Banyuls, le retour de la revanche !!!

 
Il nous fallait absolument retourner sur la côte vermeille, sur ces terres de liberté pour amorcer le retour à la vie telle que nous la concevons. Une terre de contraste, avec mer et montagne, soleil et vent et ce terroir de schistes si particulier qui envoie de l’énergie comme nulle part ailleurs. Les vins issus de ce terroir sont souvent, s’ils ne sont pas maquillés, totalement dans cette énergie, cette force avec des cépages comme les grenache noirs ou gris qui l’illustre. Chaque fois que je me rends là-bas, je fais un tour d’horizon des derniers millésimes sur des cuvées repères que je déguste pour certaines depuis 20 ans et j’en profite toujours pour faire des découvertes car les dernières années ont vu l’éclosion de nombreux jeunes domaines souvent d’ailleurs dans une mouvance bio voire nature. Compte rendu d’une semaine…studieuse !

Collioure L’Argile 2017 (en magnum) – Domaine de la Rectorie : très jeune évidemment, l’élevage est encore prégnant et l’aération dans le verre pendant un bon moment lui fait du bien pour que des notes d’orange apparaissent teintées d’épices. La bouche est puissante, encore marquée par l’alcool mais l’on sent un très beau potentiel de garde. A suivre donc…
Collioure Barlande 2020 – Domaine de la Rectorie : assez mutique, le vin peine à s’exprimer. Issue de grenache, gris et blanc et de carignan gris. La texture est assez riche, compacte. Je peine à prendre du plaisir aujourd’hui, à revoir…
Collioure Montagne 2018 – Domaine de la Rectorie : on perçoit tout de suite un très joli fruit mûr, qui sent la mûre d’ailleurs, mais aussi les épices, le poivre noir. La texture est un peu crémeuse, l’élevage encore présent mais d’ores et déjà séduisant. A garder en cave quelques années.

Collioure 2019 (en magnum) – Domaine de la Casa Blanca : assez expressif, sur des parfums méditerranéens d’olive noires, de garrigue, laurier, de fruits noirs tels que la mûre. C’est riche, onctueux mais avec une fraîcheur en finale qui le porte. Une cuvée référence !
Collioure Lluminari 2019 – Domaine de la Casa Blanca : je préfère toujours la cuvée générique mais j’avoue que sur ce millésime cette cuvée est au-dessus avec plus de ressort, des notes poivrées qui dynamisent le tout et le porte. C’est long, persistant, un très beau Collioure !
Collioure Folio 2020 – Domaine de la Coume Del Mas : on est sur des arômes de fruits blancs très mûrs, de poire william, puis de pêche. Le vin est puissant comme souvent, dense, avec une sensation d’alcool encore présente. Il gagnera à être attendu pour en profiter pleinement.
Collioure Schistes 2019 – Domaine de la Coume Del Mas: une véritable référence pour moi dans l’appellation, c’est toujours bon et ce millésime ne déroge pas à la règle. C’est gourmand et souple à la fois, avec cette touche réglissée qui ramène de la tonicité à l’ensemble. C’est bon...tout simplement !
Côtes catalanes White Spirit 2017 – Vignoble Reveille : le nom est mal choisi car ce 100% Macabeu vin se montre très aimable et doux avec des notes de fruits murs et florales avec une petite sensation de sucres résiduels en finale mais contre balancée par une bonne acidité. J’aime beaucoup.

Côtes catalanes Le Rouge et Blanc 2020 – Cyril Fahl : mes dernières approches des vins de Cyril n’ont pas été une réussite, je n’ai pas retrouvé le plaisir pris dans ces 1ers millésimes. Mais comment ne pas tomber sous le charme de cet assemblage muscat petits grains grenache noirs !
Sous influence Canta Manana d’Alain Castex c’est certain, il en a les mêmes marqueurs avec ces senteurs de pot-pourri, de grenadine, d’épices orientales. On a un équilibre sec et pourtant ultra gourmand ! Attention c’est très très addictif !!!

Côte du Roussillon Lais 2020 – Olivier Pithon : dès l’ouverture, Je sens de la volatile avec un vin qui n’est pas encore en place, qui est chahuté. Pourtant tout semble bien en place dans sa construction. A revoir donc…

Côte vermeille La Luna 2020 – Bruno Duchêne : nous l’avons tasté dans les 3 couleurs, le blanc est sur ce millésime très joli, fruits blancs, poire, gourmand, le rosé est sur un équilibre plutôt sec, assez charpenté, un rosé de repas et la cuvée en rouge fidèle à elle-même sur les fruits noirs avec plein d’énergie et de ressort. On va dire que cette année je mets le blanc sur la 1ère marche et j’aimerais bien en encaver un peu pour en voir l’évolution.

Voilà encore une petite incursion dans le monde des vins du Roussillon découverts il y a 20 ans et qui sont devenus des incontournables en cave. J’aime toujours goûter et mélanger les « classiques » avec les « Rock and roll » car c’est la différence qui me plait et m’enrichit dans le monde du vin en particulier comme partout ailleurs en général. Il ne s’agit pas de choisir un camp, de rester sur un mode binaire, d’être pour ou contre mais d’élargir ses horizons, et en côte vermeille, l’horizon est vaste et dégagé. Que ça dure !.........

Cyril Amelin - juillet 2021