Les vins d'Alsace face à la cuisine indienne au restaurant "Le Massala"

pierre_radmacher Par Le 09/10/2022 0

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Après un premier repas dégustation mets et vins dans ce restaurant indien de Schiltigheim, nous nous retrouvons en petit comité pour tester une nouvelle série d’accords entre des plats réalisés par le chef du Massala et des vins mais cette fois-ci nous avons débouché une grande majorité de vins d’Alsace.

Quatre convives, 6 vins et une belle série de spécialités indiennes…voilà un déjeuner qui s’annonce bien !

J’ai pris des notes succinctes et quelques photos et j’ai relevé des impressions générales sur les vins et les accords, histoire de partager cette expérience avec vous.

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Le plateau d’entrées…

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…face à deux rieslings…

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…et un pinot gris

Les vins

Pfalz VDP Grosse Lage – Riesling Breumel in den Mauern 2014 – Weingut Müller-Catoir : nez ouvert et très fringant sur le citron frais et la mélisse, bouche juteuse, fraîche et bien tendue avec une présence saline sensible, finale étirée avec une longueur acidulée et de belles notes minérales sur la pierre à fusil.
Riesling Grand Cru Sommerberg-Cuvée Arnaud 2008 – Domaine de l’Oriel : robe ambrée mais bien brillante, nez sur le raisin sec et les épices douces, bouche riche avec un centre légèrement moelleux, structure très souple, finale miellée et épicée (cardamome, safran) mais assez courte…trop courte pour un Grand Cru dans tous les cas.
Pinot Gris Eguisheim 2017 – Domaine Emile Beyer : nez fin et précis avec une palette complexe sur les fruits à coque et les épices, bouche ample avec un joli gras, équilibre sec, finale sapide avec une très belle persistance aromatique.

Les accords

Même s’il s’est remarquablement bien goûté tout seul, le riesling du Palatinat n’a pas trouvé de partenaire compatible parmi les plats servis en entrée : construit sur la finesse et la droiture, il n’a pas résisté à l’aromatique épicée de ces préparations culinaires.
Même s’il m’a semblé pénalisé par un bouchage problématique (le bouchon s’est désintégré au moment de l’extraction…), le riesling alsacien a été « sauvé » par son jus généreux et quelques sucres résiduels qui lui ont permis de contrebalancer l’ardence (certes mesurée) des plats…mais il paraît évident que ce cépage n’est pas à son aise face à la cuisine indienne.
Avec son profil tout en élégance et son expression retenue et distinguée, le pinot gris a étonné son monde par sa faculté à relever le défi des saveurs et des arômes : il ne joue pas le rapport de force mais accompagne les plats avec beaucoup de class
e.

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Les premiers plats principaux…

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…et la suite présentée sur plaque chauffante…

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…face à deux gewurztraminers Grand Cru Hengst

Les vins

Gewurztraminer Grand Cru Hengst 2013 – Domaine Barmès-Buecher : nez délicat avec une très belle palette florale et épicée, bouche corsée mais très élégante avec une présence saline sensible, finale longue, sapide et épicée.
Gewurztraminer Grand Cru Hengst 1999 – Domaine Zind-Humbrecht : nez plus intense avec une palette largement dominée par des arômes d’épices, bouche ample et puissante avec un jus riche et consistant équilibré par une belle trame acide/saline, finale puissante avec une longue persistance épicée.

Les accords

Comme souvent (toujours) face à des préparations aux accents orientaux, ce sont les gewurztraminers qui réussissent les accords vins/mets les plus aboutis : les deux cuvées ont réussi à répondre sans fléchir au défi épicé proposé épicée par tous ces plats indiens.
Si le gewurztraminer 2013 de Barmès-Buecher a réussi à tempérer l’ardeur des différentes préparations culinaires, le gewurztraminer 1999 a littéralement « attisé le feu » en bouche tout en imposant sa structure et son aromatique en finale.
En tous cas, ce furent deux accords gustatifs quasi-parfaits...deux accords qui nous ont prouvé une fois encore que les grands gewurztraminers alsaciens ont un potentiel gastronomique tout à fait exceptionnel mais hélas sous-estimé ou méconnu par bien trop de professionnels du vin...il est grand temps que ça change !

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La série complète avec un petit intrus « super toscan » servis par François à l’apéritif.

Merci au chef du Massala et à mes compagnons ripailleurs pour ce moment de convivialité et de gourmandise.

 

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