Dégustation club AOC - Rieslings 2012 sur Grands Crus granitiques


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Nouvelle disposition avec des tables en U…la salle de dégustation du domaine Hering a fait école.

La dernière réunion AOC avant le barbecue festif de fin de semestre va nous proposer deux thèmes très différents :
- l’un plutôt « sérieux » consacré à la dégustation des 8 rieslings Grand Cru 2012 issus des terroirs granitiques alsaciens
- l’autre un peu léger puisqu’il va nous permettre de goûter une série très éclectique de
vins qui n’ont comme seul point commun d’être signés par des « people ».

Comme souvent lorsqu’il s’agit de traiter un sujet épineux, nous avons sollicité l’ami François qui a réussi à nous dénicher une bonne dizaine de flacons dont les étiquettes portent des noms de célébrités et pour composer la série de riesling, je me suis chargé de la collecte des bouteilles lors de quelques escapades dans le vignoble alsacien dont j’ai déjà parlé sur ce site.

Hoppla, c’est parti !

La dégustation des rieslings s’est faite à l’aveugle pour tout le monde (même moi…) : bouteilles anonymes numérotées sur le fond par mes soins, ordre aléatoire établi par un autre membre et repérage des flacons par des figurines en couleur.

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Préparation des bouteilles.

Les bouteilles de riesling ont été débouchées et goûtées en fin de matinée, transvasées dans des bouteilles anonymées juste avant la réunion et servies 2 par 2.
Les vins de stars ont été dégustés, étiquettes découvertes dans l’ordre suivant : rosés, blancs, rouges.
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Soirée Club AOC du 5 juin 2015 à La Wantzenau


En guise de mise en bouche :

Sylvaner Vignoble de Katzenthal 2014 – Domaine Bernhard à Katzenthal : très charmeur au nez, notes d’acacia et d’herbes sèches, frais, léger et bien glissant en bouche, finale nette et tendue
.

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Parfaitement réalisé avec une belle expression aromatique et une tenue impeccable en bouche, ce vin nous propose une interprétation exemplaire de ce cépage alsacien toujours aussi injustement méconnu.
Si vous cherchez un vin blanc pour ces vacances, voilà une bouteille au rapport Q/P exceptionnel qui enchantera vos tablées estivales.


Thème 1 : les Grands Crus granitiques alsaciens interprétés par des rieslings du millésime 2012.


Riesling G.C. Praelatenberg 2012 – F. Engel à Kintzheim : nez riche et expressif, notes d’agrumes mûrs et fines touches florales, matière large en bouche, rondeur apparente contrebalancée par une fine ligne acide et une salinité bien présente, finale nette et délicatement poivrée.

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Riesling G.C. Kaefferkopf 2012 – J.B. Adam à Ammerschwihr : nez vif et précis sur les agrumes frais et les zestes, nuances pierreuses, bouche ciselée alliant tension et gras pour créer un équilibre bien tonique, finale pointue avec de beaux amers minéraux.

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Cette doublette que le hasard du tirage au sort a placée en début de série, nous met en présence deux vins parfaitement équilibrés mais de styles très différents : silhouette plantureuse et matière très sensuelle pour le vin du Praelatenberg, puissance et énergie minérale pour le Kaefferkopf.
Ça commence vraiment très fort avec deux grands rieslings alsaciens !


Riesling G.C. Wineck-Schlossberg 2012 – J.M. Bernhard à Katzenthal : nez pur et classique, citron frais, pierre à feu, fumé léger, attaque vive, matière longiligne très élégante qui s’élargit progressivement en gagnant de la puissance, finale longue et minérale, présence d’amers nobles qui font saliver.

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Riesling G.C. Sommerberg 2012 – Domaine de l’Oriel à Niedermorschwihr : fruité mûr assez discret au nez, légères notes minérales, matière riche avec un gras qu’une acidité un peu faiblarde n’arrive pas à équilibrer totalement, finale sur l’abricot mûr et les épices.

