Dégustation club AOC - Rouges d'Argentine

Club A.O.C.
Rouges d’Argentine et verticale de Clos Gaensbronnel


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Le superbe espace de dégustation du domaine Hering.

La session AOC du mois d’avril 2015 sera la seule réunion délocalisée de cette saison 2014/2015 puisqu’elle se déroulera dans la salle de dégustation du domaine Hering à Barr pour nous permettre d’aborder deux nouveaux thèmes particulièrement intéressants :

- Thème 1 : découverte de quelques vins rouges d’Argentine.

- Thème 2 : verticale de gewurztraminers du Clos Gaensbronnel.

La série argentine a été constituée par Stefan avec une sélection de vins achetés pour la plupart chez des cavistes en ligne.
Bien évidemment, c’est Jean-Daniel Hering qui sélectionnera les gewurztraminers Clos Gaensbronnel qui composeront cette verticale qui s’annonce d’ores et déjà mémorable.

Hoppla, c’est parti !

Les bouteilles de rouges ont été débouchées avant dégustation et servies deux par deux à l’aveugle.
Les gewurztraminers blancs ont été débouchés juste avant dégustation et servis deux par deux, étiquettes découvertes.
Verres Spiegelau Authentis 01

Soirée Club AOC du 24 avril 2015 à Barr


Profitant des derniers rayons du soleil qui a brillé généreusement sur le Kirchberg aujourd’hui, Jean-Daniel nous propose de commencer cette session AOC par une visite du fameux Clos Gaensbronnel qui se situe à quelques pas de notre salle de dégustation.

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Petite leçon d’histoire et de géologie au pied du Clos Gaensbronnel.


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La partie ouest du Clos.


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Retour au caveau par le jardin de la maison.


En guise de mise en bouche : match Alsace-Argentine

Crémant Prestige – Domaine Hering à Barr : fin et délicat avec des notes de fruits à chair blanche et de fraise des bois, matière élancée, belle vinosité, bulle très fine, finale fraîche et salivante.
(100% pinot noir)
Domiciano Extra Brut – Bodega Rio Dulce à Mendoza : nez très démonstratif, fruité mûr, notes de poudre à canon et fumé léger, matière charnue, sensation de moelleux en milieu de bouche, bulle un peu grossière, quelques amers en finale.
(85% chardonnay + 15% pinot noir)

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La bulle argentine est très flatteuse mais donne un peu dans le « too much » en laissant finalement une impression de manque d’harmonie. Plus discrète mais plus élégante, la cuvée Prestige de la maison Hering se positionne comme un beau crémant de gastronomie. Pour moi, ça fait 1-0 pour la France !



Thème 1 : une série argentine pas mal (bec) du tout…

Beatum – Rosé de Malbec 2012 – Bodega Dolium – Mendoza : nez peu agréable en attaque, notes de racine, de betterave rouge, petits fruits rouges discrets à l’aération, matière légère et souple en bouche, finale légèrement amère avec une légère touche mentholée.
(100% malbec).
Postales del fin del Mundo 2014 – Bodega del fin del mundo – Patagonie : notes métalliques à l’ouverture (réduction) puis palette plus avenante sur la réglisse, les fruits noirs, la terre humide, bouche charnue avec des tanins souples, texture soyeuse, finale un peu amère et chaude avec un sillage sur le zan.
(malbec + cabernet sauvignon).

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Avec son aromatique dominée par des notes végétales et terreuses et sa structure assez austère en bouche, le rosé de malbec ne m’a pas vraiment convaincu.
L’intrus géographique du bout du monde – les autres vins viennent tous de la région de Mendoza) – s’est montré un peu plus avenant mais à vrai dire ce n’est pas cette bouteille qui me fera oublier ma phobie de l’avion pour aller visiter ce vignoble aux confins de l’Amérique du sud.



Urban Uco 2012 – Bodega O. Fournier – Mendoza : nez séduisant sur les agrumes mûrs et les épices douces, matière assez riche en bouche mais tenue par une belle ligne acide, toucher soyeux, finale qui laisse une impression de souplesse bien agréable.
(100% malbec).
La Linda 2013 – Bodega L. Bosca – Mendoza : nez complexe mais encore un peu brouillé avec une marque d’élevage assez présente, des nuances végétales qui dominent encore un fruité bien timide, en bouche la matière est plus carré mais sans pour autant montrer des angles saillants, finale austère.
(100% malbec).

