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  • La Table Kobus à Epernay

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    Quand vous voyez l’église Notre Dame vous n’êtes plus très loin du but.

    Après une première journée de visite en terre champenoise, je me suis mis en quête d’une bonne table pour récupérer de mes efforts et refaire le plein d’énergie, en vue d’une future journée parisienne qui s’annonce assez sportive…
    Suite à la lecture de quelques avis enthousiastes sur le net, j’ai choisi de réserver à la « Table Kobus » un restaurant caché dans une petite rue derrière l’église Notre Dame d’Epernay.

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    Le cadre soigné et accueillant rappelle le style brasserie parisienne chic des années 1900.
    Le service est attentionné et très professionnel et les menus proposés ce soir ont tout pour me mettre l’eau à la bouche

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    Ma formule gourmande du soir :

    Mise en bouche
    Râble de lapin et quinoa : une association toute en douceur et en suavité

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    Entrée
    Foie gras au ratafian, chutney de royal gala et espuma au champagne rosé : un plat copieux avec une présentation spectaculaire et des goûts très authentiques

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    Plat
    Dos de cabillaud, mousseline de monolisa et pommes fondantes en croûte de pistache : une cuisson parfaite pour cette tranche de cabillaud bien épaisse, une belle harmonie gustative avec l’accompagnement et des pleurotes croquantes et goûteuses.

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    Dessert
    Assiette gourmande : une présentation très colorée avec une crème brulée vraiment exceptionnelle.

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    Quelques bulles pour accompagner ce repas :

    Pour m’ouvrir l’appétit je me suis offert une coupe de Champagne Cuvée Appolonis du domaine Michel Loriot : un 100% pinot meunier, fin, désaltérant et appétant.

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    Pour la suite, je décide de rester dans l’effervescence avec une bouteille de Champagne Grand Cru Blanc de blancs Brut Esprit du domaine Michel Genet, une maison dont je ne sais rien mais avec un nom qui évoque le souvenir d’un ami trop tôt disparu. Ce blanc de blancs classique fera parfaitement l’affaire sur la suite du repas. Le vin n’entre pas vraiment en relation aromatique avec l’entrée mais offre un rafraîchissement bienvenu en gardant le palais frais et dispos pour la suite.
    Avec le plat de poisson, le champagne a été très à l’aise et à réalisé de beaux accords avec les goûts et les textures de cette belle assiette.

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    Tenue par une famille d’origine colmarienne La Table Kobus est restaurant où on mange beau et bon sans se ruiner (le menu gourmand est actuellement à 39,90 euros) et où on peut arroser son repas en choisissant une jolie bulle sur une carte de vins aux prix très doux (41 euros pour ma bouteille de GC blanc de blancs).
    Voilà une première adresse gourmande à retenir pour mes futures escapades en terre champenoises.

    Pour en savoir plus : CLIC

  • Les vins du mois de mars 2017

    Riesling Herrenreben 2008
    Domaine Schoenheitz à Wihr au Val

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    Robe : jaune moyen, très lumineux avec des reflets dorés.
    Nez : intense et séduisant, notes d’agrumes mûrs rehaussées par une touche zestée et de belles nuances minérales (pierre chaude).
    Bouche : attaque vive et directe, acidité immédiate très fine et tendue comme une chanterelle de guitare, matière juteuse et gourmande, finale salivante, amers nobles et long sillage fruité et épicé.
    Avec son aromatique à la fois flatteuse et complexe et sa présence en bouche pleine d’énergie, ce riesling de granit se goûte avec un vrai plaisir aujourd’hui.
    C’est un vin qui commence sa phase de pleine maturité tout en laissante deviner un très grand potentiel de garde.

     

    Pinot Gris G.C. Sommerberg-Les Terrasses 2008
    Domaine de l’Oriel à Niedermorschwihr

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    Robe : jaune franc avec beaucoup d’éclat et des reflets dorés.
    Nez : flatteur et très complexe, notes « pâtissières » à l’ouverture (beurre, vanille, tarte au citron), développement aromatique sur les agrumes confits et la mangue sur un fond pierreux.
    Bouche : attaque suave, liqueur fruitée très gourmande, texture caressante, acidité mûre et droite qui apporte beaucoup de tonus à l’ensemble, salinité sensible en finale, sillage sur le raisin sec et les épices douces.
    Sur ces fameuses terrasses situées dans un secteur très pentu du 4° amphithéâtre du Sommerberg Claude Weinzorn a pris l’habitude de produire une cuvée de pinots gris vraiment exceptionnelle.
    Avec sa puissance expressive et son équilibre très fringant, ce Terrasses 2008 tient pleinement ses promesses…c’est un très grand vin. MIAM !

