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Une verticale de Mâcon Verzé "Le Chemin Blanc" de Nicolas Maillet
Voilà pas mal d’années que je bois les vins de Nicolas, acheté chez un caviste d’abord puis au salon d’Hurigny et enfin pour m’être rendu au domaine quelques fois. J’ai toujours une faiblesse pour son Macon Verzé d’abord, puis son Bourgogne Aligoté et enfin cette cuvée « Le Chemin Blanc » dont j’avais gardé des bouteilles sur les millésimes allant de 2012 jusqu’au récent 2020. J’avais donc dit à Nicolas que j’allais les ouvrir les unes après les autres afin d’en voir l’évolution. C’est chose faite !
2012 : lors d’une récente horizontale des Macon 2012 que j’avais en cave, la bouteille s’était révélée oxydée. Au rictus de Nicolas quand je lui ai dit, j’ai compris que ce n’était pas le problème de cette seule bouteille. Effectivement, le vin est mort, paix à son âme…
2013 : une légère espérance à l’ouverture avec un vin somme toute assez clair et un 1er nez d’agrumes mais très vite on tourne à des notes d’oxydation qui vont s’amplifier de plus en plus. En fin de vie…
2014 : un trou dans ma cave suite à un « emprunt » de ma femme pour une soirée copine en Espagne ! il paraît que c’était bien bon, tant mieux pour elle, tant pis pour moi…
2015 : la couleur est inquiétante ! Le jaune cuivré trahi l’ensemble, OXY……. bon, à ce moment-là j’hésite à faire un compte rendu qui risque de tourner à la rubrique nécrologique !
2016 : enfin !!! Je retrouve cette cuvée avec ses notes caractéristiques d’ananas rôti, de poivre blanc et un côté salin. Il manque ce ressort, ce pep’s que j’aime mais bon, on est sur le chemin de la rédemption !
2017 : Voilà !!! Ce millésime regroupe tout ce que j’aime dans le « Chemin Blanc », entre fruit exotique et agrume, entre poivre blanc et gingembre avec cette énergie tonique en finale qui réveille les papilles. Si vous avez ce millésime, buvez-le maintenant par bassine entière !
2018 : pas fan du millésime en général en Maconnais, j’en retrouve les marqueurs, abricot, assez solaire, avec un manque d’acidité, de tension mais l’ensemble reste agréable.
2019 : on est sur une belle année mais je ne retrouve pas du tout ces notes d’ananas, on est complètement sur l’agrume tirant sur le pamplemousse avec des amers présents en finale assez salivants et un profil d’ensemble assez tendu pour cette année plutôt solaire.
2020 : on oscille entre agrume et minéral et une pointe épicée. C’est marrant ce « jus de cailloux » auquel je n’étais pas habitué. La bouche est saline avec une touche de pamplemousse rose agréable mais là encore inhabituelle.
J’étais très content de faire cette verticale qui a bien mal commencé avec les millésimes les plus anciens pour aller vers du mieux, cohérent avec ce que je connais de cette cuvée. Cohérent ? Les deux derniers millésimes, 2019 et 2020 m’ont paru imprimer un changement de style avec un profil plus tendu. 2021 est aussi dans cette veine mais c’est un millésime compliqué dans la région et le profil des vins sera souvent atypique. Aujourd’hui je dirai que c’est un vin à boire maximum dans les 4/5 ans pour en avoir tout le plaisir.
Le vignoble de Verzé
Cyril Amelin - Décembre 2022
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