Ballade autour des Dentelles de Montmirail - Visite au domaine de la Ferme Saint Martin

Alors on risque de me dire : « encore ! » ou « quand ce n’est pas l’un, c’est l’autre ! » J’entends. Mais je vais là-bas comme en pèlerinage et une année sans me rendre à Suzette n’est pas concevable.

Encore quelques hectomètres et on arrive à la Ferme Saint Martin

C’est sans mon « alcolyte » préféré, j’ai nommé Grand Pierre, que je me suis rendu sur site, reçu par Marie Sophie Jullien qui nous accueille avec la plus grande gentillesse depuis quelques années déjà. Je ne reviens pas sur une présentation du domaine que l’on peut retrouver sur le site. Place simplement à la dégustation des cuvées disponibles.

Côte du Rhône Carlina 2016 (roussanne clairette et grenache) : je trouve une légère pointe fermentaire puis des notes florales et épicées. Le vin est assez glycériné avec de la rondeur et sans doute un peu de chaleur à mon goût, mais c’est agréable.

Côte du Rhône Austral 2016 : sur cette cuvée, la roussanne fait une macération pelliculaire. Cela ne donne pas un vin orange pour autant mais des notes de maturité plus prononcées, miel, pâte d’amande et toujours cette rondeur gourmande.

Côte du Rhône Romanins 2016 : le vin est un peu fermé alors qu’issu de jeunes vignes. Encore un peu fermé, les tanins un peu serrés, on sent un vin plein qui demandera un peu de temps pour se délivrer.

Ventoux Estaillades 2016 : d’abord un peu réduit à l’ouverture, le vin évolue pour aller vers des notes sudistes, d’herbes aromatiques, de thym frais, d’olive noire. On se croirait en pleine garrigue. La bouche est superbe, très pure, profonde, elle s’étire tout en longueur. Remarquable qualité prix pour cette cuvée. Allez hop, un carton !

Ventoux La Gérine 2016 : expressif, au très joli nez parfumé, gelée de fruits rouges, herbes de Provence avec une bouche pleine de pep’s, légèrement acidulée. On peut en boire des litres sans coup fait rire !

Beaumes de Venise Les Terres Jaunes 2016 : assez ouvert, sur les fruits à noyau, un côté frais, là encore énergique. Les tanins sont encore un peu serrés mais on retrouve les marqueurs de cette cuvée, épicée, tonique, bâtie sur un jus vivant.

Beaumes de Venise St Martin 2015 : le vin jaillit du verre, avec des senteurs variées, de fruits noirs, d’herbes aromatiques, de cuir. La bouche est superbe de richesse, d’équilibre, marchand sur un fil entre puissance et finesse. C’est profond, long savoureux et pour tout dire, assez sensuel ! Dans le millésime 2014 pas si facile, cette cuvée était un feu d’artifice, sur 2015 c’est de la bombe atomique !!! Un carton SVP…

Beaumes de Venise Constancia 2016 : les épices dominent, le poivre noir ou un poivre plus mentholé comme le Cubèbe. Car c’est la fraicheur le marqueur dominant avec des tanins encore un peu serrés encore mais déjà une forme d’élégance, On trouve là encore les marqueurs de cette cuvée dont je venais de goûter 2013 et 2014 la semaine précédente.

Pas de longs discours, j’aime le domaine depuis longtemps, je suis les évolutions avec curiosité. Les blancs présentés m’ont plus convenu même si mon palais est souvent plus septentrional. J’aimerai bien retrouver une empreinte plus minérale dessus. Les rouges sont des sudistes affirmés et selon les millésimes, mes préférences vont se porter sur l’une ou l’autre cuvée mais je trouve toujours mon bonheur à la Ferme !

La vue est belle…même sous un ciel d’automne !

Cyril Amelin - octobre 2017