     

    Riesling G.C. Kaefferkopf 2010
    Domaine Adam à Ammerschwihr

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    Robe : jaune franc, très lumineux
    Nez : tonique et précis, palette évolutive sur les agrumes frais (citron, pamplemousse) et les herbes aromatiques (mélisse, sauge) sur un fond pierreux (silex, fumé léger).
    Bouche : attaque franche avec une acidité cinglante et bien en place, matière étirée, présence saline sensible, petit grain tannique très appétent, finale vivifiante, sillage citronné et minéral.
    Issu de parcelles de vieilles vignes travaillées en BIO, le riesling de la gamme « Jean-Baptiste » de ce grand domaine d’Ammerschwihr est un vin ciselé avec une extrême finesse qui nous propose une interprétation classique de très haut niveau de ce cépage alsacien…un bijou pour amateurs de droiture et de minéralité.

     

    Riesling G.C. Ollwiller 2013
    Domaine P.H. Ginglinger à Eguisheim

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    Robe : jaune clair, limpide et très brillant.
    Nez : classique mais très gourmand, palette zestée, citronné et délicatement florale.
    Bouche : attaque très suave, matière ample avec un joli gras, petit grain tannique très stimulant, finale fraîche et bien minérale.
    Né sur un terroir classé mais assez peu connu, ce riesling harmonieux et parfaitement sociable flatte nos sens et nos papilles avec une facilité déconcertante.
    Le travail de Mathieu Ginglinger sur ce Grand Cru commence à porter ses fruits…MIAM !

     

    Pinot Noir Linsenberg 2010
    Domaine Schoenheitz à Wihr au Val

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    Robe : rubis sombre avec une fine frange brunissante.
    Nez : complexe et raffiné, notes de cerise noire et de mûre, fines nuances d’herbes aromatiques et légère touche fumée.
    Bouche : matière souple et très suave, équilibre impeccable, trame tannique veloutée, finale nette, appétante avec un sillage aromatique fruité et minéral.
    Un fruité bien défini, un élevage géré avec beaucoup de pertinence et une présence très classieuse en bouche…voilà un pinot noir alsacien qui n’a vraiment rien à envier aux crus bourguignons. MIAM !

     

    Morgon Les Charmes 2015
    Domaine Burgaud à Morgon

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    Robe : très sombre, presque opaque avec une fine frange rubis violacé.
    Nez : mûr et bien complexe, notes de cerise noire, de mûre et de chocolat amer sur un fond plus terrien (terre humide, pierre à feu).
    Bouche : jus dense et profondément fruité, texture épaisse mais grain tannique très fin, structure tenue fermement par une acidité minérale bien en place, finale longue et parfaitement digeste.
    Issu d’un millésime béni dans le vignoble du Beaujolais ce Morgon développe une matière riche et concentrée organisée autour d’une structure minérale bien en place.
    C’est un vin brillant qui a de l’énergie et du « charme » à revendre…MIAM !

     

    Beaune 1° Cru Les Tuvilains 2009
    Domaine Murat à Concoeur

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    Robe : carmin, assez dense, pas trop brillant, bords tirant sur le roux
    Nez : intense et flatteur, fruité bien mûr (fruits rouges, grenadine), épices douces, fumé très discret.
    Bouche : jus gourmand, riche et onctueux, équilibre souple mais sans aucune lourdeur, fruité toujours bien épanoui, tannins d’une suavité absolue, finale longue et digeste, confiture de fruits rouges et chocolat amer.
    Ce Beaune 1° Cru est l’une de mes cuvées préférées chez ce vigneron des Hautes Côtes de Nuits et ce n’est pas ce magnifique 2009 dégusté dans la force de l’âge mûr qui va remettre en question ma prédilection pour ce vin. MIAM !

     

    VDP de l’Hérault Mas de Daumas Gassac 1998
    Famille Guibert à Aniane

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    Robe : rubis assez dense, légère turbidité, fine frange brunissante.
    Nez : racé et complexe, notes fruitées de cabernet bien mûr (mûre, myrtille) complétées par des arômes plus sudistes, herbes de garrigue, épices…
    Bouche : attaque très souple, matière concentrée tenue par une trame tannique veloutée et rafraîchie par une fine ligne acide, finale longue, sillage réglissé et minéral.
    Dans un millésime exceptionnel en terre languedocienne, Daumas Gassac montre toute sa classe en nous régalant avec un vin complexe et parfaitement équilibré…voilà une bouteille qui remet les choses en place en apportant la preuve que la réputation de ce domaine est loin d’être surfaite. MIAM !

