Vendanges au domaine Bechtold : auxerrois et pinots noirs

Après une première demi-journée de vendanges avec l’équipe du domaine Emile Beyer, c’est dans le vignoble de la Couronne d’Or que j’ai choisi de poursuivre ma série de visites automnales en partageant une matinée avec les vendangeurs du domaine Bechtold.

Le temps est au beau fixe et même si la météo locale a annoncé des températures plutôt hivernales, la lumière est propice pour faire quelques photos entre deux coups de sécateur.
Hoppla c’est parti !

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Vu du Silberberg, le sommet du Scharrachberg dans la lumière du soleil levant.

Il est 7H45 et une vingtaine de vendangeurs se rassemble progressivement devant la maison Bechtold. En attendant que l’équipe soit au complet, j’en profite pour visiter le chantier presqu’achevé de la nouvelle cave du domaine.

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Rassemblement des vendangeurs à Kirchheim

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Les magnifiques colombages de la cave Bechtold

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La partie latérale de la cave avec 3 superbes voûtes originaires de Rosheim.

Le chantier de la cave n’est pas encore tout à fait terminé mais les pressoirs sont installés et le cuvage est opérationnel…comme prévu, les vins de 2016 se feront dans les nouvelles installations du domaine.
Jean-Marie est soulagé d’avoir réussi son pari : « C’était vraiment tendu, on a déménagé les cuves la semaine passée…ça m’a fait penser aux J.O. de Rio : des imprévus et des retards dans l’avancée des travaux, du suspens jusqu’au dernier moment mais au bout du compte tout est en place pour réussir ce nouveau millésime ».

Le programme de la matinée prévoit la vendange d’une grande parcelle d’auxerrois sur le ban d’Odratzheim et la récolte de pinots noirs sur plusieurs petites parcelles situées sur la partie haute du Scharrachberg.

Pour bien commencer la journée, Jean-Marie me propose de l’accompagner pour effectuer des prélèvements dans des parcelles de gewurztraminer et de pinots gris sur le Silberberg.
La lumière du matin est splendide mais avec ce vent de nord-est glacial la température est vraiment sibérienne…4° annoncés mais un bon 0° en ressenti…BRRRR !

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Jean-Marie dans une parcelle de pinots gris du Silberberg

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La parcelle de gewurztraminers dans le Silberberg

Les grappes sont belles, les charges sont modérées, l’état sanitaire des raisins est tout à fait rassurant, les baies sont aromatiques et bien sucrées : 13° pour le gewurztraminer et de 13 à 13°5 pour les pinots gris.
Les gewurztraminers attendront encore quelques jours mais il ne va plus falloir attendre trop pour rentrer les pinots gris que Jean-Marie a pris l’habitude de vinifier à la bourguignonne.

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Pinots gris et gewurztraminers du Silberberg

Après cette petite promenade, je rejoins les vendangeurs pour finir de récolter les auxerrois de la parcelle d’Odratzheim : vendange facile avec de belles grappes bien saines et des seaux qui se remplissent très vite…mais bons sang qu’est ce qu’il fait froid dans ce pays !

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Les vendangeurs au bas de la parcelle d’auxerrois.

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Le soleil baigne le haut du coteau mais le froid persiste…BRRR !

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Sur pied…

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…ou dans les bottiches, ces pinots auxerrois ont belle allure.

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Pause café et petits gâteaux avnet de repartir vers une autre vigne.
 

Un peu réchauffé par un café brûlant et quelques douceurs préparées pour l’occasion par une vendangeuse, je repars avec Jean-Marie en direction de la cave pour assister au chargement du pressoir.

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Le nouveau cuvage du domaine est parfaitement opérationnel

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Le pressoir est installé en hauteur et les bottiches sont montées à l’aide d’un élévateur.

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Une partie de la récolte du matin qui compte une vingtaine de bottiches bien pleines.

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Le pressoir installé en hauteur permet le transfert des jus par gravité.

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On charge…

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…et on tasse énergiquement pour faire rentrer toute la vendange du matin.

