Visite au domaine Gramenon à Montbrison-sur-Lez
Je bois les vins du domaine Gramenon depuis 20 ans maintenant initié par mon ami Edgar. J’ai continué au fil du temps à goûter pas mal de cuvées sur différents millésimes d’autant plus avec l’ajout des vins de Maxime Laurent. Je serai malhonnête si je disais que j’ai aimé les vins de façon inconditionnelle…
J’ai parfois été bousculé, dérouté voire déçu avec des sensations organoleptiques difficiles sur certaines cuvées dans certains millésimes. Mais j’ai toujours continué et persévéré dans ma découverte car, quand les vins sont stables, souvent je me régale. Le hasard a voulu que j’aille dans le secteur de Nyons et j’ai donc pris rendez-vous pour la première fois in situ au domaine à Montbrison sur Lez.
Nous avons été reçus avec beaucoup de gentillesse et d’attention par Blandine Laurent qui nous a fait goûter toutes les cuvées qu’elle avait de disponible. En avant donc pour une première.
« La vie on y est » 2022 : un côte du Rhône blanc issu d’un assemblage de viognier et de clairette. Les cépages jouent chacun leur rôle avec une belle aromatique mélange de fruité floral, et juste ce qu’il faut d’acidité pour ne pas tomber dans les travers du viognier. C’est simplement bon !
Poignée de raisins 2021 : un côte du Rhône fait de jeunes vignes de grenache et d’un peu de cinsault qui ne s’est pas montré très aimable avec certes un fruité frais de bon aloi mais un trait vert qui marque le vin et génère une amertume. Pas de plaisir en l’état. 2022 devrait être plus à son aise.
Sierra du sud 2022 : tout de suite on ressent pas mal de maturité avec des fruits noirs type myrtille et un trait de tapenade marqueur souvent des syrahs du sud. Le vin est plein, gourmand avec une touche réglissée qui ramène de la fraîcheur. A mon avis, à boire sur les 2/3 ans.
Sagesse 2021 : issu de vieilles vignes de grenache, il semble avoir apprécié ce millésime avec des touches de framboise et aussi de fruits à noyau épaulé par une note florale subtile et élégante. Plus il s’aère et plus il prend de l’ampleur et de la persistance. C’est très bon et certainement à garder encore un peu et servir dans de jolis verres pour bien appréhender tous les éléments.
Papesse 2021 : un Vinsobres pas facile avec une volatile qui me semble élevée et m’empêche de profiter de ce vin ou l’on sent poindre avec un temps d’aération la fraise des bois et les épices. A revoir…ou pas.
Les vins de Maxime Laurent :
Il fait soif 2022 : j’ai déjà bu souvent cette cuvée facile à boire faite de grenache syrah et cinsault. C’est tout de suite agréable, sur un fruité primaire, gourmand et une touche de soleil, on sent le millésime solaire mais sans excès. On débouche, on boit, on se régale !
La Rubiconde 2021 : des vieilles vignes de grenache et qui là encore a bien appréhendé 2021 et qui donne des notes de fruits noirs, de réglisse, avec une pointe de sucrosité en finale qui reste assez discrète et ne marque pas. On pourra garder 2/3 ans de plus et servir plutôt en hiver sur un plat en sauce de type gardianne.
Je fais beaucoup de dégagements en Rhône sud mais pas tellement dans cette zone géographique et donc je n’étais jamais allé au domaine. C’est chose faite !
Un joli moment avec il est clair un millésime 2022 beaucoup plus facile que 2021 mais la cuvée Sagesse nous a montré que ces années dites « de vigneron » peuvent parfois engendrer de très jolis vins.
Michèle Aubéry et feu son mari ont été des précurseurs dans ce monde des vins sans ou très peu d’intrants et issus d’une viticulture biologique. Alors évidemment ce n’est pas sans risques avec, comme je le disais en préambule parfois des déceptions, mais quand les planètes s’alignent, Gramenon produit parmi les plus beaux grenaches du Rhône.
Cyril Amelin - Juin 2023
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