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    La tour du domaine De Castellane à Epernay en mars 2017…une première visite en terre champenoise et des C.R. à suivre en avril.

  • Les vins du mois de février 2017

    Pinot Gris Réserve Rolly-Gassmann 2007
    Domaine Rolly-Gassmann à Rorschwihr

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    Robe : jaune franc, texture épaisse, reflets dorés
    Nez : épanoui et flatteur, palette évolutive, notes d’ananas au sirop, pêche bien mûre, fines touches grillées/fumées.
    Bouche : matière riche et concentrée, aromatique suave et complexe, acidité fine et tendue qui s’impose progressivement, petit grip tannique et amers salivants qui rendent la finale particulièrement digeste.
    Avec son aromatique d’une exceptionnelle complexité, sa carnation riche et juteuse et sa belle trame acide/minérale, ce magnifique pinot gris nous prouve une fois encore qu’un vin très généreux peut se montrer parfaitement sapide pour peu qu’il soit issu d’un beau terroir et vinifié par un grand vigneron. MIAM !


    Riesling G.C. Sommerberg-Cuvée Z 2013
    Domaine de l’Oriel à Niedermorschwihr

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    Robe : jaune clair, brillante et limpide avec des reflets argentés
    Nez : fin et complexe, notes d’agrumes frais, de citron vert, touches d’herbes aromatiques (basilic, fenouil) sur un fond pierreux.
    Bouche : acidité fine, mûre et bien tendue qui se met en place dès l’attaque, matière fuselée avec un petit creux en milieu de bouche, joli rebond d’énergie à l’approche de la finale, sillage long sur l’amande grillée et la mandarine sur un fond minéral très racé.
    Plantée par Claude Weinzorn dans la roche granitique en haut de l’amphi 4 du Sommerberg, la parcelle du Z a montré son potentiel dès le premier vin en 2008.
    5 millésimes plus tard, le style à changé et l’expression minérale commence à se faire sentir de plus en plus tant au niveau de l’aromatique que de la structure.
    Conséquence probable de la jeunesse de la vigne, le petit fléchissement ressenti en bouche ne met pas en cause la qualité de ce beau terroir : je suis certain que dans une dizaine d’années, le riesling Z sera la cuvée référence du domaine de l’Oriel.


    Savigny les Beaune Vieilles Vignes 2010
    Domaine Carré à Meloisey

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    Robe : rubis clair, bords dégradés avec des nuances orangées.
    Nez : ouvert et raffiné, notes de petits fruits rouges, touche épicée délicate et discrètes nuances boisées/réglissées.
    Bouche : matière équilibrée qui gagne progressivement en épaisseur dans le verre, développement aromatique sur la framboise écrasée, trame tannique veloutée, finale longue et tonique.
    Tout en finesse et en élégance, ce vin tonique et gourmand semble avoir atteint son niveau de forme optimal tout en montrant une présence en bouche dont le haut niveau qualitatif nous permet d’envisager l’avenir avec sérénité : voilà une bouteille qu’on pourra déboucher avec confiance durant de longues années. MIAM !


    D.O. Jerez Noe-Pedro Jimenez 30
    Domaine Gonzalez Byass à Jerez de la Frontera

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    Robe : brun foncé, sombre, épaisse, légèrement trouble avec une frange topaze.
    Nez : intense et incroyablement complexe, notes de café moulu, de chocolat noir, de massepain, de fruits secs (noix, noisette)...
    Bouche : concentré et vineux avec une liqueur sucrée d’une force impressionnante, ligne acide vive et profonde, finale sapide, sillage aromatique d’une longueur inouïe.

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    Servi par Stéphane à l’issue de notre réunion AOC de février, ce vin hors normes nous a laissés bouche bée…
    Cette cuvée de Jerez réalisée à partir de pedro ximénez élevés durant 30 ans en solera révèle une constitution tout à fait exceptionnelle (plus de 400 g/l de SR et une AT de 5,3 g/l)…je ne sais pas si c’est encore du vin mais ce dont je suis sûr c’est que c’est une bouteille qui marquera longtemps ma mémoire de dégustateur.

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    En février c’est Autriche, ski, spa, zweigelt et grüner veltliner!

