Dégustation club AOC : Pouilly Fumé et Sancerre

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La dernière session AOC de cette année 2021 va nous proposer d’arbitrer deux duels gustatifs avec d’abord un match international entre malbecs de Cahors et malbecs argentins puis une rencontre amicale entre voisins ligériens avec une dégustation comparative de blancs de Sancerre et de Pouilly.
La série de vins rouges était composée de bouteilles de vins argentins achetées chez un caviste (olalavino) et de bouteilles de cahors provenant des réserves personnelles de nos deux François.
La série de blancs de Sancerre et Pouilly-Fumé a été constituée par mes soins avec des bouteilles achetées majoritairement chez des cavistes locaux.

Les cuvées de malbec ont été débouchées un peu avant la dégustation et servies deux par deux à l’aveugle.
Les bouteilles de blancs ont été débouchées avant la dégustation et servies deux par deux à l’aveugle.

Verres Royal Glass 400ml

Soirée Club AOC du 10 décembre 2021 à La Wantzenau

Mise en bouche :

V.D.F. Les Combes-Chardonnay 2018 – Domaine Les Dolomies à Passenans : nez qui s’ouvre sur une pointe de volatile avant de libérer de discrètes nuances fruitées (pomme) et minérales (craie, terre humide), bouche assez gourmande avec une matière charnue structurée par une légère présence tannique et une acidité vive, finale sapide avec de beaux amers minéraux.

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Après une déconvenue mémorable lors de la dégustation d’une cuvée de gamay de ce domaine, cette jolie bouteille de chardonnay gorgée d’énergie et de minéralité s’est montrée plutôt convaincante…merci à l’ami Philippe de nous avoir permis de faire cette mise au point.

Salta Torrontès 2021 – Finca Las Nubes : nez intense avec une belle palette florale et muscatée, bouche juteuse et très gourmande, finale digeste marquée par une délicate amertume.

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Ce blanc argentin très fringant a été conçu pour séduire et il faut bien dire que ce soir encore, il a fait le job : c’est un vrai vin plaisir qui se livre sans chichis…que demander de plus !

 

Thème 2 : une rencontre amicale entre Sancerre et Pouilly-Fumé pour déterminer l’interprète idéal du sauvignon.

Sancerre La Garenne 2019 – Domaine Fouassier à Sancerre : nez discret mais assez mûr avec une palette aromatique sur les fruits exotiques (ananas frais et mangue), bouche assez opulente avec un gras sensible, équilibre un peu lourd, finale tonifiée par de beaux amers minéraux.
(élevage : cuve inox)
Pouilly-Fumé 2019 – Domaine de Terres Blanches à Sancerre : nez franc et direct, notes de groseille blanche et de pomme granny, bouche longiligne et légère, finale sapide et bien glissante avec un beau sillage sur le silex frotté.
(élevage : cuve inox)

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A côté d’une cuvée de pouilly-fumé vive et fringante, la cuvée de sancerre séduit par jolie palette aromatique mais nous étonne vraiment par la générosité de son jus…ça reste un vin agréable mais un peu loin des codes gustatifs de cette appellation.
En ce qui me concerne, je préfère nettement le caractère punchy du pouilly.


Sancerre Grand Chemarin 2017 – Domaine Jean-Max Roger à Bué : nez marqué par une légère volatile à l’ouverture puis développement d’une très belle palette florale et fruitée, bouche bien construit avec un jus opulent structuré par une ligne acide bien tonique, finale longue et profondément saline.
(élevage : fûts de 400 litres)
Pouilly-Fumé Les Alouettes 2019 – Domaine Jean-Max Roger à Bué : nez fin et complexe, notes de fruits blancs frais et de fougère sur un fond minéral encore assez discret, jus assez dense appuyé sur une acidité très large, équilibre très sec, finale étirée et bien salivante.
(élevage : cuve inox)

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La doublette suivante nous propose un duel entre deux bouteilles provenant d’un même domaine avec un pouilly-fumé bien typé, sec et sapide, et un sancerre assez rondouillard mais plein d’énergie…difficile d’établir une hiérarchie entre ces deux vins qui s’expriment sur des registres vraiment trop différents.


Sancerre Les Monts Damnés 2018 – Domaine Boulay à Sancerre : nez complexe sur le citron frais et les herbes aromatiques sur un fond légèrement mentholé, bouche svelte, ciselée par une acidité vive, finale fraîche avec une persistance acidulée et des amers minéraux bien salivants.
(élevage : 100% barriques bourguignonnes)
Pouilly-Fumé Majuscule 2018 – Domaine M. Michot à Saint Andelin : nez complexe et séduisant, notes florales et épicées sur un fond boisé très raffiné, bouche ample et charnue, équilibre bien droit, finale étirée et très saline avec un léger grip tannique.
(élevage : fûts de 500 litres, bois neuf)

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La série se poursuit avec deux très belles bouteilles qui nous livrent une interprétation élégante et racée d’un sauvignon ligérien : des jus fruités parfaitement équilibrés et un élevage ambitieux très bien intégré…double MIAM mais avantage au vin de Marielle Michot qui offre un rapport Q/P plus intéressant.


Pouilly-Fumé 2016 – Domaine de Maltaverne à Tacy sur Loire : nez très agréable avec des notes de pêche de vigne sur un fond floral très séduisant (rose, violette), bouche longiligne et très légère, finale très désaltérante mais très courte.
(élevage : cuve inox)
Sancerre Les Romains 2016 – Domaine Vacheron à Sancerre : légère réduction à l’ouverture puis développement d’une belle palette fruitée (citron, pêche blanche) et légèrement fumée, bouche puissante avec un jus concentré et une structure acide/saline bien marquée, finale droite et un peu austère avec une amertume assez présente.
(élevage : 50% cuve + 50% fûts sans bois neuf)

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Les deux vins de 2016 se sont révélés un poil décevants avec un pouilly fumé très expressif au nez mais un peu maigrichon en bouche et un sancerre sans concession qui aurait surement eu besoin d’un peu plus de temps pour gagner en harmonie.
Bref, notre petit match amical se termine par un duel sans réel vainqueur.

 
Cette confrontation amicale entre ces deux appellations nous a permis de déguster quelques jolies cuvées de sauvignon sans pour autant nous donner l’occasion de nous enthousiasmer outre mesure.
J’ai l’impression que les marqueurs aromatiques de ce cépage sont tellement puissants qu’ils ne laissent pas la possibilité au terroir de s’exprimer de façon intelligible et que les différences gustatives que nous avons pu percevoir sur ces différentes sont dues davantage au type d’élevage qu’à l’influence du terroir.

Dans cette série qualitativement très correcte, mon coup de cœur du jour ira au pouilly fumé 2018 de Marielle Michot, un vin bien construit et déjà très accessible mais qu’on sent capable de se bonifier encore durant quelques années en cave.

14 67Une table de Noël pour terminer cette dernière session de l’année avec du saucisson de sanglier fourni par Pascal, du magret de canard fumé et du saumon fumé préparés par Jamie…un vrai régal !

Merci à tous ceux qui m’ont aidé à constituer cette série ainsi qu’à nos deux fournisseurs de victuailles qui ont donné un vrai caractère festif à cette dernière réunion de l’année.

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