Voilà bien longtemps que je n’étais pas allé au domaine, depuis une visite avec les deux compères de vin terre net et un week-end mémorable ! (CLIC) J’ai continué par ailleurs à boire les vins régulièrement surtout la cuvée la Grenadière dont j’avais fait une verticale et que je relaterai ici suite à mon compte rendu de visite.
Le caveau de dégustation est maintenant un lieu très accueillant, très clair, moderne, ou il est agréable de goûter les vins.
AOC Pic St Loup Les Mûriers 2016 : je m’attendais à un vin très mûr mais il reste sur un profil assez tendu, avec des touches d’agrumes, de citron et une bonne acidité en bouche.
(assemblage de roussanne, marsanne et un peu de vermentino)
AOC Vin de France La Quintessence de Mes Grêlons 2016 : 2016 a été une année compliquée au Pic avec un épisode de grêle catastrophique pour certains. Le domaine a vu certaines de ces parcelles dévastées et après un tri sévère, cet assemblage syrah grenache est né. Un vin simple, vin de soif, acidulé, idéal pour les barbecues d’été.
AOC Pic St Loup L’Arbouse 2015 : le nez est un peu fermé avec une pointe animale, de cuir qui ne correspond pas au fruit intense que l’on a souvent sur cette cuvée. Il se détend un peu et le fruit apparait, sous-jacent, mais sans ce charme immédiat que je lui connaissais.
AOC Pic St Loup La Grenadière 2015 : syrah, grenache et une pointe de mourvèdre pour cette cuvée qui est pour moi un des fleurons de l’appellation. Là encore le vin est un peu fermé mais on reconnait l’empreinte du vin, fruits noirs, sudiste en diable mais avec cette pointe rafraîchissante entre menthol et réglisse. Un vin qu’il faut laisser reposer et ouvrir au cœur d’un hiver d’ici 4/5 ans.
AOC Pic St Loup Le Septième 2014 : cette cuvée n’est produite que dans quelques millésimes avec une majorité de mourvèdre. On est sur le tabac, le pruneau, on ressent pas mal de densité, de puissance avec une note réglissée qui lui ramène de la fraicheur.
C’était un plaisir de retourner au domaine avec l’ami Nicolas Bon pour m’accompagner. L’endroit est superbe et me rappelle mes routes d’entrainement vélo au début des années 90. Petit à petit Xavier Bruguière a fait évoluer le domaine vers une agriculture bio avec le souci de préserver la matière première, le raisin, au maximum. La verticale de Grenadière que j’avais faite en sa compagnie chez Nicolas relatée ci-après m’avait déjà montré l’évolution du travail effectué. J’ai raté 3 millésimes mais je vais renouer le fil sans aucun doute et notamment suivre cette cuvée Grenadière qui récemment encore sur le millésime 2007 (CLIC) nous avait donné bien du plaisir.
Verticale cuvée La Grenadière du Mas Bruguière Pic St Loup
Le 25 mai 2013 à Corconne chez Nicolas Bon
1994 : la couleur est assez évoluée, un poil liégeux à mon sens, sur le cuir, le café. Le vin est un peu décharné, asséchant avec une pointe alcooleuse. A mon sens le vin est mort.
(syrah 60% mourvèdre 20% grenache 20% – élevage de 12 mois en barriques bordelaises).
1999 : sombre, le nez est sur les fruits noirs, un peu floral, agréable. Un peu glycériné, il fait preuve d’équilibre avec du fond de l’allonge et de l’élégance. Un très joli vin à maturité. Millésime pas facile avec des vendanges pluvieuses et un état sanitaire un peu compliqué et pourtant belle réussite pour la 1ère année de vinification de Xavier avec son père Guilhem.
(syrah 60% mourvèdre 20% grenache 20% – élevage de 12 mois en barriques bordelaises).