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Le Sommerberg de Claude Weinzorn que bon nombre d’entre nous connaissaient et attendaient au sommet de la hiérarchie, fut la déception de la soirée : une matière douce et suave certes mais une faiblesse rédhibitoire dans la structure, rien à voir avec ce que j’ai pu ressentir lors des précédentes dégustations de cette cuvée…bouteille probablement défectueuse.
Le Sommerberg a d’autant plus souffert que l’autre vin du binôme brillait par son tonus et sa pureté : un grand Wineck qui se place d’ores et déjà dans les probables vainqueurs de ce duel régional. MIAM !


Riesling G.C. Frankstein 2012 – F. Beck-Hartweg à Dambach : nez complexe et délicat, résine, citron frais, tilleul, fleurs printanières, bouche élancée, matière dense avec une fine granularité, mâche sensuelle, finale saline et très digeste.

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Riesling G.C. Schlossberg 2012 – A. Mann à Wettolsheim : nez un peu réduit à l’ouverture, notes toastées et légèrement fruitées après oxygénation, matière riche et opulente, jus corsé et bien vineux, finale longue et puissante, sillage épicé.

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J’ai reconnu le vin de Florian à la pureté de son expression aromatique – agrumes, fleurs et résine m’emmènent toujours vers le Frankstein – mais aussi par sa présence très tactile en bouche…mais ça c’est plutôt la patte du vigneron !
En tous cas, ce riesling correspond parfaitement au style qui me fait vibrer à l’heure actuelle. MIAM !
Plus massif et surement plus « travaillé », le Schlossberg affirme la force propre à ce terroir solaire mais il semble encore un peu jeune pour être apprécié à sa juste valeur.


Riesling G.C. Winzenberg 2012 – H. Metz à Blienschwiller : nez timide mais très élégant, palette florale raffinée, matière svelte tenue par une ligne acide mûre mais bien droite, finale longue, digeste, citronnée et minérale.

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Riesling G.C. Brand-Cuvée K 2012 – A. Boxler à Niedermorschwihr : nez intense avec une expression terpénique affirmée, encaustique, écorce d’agrumes, térébenthine, matière explosive en bouche, acidité puissante, salinité intense en finale.

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Pour finir la série nous découvrons deux expressions vraiment antinomiques du riesling avec un Winzenberg qui joue une partition très classique – délicatesse de la matière et finesse de l’expression minérale – et un Brand redoutable de force (14° au compteur !) qui aura besoin de quelques années de garde supplémentaires pour canaliser son énergie.
Avec ces deux grands Crus que tout oppose, même la géographie – le Winzenberg est le plus au nord et le Brand est le plus au sud des 8 terroirs granitiques classés – nous pouvons constater une nouvelle fois la richesse et la diversité de l’expression des vins d’Alsace.


Pour conclure :

Connaissant la dilection de mes partenaires de jeu pour les grands vins d’Alsace, je savais que cette série consacrée aux rieslings nés sur des sols granitiques était particulièrement attendue et pour ne pas décevoir je me suis adressé à quelques vignerons réputés pour la qualité de leur travail sur ces terroirs particuliers.
Hormis un Sommerberg méconnaissable (bouteille défectueuse je pense), les Grands Crus servis ce soir ont affirmé un niveau de qualité exceptionnel.

Malgré leur grande homogénéité géologique ces terroirs engendrent des vins avec des personnalités bien trempées et bien diversifiés. Pour comprendre ceci il faut se rappeler que l’aspect physique des coteaux classés (orientation, situation, altitude…) est très varié et que la l’influence de la patte du vigneron reste malgré tout très importante dans la définition du style des vins.

Comme la dégustation s’est déroulée à l’aveugle, nous avons procédé à une évaluation simplifiée des vins de la série en demandant à chaque participant de citer par ordre de préférence les 3 vins qu’il avait particulièrement apprécié.

Résultats :
- Classement général : 1°Wineck-Schlossberg – 2° Praelatenberg et Kaefferkopf – 3° Brand

- Classement personnel : 1° Frankstein – 2° Wineck-Schlossberg – 3° Winzenberg
- Vins les plus cités : 1°Wineck-Schlossberg (7X) – 2° Winzenberg et Kaefferkopf (6X)
- Meilleur rapport Q/P (et de loin !) : Frankstein.

C'est beau l'Alsace !!!

 

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