  • Pipette ou trompette ?

    Jérôme Castagnier est un vigneron de Morey Saint Denis dont je suis le travail depuis de longues années.

    Comme je l'ai déjà évoqué dans mes articles, Jérôme est également un musicien chevronné qui donne des concerts avec son ensemble de trompettes A.O.C. "Appellation d'Origine Cuivrée"

    Si vous voulez vérifier que ce vigneron joue aussi bien de la trompette que de la pipette, vous pouvez le retrouver en Alsace où son groupe donnera 2 concerts :

    - le samedi 25 mars à 20h à Eguisheim - Espace des Marronniers

    - le dimanche 26 mars à 17h à Guebwiller - Église saint léger

     

     

  • L'Essentiel à Barr

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    Situé dans un quartier calme de ce village pittoresque de la route des vins bas-rhinoise, le restaurant L’Essentiel propose une cuisine inventive et goûteuse qu’on peut savourer dans un cadre sobre et raffiné.

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    Je me suis arrêté dans cet établissement pour y faire ma pause déjeuner lors d’une petite ballade hivernale dans mon vignoble préféré et j’ai choisi de déguster un menu à 28 euros qui proposait 3 plats :
    - Crème de butternut, œuf de caille et chantilly aux noisettes grillées
    - Joues de porc cuites fondantes, choucroute sautée et pommes de terre en persillade.

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    - Parfait glacé à la mangue, tartare d’ananas menthe/coriandre.

    La carte des vins offre une place de choix aux vignerons locaux (Bachert, Hering, Gilg, Seltz, Rietsch…) et nous invite à découvrir une sélection très intéressante de crus venus d’autres régions viticoles.
    La maison propose également une belle série de vins au verre (je n’ai pas compté mais je pense qu’il y a plus de 10 références).

    Pour l’apéritif j’ai choisi un Muscat Uva Apiana 2014 du domaine Stoeffler à Barr – nez charmeur, belle suavité en bouche – et pour le repas j’ai décidé de suivre les conseils du jeune sommelier en accompagnant mon premier plat avec un Sylvaner Clos Feyel 2012 du domaine Bachert à Barr – nez délicat, légèreté et finesse en bouche – et les joues de porc avec un verre de Pinot Noir Barriques 2013 du domaine Gilg à Mittelbergheim – un rouge juteux, délicatement fruité et structuré par une acidité qui a parfaitement répondu à la choucroute.

    Les seules réserves que je formulerais concernent le service un peu lent – pour un repas de midi, comptez 2 heures bien sonnées – et le dosage un peu léger des verres de vins (vendus autour de 5 euros quand même !)…mais l’impression générale reste quant même largement positive.

    Avec son cadre vraiment très agréable, sa cuisine soignée, sa belle offre vinique et son très bon rapport Q/P – il y a une formule 3 plats pour le déjeuner à 17,50 ! – ce restaurant s’impose comme une étape « essentielle » dans le vignoble alsacien.

    Pour en savoir plus : CLIC

  • Conférence au CFPPA de Rouffach : le terroir doit-il supplanter le cépage ou bien doit-il le sublimer ?

    Dans le cadre des rendez-vous pro des vignerons organisés au Lycée Agricole de Rouffach, j’ai été invité à une conférence sur le thème de la relation cépage/terroir.
    Après une après-midi passée à arpenter les coteaux du Frankstein à Dambach, j’ai donc décidé de finir ma journée sur les bancs de l’amphithéâtre du CFPPA pour écouter ce que Stéphanie Teuwen et de Patrick Baudouin pouvaient nous apprendre sur ce sujet.
    Hoppla, c’est parti !

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    Les participants commencent à s’installer sur les bancs de l’amphithéâtre.

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    Stéphanie Teuwen met au point de ses notes avant son intervention.

    Fondatrice de l’agence « Teuwen Communications » Stéphanie Teuwen est considérée comme l’ambassadrice des vins d’Alsace aux Etats Unis.
    Patrick Baudouin est un vigneron ligérien au parcours atypique (études d’histoire, travail en usine puis libraire avant de se lancer dans la viticulture en 1990) qui est considéré à l’heure actuelle comme l’un des artisans de la renaissance des grands vins de chenin.

