Vendanges au domaine de l'Oriel à Niedermorschwihr
Après une récente visite « touristique » dans les vignes du domaine de l’Oriel, je repars aujourd’hui pour une journée plus laborieuse sur les coteaux pentus du Niedermorschwihr puisque Claude et Sandrine Weinzorn m’ont invité à participer à une matinée de vendanges sur les terrasses du Sommerberg.
Comme il y a quelques jours chez Christian Beyer, je vais encore couper des pinots gris mais cette fois-ci je pense que ce sera un peu plus « sportif ».
Hoppla, c’est parti !
Au domaine de l’Oriel, les vendanges se déroulent généralement le matin avec un départ pour les vignes vers 7 heures…bon, pour moi ça veut dire « réveil à 5 heures » mais je suis un jeune retraité, je me reposerai quand je serai « vieux ».
Rassemblement des vendangeurs au petit matin devant la cave du domaine de l'Oriel.
La petite route étroite et sinueuse qui mène vers la haut du Sommerberg
Les pinots gris des terrasses du Sommerberg…
…et l’équipe des vendangeurs qui attaque le premier rang
Sur un vignoble en terrasses, l’organisation de l’équipe des vendangeurs est un peu particulière puisque le travail face à face n’est pas possible : le vendangeur est sans vis-à-vis et doit récolter tous les raisins sur chaque pied de vigne, un travail qui demande un bon effeuillage manuel pour repérer toutes les grappes.
Comme j’ai déjà pu le constater au domaine Beyer, ces pinots gris 2020 ont une couleur prononcée mais sur les terrasses granitiques du Sommerberg les grappes sont bien plus petites.
Nous commençons par des rangs de jeunes vignes (plantées en 1992) avec des raisins parfaitement sains et très sucrés qui feront un premier pressoir à 16,47 degrés potentiels.
Les raisins de la jeune vigne des terrasses…
…avec des grappes magnifiques mais vraiment petites.
Un rang sur les terrasses du Sommerberg…
…où le vendangeur ne peut accéder qu’à un seul côté du pied de vigne.
Petite animation du jour : un décollage de montgolfière au dessus de Niedermorschwihr
La vendange se poursuit sur une vigne plus âgée où les charges sont un peu plus généreuses et les grappes plus grandes…mais avec quelques pieds qui ont été victimes d’un passage de sangliers.
Un rang de vielles vignes avec pas mal de raisins…
…mais où les sangliers ont déjà prélevé quelques grappes.
Une belle grappe provenant de la vieille vigne…je vais mettre un peu moins de temps pour remplir mon seau !
La remontée des bottiches pleines vers le camion est une vraie épreuve pour le pilote du Holter : comme il est impossible de faire un demi-tour sur les terrasses, le parcours impose une longue succession de marche avant marche arrière…c’est épuisant et chronophage !
Pendant que le grand Claude fait du « rallye » dans les pentes du Sommerberg, l’équipe des vendangeurs est invitée à partager une petite pause-café dans les vignes
Mon seau bien rempli sur le sol granitique très caillouteux du Sommerberg
Café, thé, brioche et cake au chocolat pour tout le monde
La vendange se poursuit vers le bas de la vieille vigne…
…dans un environnement de toute beauté.
On arrive au bout…
Le rang du bas des terrasses du Sommerberg…on est tout près du village mais il faut remonter. PFFF !!!
Dernière petite pause à l’ombre…
…entre le haut des terrasses…
…et le bas de la fameuse parcelle du « Z » dont les rieslings ont été coupés la veille
La vendange de cette matinée se termine par une petite parcelle plantée dans le sens de la pente : on reprend une organisation classique avec deux vendangeurs par pied…c’est dans le sens de la descente et ça va très vite. OUF !
Allez, une dernière parcelle dans le sens de la pente en guise d’apéritif !
De retour au domaine, les raisins sont mis au pressoir, les seaux et les bottiches sont rincés…tout est près pour une nouvelle journée de vendanges, on va pouvoir passer à table pour un déjeuner préparé par les parents de Sandrine : au menu, « fleischkechle », pommes vapeur et ratatouille…MIAM !
Les bottiches avec les raisins de la fin de matinée…
…et une coccinelle qui a l’air de bien aimer les pinots gris du Sommerberg
C’est parti en direction du pressoir…
...avec le chef qui vérifie une dernière fois la qualité des raisins.
Après le déjeuner, j’accompagne Claude dans la cave pour faire une petite dégustation des jus de 2020.
Le résultat de notre seconde livraison de raisins du matin affiche pratiquement le même niveau de concentration que celui de la première : 16,32 degrés potentiels.
Le verre de jus goûté à la sortie du pressoir confirme cette belle richesse tout en révélant une ligne acide centrée et tendue…ça promet !
Le pinot gris 2020 des terrasses du Sommerberg dans la maie…
...dans le verre et dans l’éprouvette pour la mesure de densité.
Les autres vins de ce dernier millésime sont également pleins de belles promesses avec notamment des pinots noirs d’une force peu commune, un sylvaner vinifié en barriques d’un équilibre et d’une densité remarquables, un muscat juteux et très aromatique et un riesling Z déjà empreint d’une profonde minéralité…comme chaque année la cave du domaine de l’Oriel est pleine de pépites vineuses en gestation.
Ne les ratez pas !
Cette seconde journée de vendanges en Alsace m’a conduit une fois de plus chez mes amis de Niedermorschwihr et m’a permis d’accompagner leur équipe sur les pentes escarpées du Sommerberg pour récolter les pinots gris qui vont produire la fameuse cuvée des « Terrasses ».
La première séance d’entrainement « spécial pinot gris » à Eguisheim ne m’a pas forcément donné plus d’aisance dans mon travail de vendangeur parce que sur les terrasses du Sommerberg, l’organisation du groupe change et la technique de coupe du raisin est très différente…on a jamais fini d’apprendre dans ce métier !
Une fois encore ces parcelles ont produit un jus exceptionnel – mais avec un rendement très faible…moins de 20 hl/ha – qui donnera naissance à un vin qui fera sûrement parler de lui dans les prochaines années.
La dégustation des autres cuvées en gestation a confirmé ce que j’ai déjà pu entrevoir dans la cave de Christian Beyer : 2020 sera un très beau millésime en Alsace.
Voilà une bonne nouvelle pour tous les amateurs de grands vins d’Alsace…et une petite lueur d’espoir dans cette année de m…qu’on va essayer d’oublier en débouchant quelques bouteilles. Santé !!!
Merci à Claude, à Sandrine et à toute l’équipe du domaine de m’avoir permis de vivre cette belle journée dans le vignoble de Niedermorschwihr.
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