Dégustation club AOC - Rieslings Grands Crus de coopératives

La séance AOC de février se situe dans la même logique que celle du début d’année puisqu’elle va nous emmener à l’étranger pour une promenade dans les vignobles du Portugal avant de nous faire revenir en Alsace pour découvrir une série de vins susceptibles de nous donner une petite idée du niveau des Grands Crus produits par nos grandes structures viticoles.

Thème 1 : une petite série de bouteilles pour découvrir les vins du Portugal
Thème 2 : les rieslings Grand Cru élaborés par les caves coopératives.

Une fois encore, la série étrangère a été composée par notre fournisseur officiel de bouteilles rares, qui a glané ses flacons au salon « Millésime Bio » de Montpellier et chez le caviste de la Vinoteca Maxima de Kehl.
La série de rieslings a été constituée par l’ami Stéphane qui a fait le tour des enseignes de grande distribution locales pour dénicher quelques jolies bouteilles mises sur le marché par ces grandes structures de production alsaciennes.

Tous les vins ont été débouchés juste avant le service et servis étiquette découverte.

Verres Royal Glass 400ml


Soirée Club AOC du 8 février 2019 à La Wantzenau


En guise de mise en bouche :

IGP Côtes Catalanes La Jasse 2017 – Domaine Gauby à Calce : notes florales et musquées très agréables à l’ouverture mais l’aromatique « nature » devient rapidement dominante (pomme blette, écorce, rafle), matière juteuse et bien équilibrée en bouche, équilibre sec, finale légèrement tannique avec des amers minéraux bien salivants.
(85% muscat à petits grains + 15% muscat d’Alexandrie – 3 semaines de macération en grappes entières – élevage : 7 mois en fûts de 500l.)

Dsc 0971

Ce blanc du Roussillon possède un jus est bien constitué qui développe une belle énergie en bouche mais hélas son expression aromatique révèle rapidement tous les travers d’un processus d’élaboration « nature » : ça sent la pomme et la rafle…et je n’arrive toujours pas à apprécier ce style de vin. Dommage !

 

Thème 2 : la production quantitative des grandes structures alsaciennes est-elle compatible avec les exigences de qualité d’un riesling Grand Cru ?


Riesling Grand Cru Sommerberg 2015 – Cave Jean Geiler à Ingersheim : nez assez discret, notes de citron frais, attaque en bouche très douce, acidité très filiforme qui n’arrive pas à équilibrer un jus moelleux mais sans énergie, finale généreuse, retour aromatique sur l’ananas frais.
(terroir : granit)
Riesling Grand Cru Brand 2014 – Cave de Turckheim : nez complexe et séduisant, notes de citron vert, de carambole et de gingembre sur un fond légèrement zesté, matière riche étirée par une acidité fine et longue, finale bien sapide, sillage frais sur le citron et les herbes aromatiques.
(terroir : granit)

Dsc 981

La série commence avec deux bouteilles dont on retrouve des exemplaires dans presque toutes les enseignes de grande distribution alsaciennes.
Ce sont avant tout des vins bien vinifiés et très faciles à boire dès aujourd’hui et si le Sommerberg 2015 manque vraiment de fond et de caractère pour justifier son statut, le riesling 2014 issu du Brand est une très belle réussite qui pourrait rivaliser avec quelques références plus réputées…et bien plus onéreuses.


Riesling Grand Cru Steinert 2014 – Cave Wolfberger à Eguisheim : nez pur mais un peu austère, notes de citron frais, de pierre chaude et de poudre de craie, matière svelte, acidité large et un peu invasive, équilibre très sec, finale assez courte mais très digeste.
(terroir : calcaire oolithique)
Riesling Grand Cru Rosacker 2017 – Cave de Hunawihr : nez discret mais très séduisant, palette florale très élégante, bouche suave et gourmande, matière assez généreuse qui enrobe une acidité bien mûre, finale longue avec une présence saline/minérale qui stimule une belle salivation.
(terroir : muschelkalk)

Dsc 0981

A côté d’un Rosacker 2017, remarquable de pureté et d’une irrésistible gourmandise, le Steinert 2014 de la maison Wolfberger à fait un peu pâle figure…sans pour autant démériter.
Voilà une doublette qui donne une interprétation tout à fait recevable d’un grand cru alsacien. Bravo !!!


