de fleurs blanches, bouche tonique et bien balancée, mousse délicate, finale vineues et appétante.
Avec son expression aromatique bien fraîche et son équilibre très guilleret en bouche ce crémant se laisse boire avec une facilité déconcertante.
Voilà une bouteille qui trouvera une place idéale à l’apéritif mais qu’on pourra aussi déboucher pour accompagner une choucroute…et peut-être même quelques fromages à croûte fleurie comme le Brie ou le Chaource.
Pinot Noir Evolution 2015 : nez profondément fruité, notes de prunelle et de cerise burlat bien mûre, bouche charnue et bien gourmande, tanins fondants, finale fraîche sur les fruits et les épices.
(13°5 – SR : 0,3 g/l – AT : 3,05 g/l)
Avec ses arômes flatteurs et sa texture veloutée en bouche, ce vin pourra être servi à tous ceux qui pensent que les pinots noirs alsaciens sont austères…pour les autres, il fera merveille à table en compagnie d’une grillade ou d’une viande mijotée.
J’ai toujours beaucoup de retrouver Claude et Sandrine dans leur maison au pied du Sommerberg pour partager quelques moments avec eux : le sourire est de rigueur et les vins sont bons…il faudrait être très difficile pour ne pas apprécier ces moments d’amitié et de gourmandise.
A côté de la dégustation d’une belle sélection de bouteilles, l’autre temps fort de la journée fut un déjeuner à « La Taverne Alsacienne » d’Ingersheim où la famille Guggenbuhl nous a régalés une fois de plus !
La pluma de porc ibérique, préparée par Alexandre Guggenbuhl, le jeune chef de la Taverne Alsacienne…
…le superbe pinot Noir « M » 2016 de Laurent Barth…
…et un café gourmand qui mérite bien son nom…on n’est jamais déçu quand on s’attable à La Taverne Alsacienne !
Aujourd’hui encore, j’ai pu goûter une gamme vinique qualitativement homogène avec des vins de cépage vifs et fruités et des vins de terroir profonds et minéraux.
Vinifiés de plus en plus secs, les cuvées élaborées par le grand Claude gagnent en pureté et expriment leur caractère minéral avec une force considérable.
Mes coups de cœur du jour :
- le riesling 2016, un vin complet et accessible qui offre un rapport Q/P vraiment inégalable
- le sylvaner 2017, un vin original et gourmand qui assume son élevage sous bois avec une parfaite aisance
- le grandissime riesling Sommerberg 2014, un vin qui justifie une fois encore son titre de cuvée emblématique du domaine de l’Oriel.
Mille mercis à Claude et Sandrine pour leur accueil.
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