Dans la série « choc des cultures » commencée le mois dernier, la réunion AOC de novembre nous proposera une nouvelle association de thèmes vraiment différents :
- une dégustation verticale de 6 millésimes de Mâcon Pierreclos signés Guffens
- une découverte des vins de Moldavie
Stéphane a prélevé les 6 bouteilles de Guffens dans sa réserve personnelle pour nous proposer cette petite verticale qui couvrira une décennie en commençant par 2013 pour finir par 2004.
Pour la seconde série, notre juriste-pianiste-dégustateur moldave a préparé une série comptant une petite dizaine de flacons pour nous emmener en promenade dans les vignobles de son pays natal.
Les blancs ont été débouchés une demi-heure avant leur dégustation et servis un par un, du plus jeune au plus vieux.
Les rouges moldaves on été débouchés une bonne heure avant le service et les blancs ont été ouvert au dernier moment.
Les vins ont été goûtés 2 par 2 étiquette découverte.
Verres Spiegelau Authentis 01
Soirée Club AOC du 4 novembre 2016 à La Wantzenau
En guise de mise en bouche :
Sylvaner Grand Cru Zotzenberg 2011 – Domaine Rieffel à Mittelbergheim : nez ouvert et très avenant, notes de foin, de mandarine et de miel de fleurs, attaque très douce, matière souple et suave avec un joli développement aromatique sur les agrumes (toujours de la mandarine), salinité bien présente qui apporte fraîcheur et digestibilité à la finale.
Avec sa matière riche et fruitée et sa belle salinité qui structure et tend la finale, ce beau sylvaner a un peu dérouté l’assemblée : c’est un vin bien complet et profondément minéral qui révèle la qualité de ce terroir de Mittelbergheim mais aussi le talent de vinificateur de Lucas Rieffel.
Thème 1
Petit retour historique sur le travail d’un grand vigneron mâconnais
Mâcon-Pierreclos Le Chavigne 2013 : notes grillées et boisé noble au nez, attaque délicate en bouche, structure longiligne avec une acidité qui monte en puissance progressivement mais en restant très pacifique, finale nette et fraîche mais un peu courte.
Mâcon-Pierreclos Tri de Chavigne 2012 : olfaction discrète et raffinée, notes de pierre à feu et boisé noble, bouche droite et tendue, structure étirée, finale un peu austère mais très belle empreinte minérale.
Les deux premières bouteilles de cette série nous invitent dans l’univers esthétique des vins de Jean-Marie Guffens : des matières élégantes, des acidités matures et bien droites et des élevages ambitieux qui marquent l’expression aromatique de ces deux premières cuvées bues un peu jeunes mais pleines de belles promesses.
Mâcon-Pierreclos Tri de Chavigne 2010 : olfaction pure et fraîche, notes de citron et de mélisse sur un fond légèrement boisé, matière svelte et ciselée, salinité bien marquée en finale, retour aromatique long, fumé et vanillé.
Mâcon-Pierreclos Le Chavigne 2008 : nez discret sur la poire verte et les agrumes, fines nuances crayeuses en fond, bouche élégante, structure bien verticale, équilibre frais, finale longue et complexe, notes de pamplemousse, de poudre de craie et légère touche fumée.
Les deux vins suivants nous révèlent un style comparable à celui des deux jeunots de la paire précédente - tenue en bouche bien droite et équilibre d’une précision millimétrée – mais ces cuvées âgées de 6 et 8 ans ont clairement profité de ces quelques années de garde supplémentaires pour complexifier leurs expressions aromatiques et finir de digérer leur élevage en fûts…le 2008 est à point !
Mâcon-Pierreclos 1° Jus de Chavigne 2006 : nez épanoui et très charmeur, notes florales (acacia) sur un fond légèrement torréfié, matière ample et bien concentrée, acidité solide et bien mature, finale fraîche et nette avec une petite touche boisée.
Mâcon-Pierreclos Le Chavigne 2004 : olfaction très agréable mais avec un registre un peu surprenant sur les céréales et les épices douces, matière svelte, équilibre frais, fine trame tannique et finale délicatement épicée.
Avec 10 années et plus au compteur les deux dernières bouteilles de cette courte série m’ont séduit par leur belle prestance et leur énergie encore très juvénile : le 2006 est plutôt généreux mais d’une parfaite gourmandise alors que le 2004, que je n’attendais vraiment pas à ce niveau, m’a étonné par sa pureté et sa finesse. MIAM !
Pour conclure :
- en tant qu’amateur de longue date des chardonnays du mâconnais, j’étais vraiment impatient de découvrir cette série de bouteilles produites par un vigneron qu’on considère généralement comme le plus grand de cette région de Bourgogne.
- ces 6 bouteilles ont montré une belle homogénéité stylistique et un niveau de qualité tout à fait satisfaisant : les expressions aromatiques sont raffinées, les matières ciselées avec une grande finesse et les équilibres toujours très droits. Les dégustateurs sensibles aux goûts boisés trouveront les finales des vins jeunes un peu trop marquées par l’élevage mais avec l’âge ils constateront que cette prise de bois est parfaitement adaptée à la puissance des jus.
En ce qui me concerne, j’ai bien aimé les deux versions…mais je ne suis que rarement gêné par des notes boisées.
Malgré tout, ce sera le 2008 avec son élevage parfaitement fondu que je choisirai comme mon coup de cœur du soir.
- Mille mercis à l’ami Stéphane qui nous a encore gratifiés d’une belle série de quilles tirées de sa réserve personnelle.
NB : Stéphane a également commenté cette série sur son blog alors si vous voulez connaître ses appréciations : CLIC.
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