Pèlerinage des vignerons aux Trois Epis


Depuis le temps que j’utilise ce terme de façon abusive pour titrer mes articles consacrés à mes escapades œnophiles en Bourgogne, Claude Weinzorn m’a offert l’occasion de participer enfin à un vrai « pèlerinage » en me proposant de l’accompagner au Sanctuaire de Notre Dame des Trois Epis où les vignerons de Niedermorschwir, Ammerschwihr et Turkheim ont pris l’habitude de rendre hommage à la Vierge Marie qui est apparue à un forgeron d’Orbey en mai 1491.
Comme tous ceux qui me connaissent un peu le savent, je ne suis qu’un piètre adepte de dévotions religieuses et de bigoteries de tout poil mais je reste profondément attaché aux manifestations traditionnelles qui constituent à mon sens le fondement de notre identité culturelle et qu’il faut défendre et conserver à tout prix.
Je vais donc braver la tempête de neige de ce matin de fin décembre pour aller du côté du vignoble colmarien rejoindre les vignerons et processionner avec eux sur les hauteurs de la station climatique des Trois Epis.
Hoppla, c’est parti !

Dsc 1941
Première neige sur le Sommerberg

Après une grimpette de quelques kilomètres sur les lacets enneigés de la route qui conduit aux Trois Epis, nous nous retrouvons devant la chapelle de l’Apparition avec les délégations vigneronnes des 3 villages.

Dsc 1931
La chapelle des Trois Epis.


Dsc 1902
Rassemblement des vignerons devant la chapelle.


Dsc 1903
Ceux d’Ammerschwihr…


Dsc 1904
…ceux de Niedermorschwihr et de Turkheim.


Dsc 1906
Le Chanoine François Geissler saluant l’assemblée.


Dsc 1908
Les bouteilles offertes par les vignerons d’Ammerschwihr…


Dsc 1909
…et celles apportées par les vignerons de Turkheim et de Niedermorschwihr.

La cérémonie débute dans la chapelle pour un hommage à la Vierge Marie, puis le cortège se forme et se met en route pour rejoindre l’Eglise de l’Annonciation, un édifice aux formes très modernes inauguré en 1968.

Dsc 1910
Salutation à la Vierge dans l’ancienne chapelle…


Dsc 1914
…et procession vers l’Eglise

Une dizaine d’ecclésiastiques de la congrégation des « Pères Rédempteurs » participent à la célébration d’une messe où les offrandes liquides et les outils des vignerons sont bénis…après quelques millésimes compliqués en Alsace, une protection divine ne sera peut-être pas inutile pour l’année 2015 !

Dsc 1924
La nef et le choeur de l’Eglise de l’Annonciation.


Dsc 1920
La statue de Saint Urbain veille sur le vin et les outils traditionnels des vignerons.


Dsc 1928
Le vin pour l’Eucharistie est offert par les vignerons des trois villages…et c’est du 2014 !


Dsc 1929
Le tonnelet de Claude Weinzorn contenant un gewurztraminer de 2014 qui vient d’être béni...si avec ça il ne réussit pas son millésime !

La fin de la matinée est réservée à des activités plus païennes puisque tous les participants se retrouvent dans la une grands salle de réception pour une dégustation de kougelhopf et de bredela de Noël accompagnés par les crus alsaciens qui viennent d’être consacrés…Alleluia !!!

Dsc 1933
La table de Niedermorschwihr se prépare…


Dsc 1934
…comme celle d’Ammerschwihr…


Dsc 1935
…et de Turkheim.


Dsc 1937
Bien que les pèlerins des Trois Epis apprécient la nourriture spirituelle ils ne négligent pas pour autant les plaisirs terrestres…Santé !


Dsc 1939
La sélection de Niedermorschwihr…MIAM !

A l’heure ou les nouveaux talibans de la laïcité pratiquent allègrement l’amalgame entre tradition et religion, j’ai pris un réel plaisir à accompagner ces vignerons dans cette manifestation certes un peu mystique mais surtout sympathique et conviviale.
Ces travailleurs de la vigne, qui ne voient pas tous leur métier de la même façon, ont pourtant partagé un moment de ferveur et d’amitié sincère sous le patronage de ce personnage de la foi catholique qui a marqué l’histoire de leurs villages respectifs (pour Niedermorschwihr, j’en ai parlé ICI)

Dsc 1912
Marie tenant trois épis de blé…au cœur de la légende fondatrice de Niedermorschwihr.

Rassurez-vous, ma participation à ce pèlerinage ne me fera pas renoncer à mes convictions profondes qui me tiennent très éloigné de toute obédience religieuse…mais cela ne m’empêchera pas de respecter ce le lien entre le vin et le sacré qui remonte presque aux origines de l’histoire humaine. Lisez ou relisez Jean Robert Pitte (Le désir du vin à la conquête du monde).

Merci à Claude Weinzorn de m’avoir convié à cette fête.

Dsc 1901
J’ai le tablier des vignerons de Niedermorschwihr…trop fier !


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