2001 : le vin goûte très jeune, avec une belle aromatique, complexe, subtile. Un caractère sudiste affirmé, ample, savoureux mais qui demande encore à se fondre à mon avis pour arriver sur son plateau de maturité. Très bon vin. Les vendanges avaient été idéales avec un état sanitaire parfait. Confirmation pour ce très beau millésime languedocien.
(syrah 60% mourvèdre 20% grenache 20% – élevage de 12 mois en barriques bordelaises).
2003 : on le sait c’était un millésime difficile à appréhender car inédit. 1er millésime pour Xavier à la tête du domaine avec un passage en biodynamie. Relation de cause à effet, le vin n’est pas dénué d’une certaine fraîcheur, fruit rouge avec une pointe cacaotée. A l’aération, il monte en puissance. Au final un vin plutôt plaisant.
(syrah 60% mourvèdre 20% grenache 20% – élevage de 12 mois en barriques bordelaises).
2004 : une couleur briquée qui le ferait passer pour un vin plus vieux. Le nez n'est pas très défini avec une pointe alcooleuse. Le millésime a été compliqué avec de la pluie sur les vendanges et des parcelles à l’état sanitaire imparfait. Cette cuvée ne s'en sort pas trop mal avec il me semble un peu de volatile mais sans trop qui donne de la fraîcheur à une trame assez riche.
(syrah 60% mourvèdre 20% grenache 20% – élevage de 12 mois en barriques bordelaises).
2005 : 1er millésime ou Xavier se retrouve seul, il revient à une « bio » plus conventionnelle. Malheureusement la bouteille présente un côté liégeux, pas net avec de l’astringence et des note d'élevage très présentes. A revoir
(syrah 70% mourvèdre 20% grenache 10% – élevage en ½ muid et cuve bois 30 hl)
2006 : un nez presque « pâtissier », de pâte d’amande puis de cerise et une pointe balsamique. Un peu asséchant là encore et une sensation d’alcool mais le tout évolue vers plus de fondu, de rondeur. Le millésime était chaud, on le sent et contrairement à 2001, cela marque le vin.
(syrah 70% mourvèdre 20% grenache 10% – élevage en ½ muid et cuve bois 30 hl)
2007 : considéré comme un des bons millésimes récents sur le Pic, le vin se montre assez vif avec un pet’ de volatile qui s’estompe pour laisser place à de douces senteurs de framboises. Charnue, très gourmand mais non dénué d’une certaine fraîcheur, ce vin que j’ai goûté plusieurs fois depuis sa naissance se montre toujours à son aise. Pour le vigneron, tout était là pour réussir : confirmation
(syrah 80% mourvèdre 10% grenache 10% – élevage en ½ muid et cuve bois 30hl
2008 :: On le sait un millésime frais, pluvieux, hétérogène. Le vigneron s’en sort pas mal avec un vin non dénué de fond, encore un peu sur l’élevage, un relent de chocolat voire de châtaigne. Un joli jus, plutôt agréable.
(syrah 80% mourvèdre 10% grenache 10% – élevage 18 mois en demi muid et cuves bois 30hl)
2009 : pas très aromatique, le vin se livre doucement vers une expression très sudiste. La bouche est-elle déjà bien en place, puissante, longue. Le vigneron a du être modéré pour éviter les travers de ce millésime chaud. C’est réussi. Il faut lui laisser maintenant un peu de temps pour se fondre.
(syrah 80% mourvèdre 10% grenache 10% – élevage 18 mois en demi muid et cuves bois 30hl)
2010 : 1er millésime ou l’assemblage s’est fait après élevage. Un très beau millésime languedocien avec une belle aromatique sur la mûre. Tout est bien intégré déjà. Un très bon vin déjà qui va certainement monter en puissance dans quelques années.
(syrah 80% mourvèdre 10% grenache 10% – élevage de la syrah en ½ muid, du mouvèdre en cuve bois 30hl et du grenache cuve bois).
Cyril Amelin - juin 2017
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