Ce petit compte-rendu est destiné à partager avec vous un instant de convivialité où quelques bouteilles ont été débouchées et dégustées sans prises de notes : les commentaires sont rédigés à postériori en se basant sur des sensations en mémoire et (si possible) sur une nouvelle dégustation des fonds de bouteilles.
Apéritif :
Pouilly Vinzelles Les Quarts 2015 – La Soufrandière à Vinzelles : nez pur et charmeur, fruits blancs frais, pierre chaude et poudre de craie, petite touche bois/résine en fond, bouche ample avec un beau gras, équilibre très sec, finale longue et vive, sillage complexe avec un fruité net complété par de belles notes d’herbes aromatiques.
Défendu depuis de longues années par les frères Bret, ce climat de Vinzelles est sur les rangs pour prétendre au classement 1° cru…et ce ne serait que justice quand on considère cette cuvée 2015 riche et profonde mais qui trouve un équilibre très dynamique grâce à une présence acide/minérale d’une grande profondeur.
Plat : joues de porc confites au vin rouge et aux épices.
Côte Rôtie Brune et Blonde 1990 – Domaine Guigal à Ampuis : nez riche, ouvert et bien mûr, notes de fruits noirs confits (mûre, cassis) sur un fond fumé/épicé très agréable, bouche ronde et suave, texture souple, tanins veloutés, finale très longue, présence minérale très stimulante.
Châteauneuf du Pape Cuvée Noïa 2011 – Dupéré-Barrera à La Garde : nez puissant sur les fruits et les épices orientales, matière consistante et charpentée en bouche, développement aromatique intense, tanins fondants, finale intense et très épicée.
Quoi de plus naturel que de convoquer deux grandes appellations du vignoble des Côtes du Rhône pour tenir compagnie à cette viande fondante baignant dans une sauce douce et épicée…et comme on pouvait s’y attendre les deux vins se sont parfaitement accordés avec le plat.
La bouteille de Guigal – apportée par Thierry pour faire oublier la bouteille bouchonnée servie lors d’une récente réunion AOC – a livré une version mature et très aboutie d’un cru de Côte Rôtie : sa complexité aromatique et sa suavité en bouche ont crée une harmonie toute en nuances et en finesse avec le plat.
Le Châteauneuf des Dupéré-Barrera – une cuvée signée Brunel/Cambie – a révélé une personnalité plus affirmée avec une matière musculeuse et une palette bien épicée…accord naturel et évident sur les épices mais la fougue de ce vin, peut-être encore un peu jeune, a fini par écraser le plat.
Dessert : pannacotta fraise-coco- speculos
Pfaltz VDP Erste Lage Mandelring-Scheurebe Auslese 2015 – Weingut Müller-Catoir à Haardt : aromatique épanouie et très séduisante, notes exotiques (litchi, mangue, ananas) et crayeuses, jus très riche, texture épaisse et onctueuse, acidité fine et longue qui étire une finale digeste et appétente.
Après une première bouteille qui avait fait forte impression lors d'un repas en février, j’ai eu envie de resservir ce grand liquoreux du Palatinat pour accompagner cette petite préparation sucrée…et je crois que j’ai eu la main heureuse car ce vin s’est laissé boire avec une grande facilité – malgré une richesse en sucres assez hors normes (je n’ai pas trouvé les valeurs exactes) – tout en établissant une relation pacifiée et harmonieuse avec la panacotta.
Je n’ai pas l’habitude de boire des vins avec des desserts mais avec des bouteilles de cet acabit, je suis tout à fait prêt à changer…