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Dégustation club AOC - Les bières belges
Après une première incursion réussie dans le monde des mousses céréalières, le club A.O.C. a demandé à son « spécialiste es bières » de concevoir une sérié dédiée à la production brassicole belge.
La sélection du soir a donc été faite par notre ami Fred qui s’est fourni auprès de Beerwulf, une maison spécialisée en mousses artisanales et originales basée à Amsterdam et qui propose un choix incroyable de bières.
Les bières sont ouvertes juste avant dégustation et servies 2 par 2 étiquettes visibles.
Verres Spiegelau Authentis 01
Soirée Club AOC du 8 juin 2018 à La Wantzenau
En guise de mise en bouche :
AOC Bourgogne Côte Chalonnaise 2016 – Domaine Venot à Moroges : nez pur et discret, fruits blancs frais et boisé subtil, bouche élégante, fraicheur et salinité, finale légère avec quelques amers nobles.
Après une première rencontre ratée pour cause de bouchage défectueux cette cuvée été invitée à ouvrir la séance pour nous permettre d’apprécier la version non bouchonnée de ce joli bourgogne blanc.
C’est un chardonnay classique, bien sec et élevé avec maîtrise, qu’on peut s’offrir à un prix tout à fait raisonnable…ce qui devient de plus en plus rare dans cette région !
Thème unique : des bières belges dans un club de vin, une bonne blague…ou pas !
1 Les Blondes
Roman Rebelse Strop : miel et agrumes au nez, souplesse et légèreté en bouche, bulle assez douce et amers délicats en finale.
(6,9° - malt d’orge)
Palm Cornet : nez complexe, notes florales et céréalières au nez, bouche vive avec une effervescence plus marquée, finale sapide, sillage zesté et vanillé.
(8,5° - malt d’orge + blé)
Les 2 blondes qui ouvrent cette soirée « mousse » du club AOC révèlent des profils très séduisants : des aromatiques expressives et des équilibres désaltérants…voilà une série qui commence très bien !
2 Les Blanches
Grosse Bertha : nez discret avec de surprenants arômes de banane verte, bouche classique, longiligne et très légèrement acidulée en finale.
(7° - malt d’orge + malt de blé + blé)
Saint Bernardus Wit : nez plus intense avec des notes métalliques pas très agréables qui masquent un peu les nuances fruitées (prune), matière assez ample, amertume marquée en finale.
(5,5° - malt d’orge + blé)
En général je trouve toujours les bières blanches à mon goût mais j’avoue que cette doublette m’a un peu surpris avec une « Grosse Bertha » finalement assez plate et une Saint Bernardus qui ressemble plus à une blonde qu’à une blanche…Déçu !!!
3 Les Fruitées
Rince Cochon : nez intense de sirop de grenadine, équilibre suave et mousse onctueuses en bouche, finale associant sucrosité et amertume.
(7,5° - malt d’orge)
Mort Subite Kriek Lambic : nez sur le cerise bien mûre, matière plus charnue et bulle plus vive en bouche, acidité désaltérante en finale.
(4° - malt d’orge + malt de blé)
Ces deux belles cuvées aromatisées flirtent avec la limite du « too much » mais sans jamais la dépasser : voilà des petites friandises que je siroterai avec grand plaisir pour étancher mes soifs estivales.
4 Les Acidulées
Petrus Rood Bruin : nez bizarre qui évoque la salade de pommes de terre et le persil haché sur un fond légèrement torréfié, matière ample en bouche, amertume peu avenante en finale.
(5,5° - malt d’orge)
Rodenbach Grand Cru : nez marqué par une volatile intense – en clair, ça sent le pot de cornichon ! – matière et mousse assez légères, finale fraîche, très acide.
(6° - malt d’orge)
Placées dans la famille des bières acides, ces 2 bouteilles affirment leur caractère avec un zèle un peu excessif : avec un Petrus à l’aromatique très particulière et une cuvée Grand Cru carrément déviante, on peu dire que malgré des noms qui peuvent faire rêver l’œnophile, ces bières n’ont convaincu personne ce soir.
5 Les Blondes Fortes
Judas : nez agréable, notes de céréales maltées et de miel, bouche assez ronde avec une mousse très fine, touche de caramel et amertume délicate en finale.
(8,5° - malt d’orge)
Hopus : nez plus complexe, notes d’agrumes sur un fond malté/épicé, matière ample, équilibre généreux, amers digestes en finale.
(8,3° - malt d’orge)
Après une doublette un peu « ébouriffante », ces 2 blondes puissantes nous font revenir vers des univers gustatifs plus classiques : la « Judas » ne trahit pas le style annoncé, c’est une bière charnue et structurée, et la « Hopus » très houblonnée (aromatisée avec 5 variétés de houblon) affirme une personnalité un peu plus complexe tout en donnant la même impression de force.
