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Périple sudiste 2022 - Visite au domaine Supply-Royer à Arboras
Le vignoble sous les Dentelles de Montmirail et le Ventoux au loin…le sud comme je l’aime !
Une fois de plus, je vais profiter de mon statut de jeune retraité pour entreprendre mon traditionnel périple sudiste durant le mois de juin, histoire de profiter de la longueur des journées et des facilités de circulation pour concocter un petit programme sympathique qui me permettra d’associer mes activités favorites : golf, via ferrata, repas avec des amis et visites vigneronnes…bref, je vais essayer de bien vivre tout simplement !
Mon voyage aller vers Port Camargue se fera avec 2 haltes dans le vignoble rhodanien : une première au domaine des Bruyères à Beaumont-Monteux et une seconde au domaine de Grangeneuve à Roussas.
Après une journée de repos (et un parcours de golf à La Grande Motte), je repars dans le vignoble du Ventoux pour une nouvelle visite au domaine de La Combe au Mas.
On continue avec un week-end festif et gourmand en Ardèche chez l’ami Cyril avant de revenir à Port Camargue et remonter dans les Cévennes pour faire la via-ferrata de Colias et visiter le domaine Bos de Canna à Vicq-le-Fescq.
Après une nouvelle journée de récupération en bord de mer, les affaires vineuses reprennent avec une journée dans le Languedoc et des visites au domaine Julien Peyras et au domaine Supply-Royer.
Pour terminer ce périple sudiste 2022, je vais partir à la découverte d’un domaine situé au sud d’Arles sur la rive gauche du Rhône : le domaine Attilon.
Qui m’aime, me suive…hoppla, c’est parti !
Domaine Supply-Royer à Arboras
La vue toujours aussi belle sur le vignoble des terrasses du Larzac
Après ma visite chez Julien Peyras à Paulhan, je vais terminer cette journée languedocienne au pied du Mont Baudile où m’attendent mes amis Marie-Ange et Eric pour me faire découvrir les vins de leur dernier millésime et partager un moment de convivialité sur la placette d’Arboras…une saine habitude ancrée depuis bien des années et je j’apprécie toujours autant.
Si j’ai bien compté, en 2022 ce sera ma 15ème visite au domaine Supply-Royer (pour le plaisir, je vous mets le lien vers l’article au sujet de ma première visite en 2008)…3 lustres pour un petit jubilée qu’on va célébrer comme il ses doit !
Comme toujours nous commençons par échanger quelques nouvelles au sujet de nos familles respectives et de nos amis communs avant de parler du domaine et des vins.
Depuis l’année passée, le patrimoine viticole des Supply-Royer s’est enrichi d’une vigne dans l’Aveyron « une parcelle de mourvèdre orientée plein sud sur les rives du Tarn » et d’une superbe vigne de cinsault située dans le haut du village d’Arboras.
La nouvelle parcelle de cinsault entourée d’oliviers avec des ceps magnifiques.
En sursis depuis quelques années, la mythique vigne de mourvèdre des Crouzets qui a été arrachée après la récolte 2021, sera replantée avec de l’aligoté et un autres cépage blanc, probablement étranger, qu’Eric n’a pas encore choisi.
Allez, il est temps de découvrir les vins du millésime 2021 : « un millésime magique » puisque les vignes du domaine ont échappé au gel et aux orages et qui ont bénéficié « de petites pluies, juste ce qu’il faut » ce qui a permis aux Supply-Royer de faire « une vendange pléthorique et très qualitative ».
La séance de dégustation peut commencer avec des échantillons prélevés sur cuve.
Les 4 premiers blancs dans leur fiole…
…et l’ami Eric au service.
La Marsanne de Labade : olfaction discrète, bouche très séduisante avec un jus gourmand, un joli gras et une finale très sapide avec des amers minéraux qui stimulent une belle salivation.
Reprise par Eric, il y a 5 ans cette parcelle de marsanne commence à révéler la qualité de son terroir avec ce joli blanc bien construit et tramé par une belle présence minérale.
La Cuvée Jules : olfaction ouverte et complexe, notes de fruits blancs et de brioche à la vanille sur un fond légèrement amylique, bouche ample et juteuse avec un joli gras, finale fraîche et bien tendue.
Ce blanc très gourmand a été réalisé avec un assemblage de raisins provenant d’une très jeune parcelle de vigne (3ème feuille) : une feuillette de sémillon une feuillette de roussanne et une pièce de chenin…premier né de la nouvelle génération Supply-Royer, le petit Jules n’a pas eu besoin d’attendre très longtemps avant d’avoir une cuvée à son nom. La chance !!!
La Roussane du Bramaïre : nez très élégant avec de belles notes de fleurs blanches et de bonbon au miel, bouche ample, concentrée et bien mâchue, finale fraîche avec un long sillage floral et balsamique.
Voilà une roussanne qui définit toujours un peu plus sa personnalité avec son aromatique qui s’exprime dès son plus jeune âge et sa matière opulente mais d’une grande sapidité. Déjà en grande forme aujourd’hui, ce grand blanc languedocien sera encore bien meilleur dans quelques années.
Les Intillères blanc : olfaction dominée par un boisé très raffiné complété par de belles notes fruitées, bouche volumineuse avec un jus concentré structuré par une acidité puissante et large, texture très soyeuse, finale longue et sapide.
Le triangle « magique » d’Arboras, planté de chenins et de bourboulencs a encore produit une petite merveille cette année. Je crois que cette cuvée d’Intillères blanc possède les arguments pour surpasser les magnifiques 2020 et 2019.
