Périple savoyard 2019 : visite au domaine Giachino à Chapareillan


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Le lac de Saint André, la Savoyarde et les coteaux de Chignin et Montmélian…c’est beau non !

Après deux expériences tout à fait intéressantes (en 2017 et 2018), cette tournée dans le vignoble savoyard est en passe de prendre une place attitrée dans mon agenda estival.
En effet, cette année encore j’ai choisi de passer quelques jours en Savoie pour profiter de cette région juste magnifique dans laquelle, ce qui ne gâte rien, on trouve de plus en plus de très bons vignerons.
Histoire de compléter mon carnet d’adresses viniques je vais programmer deux visites dans des domaines dont j’ai déjà beaucoup entendu parler mais que je ne connais pas vraiment : le domaine Giachino à Chapareillan et le domaine Curtet à Motz
Hoppla, c’est parti !


Domaine Giachino à Chapareillan

 
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Comme en 2018, c’est encore près du mont Granier que je vais faire une petite étape vinique.

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L’entrée du domaine Giachino…un domaine bien caché dans le hameau de La Palud

Après quelques jours en Ardèche et une jolie série de visites dans la vallée du Rhône, je me retrouve dans ces paysages montagnards que j’aime toujours autant pour aller visiter ce domaine viticole établi dans un hameau situé sur la route qui mène au col du Granier.
En plus de la découverte d’une nouvelle adresse vinique, je vais également avoir le plaisir de retrouver mon ami Eric, un collègue qui réside sur les hauteurs de Chambéry et que je n’ai pas revu depuis près de 15 ans…une cave avec plein de bons vins, voilà un bel endroit pour célébrer des retrouvailles !

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La maison de la famille Giachino

En 1988 Frédéric Giachino décide de reprendre les vignes de son grand-père pour créer un domaine viticole dans le petit hameau de La Palud situé près du village de Chapareillan.
Il a été rejoint quelques années plus tard par son frère David puis par son fils Clément et aujourd’hui ce « triumvirat » gère un domaine d’une quinzaine d’hectares avec 9 hectares sur les villages de Chapareillan, d’Apremont et des Marches et 6,5 hectares de vignes reprises à Michel Grisard, l’un des pionniers de la viticulture biologique en Savoie.

Depuis 2006, les vignes du domaine Giachino sont travaillées en viticulture biologique puis quelques années plus tard, ces vignerons décident d’aller encore un peu plus loin dans le respect de la nature et des terroirs en passant à la culture biodynamique.
En plus des produits classiques de la biodynamie (silice et bouse de corne) les Giachino utilisent des décoctions et des huiles essentielles « pour intervenir en cas d’urgence seulement ».

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David Giachino qui montre une décoction de valériane à mon ami Eric… « une préparation utilisée pour calmer la vigne après un stress »

En cave, les vinifications se font sans intrants et avec un minimum d’interventions. Les élevages se déroulent dans des contenants adaptés à chaque cuvée : cuve inox, cuve tronconique, barriques et demi-muids, jarre en grès…

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La cave du domaine Giachino avec des cuves inox, des fûts…

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…une cuve tronconique…

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…et une jarre en grès.

Les vins du domaine Giachino sont généralement élaborés sans soufre mais « nous sulfitons à minima en cas de nécessité » : en tous cas les dosages de SO2 mesurés dans les différentes cuvées révèlent des valeurs compatible avec le cahier de charge d’un vin « naturel » (moins de 30 mg/l).

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David Giachino qui nous présente ses vins

Les différentes cuvées signées Giachino naissent sur des coteaux recouverts d’éboulis calcaires provenant du Mont Granier…un terroir engendré par une terrible catastrophe naturelle survenue en 1248 : 500 millions de mètres cube de roche se sont décrochés de la montagne en engloutissant 5 villages.

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La statue dorée de Notre Dame de Myans érigée pour remercier la vierge d’avoir protégé ce village.

Les vins du Prieuré Saint Christophe sont issus de coteaux abrupts situés sur les flancs de la Combe de Savoie au dessus des villages d’Arbin et de Freterive.
Les sols sont composés de limons, d’alluvions et d’éboulis argilo-calcaires.

Allez on en goûte !

Savoie Monfarina 2018 : nez vif et engageant, notes de citron et de feuille de cassis avec de fines nuances exotiques en fond, bouche légère avec un équilibre très droit et une salinité bien marquée, finale légère et sapide avec un beau sillage fruité et minéral.
(85% jacquère + 15% verdesse et mondeuse blanche)
Avec son aromatique séduisante et don équilibre très guilleret en bouche, cet assemblage de cépages montagnards est une petite friandise vinique faite pour des rencontres conviviales autour d’un plateau de fromages et de charcuteries savoyardes.

Roussette de Savoie Altesse 2018 : nez plus discret, palette raffinée sur le coing frai et le miel de forêt, matière plus ample avec un cœur de bouche très suave, texture grasse mais présence saline déjà bien sensible, finale vive et stimulante.
(100% altesse)
Voilà une altesse qui assume son caractère généreux tout en gardant un équilibre très digeste grâce à une trame minérale puissante...voilà une bouteille qui se plaira en compagnie de quelques poissons de rivière grillés ou en sauce mais qui pourra également être appréciée seule…juste pour le plaisir !