6 Les Triples
Jessenhofke Trpl : nez discret, belle complexité aromatique (miel, caramel, épices), bouche agréable, mousse crémeuse et équilibre bien frais, amers souples en finale.
(8° - blé + malt d’orge)
Saint Feuillien Tripel : nez magnifique, palette raffinées sur les herbes aromatiques (sauge, menthe fraîche), équilibre bien rond en bouche, mouse très douce, finale fraîche et désaltérante, long sillage camphré et épicé.
(8,5° - malt d’orge)
Voilà surement l’une des plus belles doublettes de la série avec une cuvée TRPL ronde, avenante et digeste et une Saint Feuillien qui m’a littéralement scotché par la beauté de son expression aromatique au nez et en bouche.
Je crois que je tiens là le coup de cœur de la soirée…MIAM enthousiaste !
7 Les Quadruples
Saint Bernardus Abt 12 : nez complexe, notes grillées/torréfiées, matière ample et consistante, mousse soyeuse, finale sur le caramel brûlé et les fruits secs.
(10° - malt d’orge)
Kastel Donker : notes d’agrumes et de torréfaction au nez, matière riche, équilibre très rond, sensations sucrées en milieu de bouche, finale très douce, sillage aromatique sur les fruits secs.
(11° - malt d’orge)
Avec leurs degrés alcooliques qui se rapprochent dangereusement du vin, ces deux bières sortent franchement du cadre habituel de ce breuvage : ici on parle richesse et complexité aromatique mais la vertu désaltérante habituellement recherchée lorsqu’on se sert une mousse n’est plus…avec ce type de bouteille il faut changer de registre et passer à table pour les déguster sur une carbonade ou peut-être même avec un fromage nordiste…
8 Les Trappistes
Achel Bruin : nez discret sur le fruits secs (figue) avec une fine touche grillée, bouche plu légère, équilibre frais, mousse très fine, finale désaltérante, notes de réglisse et amertume délicate.
(8° - malt d’orge)
Rochefort 10 : nez complexe et expressif, notes de cacao, de fruits secs et d’orange amère – on pense presque à un Picon-bière – bouche souple et très gourmande, finale digeste.
(11,3° - malt d’orge)
Ces deux bières trappistes se sont montré très à leur avantage : des expressions aromatiques complexes, des équilibres bien frais et des amertumes raffinées en finale…des qualités remarquables qui ont séduit une large proportion de dégustateurs lors de cette soirée.
Ceci dit, le problème qui se pose avec ce type de bières vient de leur force alcoolique : elles se boivent avec une incroyable facilité mais titrent à plus de 8°...
Attention danger !
9 Une IPA pour finir
Troubadour Magma : nez puissant et très agréable sur le cône de houblon fraichement cueilli, attaque très douce en bouche, matière riche et mousse onctueuse, légère amertume qui donne du tonus à la finale.
(9° - malt d’orge)
Les IPA sont des bières qui ont le vent en poupe à l’heure actuelle mais en ce qui me concerne je les trouve généralement trop amères à mon goût et je n’aime pas trop…mais je dois dire que cette Troubadour nous a interprété une aubade toute en douceur et en suavité ce soir. MIAM !
Après le succès de la série de bières artisanales dégustées lors de la session AOC de juin 2017, cette réunion consacrée aux bières belges était très attendue…mais l’ami Fred a assuré en nous proposant une sélection de bouteilles qui nous a transportés dans un univers gustatif riche et diversifié.
Hormis les quelques cuvées vraiment « particulières » – pour ne pas dire « étranges » – qui ont un peu malmené nos papilles, les bières proposées ce soir ont révélé des profils très différents tout en affirmant un très beau niveau d’ensemble…d’ailleurs, il n’est pas impossible que je prenne rapidement contact avec la maison Beerwulf pour lui demander de m’expédier quelques canettes que je regoûterai avec grand plaisir cet été.
Pour ce qui est de mon podium personnel, je choisirai 3 bouteilles qui m’ont particulièrement impressionné lors de cette dégustation : avec des qualités organoleptiques proches de celles d’un grand vin, la Triple de Saint Feuillien occupe incontestablement la plus haute marche, suivie par l’incroyable IPA Troubadour et par la jolie blonde de Palm Cornet…qui nous fait revenir vers des sensations un peu plus conventionnelles.
Mille mercis à Fred d’avoir conçu cette série qui a fait pétiller la dernière soirée AOC de la saison.
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