Le jus fraichement pressé est particulièrement gourmand : l’expression aromatique est séduisante, il y a une belle richesse (12°5) et un fond acidulé bien structurant.
Jean-Marie est satisfait : « Il y a le bon équilibre pour faire un beau vin sec » et il n’est pas impossible que les jus de cette parcelle donnent naissance à une cuvée spéciale sur ce millésime. Affaire à suivre…

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Pinot auxerrois 2016 du domaine Bechtold.

A leur sortie du pressoir, les jus sont protégés par un sulfitage ultra léger – 2g/hl – et sont transférés par gravité dans la cuve de débourbage dès la fin du pressurage.

Pour terminer cette demi-journée, nous repartons rejoindre les vendangeurs sur les hauteurs du Scharrachberg pour les aider à terminer la récolte des pinots noirs.

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Du haut du Scharrachberg nous profitons d’une vue panoramique sur le vignoble de la Couronne d’Or

Les parcelles de pinots noirs du domaine se trouvent à la limite ouest du Grand Cru Engelberg. Les charges sont moyennes et les grappes dans un bon état sanitaire même si on trouve ça et là quelques grains pourris : le mot d’ordre est clair « ici on trie sérieusement, je ne veux pas de raisin pourri dans les seaux ».
Je prends mon temps pour tourner chaque grappe dans la main et en cas de doute je sens les raisins – à l’odeur, le verdict est sans appel – malgré ça mon seau se remplit assez vite et au bout du compte, la vendange est plutôt satisfaisante en termes de qualité et de quantité.
Ces raisins entreront dans la cuvée générique du domaine, la cuvée plus prestigieuse de l’Obere Hund a été vendangée il y a quelques jours « mais sur cette parcelle la nature a été moins généreuse : 15 hl/ha ».

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Les pinots noirs du Scharrachberg sur pied…

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…et dans mon seau.

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Il est midi et Jean-Marie effectue un rapide « debriefing » avec son équipe.

Jean-Marie Bechtold a une position assez originale lorsqu’il parle de cette année 2016 : « c’est surement le millésime le plus intéressant de ma carrière de vigneron » : stressant au printemps (risque de gelées) et difficile en été (humidité et mildiou), il a fallu attendre les journées chaudes et ensoleillées de septembre pour voir mûrir de beaux raisins et envisager la perspective d’un très beau millésime.
Cette météo plus capricieuse que d’habitude a obligé les vignerons à suivre la vigne au plus près pour ne pas rater les moments propices pour appliquer les traitements phytosanitaires :
« il fallait être très réactif ».
Avec ce millésime, Jean-Marie a également beaucoup appris au sujet de la précision des dosages dans ses traitements :
« Malgré la pression des maladies, il fallait faire preuve de parcimonie dans les dosages : cette année, je n’ai utilisé que 3,5 kg pour traiter mes 12 ha de vignes…et je m’en suis très bien sorti en terme de quantité et de qualité ».

Les raisins vendangés ce matin avaient effectivement belle allure et se goûtaient remarquablement bien : nul doute que cette matière première choix permettra à Jean-Marie de nous sortir deux beaux vins qui enrichiront la gamme des cuvées génériques du domaine…à bon entendeur !!!

Pour ses vendanges, le domaine Bechtold fait confiance depuis de longues années à cette équipe aguerrie qui travaille de façon bien coordonnée en faisant preuve d’une efficacité redoutable.
Je les avais déjà vus à l’œuvre il y a quelques années sur l’Obere Hund et j’ai pu constater qu’ils étaient toujours aussi performants…chapeau !

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Une belle paluche de vendangeur après le travail…avec un petit locataire trouvé au pied d’un cep de vigne.

Un grand merci à Jean-Marie de m’avoir accueilli pour cette journée de vendanges. Bien évidemment, je reviendrai vite le voir pour visiter un peu plus en détail ses nouvelles installations et suivre l’évolution de ces vins de 2016 qui me semblent plutôt prometteurs.

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