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    Yannick Mignot ; Patrick Baudouin et Stéphanie Teuwen


    La place du terroir dans le marché du vin aux U.S par Stéphanie Teuwen

    Quelques idées marquantes :
    1. La production U.S. est considérable « tous les états produisent du vin » mais la réglementation en termes de qualité est plus souple qu’en France
    2. On trouve des terroirs riches et multiples aux Etats Unis : « rien que dans la Napa Valley, les géologues ont identifié 33 sols différents avec une centaine de variations »
    3. Les vins sont surtout identifiés par leur marque, puis par leur cépage et enfin par leur origine – leur A.V.A. : American Viticultural Area – et pour choisir son vin les consommateurs américains s’intéressent d’abord au prix, puis à la marque et au cépage…l’aire de production et le terroir arrivent bien après dans leurs critères de sélection.
    4. Avec l’influence des sommeliers newyorkais et l’intérêt grandissant de la jeune génération de consommateurs pour les productions artisanales et authentiques, la notion de vin de terroir a de vraies perspectives d’avenir aux Etats Unis.


    Patrick Baudouin, le chenin et les terroirs de la Loire

    Quelques idées marquantes :
    1. A quarante ans Patrick Baudouin a retrouvé « la voie du chenin » dans son domaine familial et a découvert « l’inouïe complexité des sols angevins ».
    2. Refusant la chaptalisation – «  En 1994 j’ai décidé d’arrêter la betterave » – ses cuvées liquoreuses ont été exclues de l’appellation pour manque de typicité et vers la fin des années 90, Patrick Baudouin a commencé à réfléchir sur la façon de travailler le chenin pour « produire un vin sec sur un terroir à botrytis ».
    Mission complexe sur ces vignes situées entres 2 cours d’eau dans un climat encore bien marqué par les influences océaniques – « ce fut un apprentissage progressif » – mais en 2001, Patrick Baudouin produit sa première cuvée Effusion.

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    Patrick Baudouin face à une carte géologique de l’Anjou.

    3. La production de blanc sec est encore très marginale en Anjou « le rosé sucré (le cabernet d’Anjou) représente 50% de la production angevine, les blancs moelleux/liquoreux représentent 7%, les blancs secs 5% et pour le reste ce sont des vins effervescents »…pas facile d’imposer un chenin sec dans ces conditions !
    4. Le chenin, où plutôt le « ch’nin » avec l’accent local, est un « cépage qui ne supporte pas de hauts rendements et qui n’a pas de caractère variétal fort ».
    Le chenin est un cépage qui trouve son identité dans le terroir et le terroir est une notion que Patrick Baudouin défend depuis toujours « ce n’est pas parce qu’on ne peut pas expliquer le chemin entre un caillou et un verre de vin que ce chemin n’existe pas ».

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    Et si nous allions vérifier tout ça en buvant un verre !!!

    AOC Anjou Effusion 2015 : nez flatteur, notes de fruits blancs et de miel de fleurs, silhouette longiligne en bouche, acidité très pointue et équilibre bien sec, salinité très marquée en finale, sillage frais et minéral.
    (terroir : cendres volcaniques sédimentées)

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    AOC Savennières 2014 : nez suave et complexe, notes florales et belles nuances minérales, matière consistante, épaisse et texturée par une trame acide tannique bien définie
    (terroir : schistes beiges de l’ère primaire)

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    Ces deux « ch’nins » très fortement imprégnés par l’expression minérale de leur terroir ont parfaitement illustré les propos de Patrick Baudouin.
    J’ai été conquis par l’élégance, la finesse et les salinités remarquablement définies de ces vins à qui je ferais sans hésiter une belle place dans ma cave…il faut vraiment que j’aille faire un tour dans le vignoble angevin !

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    On parle bien mieux du terroir avec un verre à la main…non !

  • Les vins du mois de janvier 2017

    Corton Charlemagne 2009 – Domaine Castagnier à Morey Saint Denis

    Robe : jaune clair, lumineux avec des reflets argentés.
    Nez : complexe et racé, amande fraîche, herbes aromatiques (aneth, mélisse) et citron, boisé très discret sur un fond minéral qui commence à se faire sentir.
    Bouche : attaque franche et directe, matière épaisse, jus concentré, gras très noble et tension acide/saline d’une force impressionnante, finale largement dominée par l’expression minérale, longueur majuscule.

    Nuits Saint Georges 1° Cru Les Saint Georges 2010 – Domaine Chicotot à Nuits Saint Georges

    Robe : sombre et dense avec des bords très compacts.
    Nez : discret, presque méditatif, notes fruitées (prune, cerise rouge) et florales (rose fanée), minéralité très présente (terre humide, argile).
    Bouche : matière dense et charnue, équilibre impeccable, grain tannique soyeux, acidité longue et profonde, retour minéral intense en finale.

