Un petit tour au paradis : visite au château Rayas à Châteauneuf du Pape

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Tout amateur de vin veut à un moment ou à un autre de sa passion tutoyer les étoiles du vin. On a beau se défendre d’être un buveur d’étiquettes, et plus le temps passe, moins je le suis, il n’empêche que visiter un domaine de renommée mondiale qui a marqué l’histoire du vin ne se refuse pas. Quand l’ami Serge m’a proposé de l’accompagner à Château Rayas, je n’ai pas pu résister très longtemps. J’ai très peu goûté ce vin, seulement sur 3 millésimes : 1999/2000/2001 et je dois dire que si le vin était bon, j’avoue qu’il ne m’a pas transporté dans une autre galaxie. Mais Châteauneuf est mon appellation préférée depuis longtemps, je goûte plusieurs fois par an là-bas depuis les millésimes de la fin des années 90. Il fallait au moins une fois que je mette les pieds sur cette terre si particulière et je dois dire que j’ai été comblé, au-delà de mes espérances, par ce moment passé en compagnie de M. Reynaud !

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Nous avons d’abord eu droit à un tour des vignes. Prendre la terre de Rayas dans ses mains est un moment unique, tant elle est fine, légère, d’une teinte soutenue. Les pieds de vignes sont bas, épais, souvent d’un âge certain. Les sillons entre les pieds sont marqués, le labour assez profond. La densité de plantation n’est pas importante m’a-t-il semblé. M. Reynaud dit de Rayas qu’il a 4 composantes majeures :
-    Une exposition « nord »
-    Une terre légère sableuse
-    Les vignes sont entourées d’arbres pour ne pas dire d’une forêt
-    Le grenache cépage roi

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La 2ème bonne surprise fut de goûter 2017 sur fut avec toutes les composantes de Rayas, levant, couchant et cœur. Toutes les parcelles sont élevées dans des fûts de plusieurs vins puis assemblées. Je n’ai pas pris de notes voulant profiter pleinement du moment qui m’était offert donc je ne ferai pas de compte rendu détaillé. Une première impression, immédiate, est celle d’une parfaite maturité, avec une récolte jusqu’en novembre. La 2ème cette sensation de fraîcheur sur quasi tous les fûts. La 3ème des parfums intenses sur des jus plus ou moins colorés. Un nez de parfumeur trouverait à Rayas un terrain de jeu fantastique, entre épices diverses, fruité et floral. La dernière sensation qui fait le tout est cette identité marquée. Rayas est Rayas d’abord et avant tout ! Avant d’être du grenache, d’être à Châteauneuf, d’être un vin du Rhône…. etc….
Nous avons également eu la chance de taster des fûts de Fonsalette et Pignan, différents, dans une autre veine, avec un gros coup de cœur pour le cinsault de Fonsalette et la Syrah qui est une bombe atomique !

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Je n’ai sans doute pas réussi à vous transmettre tout le bonheur que j’ai eu à vivre ce moment. Je ne me souviens pas mais je pense qu’enfant j’avais les mêmes yeux remplis d’étoiles quand j’ai eu mon 1er train électrique ! C’était noël avant l’heure… ! Quand on prend la voiture et que l’on doit partir, on ne peut s’empêcher de s’arrêter juste pour jeter un dernier coup d’œil dans le rétro en se disant que l’on vient de passer un moment unique et puis rapidement on se dit que si la vie était sympa, on pourrait un jour remettre les pieds dans cet endroit magique, juste pour l’espace d’un moment revivre cette expérience de temps suspendu, d’émotion et de plénitude. Certaines personnes voient en moi juste un gars qui boit du pinard ….les pauvres ignorants… je leur souhaite de vivre des moments comme celui là juste une fois, quand la nature et l’homme ne font qu’un, pour le meilleur.
Merci à Serge Levine de m’avoir permis de vivre ce moment avec lui, à M. Reynaud qui nous a accueilli avec beaucoup de gentillesse, toujours prompt à répondre aux questions parfois naïves que j’ai pu poser et m’a donné les clés pour goûter Rayas au mieux, et merci aux personnes qui étaient avec nous, que je ne connais pas, mais quand l’amour et la passion sont au rendez-vous, la réunion entre les êtres se fait très facilement.

Cyril Amelin - mai 2019

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