Journée d'hiver au domaine de l'Oriel

Après les fêtes de fin d’année et pour compenser un peu les inévitables excès de table qui les ont accompagnées durant près d’une semaine, j’ai éprouvé le besoin de me donner bonne conscience en programmant une journée d’activité physique…et pour ne pas dépenser mon énergie inutilement je suis allé à Niedermorschwihr pour prêter main forte au grand Claude dans sa cave.

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L’amphi 3 du Sommerberg en janvier

Une partie de la journée a été consacrée au soutirage des pinots noirs 2013. Claude me prévient : « attention, à ce stade le pinot noir ne sent pas toujours très bon… »…mais dès l’ouverture de la première barrique des effluves assez séduisantes envahissent la cave et nous attendons avec impatience que le niveau du vin atteigne le robinet pour déguster ce jus.
Il est midi passé, il nous reste deux barriques à vider mais la hauteur du vin en cuve est suffisante pour prélever un verre : le vin est assez peu coloré mais les arômes de fruits rouges qu’il libère sont de toute beauté, la bouche est déliée et très gourmande…impossible de recracher !
Claude est le premier surpris « c’est la première fois que mon pinot noir se goûte aussi bien à ce stade »…ça promet !
Comme l’analyse des échantillons (12°5 – A.T. 3,2) a montré que les fermentations malo-lactiques étaient terminées, les vins vont retourner dans leurs barriques pour poursuivre leur phase d’élevage (encore 6 mois pour la cuvée « Tradition » et près de 2 ans pour la cuvée « Hommage à Gérard »).

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En hiver il fait nuit très tôt à Niedermorschwihr…


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…et l’oriel des Weinzorn est encore éclairé par une guirlande de Noël.

Après la fin de l’opération de soutirage, Claude me propose de déguster 3 échantillons destinés à être présentés au Guide Hachette :

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Les 3 belles inconnues…

Riesling Z 2012 : olfaction vive et tonique sur le citron et la groseille blanche, nerveux et droit en bouche avec une matière pleine d’énergie et une puissante salinité en finale.
Sec, tendu et marqué par une profonde minéralité ce riesling récolté sur une parcelle rocailleuse au dessus des terrasses de l’amphi 4 du Sommerberg se situe dans la lignée des cuvées de 2012 qui marquent un véritable changement de style au domaine de l’Oriel.
4 années après la cuvée 2008 qui nous avait séduits par son fruité et son exubérance, le millésime 2012 marque l’entrée du riesling Z dans la famille des grands vins de terroir. Très prometteur !

Riesling G.C. Sommerberg-Cuvée Arnaud 2012 : nez fin et raffiné avec de belles notes d’ananas frais, de jus de mangue et une fine touche de vanille, bouche ample et généreuse, matière qui tapisse le palais et finale nette et pointue qui laisse persister un long sillage minéral.
La salinité si particulière des Sommerberg du grand Claude commence à se montrer très tôt sur cette cuvée de riesling mûre et gourmande. La richesse est évidente mais l’ensemble garde une sapidité exceptionnelle…c’est un grand vin qui mérite sûrement encore une peu de garde mais il va falloir trouver assez de volonté pour résister à son charme actuel !

Muscat V.T. 2011 : finesse extrême au nez avec un registre floral très complexe (fleur de vigne, bouton de rose, acacia), bouche souple, onctueuse et d’une grande suavité, équilibre généreux mais sans aucune lourdeur, finale délicatement acidulée qui laisse le palais frais et dispos.
Etonnant de finesse et de complexité ce muscat récolté à la limite de maturité d’une SGN est une véritable caresse en bouche. Pour sa première VT sur ce cépage (et la seule pour l’instant…) Claude a réussi une cuvée vraiment splendide. Bravo !

Cette belle journée s’est terminée de façon conviviale et gourmande au restaurant « Saint Hubert » à Gunsbach en compagnie d’une partie de l’équipe qui a travaillé au domaine de l’Oriel en 2013. J’ai pu y apprécier le belle tenue du Pinot Gris Tradition 2012 de Claude Weinzorn face à des filets de perche frits…MIAM !
Il n’en reste pas moins que la manipulation des barriques pour réaliser toutes les opérations liées au soutirage est un exercice physique intense et pas forcément très ludique…heureusement, la beauté des effluves fruités du pinot noir qui avaient envahi la cave nous a rapidement fait oublier la pénibilité de ce travail.
Les trois vins dégustés montrent des personnalités très différentes mais sont indiscutablement de très belles réussites : riche et classieux pour le muscat, dans le style classique de la maison pour le riesling Sommerberg, beaucoup plus inattendu mais avec un potentiel impressionnant pour le riesling Z.

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Un sapin psychédélique avec quelques jolis flacons du domaine de l’Oriel vous accueillent à l’entrée du caveau.

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