Ce petit compte-rendu est destiné à partager avec vous un instant de convivialité où quelques bouteilles ont été débouchées et dégustées sans prises de notes : les commentaires sont rédigés à postériori en se basant sur des sensations en mémoire et (si possible) sur une nouvelle dégustation des fonds de bouteilles.
Apéritif :
Champagne 1°Cru R-Extra Brut – Veuve Fourny à Vertus : nez très engageant sur le beurre frais et la poudre d’amande, matière ample et structurée par une acidité bien mature, mousse crémeuse, finale appétante avec de beaux amers minéraux.
(100% chardonnay – élevage : 18 mois sur lies en fûts + 4 ans en bouteilles sur lattes – dosage : 3 à 4 g/l)
Voilà un champagne absolument magnifique qui prouve qu’un jus bien né et bien élevé n’a pas besoin d’artifices pour nous procurer un maximum de plaisir.
Mon rayonnage de champagne bien vide me dit qu’il faut que je programme très vite une visite dans cette région et cette bouteille me rappelle qu’une visite au domaine de la Veuve Fourny est vraiment indispensable.
Entrée : velouté de lentilles aux châtaignes et aux crevettes.
Riesling Grand Cru Vorbourg 2012 – Domaine Muré à Rouffach : nez droit et austère, notes de pamplemousse sur un fond minéral et balsamique, bouche puissante avec une matière ample et consistante tenue par une acidité solide mais bien mûre, amers nobles et salinité intense en finale.
Avec son tempérament plein de fougue et son empreinte minérale très marquée, ce riesling est presque encore un peu jeune pour être dégusté seul mais avec ce plat « terre-mer » aux saveurs très douces, le vin s’est bien assagi : les angles de sa structure se son arrondis et son expression aromatique s’est épanouie.
Voilà un accord un peu surprenant mais tout à fait réussi qui révèle une fois de plus le potentiel gastronomique des grands rieslings alsaciens.
Plat : daube de bœuf à la provençale
Vacqueyras Les 2 Monardes 2015 – Domaine de la Monardière à Vacqueyras : nez riche et sudiste sur les fruits noirs bien mûrs, la fraise écrasée et les herbes de garrigue, matière opulente mais très digeste, finale assez pointue qui laisse le palais frais et dispos, prêt pour accueillir une nouvelle lampée…
Ce Vacqueyras qui récite sa partition sudiste sans bégayer se livre avec une franchise et une gourmandise tout à fait réjouissantes. MIAM !
Face à ce vin qui peut se déguster parfaitement bien tout seul, j’ai choisi d’assurer avec un accord évident et naturel sur un plat qui fleurait bon la Provence…joli mariage sans surprise (et sans risque) dans une ambiance gustative méridionale.
Dessert : panna cotta noix de coco et ananas rôti.
Pfalz VDP Erste Lage Mandelring Scheurebe Auslese 2015 – Weingut Müller-Catoir à Haard : ananas rôti et mangue bien mûre au nez, jus généreux et très gourmand en bouche, texture épaisse, finale étirée par une ligne acide acérée, sillage fruité très long, belle sapidité.
Ce liquoreux allemand réalisé à partir d’un cépage crée à partir d’une hybridation de riesling, possède cet équilibre très particulier – un faible degré alcoolique (9,5°), une sucrosité importante et une acidité particulièrement virulente – qui en fait un partenaire idéal pour donner la réplique à des desserts à base de fruits exotiques et d’épices douces. MIAM !