Pèlerinage en Bourgogne/Beaujolais 2019 - Visite au domaine des Capréoles

Le village de Régnié-Durette dans les brumes de l’automne 2019

En cette fin d’octobre 2019, je vais faire ma dernière escapade automnale en Bourgogne en tant que fonctionnaire « actif » de l’Education Nationale tout en espérant que mon futur statut de retraité ne va pas m’obliger à bouleverser cette habitude car cette petite virée qui me conduit depuis plus de 30 ans des monts du Beaujolais jusqu’aux coteaux bourguignons, est devenue l’une de mes indispensables parenthèses gourmandes de l’année.

Comme d’habitude, mon parcours 2019 va me permettre de retrouver des vignerons que je fréquente depuis longtemps et d’autres que je vais avoir le plaisir de rencontrer pour la première fois…bref, c’est un pèlerinage classique avec ses haltes « obligatoires » et ses découvertes qui vont étoffer encore un peu plus mon carnet d’adresses viniques.

La première journée sera consacrée à la visite au « Salon des Artisans Vignerons du Mâconnais » qui se tient dans le château de Hurigny et qui regroupe quelques uns des plus grands noms du vignoble mâconnais
La seconde journée sera beaujolaise avec un retour au domaine des Capréoles à Régnié-Durette et une visite inédite dans un domaine situé quelques centaines de mètres plus loin, chez Antoine Sunier.
Ma tournée 2019 se terminera par une nouvelle halte en côte châlonnaise au domaine Tupinier-Bautista et par trois étapes en Côte d’Or avec l’incontournable dégustation au domaine Buisson-Charles à Meursault suivie par une visite inédite – il en faut quand-même l’une ou l’autre – à Nantoux au domaine Germain pour terminer en beauté par un passage « obligé » à Nuits Saint Georges au domaine Chicotot.

Hoppla, c’est parti !

Jour 2. : visite au domaine des Capréoles à Régnié-Durette

Notre première halte en terre beaujolaise se fera chez un vigneron que j’ai rencontré pour la première fois en 2018 et dont la qualité des vins m’a tellement convaincu que j’ai eu envie de le retrouver cette année, histoire de voir comment se goûtent les cuvées du nouveau millésime mais aussi (et surtout) pour reconstituer mon stock de vin des Capréoles.
En effet, mes craintes au sujet de la durée de vie de ces bouteilles achetées lors de ma dernière visite à Régnié étaient fondées…j’ai presque tout bu !

Vue de la cour du domaine des Capréoles sur les deux clochers de Régnié-Durette dans la brume.

Arrivés au domaine des Capréoles sur les coups de 10H30 nous retrouvons Cédric Lecareux dans son cuvage où il termine de soutirer des jus de gamays de 2019.

Les cuves béton du domaine des Capréoles


Cédric qui vérifie l’écoulement des jus et le niveau des lies dans la cuve.


Les lies du Lantignié 2019.

Après une petite étape sous les voûtes du superbe chai à barriques du domaine, nous nous installons dans le caveau pour notre première dégustation de la journée.

Le chai du domaine des Capréoles…


…un endroit idéal pour parler vinification et élevage.


C’est parti pour la dégustation des vins du domaine des Capréoles.

Beaujolais Lantignié L’Amourgandise 2018 : fruité pur et séduisant au nez, matière juteuse et très gourmande en bouche, finale fraîche et sapide.
(élevage : 100% cuve – 50% raisins égrappés + 50% raisins entiers)
Née sur les terroirs granitiques de Lantigné, cette cuvée a été vinifiée et élevée pour nous donner une interprétation gouleyante et séduisante du gamay…voilà une bouteille avec un indice de « torchabilité » maximal. MIAM !