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Ces deux bouteilles présentent une caractéristique remarquable propre aux vins argentins : ils sont réalisés à partir de raisins malbec issus de terroirs d’altitude (1200m pour le premier et 1000m pour le second).
La cuvée La Linda visiblement trop jeune se cherche encore à l’heure actuelle mais j’aurais tendance à être optimiste quant à son évolution. De son côté Urban Uco se laisse approcher avec une grande facilité en montrant une jolie gourmandise. Belle bouteille !


Catena 2012 – Catena Zapata Family Vineyards – Mendoza : belle finesse aromatique, fruité mûr et élevage classieux, présence en bouche très séduisante, matière juteuse délicatement acidulée, finale fraîche et longueur moyenne.
(100% malbec).
Cahors  La Roque 2012 – Mas del Périé à Trespoux-Rassiels : nez peu engageant – à vrai dire, j’ai hésité avant de porter le verre à la bouche – réduction intense et tenace, notes de volatile, le fruité (framboise) se révèle timidement après une très longue oxygénation, matière ample, concentrée, tannins serrés mais assez fins qui sèchent un peu en finale.
(100% malbec).

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Travaillé en biodynamie et très faiblement protégé par le SO2, l’intrus de cahors a fait l’unanimité contre lui, la faute à une expression aromatique vraiment désagréable et à une présence très rustique en bouche. Face à ce vin qu’on a visiblement dérangé dans une très mauvaise phase (je l’avais bien mieux goûté en 2014), le Catena tout en fruit et en sensualité n’a eu aucun mal à obtenir un plébiscite.


Salentein Barrel Selection 2013 – Bodega Salentein – Mendoza : nez riche et généreux, notes d’élevage assez présentes, fruité discret, petite touche de pain d’épice et un côté un peu végétal en fond, volume conséquent mais silhouette assez anguleuse, finale fraîche, presque nerveuse, sillage boisé assez fort.
(100% malbec).
Clos de los Siete 2010 – Mendoza : expression aromatique flatteuse, fruité mûr et élevage bien intégré, belle impression de rondeur et d’équilibre en bouche, trame tannique fine et soyeuse, finale nette et très sapide.
(57% malbec + 18% merlot + 14% cabernet sauvignon + 9% syrah + 2% petit verdot).

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Les deux derniers vins de la série présentent des profils très différents : à côté du Clos de los Siete où on sent la patte de velours de Michel Rolland, le malbec de Salentein semble plus terrien mais peut-être plus authentique.
Une doublette de grande qualité qui nous fait entrevoir toutes les potentialités de ces terroirs lointains.


Pour conclure :

- Quoiqu’on en pense, mon indécrottable chauvinisme pinardier ne m’empêche pas d’attendre avec une grande impatience ces sessions AOC qui nous font voyager dans les vignobles du monde. J’apprécie vraiment, et de plus en plus, ces rendez-vous un peu exotiques où je peux compléter ma culture vinique et parfois, mettre à mal certaines idées reçues sur la nature et la qualité des vins produits en dehors de nos frontières…J’ai comme l’idée que les programmes du club AOC vont s’internationaliser de plus en plus !

- L’Argentine est le premier producteur de vins d’Amérique du sud et le 5° producteur mondial avec un volume annuel moyen de 15 millions d’hectolitres. Les régions viticoles argentines sont alignées sur 1700 kilomètres du nord au sud au pied de la Cordillère des Andes. Ces vignobles situés à des altitudes incroyables (de 700 à 1700 mètres…et parfois plus !) se sont implantés dans les vallées andines ou sur les plateaux proche de la montagne.
Ses principales régions viticoles sont : Cafayate, La Rioja, San Juan, Mendoza et Rio Negro (du nord au sud).
La province de Mendoza est reconnue comme l’une des huit meilleures régions viticoles du monde…bien évidemment c’est dans ce secteur que l’ami Stefan a décidé de sélectionner la majeure partie des bouteilles présentées ce soir. Bravo !

- Ces vins nés sur des terres d’altitude très arides où l’irrigation est nécessaire (et autorisées) se caractérisent par leur personnalité complexe qui allie un côté solaire flatteur et généreux et un côté montagnard plus rude et plus difficile d’accès.
Même s’ils ont été bus un peu jeunes pour la plupart d’entre eux, ces rouges très bien travaillés témoignent de la grande compétence des vignerons argentins et du potentiel exceptionnel de ces terroirs uniques.
Dans cette série, Catena 2012 semble le plus en place et s’impose pour moi comme le coup de cœur de cette sélection

Carte argentine
…et une petite carte pour finir.

- Merci à Stefan pour cette série très dépaysante et vivement la saison prochaine, qu’on déguste quelques blancs australiens !

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