Vendanges 2024 au domaine Emile Beyer à Eguisheim
En 2023, une tendinite récalcitrante au poignet droit (une tenosynovite de De Quervain pour les spécialistes) m’a obligé à vivre ces vendanges en tant qu’observateur mais cette année ma vieille carcasse est à peu près opérationnelle pour jouer à nouveau du sécateur dans le vignoble alsacien…et comme souvent c’est chez Valérie et Christian Beyer que je vais faire la première journée de ma tournée de vendangeur amateur.
Hoppla, c’est parti !
Petit reportage photo sur cette belle journée à Eguisheim.
Il est 7H30, la lune est encore dans le ciel au dessus des trois châteaux…
…et l’équipe de vendangeurs du jour se rassemble dans la lumière du soleil levant.
Nous sommes le 19 septembre et les raisins pour les cuvées de crémant ont été récoltés la semaine passée alors que les pinots noirs ont été mis en cuve hier pour commencer leur phase de macération : « des jus qui titrent entre 13 et 13°5 avec des maturités phénoliques bien abouties »…une matière première de choix pour produire de très belles cuvées de rouge.
Le programme du jour prévoit de vendanger les pinots blancs qui se trouvent sur deux parcelles situées dans le secteur de Husseren…let’s go !
C’est parti pour une belle journée de vendanges …
…sur une première parcelle de pinots blancs…
…avec des raisins mûrs et sains.
Après un pause de 2 ans, j’ai un peu de mal à retrouver la bonne position face à un pied de vigne : les raisins qui poussent le plus haut sur le cep sont accessibles debout mais pour les autres il faut se pencher, s’accroupir ou s’agenouiller.
Je me livre à cet exercice assez éprouvant tout en me consolant en pensant aux vendangeurs du Beaujolais qui coupent des gamays sur des pieds taillés en gobelet…
J’avais également oublié à quel point la vigne est une plante folle avec des raisins qui poussent dans tous les sens et des grappes qui se referment sur tout ce qu’elles croisent sur leur chemin : les pétioles des feuilles, les sarments, les fils de palissage et même les piquets…rien ne les arrête !
Heureusement, il n’ya pas beaucoup de tri à faire car les raisins sont beaux : quelques grappes séchées par le mildiou, un peu de botrytis et très peu de pourriture acide.
Les raisins se goûtent très bien : une belle sucrosité, une acidité bien présente et des pépins croquants…vraiment pas mal pour ce millésime !
Mon premier seau de la journée a droit à sa photo comme toujours.
Les rangs les plus longs sont vendangés…c’est l’heure de la pause café
On reprend pour terminer la parcelle en vendangeant les rangs de pointe avec une belle vue sur l’abbaye de Marbach.
La seconde parcelle se trouve à quelques pas de la précédente, c’est une vigne de pinots blancs et de pinots auxerrois avec des rangs interminables…quoi de mieux pour se mettre en appétit !
La seconde parcelle au programme de la journée…on voit à peine le bout du rang !
Pause de midi…
…avec une carbonnade flamande, quelques fromages et quelques bouteilles sorties de la cave de Christian et Valérie…ça fait du bien !
C’est reparti pour une après-midi dans la grande parcelle de pinots blancs et d’auxerrois…
…une vigne avec des pieds qui portent de beaux raisins et d’autres victimes du court noué, qui produisent des grappes plus petites.
Les derniers rangs de la journée comptaient pas mal de pieds de pinots gris…voilà un seau qui va apporter un peu plus de corps à la cuvée de pinot blanc du domaine Beyer !
Chargement des dernières bottiches de la journée dans le second pressoir…
…alors que dans le premier la phase de pressurage de la vendange du matin se termine : un joli jus à 12 degrés qui nous fera une cuvée de pinot toute en élégance et en buvabilité.
Avant de repartir vers Strasbourg, je sollicite très rapidement Christian Beyer pour lui demander comment il voit ce millésime :
« Au vu des conditions climatiques de cette année, nous nous en sortons plutôt bien avec des rendements corrects et une très belle qualité de raisins…et si le temps se mettait au beau jusqu’à la fin des vendanges nous ferions un super millésime »…hélas les prévisions pour les jours à venir ne sont pas très réjouissantes.
La fin des vendanges s’annonce assez sportive avec une programmation à établir au jour le jour car cette année les raisins atteignent leur niveau de maturité optimale de façon assez inhabituelle (pour ne pas dire désordonnée…) : « quel que soit le cépage, c’est le secteur dans lequel se trouve la vigne qui est déterminant »…par conséquent seul un passage régulier dans les différentes parcelles peut apporter la certitude de rentrer des fruits à pleine maturité.
Merci à Christian, Valérie et toute l’équipe du domaine de m’avoir permis de vivre cette belle journée dans le vignoble d’Exa.
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