    Dense ; racé et regorgeant d’énergie minérale, le Corton Charlemagne de Jérôme Castagnier est vraiment au niveau où on attend un Grand Cru bourguignon, moins démonstratif mais remarquable de profondeur et de complexité, le Saint Georges des Chicotot confirme les belles sensations ressenties lors de ma première rencontre avec ce vin en 2012.
    La doublette bourguignonne qui m’a permis de fêter dignement le passage vers 2017 fut un choix gagnant. Voilà une année qui commence bien…c’est toujours ça de pris !

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    Le duo de la Saint Sylvestre en compagnie d’une petite douceur allemande.


    Pinot Blanc Croix du Sud 2012 – Domaine Schmitt à Orschwihr

    Robe : jaune clair et reflets dorés, beaucoup d’éclat.
    Nez : raffiné et engageant, notes de fruits blancs bien mûrs et d’amande fraîche sur un fond subtilement boisé.
    Bouche : matière ample avec un gras très « bourguignon », acidité mûre et bien en place, finale légère et sapide avec des amers nobles et un sillage sur la vanille et les herbes aromatiques.
    Avec son jus très pur et son boisé parfaitement intégré dans une palette aromatique bien complexe, ce pinot blanc est un pur régal.
    A l’heure où de plus en plus de cuvées de chardonnays bourguignons affichent des prix un peu dissuasifs, cette bouteille est une véritable aubaine pour les amateurs du genre. MIAM !


    Riesling Grand Cru Schlossberg 2008 – Domaine Paul Blanck à Kientzheim

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    Robe : jaune franc avec des reflets dorés.
    Nez : ouvert, intense et très complexe, notes d’agrumes mûrs et de zestes confits sur un fond pierreux (pierre chaude, silex, fumé léger).
    Bouche : ligne acide rectiligne qui tend une matière dense et épaisse, structure profonde, finale longue avec une minéralité très présente, amers nobles et sillage sur les plantes aromatiques (menthe fraîche, basilic…).
    Ce superbe riesling entré dans sa phase de pleine maturité confirme que 2008 est un très beau millésime en Alsace et nous rappelle que lorsqu’il est confié aux bons soins d’un grand vigneron, le terroir du Schlossberg est en mesure d’engendrer des vins d’exception. MIAM !


    Puligny Montrachet 1°Cru Les Referts 2008 – Domaine Carillon à Puligny

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    Robe : jaune franc, belle brillance, reflets dorés.
    Nez : très discret avec une présence minérale sensible, notes de fougère et de pamplemousse sur un fond pierreux et légèrement fumé.
    Bouche : attaque vive et directe, matière concentrée mais équilibre très droit, acidité épaisse et solidement tendue, finale sapide, amers nobles et long sillage sur les herbes aromatiques.
    Après les pulignys de 2006 et de 2007 débouchés récemment pour me rassurer quant à leur état de conservation, ce 2008 pur et droit se situe dans la ligne Carillon mais ne semble pas encore arrivé dans sa phase de maturité optimale…et même s’il se goûte déjà avec beaucoup d’agrément aujourd’hui je suis prêt à laisser encore un peu de temps aux deux autres flacons qui me restent en cave…à suivre !


    Hautes Côtes de Nuits 2014 – Domaine Gros frère et soeur à Vosne Romanée

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    Robe : rubis dense, bords violine.
    Nez : complexe et exubérant, palette magnifique sur les petits fruits rouges bien mûrs évoluant vers un bouquet plus floral après aération, notes d’élevage délicates et bien intégrées.
    Bouche : attaque suave, matière voluptueuse, trame tannique veloutée, acidité large, bien en place, finale fruitée, glissante et très appétante.
    Tout comme les grandes cuvées du domaine Gros frère et sœur, ce Hautes Côtes de Nuits est travaillé pour flatter nos sens : il y a de la richesse et de la gourmandise avec un jus consistant et parfaitement équilibré…un must absolu pour amateurs de bourgognes accessibles et sensuels. MIAM !


