Dégustation club AOC - Vins orange alsaciens

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La session d’avril du club AOC va nous faire voyager dans le vignoble français pour y découvrir des vins à base de syrah, le cépage emblématique des appellations nord-rhodaniennes…mais pas que, avant de nous faire revenir dans notre région pour un petit tour d’horizon des vins orange produits par des vignerons alsaciens.
La série de syrahs a été constituée par mes soins avec des vins sortis de ma cave et des vins achetés à La Maison des Vins de l’Espiguette.
La série de vins orange a été composée par David avec des bouteilles achetées directement chez nos vignerons et quelques bouteilles achetées chez des cavistes.

Les vins rouges ont été débouchés et transvasés dans des bouteilles neutres 2 heures avant d’être servis 2 par 2 à l’aveugle.
Les vins blancs ont été débouchés au moment de la dégustation et servis 2 par 2 étiquettes découvertes.

Verres Spiegelau-Cremona 460ml

Soirée Club AOC du 14 avril 2023 à La Wantzenau


Mise en bouche :

Puligny-Montrachet 1er Cru Les Perrières 2004 – Domaine Carillon à Puligny : nez assez discret avec une palette raffinée sur le beurre frais, l’amande et la résine, bouche ample avec un joli gras et une salinité marquée, finale agréable avec un long sillage grillé/fumé et délicatement boisé.

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Ce premier cru de Puligny sorti de la cave de l’ami Jean-Claude révèle encore une très belle énergie après une vingtaine presque sonnée.
C’est un vin issu d’un millésime un peu compliqué mais la qualité du terroir et l’expertise du vigneron ont sauvé la mise…une bien belle bouteille.


Thème 2 : drame cornélien en Alsace…« orange, oh désespoir, oh macérations ennemies… »


Alsace Schieferberg 0 2019 – Domaine Bohn à Reichsfeld : nez peu avenant à l’ouverture, notes de marc er d’allumette craquée puis développement d’une palette fruitée sur le pomelo et la fraise, bouche très droite avec une acidité vive et des tanins anguleux, finale très austère avec des amers persistants.
(50% pinot gris + 50% riesling – macération : 6 mois
Alsace Cuvée Singulier 2020 – Domaine du Rêveur à Bergheim : nez discret et frais, notes de fleurs blanche et de mirabelle, bouche élégante, longiligne et bien tendue, finale acidulée et légèrement tannique.
(50% pinot gris + 50% riesling – macération : 10 jours)

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On commence cette par deux vins qui s’expriment de façon très différente malgré un assemblage similaire : à côté de la cuvée souple et gourmande élaboreé par Mathieu Deiss et Emmanuelle Milan, la cuvée du domaine Bohn nous a vraiment secoué les papilles par sa texture rugueuse et son aromatique peu avenante en bouche…ceci dit, au vu de la durée de de phase la macération on peut penser que cette bouteille a encore besoin de quelques années en cave pour s’assagir…ou pas !


Alsace Perséphone 2020 – Domaine Hebinger à Eguisheim : nez très complexe, notes de pomme, d’épice et de cuir sur un fond végétal noble, bouche dense et bien mâchue avec une salinité marquée, finale longue et digeste.
(1/3 pinot gris du Hengst + 1/3 riesling + 1/3 gewurztraminer – macération : 15 jours).
Alsace Orange Gaulois 2020 – Domaine Bohn à Reichsfeld : nez expressif et charmeur, notes d’agrumes mûrs et d’épices douces, bouche puissante avec une matière puissante étirée par une acidité mûre et droite, finale tonique et salivante avec une belle persistance fruitée et épicée soutenue par de fins amers minéraux.
(macération de raisins entiers de gewurztraminer dans du jus de riesling

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La suite de la série nous présente deux vins très avenants avec une cuvée vinifiée par Denis Hebinger, remarquable d’équilibre mais encore un peu rugueuse en bouche à l’heure actuelle et une seconde cuvée du domaine Bohn, généreuse autant sur le plan de l’aromatique qu’au niveau de sa présence en bouche et tout ça avec une parfaite buvabilité. MIAM !


Alsace Grand Cru Gewurztraminer Steinert 2017 – Domaine Frick à Pfaffenheim : nez très discret mais d’une belle complexité, notes d’agrumes mûrs, d’épices et de poudre de craie, bouche pleine et bien charnue avec un centre très suave, finale épicée stimulée par un léger grain tannique.
(100% gewurztraminer – macération : 9 jours)
Alsace GewurztraminerPuls’art 2020 – Domaine Einhart à Rosenwiller : nez très élégant avec des notes de cône de houblon, de thé, de coing et de cannelle, bouche longiligne mais bien concentrée, finale longue et sapide.
(100% gewurztraminer – macération : 4 à 9 jours)

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On poursuit notre voyage dans le monde des vins orange avec deux beaux gewurztraminers élaborés par l’un des « pères fondateurs » du genre en Alsace, Pierre Frick et par un jeune vigneron très prometteur, Théo Einhart.
A côté d’un gewurztraminer du Steinert qui a eu besoin d’un peu de temps pour se révéler mais qui nous a impressionnés par la qualité de son jus, la cuvée vinifiée par Théo s’est montrée très convaincante avec son aromatique raffinée et sa belle présence en bouche.


Alsace Muscat Mittelweg 2020 – Domaine Gross à Gueberschwihr : nez complexe et très séduisant avec des notes florales sur un fond citronné bien frais, bouche élancée et tonique avec un équilibre très précis, salinité profonde qui se développe progressivement pour donner beaucoup de sapidité à une finale longuement aromatique
(100% muscat – macération : 3 semaines)
Alsace Grand Cru Pinot Gris Engelberg-Comme un Rouge 2019 – Domaine Bechtold à Kirchheim : nez fin et complexe, notes de fruits rouges, de grenade et d’hibiscus, bouche assez charnue avec un équilibre frais relevé par un léger grip tannique, finale salivante avec une belle persistance fumée/épicée.
(100% pinot gris – macération : 3 semaines)

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Nous terminons cette série de fort belle manière avec un muscat sublime élaboré par un vigneron que je considère comme l’un des plus pointus dans la maîtrise des macérations et par un pinot gris de l’Engelberg aussi original dans son aspect que dans son expression…deux très belles bouteilles qui méritent leur place dans toute cave d’amateur de vins d’Alsace

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On passe du jaune foncé au rouge clair…bienvenue dans le monde des vins orange.


Dans le monde des vins orange, on peut rencontrer le pire comme le meilleur car l’élaboration de ce type de vin est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît : il faut des raisins à maturité physiologique et dans un état sanitaire parfait, une hygiène en cave irréprochable et une grande maîtrise des durées de macération…bref, quand on veut vinifier des blancs comme des rouges, on prend des risques !

Ceci dit, si on excepte la cuvée Schieferberg 0 2019, vraiment pas en place ce soir, cette série concoctée par l’ami David nous a permis de découvrir des vins plutôt avenants.
Certes, ils présentaient tous des profils aromatiques et structurels plutôt atypiques mais ils ont su nous convaincre par leur complexité et leur buvabilité.

En ce qui concerne les coups de cœur du jour, la première place revient sans conteste à la cuvée Mittelweg 2019 de Vincent Gross, un muscat du Grand Cru Goldert vraiment sublimé par ce mode de vinification suivi de près par la cuvée « Orange Gaulois » du domaine Bohn avec cette fusion réussie entre deux grands cépages alsaciens.

Merci à David de nous avoir proposé cette jolie série.

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