Visite au domaine de l'Oriel à Niedermorschwihr

TOURNEE D’ETE EN ALSACE : DAMBACH ET NIEDERMORSCHWIHR

J’étais en train de reprendre mes notes à propos de ma dernière visite au domaine Emile Beyer avec la ferme intention de terminer mon article avant de partir en vacances, lorsque l’ami François m’appelle pour me proposer une nouvelle petite escapade dans le vignoble alsacien en compagnie de l’ex-sommelier de L’Astrande, un célèbre 3 étoiles parisien.
Bien évidemment j’ai accepté et c’est ainsi que nous avons eu le plaisir de passer une très belle journée en compagnie d’Alexandre, œnophile curieux et cultivé, installé depuis peu au Japon avec son épouse.
Comme l’emploi du temps de notre invité était particulièrement contraint nous avons organisé un parcours réduit en ciblant les crus granitiques de Dambach et de Niedermorschwihr : la première halte sera destinée à prendre contact avec un vigneron susceptible de travailler à l’export avec le Japon et la seconde sera consacrée aux deux vignerons emblématiques du Sommerberg.
Hoppla c’est reparti !

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Le village de Niedermorschwihr vu du coteau du Sommerberg…je ne m’en lasse pas !

 

Domaine de l'Oriel à Niedermorschwihr


Tous ceux qui me connaissent un peu savent que je ne peux plus passer à Niedermorschwihr sans m’arrêter au domaine de l’Oriel pour saluer le grand Claude, un autre grand défenseur des vins du Sommerberg que je rencontre toujours avec beaucoup de plaisir.
Comme souvent, lorsqu’il dispose d’un peu de temps, Claude Weinzorn nous invite à faire une promenade dans ses vignes…impossible de refuser !
Nous voilà donc partis sur les chemins étroits et cahoteux tracés sur les flancs abrupts du Sommerberg…émotions fortes garanties !Nous passons en revue les parcelles que le domaine exploite sur ce coteau granitique aux pentes souvent vertigineuses et où la vigne et le vigneron sont condamnés à souffrir pour exister…je suis toujours aussi impressionné !

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Vue magnifique sur Niedermorschwihr à partir du Sommerberg…même la fidèle Bégonia apprécie !

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L’amphi 4 du Sommerberg avec le « Z » au dessus du chemin et « Les Terrasses » en dessous.

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Les rieslings du « Z ».

De retour au caveau cette longue escapade, il ne nous reste plus assez de temps pour découvrir la gamme complète du domaine de l’Oriel mais faisant vite notre duo de sommeliers pourra déguster quelques bouteilles emblématiques et se faire une idée du style des vins produits par Claude.

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Retour dans le caveau du domaine de l’Oriel pour une petite dégustation.


Pinot Blanc 2014 : aromatique délicate, équilibre sec, finale précise et bien sapide
Sylvaner 2014 : fruité discret, notes d’élevage, équilibre bien vif, finale fraîche et finement boisée.
Issues de parcelles granitiques autour du village, ces deux cuvées d’entrée de gamme simples mais bien travaillées témoignent da la qualité du travail de ce vigneron. Le sylvaner élevé en barriques est un peu atypique mais avec son style un peu bourguignon, il rencontrera son public à coup sûr.

Pinot Gris 2014 : expression aromatique subtile, encore un peu retenue, matière allongée et solidement tendue.
Réalisé à partir de raisins provenant pour 1/3 du Sommerberg ce pinot gris droit et bien complexe possède un caractère gastronomique incontestable.

Riesling Tradition 2013 : palette sur les agrumes frais, notes de pamplemousse rose, belle tension en bouche, amers nobles en finale.
Riesling Grand Cru Brand 2013 : groseille blanche et citron frais au nez, bouche vive et tonique, finale délicatement poivrée.
Riesling Grand Cru Sommerberg-Z 2013 : palette discrète et raffinée, notes de citronnelle, et d’agrumes frais, acidité vive et très dynamique en bouche, équilibre précis, finale où pointent les premières nuances minérales (pierre chaude, silex).
Riesling Grand Cru Sommerberg-Arnaud 2012 : palette aromatique délicate sur les agrumes mûrs, matière concentrée, présence saline/acide intense et profonde, finale salivante.
Riesling Grand Cru Florimont 2013 : palette aromatique fraîche, notes de citron et d’herbes aromatiques, équilibre bien droit mais acidité plus large, finale longue, agrumes et minéralité.
Les 5 rieslings proposés aujourd’hui confirment le changement de style des vins du domaine de l’Oriel : moins flatteurs à priori mais avec une tension et une profondeur structurelle plus prononcées.
Les crus granitiques de 2013 sont étirés et solidement tenus par des lignes acides très énergiques…ce sont des rieslings pour puristes qu’il va falloir attendre encore un peu si on veut les déguster dans leur forme optimale.
Le Florimont assume sa position d’exception dans la gamme : vif et concentré mais déjà plus harmonieux…il sera surement prêt avant les autres rieslings du domaine.
Pour les nostalgiques, la cuvée Arnaud 2012 montre un côté plus exubérant et plus riche que les autres mais il reste quand même dans le style de vins secs et droits.

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Quinte majeure de rieslings du domaine de l’Oriel.

Pinot Gris Grand Cru Sommerberg-Les Terrasses 2011 : nez racé mais encore assez discret, matière puissante équilibrée par une acidité très vive, finale étirée avec une minéralité affirmée.
Comme le pinot gris tradition et comme les Grands Crus de riesling, Terrasses 2006 joue la carte du sérieux et de la concentration tout en gardant un équilibre sec…c’est un vin éminemment gastronomique.

Pinot Noir Evolution 2014 : léger, juteux et très gourmand, belle prestance en bouche, équilibre frais, finale glissante.
Pinot Noir Hommage à Gérard 2013 : nez délicat, fruité discret et fumé léger, chair généreuse soutenue par une acidité vive et droite, finale longue et épicée.

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Issu d’un millésime très compliqué pour ce cépage le pinot noir 2014 s’en sort avec les honneurs : léger, gouleyant et joliment fruité…du beau travail !
La grande cuvée « Hommage » 2013 est encore sur la réserve, mais le jus très dense et la texture soyeuse sont très prometteurs.
C’est un vin qui mérite d’être attendu encore un peu…je pense même qu’il faudra le boire après le superbe 2015 encore en cours d’élevage.


Bon, je ne vais pas rajouter beaucoup de commentaires sur ce domaine dont je parle vraiment très souvent sur ce site mais j'avoue que je suis toujours aussi heureux de pouvoir passer quelques moments avec le grand Claude.
C'est un vigneron qui aime et qui connaît le terroir du Sommerberg comme personne et qui a toujours beaucoup de plaisir à partager sa passion avec des amateurs venus lui rendre visite.

Les vins dégustés confirment le changement de style engagé depuis quelques millésimes au domaine de l’Oriel : les équilibres sont secs et les matières sont structurées par de belles trames minérales.
Un peu moins faciles d’accès à priori, ces vins ont séduit mes deux compagnons d’échappée...une validation par deux spécialistes de la chose vinique, c’est plutôt encourageant non !!!

Merci à Claude pour cette belle promenade dans son petit paradis de Niedermorschwihr.

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