Le Bourboulenc de Nega Saumas : nez un peu brouillé, bouche superbe avec un jus fruité consistant, un joli gras, une acidité très vive et une finale digeste relevée par de beaux amers minéraux.
Comme à son habitude, la cuvée 100% bourboulenc fait des manières et va demander encore un peu d’attention de la part du vinificateur pour finir de se mettre en place mais la qualité du jus est remarquable…encore un peu de patience et on pourra se régaler. MIAM !
Le bourboulenc encore sur lies est servi à la pipette
Rosé : robe assez sombre, nez séduisant avec une palette fruitée bien mûre, bouche légère et gouleyante, finale fraîche et glissante.
Réalisé à partir d’une saignée sur des jus de syrah, grenache, mourvèdre et carignan après une seule nuit de macération, cette cuvée séduisante et guillerette renoue avec une tradition à Saint Saturnin où on élaborait le fameux « vin d’une nuit »…en tous cas, je trouve que ce premier essai est très concluant.
Le rosé version Supply-Royer…on est loin des jus blafards qui inondent le marché durant l’été !
Le Grenache du Badaïre : olfaction bien en place avec de belles notes florales et réglissées, bouche juteuse et bien charnue, arômes de cerise burlat, finale nette et sapide.
Comme souvent, le Grenache du Badaïre se livre très facilement à la dégustation malgré son jeune âge…c’est un vin plein d’énergie avec une belle définition aromatique. MIAM !
Le Mourvèdre des Cargadous : nez ouvert avec des notes de prune et d’épices, bouche profonde avec une belle structure acide/tannique, finale assez « punchy » avec un beau sillage sur le poivre et la réglisse.
Avec son aromatique déjà bien en place et sa matière très juteuse en bouche, la nouvelle cuvée de mourvèdre du domaine, nous offre une expression pure et charmeuse de ce cépage sudiste…la grande cuvée des Crouzets a trouvé sa remplaçante !
Le Mourvèdre des Crouzets : nez marqué par une forte réduction avec des notes d’allumette craquée sur un fond délicatement boisé, bouche dense et charnue, finale très digeste avec une longue persistance aromatique sur la violette.
Cette vigne qui étais promise à l’arrachage depuis 2015 a produit son dernier vin en 2021 puisqu’elle elle a été arrachée après la vendange de l’année passée…une décision qu’Eric a reportée d’année en année avant de passer à l’acte.
Pour son chant du cygne, cette cuvée a été choyée par un élevage dans un fût neuf « réalisé avec 3 bois provenant de forêts différentes » (Nièvre, Allier, Vosges).
Si pour l’heure, ce mourvèdre est encore en train de définir son identité aromatique, sa matière en bouche nous promet de belles émotions à venir…voilà une bouteille « collector » à ne pas rater
Le dernier Mourvèdre des Crouzets du domaine
Les Intillères : nez discret avec des notes de réduction assez tenaces, bouche puissante avec un jus consistant structuré par une acidité assez vive et des tannins fins et serrés, finale tonique avec une légère astringence.
Cette cuvée d’habitude plutôt avenante dans sa jeunesse, ne se présente pas sous son meilleur profil en ce moment mais on sent que tous les éléments pour faire un grand vin sont là…2021 est vraiment un millésime atypique chez les Supply-Royer !
La Syrah de Pey Cherres : nez très charmeur avec une palette fruitée très pure, bouche très élégante qui laisse une impression de force tranquille, équilibre très digeste, finale longuement aromatique et d’une fraîcheur réjouissante.
En 2021, la parcelle de Pey Cherres a produit 4 pièces d’un vin qui dégage une belle sensation de plénitude et de sérénité…voilà une cuvée de syrah sudiste qui nous promet de belles émotions gustatives à venir.
Pour finir cette dégustation, Eric débouche propose une Syrah de Pey Cherres 2020 : nez pur et discret, matière dense et charnue, équilibre assez généreux mais finale d’une parfaite digestibilité.
Les deux pièces de syrah dégustées séparément l’année dernière, ont été assemblées pour constituer cette cuvée 2020 encore très réservée sur le plan aromatique mais qui développe un jus plein d’énergie en bouche.
La visite chez Eric et Marie-Ange s’est terminée comme toujours par un repas sur la placette d’Arboras avec de belles assiettes de salades et tartines à base de produits locaux et quelques verres de vins sélectionnés par l’ami Eric…mille mercis pour ce très beau moment de convivialité et d’amitié partagée !
Eric et Marie-Ange dans leur nouvelle parcelle de cinsaults
2021 a été un très beau millésime dans ce secteur des terrasses du Larzac, ce qui a permis a Eric de nous gâter une fois de plus avec une série de cuvées de très haut niveau : si dans les millésimes précédents le domaine nous a proposés des vins puissants et riches, cette année nous allons pouvoir nous régaler avec des vins toujours aussi charnus mais avec des structures plus souples et plus élancées…un style un peu inhabituel pour une très belle série de bouteilles qu’on pourra déboucher dès la fin de cette année en attendant les 2020 et 2019.
Bref, je ne vais pas me répéter en disant une fois encore tout le bien que je pense de ces vignerons languedociens et de leurs vins, je conclurai simplement en vous disant que chez les Supply-Royer on boit toujours aussi bon et qu’il n’y a aucune raison que ça change !
La nuit tombe sur les terrasses du Larzac…il est temps de rentrer !
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