    Châteauneuf du Pape 2004 – Domaine La Millière à Orange

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    Robe : rouge cerise, assez sombre avec une fine frange rousse.
    Nez : séduisant et complexe, notes de petits fruits rouges très mûrs, d’herbes de garrigue et de poivre noir.
    Bouche : matière à la fois souple et musculeuse, grain tannique très fin, toucher de bouche sensuel, équilibre parfaitement digeste, finale salivante et long sillage épicé.
    Vinifié par Michel Arnaud, un vigneron fort sympathique à qui j’avais rendu visite il y a bien longtemps et que je retrouve toujours avec plaisir au salon des Vignerons Indépendants de Strasbourg, ce Châteauneuf du Pape arrivé dans la force de l’âge mûr m’a vraiment comblé aujourd’hui par son accessibilité, sa belle présence juteuse et son fond minéral bien en place. MIAM !

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    Le vignoble de Dambach en janvier 2017

  • Les vins du mois de décembre 2016

    Roussette de Savoie Marestel 2009
    Domaine Dupasquier à Jongieux

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    Robe : jaune profond, reflets dorés.
    Nez : mûr et complexe, fruits jaunes, poire au sirop, pâte d’amade et gelée de coing sur un fond minéral bien sensible.
    Bouche : attaque très suave, matière épaisse, équilibre riche mais très digeste, finale très longue, notes de marmelade d’orange et amers nobles qui stimulent les papilles et laissent le palais frais et dispos.
    Je n’ai que très peu de vins savoyards dans ma cave, mais à chaque fois que je débouche une bouteille de Marestel je me dis que c’est une lacune qui devra être comblée très rapidement. Quel beau vin !


    Sylvaner de Mittelbergheim 2014
    Domaine A. Seltz à Mittelbergheim

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    Robe : jaune clair, très belle brillance.
    Nez : riche et évolutif, notes fruitées originales, prune, abricot et même un peu de fraise des bois, nuances minérales et épicées en fond.
    Bouche : matière généreuse, belle densité, acidité bien en place avec une petite touche de volatile qui ne dérange pas vraiment, finale très longue, belle persistance saline et épicée.
    Avec son jus généreux, son équilibre précis et son expression minérale déjà bien mature, ce sylvaner de Mittelbergheim est un vrai régal.
    Il faut savoir qu’en 2014, Albert Seltz a jugé que la qualité des raisins du Zotzenberg ne lui semblait pas assez bonne pour réaliser un vin classé Grand Cru, ce qui nous permet de profiter de cette superbe cuvée au rapport Q/P imbattable.
    A bon entendeur…


    Sylvaner Grand Cru Zotzenberg 2010
    Domaine Rietsch à Mittelbergheim

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    Robe : jaune clair et lumineux, reflets argentés.
    Nez : noble et complexe, chair de fruits blancs (pomme golden, poire mûre), épices douces, poudre de craie, fond délicatement zesté.
    Bouche : matière pleine et charnue, belle profondeur, acidité rayonnante (une fine pointe de volatile), salinité très intense, finale longuement aromatique et parfaitement digeste.
    Déjà impressionnant dans sa prime jeunesse ce sylvaner vinifié par Jean-Pierre Rietsch nous montre qu’un petit cépage né sur un beau terroir et vinifié par un grand vigneron peut donner un vin absolument somptueux.
    Pour moi c’est l’un des plus grands sylvaners qu’il m’a été donné de boire jusqu’à ce jour. MIAMMMM !


    Pinot Gris Hohrain 2014
    Domaine Emile Beyer à Eguisheim

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    Robe : jaune clair, limpide, frange or pâle.
    Nez : pur et fringant, notes de fruits blancs frais, touche de gingembre et de craie.
    Bouche : attaque franche et vive, matière fuselée tendue par une acidité droite et aiguisée, petit grip tannique en finale, sillage fruité toujours très frais (poire verte et pomme à cidre) et amers minéraux persistants.
    Ce coteau calcaire orienté au nord qui fait face au Sundel et au Clos Lucas est un terroir frais et bien ventilé propice au pinot gris. Habituellement Christian Beyer y réalise de très belles cuvées moelleuses mais en 2014 il a choisi d’y produire un vin sec.
    J’ai trouvé ce pinot gris assez surprenant mais j’ai vraiment aimé son toucher de bouche avec un gras presque bourguignon et son équilibre frais et sapide. MIAM !