Roussette de Savoie Domaine du Prieuré Saint Christophe 2017 : nez fin et complexe, notes de fruits blancs et de fleurs sur un fond finement boisé, matière charnue avec un joli gras équilibré par une salinité puissante, finale longue sur la résine et le miel floral.
(100% altesse)
Cette roussette élevée en barriques (12 mois) puis en cuve (6 mois), marque une petite rupture stylistique avec les 2 premiers vins mais les Giachino ont choisi de respecter la tradition établie par Michel Grisard en cherchant un peu plus de maturité et en utilisant davantage le bois dans la vinification et l’élevage.
Personnellement j’aime beaucoup cette cuvée pleine de classe et de gourmandise !

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Savoie Marius et Simone 2018 : nez expressif et complexe, notes de zestes d’agrumes, de fruits secs et d’écorce pilée, bouche charnue et mâchue, finale sapide et légèrement tannique avec une jolie présence épicée.
(100% jacquère).
Réalisée à partir de raisins macérés en grappes entières durant un mois avant d’être pressés, cette cuvée a bénéficié d’un élevage en barriques (50%) et en amphores (50%).
C’est une interprétation intéressante et originale de ce cépage qui prend là une dimension qu’on ne lui connaît pas forcément…mais en ce qui me concerne, je ne suis pas trop fan mais je suis sûr que les amateurs du genre seront comblés.

Savoie Giac’Potes 2018 : nez ouvert sur les fruits noirs acidulés, la craie et la terre humide, attaque souple et gourmande, milieu de bouche qui gagne en puissance avec une acidité très tonique et des tanins très fins mais structurants, finale longue et fraîche sur la cerise noire et le poivre.
(50% mondeuse + 50% gamay)
Avec le gamay qui apporte du fruit et de l’acidité et la mondeuse qui apporte de la chair et de la structure, cette cuvée d’assemblage est conçue pour une tablée festive garnie de charcuteries et de fromages savoyards…bref, c’est un joli vin de copains !

Savoie Black Jack 2018 : nez ouvert et flatteur, notes de mûre et de cerise noire confites sur un fond d’épices, matière consistante en bouche avec une charpente solide et une belle profondeur, tanins assez fermes, finale un peu austère.
(100% mondeuse)
Cette parcelle de mondeuse située sur un coteau coté Chartreuse, a généré un vin musculeux et solidement charpenté qui aura besoin d’un peu de temps pour se poser mais je pense que l’amateur impatient pourra le déguster dès aujourd’hui en compagnie de plats à base de gibier ou avec une viande mijotée en sauce.

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Vin de France Ma Douce 2018 : nez flatteur et engageant, palette complexe sur les fruits noirs, les épices douces, la réglisse…, bouche riche et gourmande avec un centre qui laisse une petite impression de sucrosité, finale vive et appétante tenue par une acidité longue et persistante.
(1/3 mondeuse + 1/3 persan + 1/3 douce noire)
Cet assemblage original convoque les 3 cépages les plus importants dans l’histoire du vignoble savoyard : le persan « le cépage historiquement le plus important en Maurienne », la douce noire « un cépage très fruité qui produisait le petit vin de tous les jours…celui qu’on emportait pour aller au travail » et la mondeuse « un cépage qui était beaucoup moins cultivé en ces temps là ».
C’est un vin robuste mais avec un caractère particulièrement sociable qui se déguste déjà très bien aujourd’hui. MIAM !

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Savoie Domaine du Prieuré Saint Christophe 2017 : nez profond et racé, notes de cerise noire, de poivre vert et de bâton de réglisse, matière concentrée organisée autour d’une belle charpente acide/tannique, finale sapide et persistante avec un sillage minéral et épicé.
(100% mondeuse)
Le dernier rouge de la série provient d’une parcelle de mondeuse située sur Arbin et Freterive et à l’instar de la cuvée de roussette du Prieuré Saint Christophe, ce vin se distingue de ses partenaires de cave par un supplément d’extraction et un élevage sous bois plus ambitieux.
C’est une bouteille de haute tenue pour la garde et la gastronomie…j’adore !

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J’attendais beaucoup de cette visite au domaine Giachino et je n’ai pas été déçu : ces vignerons font un travail en tous points remarquable pour mettre en lumière la qualité de ces beaux terroirs savoyards et produire une série de cuvées de très belle tenue.
Leur viticulture est vertueuse et leurs pratiques en cave sont pensées pour permettre à chaque cuvée d’exprimer leur identité variétale et minérale avec une parfaite authenticité.

Facilement reconnaissables à leurs étiquettes originales créées par un artiste local et rappelant l’univers de la BD, les vins signés Giachino sont purs et précis avec de belles expressions fruitées, des structures ciselées et des finales marquées par de très belles présences minérales.
Les cuvées du Prieuré Saint Christophe sortent un peu de la ligne esthétique du domaine en nous proposant un style plus généreux avec des vins qui ont bénéficié d’un élevage raffiné et qui disposent d’un potentiel de garde plus important…ce sont deux bouteilles qui enrichissent la gamme du domaine tout en marquant le respect pour le travail de Michel Grisard.

Merci à David Giachino pour son accueil.

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Les vignes qui regardent le massif de la Chartreuse

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Le vignoble vu des hauteurs de Chapareillan…avec le massif de la Savoyarde et le vignoble de Chignin au second plan.

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