La dernière session de cette saison 2022/2023 de notre club oenophile va nous faire faire une petit voyage dans le temps à travers la dégustation de quelques vins nés au début de ce siècle avant de nous apporter une jolie caresse papillaire avec une série de vins doux naturels du sud de la France.
La série de vins de l’an 2000 a été fournie par Martial avec des bouteilles sorties de sa réserve personnelle et la série de V.D.N. a été coordonnée par François avec des bouteilles achetées chez des cavistes et des bouteilles sorties de nos caves.
Les vins rouges ont été débouchés 1 heure avant d’être servis 2 par 2, étiquettes découvertes.
Les vins blancs et les V.D.N. ont été débouchés au moment de la dégustation et servis 2 par 2, étiquettes découvertes.
Verres Spiegelau-Cremona 460ml
Soirée Club AOC du 7 juillet 2023 à La Wantzenau
Mise en bouche :
Alsace Grand Cru Riesling Pfersigberg 2020 – Domaine A. Hertz à Eguisheim : nez ouvert et expressif avec des notes d’agrumes mûrs et d’épices, bouche ample avec un jus consistant soutenu par une acidité très large et une belle présence saline finale complexe et sapide avec des amers nobles et un long sillage sur le pamplemousse et les épices relevé par une fine touche balsamique.
Cette bouteille offerte au club par Frédéric Hertz lors de notre journée à Eguisheim, a fait belle impression ce soir (malgré une température de service un peu élevée) : j’ai aimé son aromatique séduisante et sa très belle énergie en bouche…et j’ai cru reconnaître une vinification « nature » très bien maîtrisée. MIAM !
Thème 1 : 8 bouteilles pour un retour vers le début de ce siècle
Alsace Grand Cru Riesling Steinert 2000 – Domaine Rieflé à Pfaffenheim : discret mais très fin avec de belles fragrances florales, bouche longiligne, élégante et suave mais manquant un peu de fond, finale assez légère avec de belles notes grillées.
Alsace Grand Cru Riesling Zinnkoepflé-Les Sinneles 2000 – Domaine E. Rominger à Westhalten : nez très agréable avec une palette complexe et assez évoluée sur le miel, la résine, la cire d’abeille et le pain grillé, bouche ample et généreuse avec une présence saline sensible, finale digeste avec un long sillage balsamique et poivré.
Bien évidemment nous commençons cette série par deux rieslings alsaciens nés sur des terroirs classés, des vins encore bien vivants et très agréables à siroter.
A côté d’un cru du Steinert qui m’a séduit par sa délicatesse et sa légèreté mais qui semble arrivé à la fin de son plateau de maturité optimale, le vin du Zinnkoepflé a impressionné l’assemblée par sa présence en bouche pleine d’énergie qui nous fait penser que ce grand vin est loin d’être arrivé en bout de course.
Pouilly Fuissé Vieilles Vignes 2000 – Domaine Larochette-Manciat à Chaintré : nez expressif et mûr sur le citron confit, la vanille et les épices, bouche assez souple avec une acidité fondue et un toucher bien gras, finale épicée, relevée par une délicate amertume.
Chassagne-Montrachet Les Voillenots Dessus 2000 – Domaine Bouton à Gamay-Saint Aubin : nez discret avec des notes de pain grillé sur un fond floral délicat, bouche ample avec du gras, équilibre assez frais, finale courte avec une amertume un peu austère.
On continue avec deux chardonnays bourguignons, toujours bien vivants mais qui semblent quand même avoir dépassé leur apogée.
Ce sont des vins un peu rondouillards avec des acidités bien fondues et des finales qui manquent un peu d’énergie…mais ne boudons pas notre plaisir, ce sont quand même de jolies bouteilles !
Coteaux du Languedoc Les Garrigues 2000 – Domaine Clavel à Saint Gervais : nez riche et complexe avec une belle palette fruitée et épicée, bouche généreuse avec un jus concentré et solidement charpenté, finale tonique et épicée avec une présence tannique un peu sèche.
Nuits-Saint-Georges 2000 – Domaine Duband à Chevannes : nez expressif et flatteur avec des notes de petits fruits rouges bien mûrs et d’épices douces, bouche élancée et très suave avec des tanins veloutés, finale parfaitement digeste avec un sillage fruité/épicé d’une grande longueur.
La série de rouges commence par deux vins très différents mais qui se sont remarquablement bien goutés après plus de 20 années de bouteille.
J’ai adoré la cuvée de Nuits Saint Georges qui m’a permis de retrouver le style charmeur et suave du grand David Duband…quel plaisir !
A côté de cette bombinette bourguignonne, la cuvée languedocienne n’a absolument pas démérite, toujours bien vivante et d’une belle fraîcheur, elle nous rappelle que peut encore trouver de beaux vins de garde à des prix raisonnables.
Coteaux du Languedoc 2000 – Prieuré Saint Jean de Bébian à Pezenas : nez complexe et racé sur les fruits noirs, le végétal noble et la torréfaction, bouche puissante avec une chair bien musculeuse et des tanins fondants, finale sapide et longuement aromatique.
Vosne-Romanée 1°Cru En Orveaux 2000 – Domaine Guyon à Vosne-Romanée : nez très complexe qui s’ouvre sur des notes de boite à cigares et de fumé avant de libérer de beaux arômes de fraise des bois et de violette, bouche très élégante avec une silhouette longiligne et un équilibre très droit, finale suave et digeste.
A côté de la bouteille de Prieuré de l’époque Lebrun-Lecouty qui se tient remarquablement bien et qui semble encore très loin de sa phase de déclin, le premier cru de Vosne a mis tout le monde d’accord, c’est un grand vin avec toutes les qualités qui s’y rapportent : complexité, équilibre, longueur…MIAM !
Cette série de vins qui ont marqué l’entrée dans un nouveau millénaire m’a vraiment impressionné par son niveau d’ensemble.
Certes, le millésime tant attendu a plutôt tenu ses promesses dans la plupart des vignobles hexagonaux, mais il faut quand même souligner la très belle tenue de tous les vins de cette série.
Au niveau des blancs, si les cuvées bourguignonnes semblaient arrivées à la fin de leur plateau de maturité optimale, les deux rieslings alsaciens étaient encore bien fringants et loin de donner des signes de fatigue.
Coup de cœur pour la superbe cuvée de Zinnkoepflé du domaine Rominger.
Au niveau
Au niveau des vins rouges j’ai été très étonné par la performance des deux vins sudistes qui ont révélé des profils très élégants avec des jus d’une jeunesse incroyable mais le coup de cœur absolu reviendra aux deux magnifiques bouteilles bourguignonnes avec un premier cru de Vosne qui n’a peut-être pas encore atteint son apogée et un Nuits Saint Georges de David Duband, un vin arrivé dans sa phase de plénitude, éblouissant d’élégance et de raffinement…pour moi, c’est la plus belle bouteille de la série.
Merci à Martial d’avoir sorti ces pépites de sa réserve personnelle pour les partager avec nous.
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