Petite visite estivale au domaine Emile Beyer à Eguisheim
Malgré cette canicule qui écrase la plaine d’Alsace depuis une semaine, j’ai décidé de me changer les idées (un peu noires en ce moment…) en allant me promener du côté d’Eguisheim pour faire ma petite visite annuelle au domaine Emile Beyer
Hoppla c’est parti en direction de l’un des plus beaux villages de France !
Après une petite flânerie matinale dans les étroites ruelles pavées d’Eguisheim, je me retrouve sur la place centrale de la cité avec d’un côté le château et de l’autre le bâtiment de l’hostellerie « Au Cheval Blanc » où est établi le domaine Emile Beyer.
Le Château sous un soleil éclatant…
…et l’Hostellerie « Au Cheval Blanc ».
Lorsque la météo le permet, la clientèle estivale est accueillie dans un caveau à ciel ouvert installé dans la cour de la maison Beyer.
Un bar, des tables au soleil ou à l’ombre…bienvenue au domaine Beyer !
Les anciennes caves sous la maison ont été réhabilitées en conservant les matériaux originels pour créer un espace documentaire pour les visiteurs. Lorsqu’on connait l’implication de la famille Beyer dans la vie sociale et culturelle de ce village, on sait par avance que cette cave-médiathèque deviendra un lieu de visite incontournable pour tous les amoureux d’Eguisheim et de ses vins.
La cave rénovée…
…et datée.
Des vieux foudres et l’oenothèque…la mémoire du domaine Beyer dans les fondations de la maison mère. Tout un symbole !
Bon, assez joué au touriste, passons aux choses sérieuses et allons voir comment se tiennent les vins de l’ami Christian !
Pinot blanc Tradition 2014 : nez très flatteur avec une belle palette florale qui nous invite à lever le coude sans tarder. En bouche, l’équilibre est vif et tonique mais le jus possède un très joli fond avec une vinosité affirmée.
Ce pinot blanc fringant et gourmand impressionne par la qualité de sa présence en bouche…voilà un séducteur avec une vraie personnalité qui mérite une place de choix sur une tablée estivale.
Riesling L’Hostellerie 2012 : vif, précis et finement zesté au nez, juteux, bien tonique et délicatement minéral en bouche, acidité très large, finale salivante avec une beau sillage terpénique.
Ce riesling complet et bien droit qui s’exprime avec un classicisme très abouti offre un rapport qualité/prix exceptionnel tout en se plaçant dans la ligne des grands vins de gastronomie alsaciens. MIAM !
Riesling Saint Jacques 2014 : fin et charmeur au nez, palette exotique très gourmande avec des notes d’ananas fraichement tranché, nuances minérales dont on commence à percevoir la présence, bouche structurée par une acidité longue et une fine tannicité, jus fruité puissant, belle salinité et amers nobles en finale.
Alliance parfaite entre la générosité propre aux vins d’Eguisheim et une solide trame acide/minérale, ce riesling de terroir est né sur le versant nord-est du coteau de l’Eichberg. Voilà une très belle réussite qui constitue un vrai enrichissement de la gamme du domaine Beyer. MIAM !
Riesling Grand Cru Eichberg 2014 : peu causant au nez, ample, riche, profond en bouche, finale franche et très longue avec un une présence minérale palpable, des amers nobles et un sillage aromatique sur les agrumes frais.
Ce Grand Cru récemment mis en bouteilles se cherche encore sur le plan olfactif mais impressionne par sa tenue en bouche tout à fait remarquable. L’Eichberg 2014 de Christian Beyer affirme son lien de parenté avec la cuvée Saint Jacques tout en montrant un surcroît de puissance. Très prometteur, ce vin ira surement rejoindre le 2012 dans la liste des grandes réussites du domaine sur ce terroir.
Pinot Noir L’Hostellerie 2012 : nez racé et très charmeur, notes de cerise bigarreau, nuances torréfiées, bouche souple et très gourmande, toucher caressant, finale digeste, sillage fruité et légèrement poivré.
Avec sa matière généreuse et sa structure bien charpentée, ce vin élevé en partie en barriques garde pourtant un équilibre très élégant et flatte nos papilles par la qualité de sa texture.
Comme le riesling commenté plus haut, le pinot noir de la gamme « Hostellerie » nous offre la possibilité de savourer une très belle cuvée de rouge alsacien à un prix plus que raisonnable. Bravo !
Pinot Noir Sundel 2012 : élevage encore un peu dominateur, fruité pur et racé qui se révèle progressivement dans le verre, matière vive, juteuse et dense en bouche, texture veloutée, finale très longue et complexe sur les fruits rouges et les épices.
Né sur une nouvelle parcelle créée par Chistian Beyer sur le Sundel, un lieu-dit du Grand Cru Pfersigberg, ce pinot noir encore bien jeune réunit toutes les qualités qui font le grand vin.
Avec son élevage raffiné, sa concentration et son équilibre très élégant, la cuvée du Sundel nous emmène dans l’univers esthétique des pinots noirs bourguignons de la Côte de Nuits. MIAM !
En guise de promenade apéritive – il faut bien ça avant d’aller déjeuner à la Taverne Alsacienne – je fais un petit crochet par le Pfersigberg pour voir comment se portent les vignes du Clos Lucas, un autre projet que Christian Beyer a mené à bien sur les pentes calcaires du Sundel.
L’entrée du Clos…
…et les jeunes vignes dont la production encore très limitée entre dans la cuvée de riesling Pfersigberg du domaine.
La partie ouest du Sundel avec les 3 châteaux à l’horizon.
Auréolé de son titre de « Village préféré des français » obtenu en 2013, Eguisheim fait figure d’étape incontournable sur la Route des Vins d’Alsace. En ce qui me concerne j’adore musarder dans ces étroites rue pavées bordées de superbes maisons vigneronnes avant d’aller rendre visite à l’un des jeunes vignerons du village dont j’apprécie particulièrement le travail…Michel Ginglinger et Christian Beyer, pour ne pas les citer.
Spécialiste reconnu du Pfersigberg Christian Beyer a décidé de rendre hommage à ce Grand Cru et à ses ancêtres en y créant le Clos Lucas et une superbe parcelle de pinot noir, deux vignes qui vont lui permettre de produire les deux vins haut de gamme du domaine : pour le pinot noir, c’est déjà en cours puisque sa cuvée du Sundel, pleine d’énergie juvénile, affirme déjà une classe indiscutable, pour le riesling du Clos il va falloir encore attendre un peu…
Comme d’habitude, la courte série de vins dégustés ce jour a confirmé l’homogénéité qualitative de la production de ce domaine : des cuvées « Tradition » rudement bien travaillées, une gamme « Hostellerie » qui nous permet d’entrer dans l’univers des grands vins d’Alsace sans se ruiner et les cuvées parcellaires qui ne cessent de gagner en profondeur et en expression minérale. Chapeau !
Lavande en fleurs devant le Clos Lucas.
Commentaires
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- 1. cyra Le 18/08/2015
j'ai goûté le riesling st jacques 2014 grâce à toi Pierre, j'ai adoré, un vin droit précis non dénué d'un peu gourmandise effectivement sur l'ananas.
hmmmmm!!!!!
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