    Gewurztraminer Grand Cru Steingrubler 2009
    Domaine Barmès-Buecher à Wettolsheim

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    Robe : jaune franc, éclats dorés.
    Nez : ouvert et séduisant, palette très complexe, notes de banane et de pêche jaune à l’ouverture puis arômes d’eau de rose et d’épices douces.
    Bouche : attaque très suave, matière assez épaisse avec un toucher doux et un moelleux confortable, acidité qui se manifeste dès le milieu de bouche et qui gagne progressivement en intensité pour donner beaucoup de tonus à la finale, sillage aromatique long avec du fruit, des épices et des amers bien salivants.
    Certes, après la réunion A.O.C. de septembre 2016, j’avais pris la décision de ne boire mes gewurztraminers qu’après plus de 10 ans en cave, mais je n’ai pas résisté à l’envie de voir si ce Steingrubler qui s’était déjà montré très convaincant en 2014 (lors de la journée « Portes Ouvertes » au domaine), était toujours aussi avenant et grand bien m’en a pris : le vin a gagné en profondeur et en complexité tour en gardant son caractère généreux et gourmand. MIAM !


    Puligny Montrachet 1°Cru Les Referts 2007
    Domaine Carillon à Puligny

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    Robe : jaune clair, très brillant, reflets vert-fluo.
    Nez : discret et raffiné, pamplemousse frais, herbes aromatique et nuances minérales qui gagnent en intensité avec l’oxygénation.
    Bouche : attaque franche et assez réservée, montée en puissance progressive avec une matière concentrée articulée autour d’une acidité parfaitement mûre et expression aromatique citronnée et minérale qui persiste longuement en finale, sillage intense avec des amers nobles qui font saliver.
    Débouché comme le 2006 du mois dernier pour vérifier son état de forme, ce Referts 2007 est tout aussi sublime que son aîné…à croire que les conseils de prudence de François Carillon sont destinés à faire de la place dans ma cave pour pouvoir y loger quelques flacons Puligny supplémentaires !
    En tout état de cause, j’ai apprécié pleinement ce grand vin qui je pense a atteint là son pic de forme. MIAM !


    Chablis 2007
    Domaine Besson à Chablis

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    Robe : jaune clair, beaucoup d’éclat, reflets or blanc.
    Nez : fin et complexe avec une palette évolutive, notes de citron vert, beurre frais et craie à l’ouverture, nuances florales sur fond iodé par la suite.
    Bouche : attaque vive et précise, matière élancée structurée par une acidité énergique et stimulante, finale minérale très appétante.
    Plus fin et un peu plus léger que celui, également fort recommandable, du domaine d’Elise, ce Chablis vif et frais, exemplaire de pureté et de minéralité et vendu à un prix tout à fait raisonnable (un peu plus de 10 euros départ cave) offre un rapport prix/plaisir vraiment exceptionnel. MIAM !


    Bourgogne 2014
    Domaine Castagnier à Morey Saint Denis

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    Robe : rubis clair et brillant, reflets vermillon.
    Nez : délicat et engageant, notes de petits fruits rouges, fumé délicat et poivre noir.
    Bouche : présence franche et gourmande en bouche, saveurs fruitées bien expressives, jolie touche de griotte acidulée, équilibre léger et tonique, trame tannique parfaitement souple, finale courte mais belle fraîcheur.
    Jérôme Castagnier met un point d’honneur à travailler ses cuvées d’entrée de gamme avec la même exigence que ses plus grandes appellations et ce Bourgogne plein de charme et d’élégance nous en donne une preuve incontestable.
    C’est une bouteille qu’on peut siffler sans se prendre la tête mais qu’on peut très bien placer à table avec une belle volaille rôtie et peut-être même une marmite de bœuf bourguignon.
    Bref, c’est un très beau vin avec un rapport Q/P évidemment exceptionnel !

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    Bouteille lourde et bouchon de 40 cm…il n’y pas de petits vins chez Jérôme Castagnier !


    Beaune 1° Cru Les Vignes Franches 2008
    Domaine Rebourgeon-Mure à Pommard

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    Robe : rubis clair, frange légèrement tuilée.
    Nez : discret et très raffiné, notes de cerise rouges, de bois de réglisse et de poivre blanc.
    Bouche : attaque très directe, structure acide/tannique qui équilibre parfaitement une matière très élancée, toucher lisse et sensuel, finale assez souple, sillage aromatique long sur la réglisse et les épices.
    Je connais peu et je déguste rarement des crus de Beaune et pourtant à chaque fois que je débouche une bouteille de cette appellation je suis conquis… et ce « Vignes Franches » du domaine Rebourgeon-Mure n’a pas échappé à la règle : déjà très bien disposé lorsque nous l’avons goûté sur place (en 2013), il s’exprime aujourd’hui avec élégance et plénitude. MIAM !

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    Le Clos Saint Landelin en décembre 2016