Riesling Grand Cru Altenberg de Bergbieten 2012 – Cave du Roi Dagobert à Traenheim : nez complexe et fort agréable, notes d’agrumes mûrs et d’herbes aromatiques, matière assez légère en bouche, acidité très souple, finale un peu lourde malgré un petit rebond d’énergie qui ne suffit pas à créer l’équilibre.
(terroir : marno-calcaire)
Riesling Grand Cru Osterberg  2012 – Cave de Ribeauvillé : aromatique dsagréable, bouche inconsistante…bouteille défectueuse.
(terroir : marno-calcaire)

Dsc 984

La troisième doublette nous fait un peu redescendre sur terre avec une bouteille très moyenne qui manque cruellement d’énergie et une bouteille complètement flinguée qui a déçu d’autant plus qu’elle provenait d’une cave réputée pour la qualité de ses vins.
NB. La bouteille a été changée par notre caviste et cet Osterberg aura une seconde chance lors de notre prochaine réunion AOC.


Riesling Steingold 2015 – Cave de Pfaffenheim : nez frais avec une palette classique sur le citron, la pierre et la craie, attaque vive en bouche, matière assez riche, acidité bien centrée, finale épicée avec une point de chaleur alcooleuse.
(assemblage de 2 terroirs classés (Steinert et Goldert) : calcaire et marno-calcaire)
Riesling Grand Cru Schoenenbourg 2016 – Cave de Beblenheim : nez fin, complexe et engageant, notes de fruits jaunes et de fleurs blanches, matière ample avec une belle concentration, acidité minérale qui répond efficacement à la richesse du jus, finale fraîche et citronnée.
(terroir : marnes du Keuper et calcaire)

Dsc 985

Comme son nom le laisse deviner, la cuvée Steingold, créée par la cave de Pfaffenheim, provient des coteaux du Steinert et du Goldert. C’est un riesling assez consensuel, qui s’offre au dégustateur avec une belle aisance sans pour autant atteindre le niveau attendu pour un Grand Cru.
De son côté, le Schoenenbourg de la cave de Beblenheim s’et montré nettement plus à son avantage avec son aromatique très agréable et sa belle tenue en bouche.


Riesling Grand Cru Mambourg 2015 – Cave de Kientzheim-Kaysersberg : nez discret qui manque un peu de netteté (réduction ?), matière assez généreuse en bouche, équilibre très mou, finale sans beaucoup d’énergie, arômes grillés persistants.
(terroir : marno-calcaire)

Dsc 986

La série se termine par une bouteille assez décevante avec ce Grand Cru qui manque vraiment d’envergure et de tonus…mais je ne suis pas sûr que le terroir du Mambourg soit propice à la réussite de belles cuvées de riesling lors de millésimes solaires…Dommage !

 

Pour conclure :

Avec une majorité de flacons glanés dans les rayons vin de la grande distribution, Stéphane a réussi à nous concocter une série tout à fait étonnante : si on élimine la bouteille défectueuse – la seule achetée chez un caviste d’ailleurs – tous les vins dégustés ont révélé un niveau de qualité tout à fait correct…et certains ont même très largement dépassé nos espérances.

Ce sont des vins qu’on peut qualifier d’« honnêtes et marchands » et qui, au vu du prix demandé – autour de 10 euros et parfois moins –, constituent de belles opportunités d’achat pour celui qui veut encaver quelques jolies quilles alsaciennes sans se ruiner.

Mon coup de cœur du soir ira au riesling Rosacker 2017, une très grande réussite de la cave de Hunawihr…chez qui j’ai trouvé un petit air de famille avec le magnifique Rosacker 2005, encore en pleine forme aujourd’hui.
En terme de rapport Q/P, la palme revient évidemment à la bouteille de Schoenenbourg 2016, une petite friandise payée moins de 8 euros en G.D. mais avec un prix en promo à moins de 10 euros, le Brand 2014 de la cave de Turckheim mérite également de figurer dans la liste des très bonnes affaires.

Merci à Stéphane pour cette jolie série qui a donné le sourire à notre trésorier.

Et si vous voulez lire les commentaires de Stéphane allez sur son blog : CLIC

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