Dégustation club AOC - Vins rouges de Sardaigne

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Après une session délocalisée à Blienschwiller en mai, nous sommes de retour au bercail pour cette dernière réunion de la saison qui va nous emmener vers le soleil de la Méditerranée avec deux thèmes parfaits pour préparer nos futures vacances estivales...direction plein sud pour découvrir des vins qui sentent bon le sud.

Thème 1 : rouges de Sardaigne

Thème 2 : grands blancs du Roussillon

Les rouges  de Sardaigne ont été fournis par François qui a choisi de s’adresser aux cavistes d’outre-Rhin dont l’offre vinique internationale est souvent plus conséquente et plus intéressante.
Pour la série de blancs du Roussillon j’ai d’abord profité de ma tournée printanière dans le sud pour glaner quelques flacons  à la Maison des Vins de l’Espiguette avant de faire la tournée des cavistes locaux pour trouver de quoi constituer un panel représentatif de ce vignoble sudiste…mais ce ne fut pas chose facile !

Les bouteilles de vins de Sardaigne ont été débouchées et aérées 1 heure 30 avant la dégustation et servies deux par deux, étiquettes découvertes.
Les blancs du Roussillon ont été débouchés juste avant le service et servis 2 par 2, étiquettes cachées mais appellation annoncée (Côte du Roussillon, Vin de Pays des Cotes Catalanes, Collioure)

Verres Royal Glass 400ml


Soirée Club AOC du 21 juin 2019 à La Wantzenau


En guise de mise en bouche :

Riesling Vieilles Vignes 2012 – Domaine H. Metz à Blienschwiller : nez fin, palette florale et citronnée, matière en demi-corps, équilibre bien sec, finale appétante sur la menthe fraîche et les épices.

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Ce riesling Vieilles Vignes 2012 s’exprime avec moins d’éclat que le 2015 qui a fait l’unanimité lors de notre session AOC à Blienschwiller, mais reste cependant une bouteille hautement recommandable même si elle semble avoir atteint son optimum aujourd’hui.
Merci Céline pour ce joli cadeau !

Thème 1 : quelques vins rouges pour nous faire faire nos premiers pas dans le vignoble sarde.


DOC Rosso Superiore 100 Kent-Annos 2014 – Cantina Mandrolisai à Sorgono : nez intense, palette mûre et chaude sur un fond légèrement végétal, bouche assez dure, structure anguleuse, finale vive et tendue, sillage poivré.
DOC Alghero Cagnulari Arsenale 2015 – Vigne Basa à Alghero : nez intense, de fruits acidulés (griotte, airelle) à l’eau de vie, notes d’eucalyptus en fond, bouche puissante, matière vive et concentrée, tanins soyeux, belle finale, vive et mentholée.

Avec ces deux premiers flacons on sent qu’on est bien arrivé dans les vignobles du sud. Ce sont des vins chaleureux et charpentés qu’il faut apprivoiser un peu pour pouvoir les apprécier vraiment : si le 2014 est un peu sévère à l’heure actuelle, le 2015 s’exprime avec une gourmandise qui me donne envie de découvrir la suite de la série.


IGT Isola Dei Nuragui 2016 – Cantina La Giara à Usellus : nez vif avec des notes végétales assez prégnantes, attaque en bouche très franche, jus agréable et bien gourmand, acidité incisive qui domine la finale, sillage légèrement boisé.
IGT Isola Dei Nuragui 2015 – Cantina La Giara à Usellus : nez discret, palette complexe sur les petits fruits noirs et rouges et les épices, bouche puissante, finale fraîche et assez intense, sillage sur les aromates et le poivre noir sur un fond végétal.

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La seconde doublette nous propose de découvrir le même vin sur deux millésimes différents.
Ce sont deux jolies bouteilles avec des jus très riches équilibrés par une acidité assez forte : une acidité que la matière du 2015 parvient à enrober de façon très sensuelle mais qui reste saillante et tranchante sur un 2016 qu’il faudra probablement attendre encore un peu.


DOC Carignano del Sulcis Seimura Rosso 2015 – Cantina Giba à Giba : nez dominé par des arômes empyreumatiques très intenses (caoutchouc, fumé, goudron), notes végétales nobles en fond, bouche ample et charnue, équilibre très élégant, finale propre et fraîche.
DOC Cannonau di Sardegna Classico 2014 – Guiseppe Gabbas à Nuoro : nez bien mûr sur les fruits noirs confits à l’eau de vie, matière très généreuse en bouche, milieu doux et suave, équilibre flatteur, finale sapide avec de beaux amers minéraux.

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Ces deux vins réalisés à partir de cépages bien connus en Francs – carignan pour le premier et grenache noir pour le second – se sont très bien goûtés ce soir : le cannonau de 2014 s’exprime avec finesse et élégance alors que le carignano 2015 dont l’expression aromatique reste encore un peu marquée par son élevage (notes de brûlé/grillé), affirme un caractère et un potentiel de grand vin.


DOC Cannonau di Sardegna Vignaruja 2015 – Cantina da Mogoro à Mogoro : nez qui s’ouvre sur des notes de noisette grillée avant de délivrer de beaux arômes de fruits rouges mûrs, matière svelte et digeste, tanins bien fondus, finale longue et sapide.
DOC Cannonau di Sardegna Capo Ferrato-Riserva 2013 – Cantina Castiadas à Castiadas : nez surprenant sur la poire blette et la réglisse sur un fond un peu médicinal, bouche massive, structure anguleuse et équilibre très austère, finale droite avec des tanins saillants et un sillage aromatique dominé par des notes végétales (livèche, bouillon de légumes).

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Les deux dernières cuvées sont également réalisées à partir de grenache noir mais s’expriment de façon assez différente : le 2015 est sensuel et gourmand à souhait alors que le 2013 est d’un abord beaucoup moins « souriant » avec une aromatique dominée par des nuances végétales assez disgracieuses et une structure très carrée en bouche.


Pour conclure :

Avec des vignes dont l’origine remonterait à l’âge de bronze, la Sardaigne a probablement vu naître le plus vieux vin du bassin méditerranéen.
Il a pourtant fallu attendre la seconde moitié du XX° siècle pour que la notoriété de ces vins dépasse les frontières de cette petite île italienne avec la mise en œuvre d’une politique qualitative ambitieuse.

Les rouges sont réalisés principalement à partir de cannonau (grenache noir), de carignano (carignan) et quelques cépages autochtones comme le monica.
Ce sont des vins assez agréables et beaucoup plus faciles à approcher que les autres crus italiens avec qui, je l’avoue, j’ai toujours un peu de mal…
Si on excepte le dernier vin un peu trop austère à mon goût, les autres ont développé des jus consistants et charpentés mais toujours bien soyeux.
Mes coups de cœur du soir seront pour deux bouteilles nées en 2015 : Arsenale 2015 pour son équilibre et sa gourmandise et Carignano 2015 pour sa classe et son élégance qui m’ont presque fait penser à une belle quille bourguignonne.

Merci à François pour cette série qui a encore élargi notre univers œnophile.

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