Vue du haut du Mont Baudile : le vignoble des terrasses du Larzac, Montpeyroux, Gignac…le Mont Saint Clair et la mer au loin.
J’avais programmé cette sortie dans les vignobles rhodaniens et languedociens au printemps (comme d’habitude) mais en 2020 une petite bêbête très méchante m’a obligé à abandonner cette routine…c’est donc avec quelques mois de retard que je m’en vais rendre visite à mes amis du grand sud… Il était temps !
Ma première étape vinique se fera lors de mon voyage aller avec cette halte toujours très sympathique du côté de la Roche du Glun pour une troisième rencontre avec Christelle Betton.
Mon séjour en Ardèche me permettra de partager une nouvelle journée autour du Mont Ventoux avec mon ami Cyril, une escapade gourmande où nous aurons le plaisir de découvrir deux domaines : la Combe au Mas à Mormoiron et le château Simian à Piolenc.
Mon périple sudiste se terminera dans le Languedoc avec une soirée en compagnie de mes amis Eric et Marie-Ange du domaine Supply-Royer et une journée de visites œnophiles avec l’indispensable Dany Jaffuel qui m’emmènera du côté de Saint Chinian pour retrouver Cyril et Nadia Bourgne au domaine La Madura avant de faire une visite inédite au domaine de l’Arjolle à Pouzolles.
Hoppla c’est parti !
Château Simian à Piolenc
C’est Maxime, le jeune caviste de « La Vinoterie » de La Wantzenau, qui m’a donné l’idée d’aller visiter ce domaine en me faisant déguster à l’aveugle une de leurs cuvées de Châteauneuf du Pape dont la finesse et l’élégance m’avaient vraiment impressionné.
Après une belle matinée à la Combe au Mas et un déjeuner très réussi au restaurant « Le 6 à table » à Caromb, il fallait une dernière étape avant de retourner en Ardèche…et si on s’arrêtait au château Simian ?
Situé au pied du Massif d'Uchaux – que nous avons découvert l’année passée avec une visite au domaine de la Cabotte – le château Simian est un domaine familial qui exploite aujourd’hui 26 hectares de vignes sur plusieurs appellations sud-rhodaniennes : « Châteauneuf-du-Pape », « Massif d'Uchaux », « Côtes du Rhône » et « Vin de Pays ».
Le vignoble est cultivé en biodynamie depuis 2008 et a obtenu la certification Demeter en 2011.
L'entrée du caveau du château Simian...
où nous attendent une hôtesse masquée et une elle collection de bouteilles prêtes à être dégustées.
La gamme du domaine est conséquente (une quinzaine de références), on va donc être obligés de s’y mettre sans perdre de temps…allez, on goûte !
Les blancs :
Vin de France La Noria 2019 : nez agréable avec des notes amyliques (gomme à l’acacia) et citronnées, bouche longiligne, équilibre bien droit, finale sur les agrumes (citron, pamplemousse) et la résine.
(80% rolle + 20% sauvignon – élevage : demi-muids)
Côtes du Rhône La Combe des Avaux 2019 : nez pur et assez discret, notes de fruits blancs et de fleurs des prés, bouche bien droite, équilibre sec, finale fruitée et salivante.
(50% grenache blanc + 50% clairette – élevage : cuve)
Côtes du Rhône Jocundaz 2019 : nez fin et expressif, notes d’abricot, de pêche blanche et de violette, bouche assez légère, équilibre frais, finale digeste avec quelques amers délicats.
(100% viognier – élevage : cuve)
Vin de France La Louronne 2019 : nez discret mais très fin, palette complexe sur le coing frais, les fruits exotiques et les épices douces, bouche puissante avec un jus concentré et une salinité bien marquée, finale riche et persistante, sillage fruité et légèrement boisé.
(100% grenache gris – élevage : demi-muids)
La gamme des blancs du château Simian s’ouvre par 4 vins qui jouent sur un registre très séducteur avec 2 cuvées d’assemblage déjà bien complexes et d’une parfaite digestibilité, une cuvée de viognier assez classique et une superbe cuvée de grenache qui allie richesse sudiste et minéralité dans un jus plein d’énergie. MIAM !
Châteauneuf du Pape Le Traversier 2019 : nez complexe et racé, palette sur les fruits blancs, la fougère et les herbes de garrigue, bouche puissante avec un jus dense et un équilibre bien droit, finale très sapide avec un beau sillage sur le poivre blanc et la pierre.
(50% grenache blanc + 35% roussanne + 15% bourboulenc – élevage : cuve)
Châteauneuf du Pape La Font d’Hippolyte 2015 : nez expressif et riche sur le beurre frais, l’amande râpée et les épices douces, bouche ample et riche avec un joli développement aromatique sur le miel et les épices, qui persiste longuement en finale.