Régnié Chamodère 2018 : fruité assez discret mais d’une belle complexité, notes de petits fruits rouges et de fleurs des champs, bouche ample et charnue qui laisse une belle impression de plénitude, finale longue et tonique.
(élevage : 80% cuve béton en grappes entières + 20% barriques anciennes, raisins égrappés)
Après une version 2017 déjà très gourmande, cette cuvée Chamodère 2018 développe une chair encore plus voluptueuse tout en gardant une parfaite buvabilité…voilà encore une bouteille qui ne va pas faire long feu dans ma cave !

Brouilly L’Hydrophobe 2018 : nez flatteur avec un fruité expressif sur la cerise, bouche ronde et très soyeuse, finale fraîche et glissante avec un long retour fruité.
(élevage : 100% barriques anciennes – vendange entière)
Cette cuvée qui a été « invitée » dans la cave du domaine des Capréoles pour compenser la faiblesse des volumes du millésime 2017 a gardé sa place dans la gamme en 2018…et c’est une vraie bonne nouvelle car cette cuvée née sur un terroir de pierres bleues et d’argiles est un pur régal. MIAM !

Régnié Sous la Croix 2018 : fruité mûr (cerise noire, mûre confite) et boisé raffiné au nez, matière ample et généreuse, équilibre gourmand, texture caressante, finale assez tonique avec un sillage complexe sur le noyau de cerise et le bâton de réglisse avec de légères nuances fumées.
(élevage : 50% fûts neufs + 50% fûts de 1 et 2 vins – raisins 100% égrappés)
Née sur la parcelle la plus haute du domaine, cette cuvée qui ne m’avait pas trop emballé l’année passée, nous propose une édition 2018 éclatante de classe et de profondeur avec un équilibre parfait entre fruit et boisé et entre richesse et structure.
Voilà un très grand beaujolais !

Régnié Diaclase 2017 : nez raffiné et séduisant avec de belles notes de fruits rouges mûrs (cerise, framboise) avec une petite pointe d’épices douces, bouche longiligne avec une matière dense étirée par une acidité fine et solidement tendue, mâche tannique très gourmande, finale fraîche et fruitée.
(élevage : 100% barriques anciennes)
Diaclase est avec Chamodère, l’une des cuvées emblématiques du domaine et cette année encore, je suis tombé immédiatement sous son charme : c’est un vin qui respire la plénitude et l’élégance et qui se livre avec une superbe spontanéité dès son plus jeune âge…un Bojo comme j’aime !!!

Le quintet en « terroir majeur » du jour.

Cette seconde visite chez Cédric Lecareux m’a permis de conforter mon sentiment de 2018 : c’est un vigneron de conviction qui a choisi de mettre en œuvre des pratiques viticoles vertueuses pour préserver l’environnement et permettre a ces grands terroirs granitiques du Beaujolais de donner le meilleur d’eux-mêmes.
En cave, il profite de sa solide formation en agronomie et en œnologie et d’une expérience pratique d’une quinzaine d’années dans le monde du vin pour bichonner ses différentes cuvées afin qu’elles expriment le plus sincèrement possible, la nature profonde de leurs terroirs d’origine.
Peu interventionniste en cave Cédric privilégie cependant l’usage de contenants en bois pour élever ses différentes cuvées…une technique qu’il maîtrise visiblement très bien puisque les vins dégustés aujourd’hui ont tous révélé des boisés subtils, parfaitement intégrés dans les structure et les expressions aromatiques. Du beau travail tout simplement !

Dans cette offre vinique de très haut niveau, mes coups de cœur du jour seront pour le Régnié Chamodère 2018, un vin qui révèle un pouvoir de séduction et une buvabilité qui pourraient le rendre dangereusement addictif et pour le Régnié Sous la Croix 2018, la cuvée « haut de gamme » du domaine qui assume pleinement son statut en 2018 en présentant un caractère de grand vin de garde et de gastronomie.

Mille mercis à Cédric Lecareux pour son accueil.

NB. Petite info pour les strasbourgeois : vous pouvez trouver quelques cuvées du domaine des Capréoles chez Nicolas Jaegert - La Cave en Tournée