(50% roussanne + 30% clairette + 20% grenache blanc – élevage : barriques neuves et demi-muids)
A l’image des cuvées de blanc d’entrée de gamme, ces deux Châteauneuf révèlent des équilibres frais et digestes que je n’ai pas l’habitude de trouver sur les vins de cette appellation. « Le Traversier » 2019 est un petit bijou qui nous régale par sa suavité et sa buvabilité alors que « La Font d’Hippolyte » 2015, plus concentré et plus puissant, se positionne dans la catégorie des grands vins de garde et de gastronomie…en tous cas, voilà deux très beaux blancs sudistes !
Les rouges :
Côtes du Rhône La Combe des Avaux 2019 : très beau nez avec une palette complexe sur la violette et les baies noires bien mûres, bouche très agréable avec un jus gourmand tenu par une acidité bien centrée, grain tannique très fin, finale encore un peu serrée mais bien fraîche.
(70% grenache noir + 20% syrah + 5% cinsault + 5% mourvèdre – élevage : cuve)
La série de rouges s’ouvre avec une cuvée de Côtes du Rhône de toute beauté, la preuve, s’il en fallait une, da la qualité du travail de ces vignerons. MIAM !
Côtes du Rhône Village-Massif d’Uchaux Jocundaz 2018 : nez expressif et charmeur, notes de fruits rouges confits, d’épices et d’herbes de garrigue, bouche généreuse avec un jus concentré et des tanins fondants, finale digeste avec un beau sillage minéral et épicé.
(70% grenache noir + 30% syrah – élevage : cuve)
Côtes du Rhône Village-Massif d’Uchaux La Louronne 2018 : nez intense et très flatteur sur les fruits rouges, la violette et les épices, bouche très gourmande, matière concentrée, structure solide, finale longue et épicée.
(85% grenache noir + 15% syrah – élevage : cuve)
J’ai découvert le Massif d’Uchaux l’année passée lors de ma visite au domaine de la Cabotte et j’ai tout de suite été séduit autant par son histoire géologique que par la qualité des vins qui y naissaient…et ce ne sont pas deux très belles bouteilles qui vont me faire changer d’avis : Jocundaz allie un côté friandise presque régressif avec une vraie vinosité et La Louronne brille par une complexité et une profondeur qui en font un très beau vin de gastronomie.
Châteauneuf du Pape Le Traversier 2017 : nez expressif et très complexe sur la cerise confite, le poivre blanc et la menthe fraîche, matière très dense mais structure longiligne, finale longue et très digeste avec un retour persistant sur les épices douces.
(70% grenache noir + 20% syrah + 5% cinsault + 5% mourvèdre – élevage : cuve)
Châteauneuf du Pape Les Grandes Grenachières d’Hippolyte 2016 : nez riche et complexe sur les fruits noirs (prune, mûre) et les épices, bouche puissante et solidement charpentée, trame tannique soyeuse, finale très longue sur le poivre et les herbes de garrigue.
(95% grenache noir + 5% cépages divers – élevage : cuve)
Ces deux Châteauneuf puissants et complexes restent pourtant dans la ligne esthétique des vins du domaine en révélant des équilibres très élégants et des finales minérales très sapides : malgré leur jeune âge, les deux cuvées sont déjà très accessibles mais l’une comme l’autre possèdent un vrai caractère de vin de garde.
Bref, voilà deux vraies belles quilles !
Notre virée dans le vignoble sud-rhodanien se termine par une visite dans un domaine que ni Cyril ni moi-même ne connaissions mais dont la production vinique nous a vraiment séduits.
Malgré sa taille considérable, le château Simian met en œuvre des pratiques culturales vertueuses pour produire une très belle gamme de vins qui propose des cuvées d’entrée de gammes offrant un rapport Q/P exceptionnel, des cuvées de terroir bien constituées où la finesse et la puissance se répondent de façon parfaitement équilibrée.
Dans cette longue série de bouteilles d’une homogénéité qualitative remarquable, le choix d’un coup de cœur est quasiment impossible…mais tradition oblige, je vais quand même citer quelques vins qui m’ont particulièrement plu aujourd’hui.
En blanc, ce seront La Louronne 2019 et La Font d’Hippolyte 2015, deux cuvées élevées en demi-muids remarquables de complexité, de concentration et d’équilibre et en rouge ce sera Le Traversier 2017, la cuvée qui a suscité mon en vie de découvrir ce domaine et qui a pleinement tenu ses promesses, mais également Jocundaz 2018, une cuvée qui confirme que le terroir du massif d’Uchaux mérite vraiment d’être connu.
Merci au château Simian pour cette belle dégustation.
Vignes, oliviers et cabotte…c’est bien le sud !
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